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lundi, 07 mars 2016

Honneur et naphtaline

Il ne manquait à ce président naphtaliné que je ne suis jamais parvenu à faire nôtre, que de décorer Mohammed ben Nayef, prince héritier d’Arabie saoudite, vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur de la pétromonarchie islamique, de la légion d’honneur. On l’apprend par la presse quotidienne, puisque le Journal Officiel a subrepticement glissé sur l’événement. Les raisons ?   « Une pratique protocolaire courante », s’est justifié le squatteur de l’Elysée, rappelant qu’il avait été lui-même décoré de « l’ordre suprême du Royaume » lors d’une visite à Riyad, avant d’insister sur les «dernières évolutions de la situation au Proche-Orient et les efforts déployés par les deux pays amis ». La France, pays ami de  la très démocratique, très chrétienne et très tolérante Arabie Saoudite… Ce président a un sens de l'Histoire à pleurer et les postures qu’il adopte par manque de carrure intellectuelle me font tout simplement honte.

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mardi, 01 mars 2016

Un contemporain

Je viens de croiser sur une place de Lyon un homme d’une soixantaine d’années, les mains dans les poches, bien mis de sa personne – je veux dire qu’il ne ressemblait ni à une épave, qu’on appellerait par périphrase « un naufragé de la vie », ni à un cas psychiatrique dont on se méfierait.  Sa coupe de cheveux était nickel, sa gabardine marron tombait droit, ses mocassins étaient cirés, bref. Rien d’alarmant dans la tenue extérieure de ce spécimen d'homo sapiens post moderne.

Sauf que, de loin, je remarquai qu’il parlait seul. Tout seul !  Sans doute téléphonait-il, me dis-je, blasé depuis longtemps quant aux mœurs énigmatiques de mes contemporains. Quelque chose, pourtant, ne collait pas. Il parlait fort, c’est vrai. Et surtout, il ne se taisait jamais, comme s’il n’avait pas eu d’interlocuteur réel à l'autre bout du vide. Curieux.  Nous avancions l’un vers l’autre, encore quelques instants et nous nous croiserions. Je commençai à saisir quelques bribes de son soliloque.

J’entendis d’abord le nom d’Eddy Merckx, qu’il répétait d’un ton exalté. Il parlait de col de montagne, d’efforts, de poursuivants. Il avait l’air calme, heureux, de ne remarquer personne, et malgré son enthousiasme un peu vif dans la léthargie de la place, somme toute  normal. Dégagé de l'anxiété qui semble agiter tous les citadins à n'importe quelle heure de la journée. Son discours seul tranchait. Il parvenait à mon niveau. «  Et Poulidor remonte dans la roue du belge !», s'enchantait-il tout seul, comme s’il commentait le Tour de France. Discrètement, alors que nous nous croisions, j’essayai de voir s’il avait une oreillette. Mais non, décidément, non. Il parlait vraiment tout seul. Il commentait tout seul, plutôt. Le tour 1974. En 2016 !

C’est drôle, il ne me vint même pas à l’idée que ce bonhomme pût être fou. Ou anormal. Au contraire ! Je le suivis du regard jusqu'à ce qu’il disparût au coin de la rue piétonne, heureux et totalement déconnecté du temps présent.

Son originalité me parut formidablement contemporaine.

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18:41 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eddy merckx, poulidor, tour de france, soliloque | | |

lundi, 15 février 2016

Je trouve ça pitoyable

Laurent Blanc a répondu aujourd'hui à Serge Aurier qui l’avait traité de « fiotte » sur le net (d’où ce néologisme que je n’avais  jusqu’alors jamais entendu, et qui a été repris partout, de « webinjure »). On peut l’écouter sur une video en suivant ce lien, et je retranscris les propos tels quels.

