Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 mai 2014

Tutoyer Merkel

Je n’y peux rien, depuis le commencement je trouve cet homme ridicule, ceux que ça énerve ne sont pas forcés de lire ce billet. Le tutoiement appuyé à Angela Merkel, cela pue son conseiller de Corrèze parvenu, c’est grossier, laid, comme l’accolade au pape, ce type n’a aucune classe, aucune tenue, aucune distinction, c’est la vulgarité de l’épicier qui rote en fin de repas, faite président. Rien à voir avec la culture française et sa représentation, rien, ou alors celle, ironique, du beauf. Tutoyer Merkel  (parce que c'est toi cet idiot paraphraserait-il Montaigne ?) après l'avoir durant sa campagne traitée de tous les noms. Ce Hollande, oh ! s’en débarrasser au plus vite !

Au moment où l’armée ukrainienne tire sur les insurgés pro-russes et provoque la mort de  20 personnes, tout ce que les chaines de télé françaises trouvent à raconter, c’est que les parades militaires devant Poutine en Crimée tiennent de la puissance du patriotisme retrouvé et de la pure provocation. Evidemment, Hollande aux Champs Elysées, c’est les sifflets assurés, les quolibets ou pire, les rues désertées ! Il en rêverait sans doute, le pauvre pingouin, d’une telle revue militaire ! Le pauvre homme, dirait la Toinette du Malade Imaginaire ! Le pauvre homme, doit penser Angela. Mais quel enfumage !

Obama, quant à lui, déclare que la venue de Poutine en Crimée« cela exacerbe les passions ». 20 morts à Mariupol, tirés comme des lapins, ça ne les exacerbe pas, les passions ? J’imagine les commentateurs si c’était l’œuvre du gouvernement syrien plutôt qu’ukrainien…. Pas un mot, à côté de cela, sur la veulerie du traité transatlantique qui signe l'arrêt de mort des nations libres : rester dans l’Europe, mais  c’est la fin de l'l’Histoire, au sens où Francis Fukuyama le théorisa un jour, et c’est rentrer dans la guerre, tout au contraire de ce que dit l’épicier-président. Votons aux extrêmes, évidemment, droite ou gauche selon nos sensibilités, ne laissons pas les débats être confisqués par ce mensonge vertueux incarné par la zone euro. Nous savons déjà qu'aucune élection européenne n’aura receler tant d’enjeux, que celle qui approche…

 

21:03 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hollande, merkel, poutine, mariupol, europe, politique | | |

jeudi, 24 avril 2014

Du story-telling européen et autres fadaises électorales

Dominique Reynié est agrégé en sciences politique, politologue à Sciences Po, directeur de la fondation  pour l’innovation politique, un think-tank proche de l’UMP.  C‘est à ce titre qu’il intervient souvent dans les media mainstream, radio ou télé, pour chanter la bonne parole auprès de ses confères de gauche, et constater son naufrage tout en même temps.  Son bouquin sur les populismes européens vient parait-il d’être réédité en poche.

L’approche des européennes et les sondages donnant Marine Le Pen en tête dans plusieurs régions l’incitent à voleter de plateaux en plateaux pour dénoncer ce qu’il appelle « l’absence de récit européen » de la part des partis institutionnels, absence qui serait cause selon lui de la fameuse montée des populismes. Vilains électeurs récalcitrants à la messe officielle. Et l’expert en marketing politique d’expliquer que le storry telling traditionnel qui a poussé les peuples à voter Oui à Maastricht (vous savez, le fameux plus jamais ça, l’Europe c’est la paix et bla bla bla) est cuit, raide mort, défunté, parce qu’il ne colle plus à la réalité vécue des gens, et qu’il faut en inventer un autre urgemment avant que la baraque ne flambe entièrement. Pour que le loup sorte ainsi du bois, il doit y avoir en effet le feu bien que les pékins moyens et désinformés que nous sommes ne le pensent.

Cela dit, quel aveu que ce discours de Dominique Reynié ! Cela revient tout simplement à constater que sur la scène des grands mensonges politiques, il en manque un, pour faire voter les peuples comme il faudrait, et c’est un mensonge  européen ! Il propose donc ce storry telling renversant d’imagination : « L’Europe comme entrée heureuse et fraternel dans la globalisation planétaire… » Le reste étant, bien entendu, le malheur, la guerre, le chaos….

