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samedi, 03 juillet 2010

Détail de juin

Encore un mois de passé en bonne compagnie. La publication des statistiques avait suscité le mois dernier un micro-débat. Publier ou ne pas publier ? La question ne me semble pas d'un intérêt majeur. Et si la publication des stats relevait d'une flemme insidieuse ? Je veux dire par là que ça fait toujours un billet par mois pas trop coûteux, ni en beau style, ni en originalité, ni en travail. Un couper/coller, et hop !

Pour couper court aux polémiques, la maison vous propose un compromis : des stats à moitié publiées, en quelque sorte. Puisque pour les lire, il faut taper sur "lire la suite". Sinon, s'abstenir.

On espère tous être encore là le mois prochain, cela dit. Ni grillés par la canicule, ni découragés par la crise, ni accablés par la paresse, ni complètement abrutis par la succession de nouvelles originales qui nous attend chaque jour : après une succession de matchs, une succession d'étapes, vous voyez ce que je veux dire.

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Une mauvaise nouvelle aujourd'hui, pour le monde du théâtre, j'ai envie de dire pour le vrai monde du vrai théâtre, c'est la mort de Laurent Terzieff. Il y avait chez ce comédien à la longue silhouette maigre quelque chose de déjà suranné quand il était jeune, et c'est cela qui fit toujours à mes yeux la rudesse de son charme et la qualité de son talent. Son articulation, impeccable également. A présent, les "comédiens", tout comme les gens de la rue, articulent de moins en moins. On m'a même dit, il y a peu, qu'il y avait quelque chose de factice dans l'articulation, qui contrariait le naturel du jeu. Le naturel du jeu... Enfin, bref.
 

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13:44 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solko, laurent terzieff, tour de france, actualité, sports, stats | | |

vendredi, 02 juillet 2010

Soleil, je te viens voir pour la dernière fois...

Quand j’aimais le soleil, c’était au temps des Aztèques, et ce Soleil était un Dieu. Et je l’ai aimé,  vraiment. Dans la campagne de midi, je tentais de le suivre le plus longtemps possible, yeux dans les yeux, et globe dans le globe, et nudité dans la nudité. J'aimais son transfert.

Combien de fois ai-je assisté à ce que les tristes hommes nomment son coucher ?  Alors qu’il n’est jamais, les gueux ! ce coucher, que le leur !

Quand j’aimais le soleil, j’avais vingt ans. Je dévorais le Popol-Vuh, et d’autres bouquins, qui ne parlaient de lui qu'avec emphase et naïveté.

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Mais à présent je ne l’aime plus. Je le prétends et je l’affirme. Je sais, avec les Anciens, ce que c’est qu’une imposture. Et pourquoi, à une peau significativement basanée,  il faut préférer conserver sa peau blanche. Sa propre peau, pour ne pas dire sa peau propre. Ou même sa propre peau propre...
Cette subtilité de grand-mères, virevoltantes à l’heure de la sieste, et fermant leurs persiennes pour que le papier peint ne passe pas et que leur peau laiteuse surtout ne bronze pas, nous rappelle (dans une odeur d’herbes sèchées en bouquets tels des maximes dont nous nous souvenons le sens avec émotion, véritablement) que, dans une maison, l’essentiel est de ne faire, coûte que coûte et jamais, pénétrer l’uniforme, l'accablante et stupide chaleur. Car la chaleur est l’ennemie de la nuance. Et la nuance de l’intelligence. Et ainsi de suite. La chaleur est l'ennemie de la blancheur. Subtilité qui relève d’une métonymie : Pourquoi me faut-il aimer ma peau toute blanche ? Parce que c'est, tout simplement, la mienne. Métonymie de la plus antique,  et de la plus valide sagesse du monde.

Celle du temps où la liberté de l’homme était sa seule technique.

J’entends dire que le record de vente de ventilateurs (que cette allitération est lourde et laide, vente de ventilateurs), de climatiseurs et d'autres cochonneries a battu son plein. J'entends dire que des nègres veulent blanchir, et des blancs devenir nègres. Tout en restant, bien sûr, confortables.

