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mercredi, 09 septembre 2015

On ne se pose pas la question

« On ne se pose pas la question de savoir quelle est leur religion » déclare Bernard Cazeneuve... C’est bien cela, justement le problème. Cette gouvernance qui ne se pose pas de questions. Ou plutôt qui se moque ouvertement du champ culturel ou religieux au nom de grands principes abstraits. Cela revient à créer sciemment, volontairement, du communautarisme, au nom même de la République. Parce que l’intégration par le sentiment républicain, il suffit d’ouvrir les yeux pour voir à quel point c’est un échec. La charte de la laïcité et ses quelques clauses abstraites, face à la sourate 122 de la pureté du dogme, c’est du pipi de sansonnet. De la réclame républicaine, que personne ne regarde, comme les étiquettes sur les boites de conserves.

 Je ne suis pas certain que l’honneur d’un pays soit de s’asseoir ainsi sur son histoire,(2) au profit d’une gestion des flux et d’un raisonnement économique géostratégique pour le moins arbitraire. Il faut voir M. Juncker en train de dresser ses quotas, et de dire à tel Syrien, toi du deviendras Allemand, à tel Lybien, toi tu deviendras Français, à tel Irakien, toi Italien ; comme si la France, la Lybie, la Syrie, l’Allemagne et l'Irak, c’était dans son esprit dorénavant un échiquier sur lequel il règne et place ses pions. Du passé. Les élites mondialisées, à force de jouer au Monopoly (ou au poker menteur)  avec le sort des peuples se préparent  (et surtout nous préparent ) des lendemains qui déchantent. 

On accueille les migrants comme s’ils étaient des stars, entourés par des psychiatres, des infirmiers de la Croix-Rouge, des policiers, des journalistes, (2) bientôt des gardes du corps… je me demande ce qu’ils pensent – les plus honnêtes et les moins dézingués d’entre eux – de cette démence et de cette récupération. Le préfet de Seine-et-Marne leur a déjà préparé un emploi du temps pour une quinzaine de jours. Celui l’Oise se dit submergé d’émotion en les accueillant. Submergé d’émotion

 La véritable tragédie humanitaire réside aussi là, dans cet abrutissement des Français, cette mise en scène grotesque et ce déni de la prééminence de toute culture, de toute philosophie, de toute religion (je cite l'épouvantable  Juncker), ce peuplement à l'arraché de la zone euro décidé en haut lieu et géré sur le dos de la misère du monde  pour neutraliser l'électeur mécontent pendant qu'il n'est pas trop tard  (croient-ils). Voilà qui en dit long sur l'Europe communautariste, ultra libérale et soumise qu'ils improvisent sous le couvert d'impératifs humanitaires élevés en dogme. Nous sommes loin, pape François, très loin de l'Evangile...

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(1)  Personnellement, je préfère accueillir des chrétiens qui croient que Dieu est Trinité et a engendré pour remplir nos églises en partie vides et déjà construites, que des musulmans qui croient que Dieu est Unique et n'a jamais engendré, pour qui on s'empressera de construire des mosquées avec le pognon de mes impôts et celui de l'Arabie Saoudite...

(2) La machine de propagande médiatique est en cours. Parait que désormais, une majorité de Français  (53%) sont pour l'accueil des migrants qui s'appellent dorénavant des réfugiés. La courbe des sondages s'inverse plus facilement que celle du chômage. 

lundi, 31 août 2015

Zonards, terroristes & migrants...

Fallait voir la ruse – pas la générosité,  la ruse – de l’expert économique sur le plateau : « les migrants sont une véritable chance pour l’économie des pays accueillants ». Car, expliquait-il, mi docte, mi empathique, « c’est une migration des classes moyennes africaines auxquelles on assiste ». Et de citer l’exemple de ce professeur d’université asiatique arrivé jadis en boat people, ravi de pouvoir vendre des hamburgers dans un fast-food occidental. « Car vendre des hamburgers dans ce cas-là, c’est le prix à payer pour la liberté… ».