C'est prendre les choses à l'envers : Nous savons tous que si les populismes montent, ce n’est pas en raison d’un complot de forces fascistes occultes qui gangrènerait des cervelles incultes, mais parce que ce qu’on continue (jusqu’à quand ?) d’appeler la construction européenne laisse sur le carreau des millions de gens qui n'en peuvent plus de l'arnaque... Une construction sans cohérence politique, sans frontière définitivement fixes, sans calendrier électoral commun. Devant ce machin  branquignole, chacun comprend qu’il n’y a que deux solutions : soit un fédéralisme total, à l’américaine  (conforme au plan Obama qui est en train de répandre en Pologne ses soldats pour faire front à Poutine), soit un retour à l’Europe des Nations. L’Europe des Nations qui n’est pas du story telling, mais une réalité vécue par les peuples sur un plan historique et culturel depuis des siècles sur le vieux continent. Une réalité qui, comme tout ce qui tient du Réel, gêne, ennuie, qu’on aimerait passer à la trappe mais qui, par bonheur, résiste. Une réalité dont on voudrait nous faire croire qu'elle n'a semé que la discorde, quand elle fut aussi le creuset de l'art, de la culture, de l'architecture, et de toute la civilisation dont nous sommes les héritiers honteusement blasés.

L’argument des fédéralistes est toujours le même : la nation serait fauteuse de guerre et de discorde, le fédéralisme de paix et de concorde. Cependant, nous savons tous que ce n’est pas à la zone euro que nous devons la paix, ni à la diffusion de théories pacifistes tout azimuts, mais plutôt à la dissuasion nucléaire, à la colonisation culturelle et à l'hégémonie économique américaines durant la Guerre Froide, à la prospérité des Trente glorieuses et peut-être aussi à la lassitude toute légitime qui a suivi les deux derniers conflits mondiaux plus que déments. Mais l’Amérique est aujourd’hui en faillite, les Trente Glorieuses sont derrière nous, nous ne sommes plus les seuls à posséder la dissuasion nucléaire, et une génération nouvelle arrive, minoritaire parmi les vieux en Europe. Enfin, à force d’être galvaudé et de se diluer dans un consumérisme aussi douillet qu’imbécile, l’idéal pacifique a perdu de son panache aux yeux de beaucoup, pour n'être plus que la garantie de passer une vieillesse heureuse dans ses pantoufles, pas de quoi faire rêver une jeunesse avide légitimement de combats spirituels d'une autre portée..

A l’heure où la Commission Européenne semble prête à signer avec les USA un traité transatlantique signant l’arrêt de mort des Etats nations, historiques, la question qui demeure pendante est celle-ci : les véritables fauteurs de guerre, de désordre et de misère sont-ils les partisans des nations, ou ceux qui cherchent à prendre le contrôle du monde en les abolissant ? 

Quand on pose les choses ainsi, il n'est plus question de story-telling électoral, mais de politique réelle,  chacun doit y songer. Une Europe fédérale pilotée par une banque privée soumise aux volontés militaires et aux intérêts économiques américains est un état totalitaire, quel que soit le conte de fées que les experts en marketing nous vendent. Et donc préférera-t-on la structure de la nation ou bien celle de l’Etat totalitaire ? A chacun d'y songer et à chacun de parler et d'agir en conséquence.

rynié,europe,think-tank,polyique,nation

Dominique Reynié : L'Europe manque d'un story-telling pour captiver les peuples...

 

06:14 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : reynié, europe, think-tank, france, politique, nation | | |

jeudi, 17 avril 2014

Fossoyeurs du mensonge

Trois mots sur le pingouin arrogant et son petit roquet parvenu, qui ne se sent désormais plus pisser en parlant de la France, sur l’abruti, également, qui a vendu l’Hôtel-Dieu au groupe Eiffage et qui vient d’être réélu président du Grand Lyon.

Il y a une sorte de péché socialiste depuis Mitterrand. Pour être réélu et mener à terme son coup d'Etat permanent, ce satané monarque républicain fit une politique de droite et nous précipita tous dans l'euro. Mais une politique de droite ne peut être conduite que sous un étendard de droite ; c'est le bon sens près de chez vous qui vous le dit : d'où la Bérézina de ce faux PS en 2002. 

