jeudi, 27 mai 2010
Le pouvoir est ailleurs
Soir de grève. Tout le monde est content : les syndicats, pas déshonorés, disent-ils. Ils ont pu compter leurs troupes. Le gouvernement. Pas ébranlé dans sa légitimité, dit-il. Il continuera à piloter les réformes nécessaires. Cette cogestion tranquille des affaires du pays dure depuis si longtemps, de prétendue alternance en alternance prétendue, que je me demande comment des gens peuvent avoir la naïveté de penser que les représentants divers de l’ordre technicien qui structure le monde vont frémir ou sourciller en les voyant défiler ainsi.
J’en suis même à me dire que dans le plan de mesures d’économie concocté par les syndicats à l’usage du gouvernement figurent ces journées de « lutte », ponctuelles et parfaitement inutiles en terme de revendication, mais qui à chaque fois permettent de prélever dans la masse salariale une part consentie par chacun au nom d’un droit de grève qui, finalement, comme le droit de vote, dans le système technicien, se retourne contre celui qui croit en disposer pour l’enfermer un peu plus dans une logique de spectacle, c'est-à-dire d’impuissance et de mort.
20:57 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, société, grève, retraite, sarkozy, ps, ump, syndicats |
mercredi, 26 mai 2010
Mai pourri
La fenêtre est ouverte. Super, cette pluie, vraiment ! D’habitude, toujours les mêmes stations de poivrots gueulards, pseudo anars, pseudos libertaires, pour confondre sous nos fenêtres espace publique et espace privé, gens devenus depuis lurette adeptes de l’alcoolisme municipalement organisé. Ah la politique culturelle des municipalités fauchées françaises, d'un parti comme de l'autre, vraiment. Super, cette pluie !
Au lieu de les entendre brailler, là, c’est calme. On respire la fraîcheur, la jeune verdure des platanes, le silence des flèches d’eau - Car la pluie qui tombe passe, désormais, pour du silence dans nos villes vacarmeuses.. Les flaques et les rigoles luisent sur le sable. Il pleut. Quel beau mois de mai pourri, vraiment.
22:04 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pluie, actualité, printemps |
La babasse à la vedette
Visez bien cette photo. La couvrante à carreaux, l’orphelin au bec (de la gauluche, ça fait pas un pli)… La chaise en bois, derrière, la vitrine avec les bouteilles mi pleines et les verres retournés… La fenêtre – on imagine que ça caille sec derrière, il fait sombre et la peinture est écornée. La babasse, bien sûr. Du temps que c’était ni l’ordi ou l’imprimante, mais la babasse, simplement. Le plaisir au bout des doigts, qu’on disait à l’époque. Matez deux secondes l’index droit sur le bouton en métal. Quand la bille giclait pour un tour de plateau qu’elle filait je ne sais dans quelle rampe, fallait suivre de l’avant-bras, du genou, de l'abdomen et même du front, pour frôler le tilt et faire péter le high-score dans un grand coup de paume sur la vitre. La veste aussi. Du tweed ? Trois boutons dont un bien mis, col ouvert sur tee-shirt, le début du négligé.
La couvrante, l’orphelin, la babasse, le tweed… Pré-gainsbarrien, tout ça : la barbe est encore faite, et la joue lisse.
Ah oui, accessoirement, comment ça s’appelait déjà ?
Non, on disait pas une star, mais une vedette en ce temps-là.
La vedette à la babasse...
06:07 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : babasse, belmondo, gauluche, flipper |
samedi, 15 mai 2010
J'aime la façon dont il le dit
Carmen M. Reinhart & Kenneth S. Rogoff, This Time Is Different. Eight Centuries of Financial Folly, Princeton : Princeton University Press, 2009
Michael Lewis, The Big Short. Inside the Doomsday Machine, London : Allen Lane, 2010
Naomi Klein, The Shock Doctrine (La stratégie du choc : La montée d’un capitalisme du désastre), 2007
Bel apologue de Paul Jorion
Il y a l’animal et les parasites sur son dos…
Comment se fait-il que le dirigeants européens l’ignorent, ignorent ce genre de choses … ?