La liberté ?  Tiens, tiens… C’est précisément ce qu’au nom d’autres parias des temps modernes, les terroristes, les dirigeants décomplexés européens, de gauche comme de droite, mais surtout de gauche, se permettent de museler. Les terroristes incarnent l’autre face  [la face noire ] du discours moral du nouveau capitalisme  mondial. Ils sont le mal, quand accueillir les migrants, c’est le bien. Un manichéisme caricatural qui fait oublier que terroristes comme migrants sont les symptômes de la même politique désastreuse conduite par ce nouveau capitalisme depuis quarante ans.

Bernanos, en son temps, s’insurgeait contre cet Etat qui le forçait, comme s’il était un malfrat et pour le protéger des malfrats, à tremper l’index dans l’encre pour établir sur les fichiers de la sureté ses empreintes digitales. Au nom de la lutte contre le terrorisme, et au nom de l'égalité de traitement et de la non discrimination, vous accepterez d’être filmés, fouillés, fichés. La liberté n’est même plus un fantôme, un squelette, un zombie. La liberté en France, c’est du vent, dorénavant. La critique et la révolte pareillement. Si vous n’acceptez pas ce système et ses incohérences, par milliers, par millions, des migrants seront ravis de prendre votre place. Et des politiciens humanistes et droits de l'hommistes, vêtus de costumes tristes et sombres, et leurs femmes à cheveux courts vous donneront des leçons de générosité, avec la morale à deux balles de leur meilleur des mondes ultra-fascisant. Eux s'en fichent. Sont du bon côté de la rampe. Et si vous prétendez lutter contre cela, on vous dira que vous êtes un monstre, un fasciste, photos emplies d’émotion et marches silencieuses contre la haine à l’appui. Une gigantesque entreprise de culpabilisation des opinions occidentales est en cours depuis déjà des années. Et les dirigeants européens se frottent les mains. Car ça marche. En pure théologie, pourtant, celui qui culpabilise, c'est toujours Satan, jamais l'Esprit Saint. Mais la théologie, de nos tristes jours...

Ainsi, le système se nourrit des crises qu’il engendre.  Quand la liberté, la critique et la révolte sont à ce point  anéanties jusque dans leur raison d’être, le citoyen est définitivement maté, dans sa sensibilité, sa spiritualité, sa raison. La citoyenneté européenne est crépusculaire. Le citoyen européen une larve, qui, renonçant à sa culture et sa religion, n’est plus qu’un zonard déraciné quand il fut un homme libre. Un zonard. Ce que le système qui produit des terroristes et des migrants fabrique peut-être de pire, parce qu’au contraire des deux autres, le zonard est consentant. Là où les deux autres font mine encore de vouloir rester vivant, le zonard a capitulé. 

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07:31 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, migration, france, zone euro, démocratie, merkel, satan, esprit saint | | |

lundi, 06 juillet 2015

Oxi

Le retour d’un sentiment souverainiste, la réaffirmation d’une culture démocratique propre, certes, quelle bonne nouvelle ! Mais penser que les peuples ne sont capables de retrouver dans un même vote une dignité commune, le sens de leur histoire et de leur culture, qu’en se retrouvant acculés face à un adversaire déterminé (en l’occurrence des créanciers) demeure en même temps assez désolant. Il n’empêche. Si les Grecs avaient voté Oui, ils auraient été politiquement vassalisés pour au moins 50 ans… Et ce que Hollande appelle « un saut dans l’inconnu » incarne, dans la soupe technocratique dont ce bonhomme constitue l’un des morceaux les plus indigestes, un heureux sursaut, un sain réveil, un retour du politique fort réjouissant. De ce point de vue, le rassemblement et les cortèges de la place Syntagma d’hier soir feront date.