Dérober le pouvoir aux gens de droite pour faire leur politique, c'est s'avouer pire encore que ces derniers ne sont. De simples arrivistes, même pas dotés d'un charme balzacien. Ce que fait ce qu'on appelle pompeusement le couple exécutif. Le seul mérite que je leur reconnaisse, c'est qu'ils vont peut-être finir par débarrasser le pays du parti d'Epinay dont les restes flatulents empoisonnent encore un peu nos provinces. Il faudra alors leur élever une statue : ils auront été les fossoyeurs de leur propre mensonge. Car la messe est dite et leur socialisme est foutu. 

 

06:46 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : valls, hollande, politique, socialisme, france, europe, collomb, eiffage | | |

mardi, 25 mars 2014

La campagne pour les Européennes vient de commencer

Tout ce boucan émanant de la sphère politique autour du festival d’Avignon et de son éventuelle annulation, tous les cris d’orfraie à propos de la mairie d’Henin Beaumont masquent des réalités dont plus personne n’est dupe :

Une réalité politique : François Hollande et son gouvernement n’est plus soutenu que par à peine 2 français sur 10, si l’on tient compte des votes qui lui sont hostiles et de l’abstention massive. Un homme comme Charles de Gaulle aurait depuis longtemps remis sa démission devant un tel désaveu. Mais l’actuel président suit ses deux maîtres, Mitterrand et Chirac, carriéristes et manœuvriers sans états d’âme, qui se sont accrochés au pouvoir au prix de toutes les compromissions, et sont à l’origine des deux partis qui volent en éclat, sous nos yeux, le PS pour l’un, l’UMP, remixe du RPR pour l’autre.

Une réalité culturelle : la gauche n’a plus le monopole de la culture depuis longtemps, et heureusement. Aussi, le psychodrame que Mr Py tente de lancer à Avignon fait hausser les épaules. Il y a longtemps que le in d’Avignon n’a plus rien de populaire et que cette enclave de boboïsme parisien à l’intérieur d’Avignon n’est fréquentée que par les mêmes courtisans du pouvoir en place. Faire croire que la Culture avec un grand Cul est menacée par le FN est une rigolade : on sait qui a fait régner la terreur dans le monde des lettres et de l’édition, qui a privatisé le service public télévisuel, qui a écarté des programmes scolaires et universitaires certains auteurs pour en institutionnaliser d’autres, etc, etc…

C’est tout ce petit monde vieillissant qui est à présent en émoi dans une société en crise, devant une jeunesse appauvrie et désabusée, au sein d’une zone dont le mode de gouvernance s’enseigne à l’Ena, qui méprise les pauvres en Grèce et soutient un parti fasciste en Ukraine, et qui s’apprête à signer avec Obama un traité transatlantique visant à transformer les nations européennes en sous-préfectures impuissantes devant les multinationales. Hollande, le président rastaquouère, aura à répondre un jour de tout cela. En attendant, un sentiment de dissidence d’avec cette caste régnante, méprisante et vide, s’est installé dans le pays, pour sauver ce qui reste de souveraineté à la nation, tant sur le plan politique, économique que financier.. Ce qui est attristant, ce n’est pas que les gens votent FN, c’est que seuls Marine Le Pen et ses affidés répondent à cette anxiété légitime d’un peuple que ses élites ont trahi.

 

La campagne pour les européennes vient de commencer. 

12:35 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, europe, municipales, le pen, avignon, fn, py, élections | | |

mardi, 11 février 2014

Pas rassurant

Les petits hommes veulent entrer dans l’Histoire. Surtout lorsqu’ils sont au service de plus grands qu’eux. Obama a bien pigé le fait qu’en France (contrairement au Royaume Uni), c’est le président qui décide en matière de politique étrangère, pas le parlement. Alors, quand il s’agit de se réserver une  possibilité de lancer une guerre à peu de frais, il se dit : autant avoir un petit pingouin dans sa poche. Ça peut toujours servir : Aussi, quand Barack loue François, c’est pour ses vertus de-va-t-en-guerre. Pas rassurant.