Seigneur, pardonne leur : ils ne savent plus ce qu’ils font.

06:02 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : canicule, popol-vuh, aztèques | | |

jeudi, 01 juillet 2010

L'Premier d'Chuyet

Café des sports de Chuyet-les-Mimosas : Texte publié avec l’accord de son patron.

Tous les premiers de mois sont des jours un peu tordus, un peu flambards, un peu nazes, faut ben le reconnaître, disait l’autre, en se grattant le plexus solaire à s’écorcher jusqu’au sang. Tous, ô ben oui, avec leur volonté d’pas être des jours zordinaires en se donnant le titre de premier d’queuq’chose, de queuq’ moi : Le premier d’Novembre, le premier d’l’An, le Premier du mois d’Avril, le Premier Mai. Mais y’a ren d’pire, a ben y regarder dans l’blanc d’l’œil, de tous ces jours prétentieusement princeps que le premier d’ce foutu mois d’Chuyet.  Pour preuve, y’a que l’premier d’Chuyet,  la moitié du pays (celle qu’est pas ahoutisée jusqu’au trognon extrême) trouve qu’y a plus une seconde à perdre avant d’se changer de pied en cap en surface pour crème solaire. En vlà qui fait de sacrés files et des bouchons, et c’est comme ça tous lez’ans qu’le Bon Dieu fait pour pas grand’chose, dirait-on. 

Notez ben qu’le Premier d’Chuyet se prend pas pour l’ombre d’un pauvr' caca, alors que c’est ren que le 182 ème jour de l’année, après tout ! Cent quatre vingt deuxième !!! A ben y regarder.  Mais comme il en reste  encore pile 183 à tirer avant d’en être débarrassé (de l’année,  en tout entier) le premier d’Chuyet se gonfle les pectoraux et joue l’costaud: pile à la moitié qu’y s'dit. Et c’est vrai  que c’est un jour où tous les tarifs augmentent, mince de chier ! Un mauvais jour à passer, donc. Encore une entourloupe !  En déplaise à tous ceux qui  y sont nés et y fêtent leur Annie verse Air, quand y’s’met en plus à faire trop chaud comme en c’moment, c’est ben l’jour l’plus con d’l’année !

Et là-d’ssus l’patron lève son verre, et tout l’comptoir trinque avec lui.   

22:09 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : 1er juillet, calendrier, vacances, politique, france, chuyet-les-mimosas | | |

mardi, 29 juin 2010

La Table de Claude (7)

Du président Kennedy ou du pape Jean XIII, lequel rendit l’âme en premier ?  Dans mon idée, tous deux, morts en 1963, l’avaient été à quelques jours d’intervalle, le premier précédent le second ; parce que les deux retransmissions dont je me souviens- les toutes premières qui rassemblèrent du monde à la maison - furent consacrées à leur disparition. Comme c’est curieux la mémoire, il ne faudrait pas parier un centime dessus ! Le raffut médiatique qui découla de Dallas fit de l’assassinat de Kennedy un tel événement qu’il devint premier dans mon souvenir, et il me sembla toujours que la disparition du sieur Roncalli, l’initiateur devant l’Eternel de Vatican II, était survenue juste après. J’avais confondu le retentissement donné aux événements avec leur  chronologie véritable.  Pourtant, tout comme l’image de Jacky se débinant à quatre pattes sur le capot du carrosse présidentiel, ou celle du petit gosse saluant d’un bras bien court le cercueil de son père, le cérémonial qui entoura les funérailles du patriarche de Venise devenu Jean XXIII s’est gravé dans ma mémoire comme un trait d’époque d’égale importance. Le corps étendu, les habits de cérémonie, la rumeur des prières murmurées en italien et surtout, surtout, cette phrase du commentateur tandis que le cortège traversait la basilique Saint-Pierre : « C’était un saint-homme qui ne possédait en propre qu’un stylo »…  tout cela s’imprégna en quelque zone profonde de mon esprit pour ne jamais me quitter :  L’idée qu’on pût être un saint en ne possédant qu’un stylo (c’est-à-dire, je le sentais confusément, en ne possédant que son écriture, que sa pensée) me laissa admiratif malgré moi de cette dépouille de cire emportée à bras d’hommes au cœur d’une foule dense, que le monde entier trouvait vénérable, et qui ne l’était peut-être pas tant que ça.