09:07 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paul jorion, crise, europe, politique |
mardi, 11 mai 2010
Je suis ailleurs
Aujourd'hui, grand luxe : je suis ailleurs.
Et même doublement ailleurs.
D'abord dans le webzine Nondenon où j'essuie les platres de la polémique du nouveau monde, rien que ça !
Et puis dans le numéro 4 de la revue Chos'e que les lecteurs assidus de Certains Jours connaissent désormais bien : « La revue est de grande qualité, on dirait même du genre somptueux. Elle s'imprime, se lit et se télécharge sans bouger de son fauteuil et surtout, (diable ! ça compte, si j'ose dire, par les temps qui courent) ➞ SANS DEBOURSER UN SOU ! » Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Frasby. Je rajouterai, moi, très pro, très classe, très stylée.
Bref, CHOS’E, le n° 4 vient de sortir
Et j’ai le plaisir d’avoir apporté à ce numéro ma petite contribution que je vous invite à rechercher parmi les 46 autres qui le composent. Certain(e)s retrouveront des signatures déjà connues et appréciées. A la fin de la revue, on profite de 13 liens musicaux sélectionnés par Henri Chiparlart (pp 186-187), des liens avec les sites ou les blogs des différents auteurs, artistes, poètes, nouvellistes, photographes, graphistes et créateurs, qui autorisent des prolongements (pp 188 à 190), un lien avec chacun des trois numéros précédents – tous à savourer avec lenteur (p 184-185) et une adresse pour participer à la revue prochaine (textes à envoyer avant le 20 juin) à la page 191
Liste des auteurs de Chose’s n° 4
Anna de Sandre, Béatrice Machet, Carole Aubert, Catherine Landry, Cathy Garcia, Christian Alle, Christian Moreno, Christine Jeanney, Colette Merteuille, Éric Dejaeger, Érik Boullier, Fabrice Marzuolo, Florence Noël, Francesco Pittau, Frasby, Fred Johnston, Guidu Antonietti di Cinarca, Henri Droguet, Henry Chiparlart, Hervé Merlot, Iron Ikunst, Jacky Essirard, Jacques Borzycki, Jean-Luc Feitas, Jean-Marc Flahaut, Jonavin, Jos Roy et Luc Médrinal, Julie B., Kitagawa Cristoforo, Kl Loth, Laurent Grisel, Louis Mathoux, Marc Bonetto, Marlène Tissot, Michel Brosseau, Michel Gaudrion, Mû, Myriam Laffont, Nathalie Paradis, Patrice Maltaverne, Paul Villain, Philippe Didion, Roger Lahu, Roland Thévenet, Sébastien Ménard, Serge Raynal
NONdeNON, Jour J + 1, c'est à lire ICI
CHOS’E, le n° 4 , c’est à feuilleter ICI
07:10 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chos'e 4, nondenon, littérature, actualité, solko |
samedi, 08 mai 2010
Le printemps de tous les parapluies
Quand on annonce le pire, chacun entrouvre son parapluie. Les dirigeants politiques aux affaires, d’abord. Ceux qui sont dans l’opposition et qui n’auraient pas fait mieux que les autres, ensuite. Cela fait déjà une fort jolie file.
Mais ce n’est pas parce qu’on ouvre un parapluie que la pluie cesse, l'avez-vous remarqué ?