Pendant ce temps là, à Bruxelles, on ne comprend pas : Les Helvètes ont osé dire non. Les vieux démons de 2005 se réveillent. A chaque fois qu’à travers un référendum on donne la parole au peuple, c’est décidément pour recevoir un camouflet. Des populistes, des xénophobes, Et ce, malgré les « éléments de langage », les «concordances de valeurs » et les campagnes de communication. Les européennes s’annoncent mal pour les technocrates de Bruxelles qui ne pensent qu’à fédérer, fédérer, fédérer. Que vont-ils fédérer pour faire mine de l'emporter une fois de plus  ? Pas rassurant.

Il ne se passe plus rien officiellement en Ukraine. Si ! BHL s’y promène depuis jeudi et en revient demain, après avoir expliqué aux ukrainiens qu’il était ukrainien, et que les vrais européens, c’était les ukrainiens, bref. Il aura, sans doute, de précieuses préconisations sur la vraie civilisation… Ecoutez le.  Pas rassurant non plus.


 

Au même moment, ça glisse à Sotchi. Et Vladimir prend des notes.

 

 

20:47 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : hollande, obama, poutine, bhl, votation, suisse, sotchi, politique, europe | | |

jeudi, 21 novembre 2013

L'Europe des déchets

Je découvre par hasard que cette semaine qui s’achève était la semaine européenne des déchets. Je connaissais l’année du Dragon, le mois du muguet, la journée de la femme, la minute de silence, mais j’ignorais que les semaines étaient aussi à l’honneur. Le temps, comme l’espace, est  donc encombré, saturé jusqu’à la nausée. Une semaine des déchets, curieuse idée qui n’a pu germer que dans la cervelle désœuvrée d’un fonctionnaire européen et belge de surcroît. Une tête blonde, peut-être, allez, ce serait la totale, blonde, belge et européenne, comme on dit de nos jours..

Tout ça pour propager dans les écoles, associations, institutions, et jusqu’au fond de nos hameaux  l’idée du tri sélectif et de la réduction des déchets.  Le terme ne doit pas être confondu avec la bonne vieille ordure, du vieux français ord qui signifiait « sale ». On peut être une ordure sans être un déchet, n'en déplaise aux bien-pensants. Ni avec  détritus, issu d’un verbe signifiant user en frottant.

Le déchet, qui provient du verbe déchoir,  a quelque chose à voir avec la déchéance, la fin de vie, la fin de race comme aurait dit Ludwig II. D’une certaine façon, nous autres Européens désormais  condamnés à survivre dans une zone entourés d’objets culturels indéterminés, nous sommes tous des déchets. Le fonctionnaire illuminé a donc eu  une bonne idée de créer cette semaine-ci. C’est la semaine de l’euro, celle  de la zone et de sa Commission,  des lobbies et des partis, des technocrates et des stars de football, des règlements abusifs et des taxes.

L’Europe des déchets. Que voilà un beau titre pour une toile crachée en quelques minutes, jaillie de la matière même de son peintre ; ou pour un roman de cent deux pages écrits avec 600 mots sans jamais dépasser la structure sujet verbe complément et lisible dans toutes les langues du marché. Ou pour un bâtiment délirant et bouffeur de subventions, entre le Bauhaus et la fraise-tagada, qu’une ministre de la CuCullture dans le genre de FiIippetti viendrait inaugurer en pensant à tout ce qu'elle doit à sa mère devant un parterre d’élus  somnolents. Ou pour un french-blockbuster racontant les mésaventures d’un garçon qui voudrait être une fille pour satisfaire les instincts mortifères de sa vieille maman, et finirait en tireur de l'ultra-gauche à moitié suicidé dans une caisse au fin fond d’un terrain vague.Ou pour les embrassades d'un ex-président de Chiraquie complètement gâteux et d'un nouveau en passe de le devenir. Faire semblant use.

Des déchets, rien d'autres. Faut s'y faire. Absolument, ou mourir. En se consolant dans les pages de Robert Challe ou d'un autre Illustre Ancien. Ou bien en suppliant une vieille chapelle romane du  Brionnais de nous accorder pour de vrai un bref et salutaire asile, loin de la furie du temps et du spectacle qui tourne en boucles des capsules.