« Comment je l’ai pris ? Très mal. Très mal dans la mesure où bon je pense que voilà on peut avoir certains avis on peut avoir certaines opinions, on est en démocratie et c’est encore heureux d’être dans un pays comme ça où tu peux avoir des opinions. Mais je pense que ce garçon vraiment, y’ a deux ans je me suis vraiment engagé vis-à-vis de ma direction pour le faire venir à Paris et je pense que euh euh vu ce que j’ai vu hier le remerciement que j’en ai c’est ça et je trouve ça pitoyable. »

Première remarque : utiliser  trois fois le verbe « je pense » pour dire ça c’est … euh … je pense que voilà c’est juste plutôt… pitoyable.

Deuxième remarque : Qu’est-ce que la démocratie vient faire là-dedans ?  Je porte pour la démocratie un sentiment de moins en moins amical mais j'ignorais que c’était le droit de se traiter de fiotte – et voilà qui en dit long sur la culture démocratique foot. J’ignorais aussi que fiotte fût une opinion. Et que vivre dans un pays où on peut se traiter de fiotte en toute liberté, c'est un acquis. C'est vrai, quoi, on pourrait vivre dans une dictature... Totalement autocentré sur lui-même, par ailleurs, l'entraîneur du Qatar PSG : « le remerciement que j'en ai...». Tous ces gens-là ont le droit de vote ? Font la vie dans la cité ? 

Troisième remarque : Ce tu qui surgit tout à coup, « tu peux avoir des opinions », et qui prend la place du on juste avant, quel est-il ? Le citoyen lambda, sans doute, auquel Blanc s'adresse. Ou peut-être lui-même, après tout... Dans les deux cas, le citoyen qui vote, même s'il ne sait plus ni parler ni penser, même s'il a perdu l'esprit. Car le brouillage de l'énonciation était jadis la marque du radotage ou de la perte de l'esprit. Il est devenu aujourd'hui  courant, aujourd'hui que tout le monde a perdu l'esprit en perdant la langue, et c'est grave. Irrémédiable, sans doute. 

Quatrième remarque : Ce Laurent Blanc, champion du monde 98, entraineur du PSG grassement payé par le Qatar, apparaît au fond bien de son temps, droit dans ses bottes comme le vieux Juppé en couverture des Inrokuptibles. Il en constitue une sorte d'allégorie, heureux de vivre dans un pays comme ça, heureux jusque dans son phrasé, un phrasé qu'on pourrait après tout placer tel quel dans le prochain Goncourt. On passerait alors chez Ruquier, et Yann Moix saluerait l'audace politique de la chose, et Léa Salamé s'enthousiasmerait pour la petite musique...

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Conclusion : il ne reste plus qu’à regarder PSG Chelsea demain à 20h 45, en se disant que c’est beau la France, que c’est chouette la démocratie, la culture des droits de l’homme et tout ça et tout ça, heureux de cet égalitarisme qui décompose autant la culture que la religion, la vie intellectuelle que spirituelle, la langue que la pensée...

mardi, 09 février 2016

Déchéance ...

La déchéance ?  Tout le monde s’en balance bien, j’ai l’impression ! Hormis les professionnels du politique, bien sûr, qui y ont vu, à gauche comme à droite, une manière bienvenue de couper l’herbe sous le pied du front national au moyen d’un thème porteur, comme ils croient. Il a fait flop, leur thème porteur, tant l’homme de la rue a l’air de s’en tamponner ! Flop ! A juste titre…

Les attentats parisiens sont déjà loin de nous. Pourtant, « les risques sont encore plus importants qu’en novembre », assure le Premier Ministre, tandis que sa franco-marocaine subalterne lance une opération pour démonter, lâche-t-elle, «les théories du complot » auprès des jeunes. Les singes savants veulent des ouistitis dociles. Blabla généralisé, dilution de la réflexion dans le consensus maternant, extension du domaine de la non-lutte et du non-événement.  Tel ce logo projeté sur l’arc de triomphe, pour la candidature de Paris aux Jeux Olympiques 2024. Du vent.