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1963 : N’est-ce pas cette année qui, avec ses deux enterrements-là, signa véritablement l’entrée du monde dans la modernité consumériste ?  On comprenait enfin que la dissuasion avait accompli son miracle et que la guerre ne reviendrait pas de sitôt ; l’Eglise séculaire, comme pour ne pas demeurer en rade,  renonçait à ses pompes pour s’éprendre inconsidérément de la feinte simplicité du siècle des Tartuffes télévisuels. Bien trop jeune et bien trop petit à l’époque pour me faire une idée juste du théâtre en noir et blanc qui s’exhibait à l’intérieur de cet étrange et nouveau meuble ; bien trop jeune, également, pour saisir à bras le corps la réalité diffuse qui s’y annonçait ; mais suffisamment éveillé pour sentir, à coup sûr, quelque arnaque pour imbéciles, tapie derrière cette claironnante nouveauté.

 

 

17:55 Publié dans La table de Claude | Lien permanent | Commentaires (3) | | |

lundi, 28 juin 2010

Lyon, la santé, la vie

Une soirée d’information sur le devenir de l’Hôtel-Dieu : en marge du projet de Collomb, un musée de la Santé qui serait le plus important en France par la richesse des collections réunies.

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12:29 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, collomb, hotel-dieu, santé, politique, société, france, actualité | | |

dimanche, 27 juin 2010

Histoires sans paroles

Sans paroles et d’un autre siècle. Tout comme ce petit train rébus.

 

20:28 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : générique, ortf, france, télévision, interlude | | |

samedi, 26 juin 2010

Serviteurs du moche

« La perfection technique ne peut créer que l’ennui »,  affirme Jean Renoir, non sans humour. Il annonce la fin du cinéma sous le règne des serviteurs du moche. Nous y sommes. De la tapisserie de la reine Mathilde à la finesse de grain de la pellicule moderne, il nous explique comment  le réalisme absolu dans un art coïncide avec son inévitable décadence. De l’art et de la manière d’allumer le feu le matin, de l’effet du progrès sur ,et du sens de ce qui ne s'explique pas - ou seulement instinctivement - par Jean Renoir. En générique final, La complainte de la Butte, le tout made in RTF...

 

22:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, jean renoir, ortf, reine mathilde, art, france, société | | |

Un monde qui se chie dessus, et à l'envers par dessus le marché...

Quel abruti disait l’autre jour à propos du carême : « c’est le ramadan des chrétiens … » ?

Et cette insanité, cette horreur, exposée dans un musée niçois par le très rose et très porcin Wim Delvoye, l'inventeur de la machine à chier, bientôt à Paris...

Un monde à chier, pas d'autres mots, à force de s'être chié dessus...

 

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20:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ramadan, carême, france, christianisme, société, wim delvoye | | |

vendredi, 25 juin 2010

La retraite de la marquise de Rochefide

Il n’y a rien à faire, je ne peux m’empêcher d’être sceptique devant ces gens qui prétendent combattre le Capital (avec un granc C) tout en comptant leurs points de retraite. Non que je sois contre eux. Mais je ne peux, non plus, être avec eux.

En 1839, Marx posait déjà la question à Engels : « Dans le Curé de Village de Balzac, on trouve ceci : Si le produit industriel n’était pas le double en valeur de son prix de revient en argent, le commerce n’existerait pas. Qu’en penses-tu ? »

Au moins, Balzac a-t-il lui pour lui l’humour. En témoigne, à la fin de Sarrasine, ces quelques lignes. C’est Béatrix (la marquise de Rochefide – appréciez le nom au passage) qui parle : « Demain je me ferais dévote. Si l'avenir du Chrétien est encore une illusion, au moins elle ne se détruira qu'après la mort. »

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Béatrix de Rochefide et Calyste du Guénic

11:04 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : balzac, littérature | | |