1076772-l-eboueur-maladroit (1).jpg



vendredi, 15 novembre 2013

Des bien-pensants au XXIe siècle

Nous sommes loin, à présent, de La grande peur des bien-pensants, tant l’univers intellectuel du pays s’est dégradé. Pas facile, dès lors, de parler de bien-pensants, car cela nous ramène à la Libre parole de Drumont, et au magnifique essai que lui consacre Bernanos en 1931. Bernanos, comme d'autres, a été étrillé par tous les points de vue binaires et outrageusement simplifiés de la propagande officielle, passé sous les fourches caudines de BHL et de sa très puante Idéologie française qui lui valut les remontrances de son maître, Raymond Aron, mais lança sa carrière de bien-pensant alors même que le grand simulacre mitterrandien qui devait aboutir à Maastricht se mettait en place dans la carnavalesque et pluvieuse fête de la Bastille de mai 81.

La bien-pensance, dans les milieux bobos , qu’ils soient tendance NKM ou tendance Hidalgo,  c’est une posture de circonstance, qu'on adopte au fil des conversations, une sorte de convenance sociale qui n'est jamais non plus dénuée de religiosité. Voyez Edwy Plenel . C'est pourquoi n'importe quoi peut devenir de la bien-pensance, dès lors que la conviction s'estompe et que la nécessité intellectuelle du combat est remplacée par le consumérisme de salon ou l'opportunisme du journaleux. On n'est donc  - au moins pour la pose - pas très loin de Flaubert et de ses idées reçues, de Bloy et de ses lieux communs. Relisons, à propos de cette bien-pensance, ce qu’a écrit Bernanos  dans la conclusion de son essai de 1931 :

« C’est bien plus profond qu’il faut chercher  le germe vénéneux. Car la guerre des démocraties, la guerre des peuples, la guerre universelle a voulu son langage universel, lui aussi œcuménique. Pour le constituer, elle a pillé le spirituel comme le reste, fait débiter par tronçons à la vitesse maxima des rotatives une sorte de métaphysique à la fois puérile et roublarde, dont les mots les plus vénérables, Droit, Justice, Patrie, Humanité, Progrès, sortaient marqués d’un signe et d’un matricule, comme des bestiaux – au point que nous les vîmes servir depuis, avec une égale docilité, les convoitises américaines et le pacifisme hypocrite des banques »

« La dépossession progressive des Etats au profit des fortunes anonymes de l’Industrie et de la Banque, cet avènement triomphal de l’argent, qui renverse l’ordre des valeurs humaines et met en péril l’essentiel de notre civilisation s’est accompli sous les yeux d’hommes qui ont gravement hoché la tête, ou parlé d’autre chose »

Si aujourd’hui la gauche, bien plus que la droite, est saisie en flagrant délit de bien pensance, et se découvre nue et gangrenée par elle, c’est parce qu’elle a accepté l’ordre économique de l’Europe, l’affaiblissement de l’Etat, le sacre de la finance et du FMI, qu’elle a consolidé de ses propres mains la nouvelle économie qu'à présent elle dénonce dans toutes les instances où elle a été au pouvoir, tout en souhaitant se garder je ne sais quelle âme risible pour se préserver de je ne sais quel fascisme.

Elle a, comme la droite sarkoziste qu’elle vénère et vomit à la fois, renié le vote des Français de 2005. Elle s’est assise sur la légitimité populaire. Elle l’a conspuée.Tous ses discours pseudo-moraux sur la justice comme sur l’antiracisme, sur la démocratie comme sur l’honnêteté de ses élus (on n’a même plus besoin de citer les affaires pour les voir s’enfoncer dans le marais des sondages), sonnent dès lors creux, faux. Autrement dit, atrocement bien-pensants. Un chapelet de vœux pieux qui ne tolère même plus l’humour et serait à deux doigt de légitimer la censure, sous le règne du valeureux Valls et de l’hystérique Taubira.

Ramenées à une proportion inédite de 15%, les côtes de popularité du sordide pingouin et de tous ses ministres brailleurs ne sont que le reflet  de l’ineptie de ce discours insupportable et faux. Et de son impact sur une population relativement éduquée, exaspérée de s'entendre dire que son principal problème est d'être homophobe, xénophobe et raciste, tout en étant taxée à tous les étages de l'impôt.

Alors cette population les attend au coin de l'isoloir.En vain, me direz-vous, car l’Etat médiatico-policier triomphera toujours.Hélas, je le crois aussi.