Yanis Varoufakis y a parlé de guérir des blessures européennes, tout en affirmant vouloir rester dans l’Europe, tandis que son homologue allemand, Sigmar Gabriel, jouait déjà la carte du contribuable bavarois contre l’électeur grec en n’excluant pas le Grexit. Quand un peuple croit, il surmonte ses difficultés, rajouta dans la foulée Alexis Tsipras, tandis que Martin Schultz lui rappelait que s’il croit être en meilleure position pour négocier, il se trompe car le quotidien des Grecs va empirer de jours en jours…

Il ne faut pas se leurrer. Une soirée électorale n’est qu’une soirée spectaculaire dans un monde où « le vrai n’est qu’un moment du faux » disait jadis Debord. Car derrière ces quelques dirigeants faisant mine de se réjouir de « ce qu’a dit le peuple », se terre le même cruel principe de réalité, celui du crédit, du protocole et de l’usure qui, lui, se fout bien des peuples et ruine les sociétés. Les dirigeants des puissances européennes soumis aux banques savent bien que les peuples ne possèdent pas – sitôt achevés leurs rondes festives et spontanées de sirtaki – d’autres dirigeants qu’eux. De négociations en négociations, ils sont devenus experts en double discours.

Voilà pourquoi cette belle victoire d’OXI me rappelle hélas les résultats de cette soirée du dimanche 29 mai 2005 en France, cet autre Non que deux présidents faisant mine de s’opposer, ont allègrement piétinés, ridiculisant l’un et l’autre le principe même sur lequel repose cependant leur autorité.

Une femme grecque, hier soir, rappelait sur BFM que cet OXI n’était ni une victoire de la gauche ni une victoire de la droite, mais une « victoire des classes moyennes »,  et que le Parthénon, berceau de l’Europe, « était un temple, pas une banque ». Soit. Mais de tout ceci, que pense un Irlandais ? Un Letton ? On dirait que les différents peuples européens vivent dans des moments de la construction européenne différents ; le moment durant lequel ils sont rentrés dans ce fourre-tout économique, à vrai dire. L’Europe vue du Nord ou de l’Est n’a pas la même configuration ni les mêmes mœurs que l’Europe vue de l’Ouest ou du Sud.

Voilà pourquoi la zone euro demeure de moins en moins crédible. Plutôt que de vouloir abolir les diverses sensibilités nationales, il eût donc été plus judicieux de les laisser souveraines, tout en faisant en sorte qu’elles subsistent en paix. De les traiter autrement que comme de grands principes ou des courbes statistiques. Ce dont les pères fondateurs, du rêveur Monnet au pragmatique Delors étaient évidemment incapables...

 

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dimanche, 23 novembre 2014

Quas primas

C’est aujourd’hui le dernier dimanche de l’année liturgique, jour de la solennité du Christ-Roi instituée en 1925 par le pape Pie XI.  Dans chaque église, on lit à cette occasion la Parabole du Jugement dernier rapportée par Mathieu (25-31-46), où il est question de la séparation des brebis et des boucs lors du rassemblement de toutes les nations devant son trône de gloire.

Alors que le laïcisme maçonnique est porté aux nues et quasiment sacralisé par un gouvernement incapable de gérer les tensions que son sectarisme et son intolérance créent au sein de la société civile,  relire la manière dont le pape d’alors conçoit la royauté du Christ comme royauté de l’amour dans un monde que ses dirigeants livrent volontairement aux conflits de toutes sortes est éclairant

Quas primas signifie ce qui vient en premier. Ce qui vient en premier dans la conception chrétienne de la société (chrétienne et non pas libérale), c’est la nation, en son sens le plus historique et le plus humain du terme : nul ne peut vivre apatride. Et c’est aussi le Christ, dont le trône est la Croix, et la Croix le trône. Nous nous trouvons là devant une royauté que les sophistes de tous poils auront toujours eu le plus grand mal à caricaturer.

 

 Dès lors, on comprend mieux le lien qui existe entre la création d’une zone supranationale en Europe, l’assimilation aussi systématique que ridicule de la nation au nationalisme par les dirigeants pervertis de cette zone, leur aversion profonde du catholicisme et leur volonté d’anéantir son influence au profit de l’ultra libéralisme, jusques à nier l’existence même des racines chrétiennes de l’Europe s’il le faut, jusques à jouer de l’immigration des peuples contre les peuples eux-mêmes, jusques à réglementer tout ce qui est légiférable au nom d’une démocratie de plus en plus confisquée, atrophiée, méprisable, et jusques à imposer dans chaque pays des lois sociétales qui pervertissent le fait religieux dans tout ce qu'il a de plus authentique, quelque risque que cela fasse courir à la paix dans le monde.

