dimanche, 10 avril 2011
Je n'écrirai plus
Fut un temps, la mort d’un petit cave descendu par le milieu en banlieue parisienne méritait soit un silence digne et général, soit un bon polar de Simenon. A présent, dans la société du spectacle, elle ne mérite plus que quelques secondes dans les flashs infos en boucle. Simple faits-divers. Il faut dire qu’on en voit d’autres, tant d’autres. « Un jeune ». On ne s’intéresse plus trop au côté « loubard », dommage : le plus intéressant pourtant, le plus romanesque. On n’essaie plus de comprendre, de renifler d'où ça parfume et d'où ça pue..
« Un jeune », donc. Donc, et plutôt qu’un « cave ». C’est comme ça que l’auraient formulé Audiard et Gabin. « Devant ses parents » : sortons nos mouchoirs, même si on ne sait rien, rien de l’affaire. Rien de l’histoire.
« Il revenait de vacances », dit le commentateur. « Il avait peut-être une dette », lâche un policier. Un cave flingué par le milieu, devant ses vioques et dans son pieu, en rentrant de vacances…
Pauvre chou, hein ? Pas de quoi, pourtant, réveiller un Simenon...
13:24 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, simenon, fait-divers, seine saint-denis, actualité |
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