Les événements de novembre auraient pu être l’occasion de sortir par le haut du marasme économique et culturel dans lequel la France se trouve plongée. D’ouvrir, par exemple, une vraie réflexion théologique sur les différences fondamentales entre l’Islam et le Christianisme, plutôt que d’échanger vainement des lieux communs sur la laïcité et le vivre ensemble, nerfs d’une propagande socialiste morte et sans pertinence dans le monde qui vient. De lancer des pistes sur la place du travail dans l’acquisition de l’autonomie et la citoyenneté plutôt que de se cramponner à un modèle sociétal figé,  moribond. D’amorcer même un débat sur la représentation politique et son rôle exact dans une économie mondialisée, pourquoi pas ?

Mais au lieu de cela, encéphalogramme plat, remise en cause inexistante, esprit critique au point mort… Rien. Des mollusques. Des momies.

En plein auto-sacramental, l’Etat constitutionnalise l’état d’urgence, et son idiot de chef envisage un remaniement gouvernemental… comme si telle était la solution face à la violence du monde et des idées…

Un gouvernement !

Cet Etat crapoteux et crapuleux représenté par des cadavres en costumes me répugne, et ça me dégoutte de payer, pour lui, des impôts. Elle se situe là, la déchéance, dans cette représentation qui n’en est plus une d’un peuple qui a la tête ailleurs, entre les petits écrasés par des problèmes de survie, des grands qui s’en fichent, et des moyens, comme nous, qui trimons entre, pour rien. Rien. C’est une déchéance culturelle, intellectuelle, spirituelle, et ça ne se règlera pas avec des bulletins de vote, puisque c’est du vote qu’est venue la déchéance…

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mardi, 12 janvier 2016

Sondages

Après ça :

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Les Français veulent-ils vraiment ça ... ?

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14:29 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : sondages, présidentielles, primaires, juppé | | |

samedi, 09 janvier 2016

Le trop œcuménique François

Mais de quelle religion François est-il le pape ?


 

17:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pape françois, œcuménisme, religion, bouddhisme, islam, catholicisme, bible, thora, vatican, vatican ii | | |

jeudi, 31 décembre 2015

Barbara

Une leçon d'articulation.


L'hommage de Serge Lama


Les cons, ça ose tout,  c'est à ca qu'on les reconnait  (Audiard)




16:03 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : barbara, serge lama, bruel, dis quand reviendras-tu | | |

lundi, 28 décembre 2015

Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde

Y a-t-il au cœur même du christianisme une vocation au martyre ? La Nativité est à peine passée que l’on fête Étienne, le protomartyr, puis, aujourd'hui, les saints innocents. « Au terme du deuxième millénaire, l’Eglise est à nouveau devenue une Eglise de martyrs », avait lancé Jean Paul II dans le document préparatoire du Jubilé de l’an 2000. « Les persécutions qui frappent aujourd’hui les chrétiens sont plus fortes que lors des premiers siècles de l’Eglise », constate l’actuel pape dans une interview au quotidien barcelonais  la Vanguardia (1)

Aujourd'hui comme hier, donc, les Pilate, les Hérode sont légions. Après les régimes totalitaires du bloc soviétique du siècle dernier, un monde musulman désormais de plus en plus violent et fanatisé est en passe, pétrodollar oblige, d’acquérir droit de cité parmi des masses occidentales enfouies dans la consommation et de plus en plus déchristianisées. Le sort des Chrétiens d’Orient n’est pas le seul à être préoccupant : en Asie, dans des pays essentiellement bouddhistes ou hindouistes, le phénomène se propage également. Une guerre globale contre les Chrétiens serait-elle en cours ? C’est la question que soulève le dérangeant ouvrage de Samuel Liven, qui rassemble plus de 70 études et témoignages sous la direction de Jean Michel Di Falco, Thimoty Radcliff et Andrea Riccardi, et qui évoque précisément la condition faite aux chrétiens dans le monde.