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mercredi, 12 novembre 2014

L'homme, l'homme, l'homme...

N’ont plus que ce mot à la bouche, tout ça pour avoir envoyé une sonde sur une comète. L’homme ! J’avoue que s’il m’est arrivé très souvent d’être heureux d’être un homme et d’être vivant, plus que ça, d'en être même ivre de joie, de juste respirer, et ce à n'importe quel âge de ma vie, je n’ai jamais, jamais je crois, été fier d’appartenir à cette espèce de grand prédateur imbécile qui est la mienne. J'ignore pourquoi, mais c'est un fait. Sauf peut-être en pénétrant, le cœur palpitant dans quelque grande production de l’esprit : la Comédie humaine de Balzac, la cathédrale de Chartres, par exemple...

J’entendais tout à l’heure un binoclard de la Cité des Sciences, exalté jusqu’à la déraison, comparer « la prouesse technologique » des scientifiques européens à la construction d’une cathédrale. Mais c’est oublier un peu vite que la cathédrale, dans son intention, n’était point une œuvre tournée vers la célébration de soi, this famous human being, mais vers Dieu, c'est-à-dire une forme d’Autre, d’Absolu, même s’il paraît qu’Il nous fit à son image.  Non pas une oblitération du ciel, mais au contraire, une ouverture vers lui, et avec majuscules, s'il vous plait !

 

Et d'autres, parler d'humanisme, tout ça parce que leur machin s'est accroché à ce caillou. Qui cela va-t-il rendre heureux ? Qui cela va-t-il rendre ivre de joie ? Bref, cet autosacramental dérisoire de l’espèce, cet entre-soi célébré par les fadas de Google avec leur doodle puéril et répandu sur tous les écrans,  est aussi inquiétant que dérisoire. Et puis Philae, ce nom ridicule, cette propagande débile pour l’Europe quand on sait ce que la zone euro aura fait vivre à la Grèce, justement… Non, décidément, l’humanisme ramené à ça, j'ai vraiment du mal... vanité, plutôt, tout cela n'est que pure vanité, et célébration immodeste, mise en scène aussi immodeste que grossière de technophiles, tandis que la planète meurt et avec elle la conscience des peuples qui survivent de plus en plus péniblement dessus.

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mardi, 11 novembre 2014

Nos jours restants ...

« Le pays se relèvera dans 20 à 30  ans et encore, donc pour nous tous ici, il s’agit de sauver … nos jours restants. Ni plus ni moins »  Le pays en question, c’est la patrie d’ Hypérion, et cette phrase se trouve dans un billet qu’on peut lire ICI dans son intégralité.

D’un certain point de vue, cette affirmation semble contraster avec le thème d’ « unité nationale » et l’exaltation du « sacrifice » entendus dans la bouche du couple exécutif en goguettes commémorative ici ou là. L’individualisme farouche règne partout en Europe, parce que cette Europe qu’on nous propose n’a pas d’âme, ni cœur ni d’identité. Sans doute est-ce pourquoi elle a sans cesse besoin pour exister d’en appeler scandaleusement aux morts du passé, ceux de 14/18 ou ceux de la Shoah, pour se la fabriquer, cette âme. Mais n’est pas Homère qui veut, et la Guerre de Troie n’a traversé les temps que parce qu’elle était génialement versifiée : les gens qui ne se sentent plus Grecs en Grèce, et qui s’en iront on ne sait où sauver « leurs jours restants » du grand naufrage culturel dans lequel les économistes ont plongé l’ancien continent, sont à l’image de tous les autres habitants de la zone et ne se sentiront pas plus qu’eux européens ; la patrie européenne n’est rien d’autre que l’écran plat, la carte visa et la porte d’embarquement de l’aéroport. Il faut arrêter de raconter des bobards aux gens. Bien plus que les discours minables de Valls sur Clémenceau ou de Hollande sur la paix dans le monde, la phrase de ce billet de Greek Crisis nous dit l’état du monde, et là où achèvent de nous conduire les politiques de ces créatures soporifiques, sournoises et  malfaisantes qui ne savent parler que de paix, de peuples et de République, comme d'autres des dieux morts.