Mais c’est bien l’ironie de toute cette mascarade, que le seul vote qui  puisse sauver la démocratie aux yeux de gens dont on ne s’attendait pas qu’il en fût un jour ainsi, soit celui dont la réputation est d’être le moins démocratique ! France, patrie des droits de l'homme, ha ! ha ! voilà où mènent,  après trente ans de langue de bois, trente autres années de bien-pensance. Je n'ai jamais songé que l'avenir était effrayant. Mais il est en effet, plus que jamais, obscur. 

lundi, 21 octobre 2013

Les chiens de garde

Il faut les entendre achever leur carrière de chiens de garde du pouvoir socialiste, en tentant de meubler  la vacuité hollandaise d’arguments oiseux d’un plateau télé à un autre, histoire de retravailler en ce moment d’abousement général « la fabrique de consentement » de l’opinion. Peine perdue, à mon sens. Faut dire que le pauvre type qui squatte l’Elysée ne leur facilite pas la tâche, entouré de courtisans qui le méprisent, sifflé publiquement par des militants socialistes marseillais comme il le fut au défilé du Quatorze Juillet,, à la recherche d’une synthèse entre des motions et des courants dont le contribuable canardé de tous côtés se fiche pas mal. Ne parlons pas des licenciés de l’industrie ou des suicidés de la paysannerie. Ni des millions de provinciaux de la manif pour tous qui voient le pingouin qui les méprisa si ouvertement faire la courbette si piteusement devant une poignée de lycéens.

Dix-huit mois que dure ce carnaval, prévisible ô combien !

Pas drôle, en réalité. Ca fait vivre des députés, des conseillers généraux, des ministres, des secrétaires de ceci, de cela, des chiens de garde, encore eux. Ils aboient à l’entrée du portail et vérifient la tenue de chaque prétendant à la Cour. Il y a encore des gens pour lire leurs torchons, dont les rédacteurs squattent toutes les écoles de journalisme. Il faut les voir sortir les dents pour dire que « il faudrait faire ça, bien sûr, mais ça, ce n’est possible que dans le cadre européen », ah, le cadre européen ! voilà leur vrai maître. L’affaire de leur piteuse génération. Hollande n’est au fond qu’un de leur collègue, un scribouillardeux du même âge qu’eux, sans talent. Ce qu’ils craignent tous, c’est que les peuples envoient trop de députés anti-européens au Parlement de « là-haut », comme ils disent. Après un référendum volé, une multitude de magouilles effectuées dans leur dos, les naufrages grec, espagnol, italien, et bientôt français, et malgré la fin de l'histoire programmée par leurs logiciels espionnés par la NSA, les peuples étant les peuples, ça risque de ne pas être triste. Mais déjà ils ont dû, tous les chiens de garde, se prévoir d'autres niches au soleil.

roland cayrol,claude weill,france,europe,

roland cayrol,claude weill,france,europe,

Claude Weill, Roland Cayrol, deux aboyeurs parmi d'autres

lundi, 14 octobre 2013

La République comme sujet et comme représentation

Dans la société séparée du Spectacle, telle que l’a théorisée Debord, il n’y a pas ce qui est advenu et ce qui va advenir, mais une constante interaction langagière entre les deux qui permet de maintenir les spectateurs en haleine en énonçant sans cesse les mêmes slogans pour mystifier le Réel et surtout les abuser, eux. Changer et Sauver,  pour faire court, sont les deux procès événementiels sans cesse invoqués par les officines de propagande, à quoi il faudrait rajouter leurs doublets sémantiques  reformer et refondre. Mais rien n’est jamais advenu et rien n’adviendra jamais d’autre, que des informations éparses reliant entre eux des gens à l’imaginaire de plus en plus pauvre, de plus en plus séparés et d’eux-mêmes et les uns des autres au fur et à mesure que la société s’européise et se mondailise, et que les profiteurs du Spectacle établissent leurs dynasties

Dans la réalité réellement vécue, pour parler comme Debord, dans et derrière l’écran de fumée du Spectacle, des gens, qui sont nous, cependant, passent. Les enfants affamés de Bangui prennent l’écran des enfants affamés du Biafra ; les naufragés de Lampedusa celui des boat people vietnamiens, et Nicolas Bedos le siège de Guy, et Alice Munro le prix de Camus. Ce qui est vrai des acteurs volontaires ou non des images que nous voyons l’est aussi des spectateurs qui les regardent. Nous passons.