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Le Vatican, ses pompes séculaires, l’histoire de la chrétienté : En Europe, nous n’avons pas conscience des dangers encourus par les chrétiens dans ces nombreux pays où ils sont minoritaires. Le tour d'horizon est édifiant. Persécuté et pourtant,  « le Chrétien d’Orient ne se considère pas comme un étranger, mais bien plutôt comme le citoyen le plus ancien et le plus authentique de son pays » rappelle l’évêque orthodoxe grec Paul Yazigi.

Aux enquêtes et aux reportages se mêlent des témoignages, comme celui de Mgr Casmoussa qui retrace son enlèvement en 2005 en Irak par un groupe d’islamistes armés.   « Comme un agneau mené à l’abattoir » (titre du chapitre) est le nom du psaume qu’il récita durant une nuit pour vaincre son angoisse, tandis que ses bourreaux se préparaient à l’exécuter. « Trente mois dans un conteneur » d’Helen Berhane, membre d’une communauté évangélique, prise en otage en Erythrée, en forme un autre. De la Corée du Nord à la Colombie, en passant bien sûr par l'Irak et la Syrie, ce tableau récapitule les 50 pays où le christianisme est menacé. Des chiffres à méditer, un livre à faire connaître autour de soi

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 (1) Cité par Andrea RICCARDI , « d’un continent l’autre » p 154

dimanche, 13 décembre 2015

Un monde sans histoires

Nicolas Sarkozy s’était vanté un jour d’avoir sauvé la démocratie. Hollande, toujours un cran plus ridicule que son prédécesseur, vient de se vanter d’avoir sauvé la planète. Tous deux sont certains qu'ils laisseront leurs empreintes dans ce grand vide qu'est devenue notre Histoire, parce qu'ils auront apposé leur griffe au bas de traités dont plus personne, dans quelques années, ne se souviendra de la teneur.

Les français sont des veaux. Pire, sans doute, car cet animal aux yeux doux demeure relativement inoffensif. Pas leur cas. Des gens sans histoires...

Sincèrement, je ne comprends pas comment on peut encore voter socialiste. Sans doute existe-t-il chez ces électeurs une sorte de conditionnement à la mollesse et au conformisme qui les fera toujours basculer du côté du pouvoir en place et de dirigeants qui leur ressemblent. Par crainte. Par paresse. Par mimétisme...  Je n'arrive pas à croire que c'est par conviction. 

On peut donc trafiquer la carte électorale des régions sur un coin de table élyséen et trouver encore suffisamment d'électeurs endoctrinés pour en récupérer cinq, dans un pays sinistré par la morosité, l'impôt, la division, la propagande ? Cela m'échappe totalement. Vous savez, comme ces élèves qui sans cesse ré-écrivent les mêmes idioties, puis se retrouvent avec les mêmes appréciations, la même note, et passivement, recommencent, recommencent. Un mystère. Paieront toujours plus et plus d'impôts. S'habitueront aux alertes attentats après les alertes incendies. Au communautarisme insensé. Causeront laïcité et résistance en terrasses, devant des mendiants assis par terre de plus en plus nombreux. Feront des procès pour des mots, et des totems à la République. La société que continueront à bâtir pour nous tous ceux là seuls pour lesquels ils continuent de voter,  tels des somnambules. Pouah !

Pour conclure, la manière dont le pouvoir a enfermé l’opinion publique dans un dilemme (Moi ou la guerre civile), la docilité avec laquelle l’électeur basique y a répondu ont quelque chose d’inquiétant. Comme si les gens devenaient des rhinocéros. Car le dilemme en question était dépourvu à la fois de logique et de sens du réel.  La gauche républicaine aux affaires n’est bonne qu’à faire vivre les gens dans du fantasme : celui du vivre ensemble, celui de la courbe inversée, celui du chaos évité, celui de la planète sauvée… Comme le dit l'excellent Redonnet sur son blogue lointain, « la population préfère, et de très loin, un odieux mensonge qui la flatte à une vérité qui la blesse ».

 

20:25 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, république, élections régionales, culture | | |