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Anneau de la Mémoire, dernière œuvre d'art contemporaine inaugurée par un président aussi insignifiant que commémoratif, aussi en équilibre que l'anneau et la paix dont il cause...

19:35 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, europe, politique, homère, anneau de lamémoire, notre-dame-de-lorette | | |

dimanche, 19 octobre 2014

Nos commissaires européens

Avec ses commissaires nommés pour cinq ans, un par Etat-Membre, l’Europe s’est donc dotée d’un nouveau « gouvernement ». Un commissaire par état-membre. Amen, et so be it ! C’est, nous expliquent les politologues du Vingt heures, une sorte de parité nationale, comme il existe ailleurs une parité des sexes  (des genres ? On ne sait plus trop comment parler, désormais, en démocratie) La statistique, qui est l’ennemie du hasard, gouverne le vieux continent en lieu et place de la raison, c'est à dire en tyran imbécile.

J’ignore si vous connaissez le nom du maltais qui s’empare du dossier des affaires maritimes et de la pêche dans cette brillante commission.  Pas plus que vous ne saviez le nom de la commissaire grecque qui s’en occupait précédemment. Malte, Grèce… On sent là comme un déterminisme.

J’ai appris, en jetant le nez dans la liste de tous ces pingouins, qu’il en existe un (une, plus exactement) en charge de la Justice, des Consommateurs et de l’Egalité des genres. On ne sait trop ce que ces notions font ensemble. Celle dont elle a pris le fauteuil, comme à l’Académie Française (sauf qu’ici on ne meurt pas quand on s’en va, c’est dommage !) s’occupait de la Justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté. Si les repères sémantiques ont une efficacité, c’est bien de déplacer les curseurs : dans cette démocratie européenne, le droit fondamental est la consommation, et la citoyenneté l’égalité des genres. Voilà qui promet des jours heureux.

Dans la répartition des sièges de vice-président(e)s, la distribution des emplois  (on disait caractères au siècle classique) vise à la parité sans y parvenir, en raison diront les cartésiens du chiffre impair : Quatre hommes (un Estonien, un Letton, un Hollandais, un Finlandais) et trois femmes (une Polonaise, une Bulgare, une Italienne). Le tout chapeauté, comme chacun le sait, par un Luxembourgeois.

 

Tout ce petit monde - bien que fort éloigné de la sainteté -  s'apprête à rentrer en fonction le 1er novembre qui vient. Vu de loin, le troupeau de commissaires photographié sur une pelouse ressemble plus au Conseil d’Administration d’une petite entreprise qu’à un Gouvernement. D’ailleurs, c’est exactement ce que c’est, un Conseil d’Administration, nommé pour cinq ans pour gérer les affaires des lobbies industriels et financiers, des loges, des groupes de presse et des partis. Voilà ce que les europhiles nomment impunément l’Europe. Une contre-façon, rien de plus. Un abus sémantique, comme beaucoup d'autres. Après, quand on est français, italien, grec, polonais, lituanien, et j’en passe, héritiers d'une belle culture et d'une longue histoire, comment diable ne pas se sentir à nouveau - et avant tout- nationaliste ? 

 

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Europe : le bonheur est dans les prés

21:57 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : vĕra jourova, jean-claude-juncker, europe, commission européenne, nationalisme | | |

mardi, 07 octobre 2014

Réhabiliter Pétain ?

Drôle de coïncidence : Alors qu’une redoutable et bien jeunette idiote parlait samedi soir, chez Ruquier, de « réhabiliter Pétain », face à un Zemmour consterné qui tentait de lui donner une leçon d’histoire,  me suis retrouvé nez à nez devant son portrait, cet après-midi en salle des ventes !  Le commissaire-priseur qui le mit à l’encan réussit à ne pas-même prononcer son nom : « un magnifique cadre art-nouveau, 10 euros ! »  (C’est vrai que le cadre est très beau). Je levai la main, personne ne renchérit dans la salle murmurante.  C’est ainsi que je me suis payé Philippe Pétain, pour tout juste 10 euros. 