L’Europe des dirigeants tente donc de sauver son euro, contre l’Europe des peuples qui n'a jamais été à son égard d’un enthousiasme débordant, c’est bien le moins qu’on puisse dire. L’Europe des dirigeants feint à nouveau d’ignorer à quel point la fondation de la zone qui porte son nom, de référendums bâclés ou annulés en traités bidonnés, a été aléatoire et repose sur un épais mensonge, protégeant d’un seul geste (ouvrir son parapluie) la loi dictée par « les marchés ». Les marchés ! Les milliards qui doivent être prétendument alloués à la Grèce retourneront ainsi dans la poche des spéculateurs impunis, dont tous ne vivent d’ailleurs pas aux Etats-Unis ou en Asie, mais certains en France, en Grande Bretagne, en Grèce ... Et l’on ne voit pas pourquoi ces dits spéculateurs se priveraient de s’attaquer à nouveau à des Etats affaiblis par ce plan de prétendu sauvetage, à l’Espagne, au Portugal, à l’Irlande, avant de guigner pour leurs tableaux de chasse de plus jolis morceaux. On n’a donc pas fini d’entendre le brusque déclic des baleines, et le soyeux son du tissu qui se tend du côté des banquiers non plus.
Sur ceux qui n’ont pas de parapluies, en revanche, l’orage risque de tomber longtemps. Et dru.
20:19 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : grèce, politique, europe, crise, parapluies, euro |
lundi, 19 avril 2010
Le foot et le cul
18:35 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : football, actualité, société, ribéry |
dimanche, 18 avril 2010
La Grèce et lui
Me demande à quoi ressemblait cet homme lorsqu’il n’était qu’un gosse, mettons de quatre cinq ans. Arrière petit fils d’un capitaine de marine marchande norvégienne qui épousa la fille d’un ambassadeur français échoué sur les côtes de l’Equateur, cet homme a, disent ceux qui l’admirent, le goût du risque dans le sang. Son job, depuis des années ? En gros, faire du pognon avec les dettes des autres, particuliers, entreprises, états : Qu’importe ! L’argent n’a point d’odeur. L’argent pue, lui aussi.
Et donc, celui que le New York Daily News a surnommé « le sultan des subprimes », un jour de 2008, après qu’il eut raflé 3,5 milliards sur le dos des américains moyens, vient d’en rafler un de plus en conseillant en sous-mains la Goldmans Sachs d’arnaquer joyeusement ses clients en leur vendant des produits financiers bidonnés sur la dette de la Grèce.
Éminence de l’ombre ou saloperie de l’ombre, comme on voudra. : cette sorte de doryphore de l'establishment mondial est consulté comme un oracle à Wall Street, et considéré comme une référence en Europe. Voilà qui en dit long sur les temps que nous vivons.
09:18 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : john paulson, goldmans sachs, grèce, capitalisme, prédateurs |
mercredi, 14 avril 2010
Le PS et la retraite des jeunes
Je retrouve dans le Verbatim de Jacques Attali (1), à la date du 1er avril 1983, cette note : « entrée en vigueur de la retraite à 60 ans. Je rêve d’une société où le travail serait devenu si intéressant que la revendication principale porterait sur un recul de l’âge de la retraite ». Bien, bien…
Et en date du 5 avril (même année) « Et maintenant, il faut tirer les conséquences de la dévaluation pour la préparation du budget 1984 : stabilisation des effectifs de la fonction publique et réduction de 10% des programmes d’équipement. Les ministres vont réagir. La rigueur n’est pas une parenthèse ; c’est une politique ». On s'en est, en effet, bien rendu compte.
C’est vrai qu’ils ne manquent pas d’humour, les soc’, quand ils sont aux affaires. Voilà qui donne envie en effet de les voir revenir, et vite !. 1983, année de la retraite à 60 ans, fut aussi le début des contrats à durée déterminé, CDD aux noms imprononçables, en tous points conformes à la novlangue libérale (SIVP TUC, CES,CIP, CPE que sais-je ?). Trente ans d’une politique anti-jeune dont sortit, tout armé, le sieur Sarkozy qui déplait tant et tant aux socialistes. 1983 : L’année où l’on commença à prendre dans la poche de Pierre pour emplir celle de Jacques. Dans la poche des plus jeunes, en l’occurrence, pour emplir celle des plus vieux.
Je suggère à François Fillon de prendre modèle, en préparant avec sa réforme sur les retraites à venir, d’aussi succulents futurs premier avril…
(1) Jacques Attali, Verbatim, 1981-1983
19:54 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, sarkozy, ps, société, retraite, histoire, socialisme, 1983 |