Les sexagénaires d’aujourd’hui s’installent ainsi dans les murs de ceux qui avaient soixante ans il y a dix ans, il y a vingt ans, il y a trente ans et cinquante ans. Les sexagénaires d’aujourd’hui ont pris la place des sexagénaires du temps qu’ils avaient dix ans. Pour les rassurer, on leur laisse croire que le rôle a un peu changé, que Catherine Deneuve est plus jeune à soixante dix ans que ne l’était Marlène Dietrich au même âge. L’une a pris l’affiche de l’autre et rien d’autre n’adviendra de plus, sinon que l’une est morte et l’autre va mourir. Et pendant ce temps le  jeune homme d’aujourd’hui a pris la place du jeune homme d’hier. Il prendra la place des sexagénaires qui s’en iront et s’en ira à son tour.

Depuis quand dure cette histoire sans fin ? Quand finira-t-elle ?  La perspicacité de Debord rejoint la sagesse de Chateaubriand voyant embarquer à Cherbourg son vieux roi qui partait pour l’exil :

« Maintenant, qu'était devenu Charles X ? Il cheminait vers son exil, accompagné de ses gardes du corps, surveillé par ses trois commissaires traversant la France sans exciter même la curiosité des paysans qui labouraient leurs sillons sur le bord du grand chemin. Dans deux ou trois petites villes, des mouvements hostiles se manifestèrent ; dans quelques autres, des bourgeois et des femmes donnèrent des signes de pitié. Il faut se souvenir que Bonaparte ne fit pas plus de bruit en se rendant de Fontainebleau à Toulon, que la France ne s'émut pas davantage, et que le gagneur de tant de batailles faillit d'être massacré à Orgon. Dans ce pays fatigué, les plus grands événements ne sont plus que des drames joués pour notre divertissement : ils occupent le spectateur tant que la toile est levée, et, lorsque le rideau tombe, ils ne laissent qu'un vain souvenir. »

chateaubriand,guy debord,monarchie,république,prolétariat,spectacle,france,politique,littérature,théâtre,lampedusa,alice munro,europe

cliquez sur l'image pour l'agrandir

 Lorsque Debord conçut Le prolétariat comme sujet et comme représentation, il ne fit jamais que reprendre ce que Chateaubriand avait fait de la monarchie elle-même, comme sujet et comme représentation, dans ces pages remarquables de ses Mémoires  :

«  Parfois Charles X et sa famille s'arrêtaient dans de méchantes stations de rouliers pour prendre un repas sur le bout d'une table sale où des charretiers avaient dîné avant lui. Henri V et sa soeur s'amusaient dans la cour avec les poulets et les pigeons de l'auberge. Je l'avais dit : la monarchie s'en allait, et l'on se mettait à la fenêtre pour la voir passer.

Le ciel en ce moment se plut à insulter le parti vainqueur et le parti vaincu. Tandis que l'on soutenait que la France entière avait été indignée des ordonnances, il arriva au roi Philippe des adresses de la province, envoyées au roi Charles X pour féliciter celui-ci sur les mesures salutaires quil avait prises et qui sauvaient la monarchie .

Dans cette insouciance du pays pour Charles X, il y a autre chose que de la lassitude : il y faut reconnaître le progrès de l'idée démocratique et de l'assimilation des rangs. A une époque antérieure, la chute d'un roi de France eût été un événement énorme ; le temps a descendu le monarque de la hauteur où il était placé, il l'a rapproché de nous, il a diminué l'espace qui le séparait des classes populaires. Si l'on était peu surpris de rencontrer le fils de saint Louis sur le grand chemin comme tout le monde, ce n'était point par un esprit de haine ou de système, c'était tout simplement par ce sentiment du niveau social, qui a pénétré les esprits et qui agit sur les masses sans qu'elles s'en doutent. »

La morale de l'histoire est qu'un régime est mort dès lors qu'il existe à la fois comme sujet et comme représentation. Bien triste. Heureusement, tant qu'un homme peut exister comme sujet différent de sa représentation, il est encore vivant. Nous savons donc ce qui nous reste à faire, quoi qu'il advienne.