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Le voilà posé devant moi, tandis que je rédige ce billet. Le portrait date de 1917. Moustaches troisième République, képi ombrageusement vissé sur un air altier et taciturne, col boutonné : le portrait jaillit d'un autre temps, vraiment. Mon père, ma mère, respectivement nés en 1929 et 1930, firent partie de cette génération de Français qui chantèrent chaque matin Maréchal nous voila, juste avant de passer leur certificat d’études qui fut, je crois, leur seul diplôme. Cela ne les traumatisa guère ni l’un ni l’autre, pour le peu que j’aie pu en juger. Bien moins que les bombardements récurrents, surtout vers la fin de la guerre, surtout ceux des Alliés, et puis la disette, le couvre-feu, le rationnement. Leur adolescence...

Est-il si honteux, aujourd’hui, de rappeler la complexité de ces temps de débâcle et d'occupation, comme le fait Zemmour ? Tandis que De Gaulle sauvait la parole de la France, Pétain préserva sa natalité, ni plus ni moins. Et  une génération de parents, celle de ces «enfants humiliés » que décrivit majestueusement Bernanos, saignée à blanc en 14/18 et appauvrie par la crise, celle, exactement, de mes grands parents (1) ; j'ai écrit un roman pour parler aussi d'eux. Et de leur belle religion catholique. Pour l'instant, aucun éditeur n'en a voulu. Aucun. Un hasard ? Laissons couler encore un peu d'eau sous les ponts...

Mais tous ceux qui, aujourd’hui, défendent, bec et ongles, la retraite à répartition contre celle à capitalisation se souviennent-ils qu’ils la doivent à un certain René Belin, ministre du travail de Pétain, lequel institua le tout premier ce régime si français (assure tout le monde aujourd'hui), pour ceux qu’on appelait alors « les vieux travailleurs salariés ». Le même qui signa, en octobre 40, la loi portant statut des Juifs étrangers, voyez, rien n’est vraiment simple. Et l'Histoire est complexe. Et la  littérature doit l'être également, qui se doit de tout prendre en compte. 

Il ne s’agissait évidemment pas de réhabiliter Pétain. Mais il s’agit de cesser de blanchir cette Chambre qui, en confiant au héros de Verdun les pleins pouvoirs, dans la situation tragique que traversait alors le pays, lui laissa quartier libre pour accomplir à sa guise et à sa façon, en quelque sorte, le sale boulot. Une assemblée dans laquelle les députés de la SFIO, de la gauche démocratique et du Parti Radical n’étaient pas de reste, que l’on sache. Il s'agit de cesser de blanchir cette gauche.

Le discours pro-gaullien de tous ces gens de gauche à présent, qui traitèrent Sarkozy de Pétain durant la dernière campagne (et jadis De Gaulle de dictateur), ce discours qui recense les vertueux d’un côté et les salauds de l’autre, Léa Salamé, du haut de ses 35 printemps, parait l’avoir bien digéré. Un discours à la dimension de leur cervelle à tous. Je sais bien, moi -si j’en crois ce que  disait mon grand père (mort d’un cancer au poumon et à la gorge à tout juste soixante ans – les gaz de 14 n’y étaient pas pour rien -) que les choses n’étaient pas si simples. Pétain, il détestait, comme beaucoup d’anciens poilus à vrai dire. Avec son caractère de tête brûlée, si j’en crois ce qu’on m’en raconta, De Gaulle, il détesta tout autant. Des hauts gradés et des politiciens de l’Arrière, en somme. Et autour d'eux, partout, des politicards.

Alors si cracher sur Pétain à présent, si détourner les regards et ne plus prononcer les mots, ça sert à porter aux nues Hollande et ses sbires lamentablement révisionnistes, à justifier l’auto flagellation devant Netanyahu  et la repentance chiraquienne, très peu pour moi, merci! Je n’ai fait déporter ni dénoncé personne, mes parents et grands-parents non plus, alors basta !  Je prends avec moi l’histoire de mon vieux pays avec toutes ses zones d’ombre parce que, comme Nauher le dit très justement dans ce billet, c’est aussi par et dans son histoire que je me construis, et non pas dans celle, balbutiante et mort-née, de la zone, et pas davantage dans celle de cette abstraction bizarre et fausse qu’est le monde.  L'histoire, toute entière de mon pays, qui ne commença pas en 1945, Dieu merci.

C'est pourquoi je prends aussi avec moi tous les écrivains, les poètes, les architectes, les musiciens et les peintres de l’Ancien Régime, autant que les Zola et les Camus, Soufflot bien davantage que Le Corbusier, et les rois autant que les présidents, les seconds pouvant souvent pâtir de la comparaison avec les premiers, il faut bien le reconnaître (2). Je prends l'Ancien Régime et le Nouveau, comme l'Ancien et le Nouveau Testament. Et plutôt que Schuman, Monnet, leurs traités mal ficelés et leur monnaie dérisoire, je prends Dante et Shakespeare, Platon et Hölderlin, Dostoïevski et Cervantes. L'Europe, autrement dit.

Je prends tout ceux-là avec moi. N’en déplaise à Léa Salamé, Cohn Bendit, et tous ceux qui semblent penser que la France, ce n’est qu’un état-civil désormais plastifié pour tous les damnés de la Terre, qui naquit le jour de la condamnation de Pétain.

Et je garde au cœur la Fille aînée de l’Eglise, celle à laquelle Jean Paul II demanda ce qu’elle avait bien fait de son baptême au milieu de toute la confusion du siècle, autant que celle des Droits de l’homme, qu’on vit trop souvent massacrer ses propres enfants au nom de ces mêmes Droits. Je prends toute la complexité si belle, si enrichissante, si exigeante -et souvent si déchirante de  cet héritage français.

 (1) Mais quand ils eurent sauvé cette France là de la seule manière dont ils fussent capables, quand ils l'eurent reprise à l'ennemi, et furent rentrés tranquillement chez eux, comment aurait-on pu les persuader de la sauver à nouveau ?  Car un gouffre s'était creusé peu à peu, durant ces quatre années, entre l'Arrière et l'Avant, un gouffre que le temps ne devait combler qu'en apparence   (Bernanos - La France contre les robots)

(2) Si je trouve l’actuel pingouin de la République si inepte, si pauvre, si vide, c’est peut-être parce que – à ce qu’il prétend -, l’Histoire de mon pays commencerait en 1789. Un révisionnisme terrible, l’un des pires, des plus communément admis. Et pourtant : est-ce bien la Tour Eiffel et les colonnes Buren qui font de Paris, comme s’en vantent quelques modernistes béats, la première destination touristique du monde ? 

lundi, 15 septembre 2014

Les bruits de bottes

Nous sommes un certain nombre à les entendre sourdre, les bruits de bottes, derrière le sourire en coin des hommes fourbes qui nous dirigent, les déclarations aussi fracassantes que divertissantes des tribuns qui les contestent. En France, le Parlement est tenu en haleine (et en échec) par le faux suspens organisé par les medias quant à une majorité gouvernementale ; les frondeurs du PS jouent les clowns sur la piste tandis que les autres, serviteurs zélés du système, font le sale boulot. Les débats sur la retraite des vieux ou les divagations du MEDEF servent de paravents : on évite de parler de l’essentiel : les bruits de bottes. Or, si la France doit entrer en guerre, c’est avant tout là que ça devrait se discuter.  Mais non. Silence radio. On laisse un ancien conseiller général de Corrèze ridiculisé sur la scène publique, et qui compte, les mains sur la couture, entrer dans l’histoire en suivant Obama à petits sauts lamentables de caniche, décider de cela. « Il n’y a pas de temps à perdre », lance-t-il d’une tribune, lui qui, en effet, en a peu.  On, c’est non seulement la gauche officielle, mais aussi la droite tout autant muette sur le sujet. Et quand une voix s’élève (Dominique de Villepin), elle est priée de regagner le placard. 

Je partage depuis longtemps les intuitions de l’ami Bertrand Redonnet, qui écrit sur son blog :« Je le pressens d’ici très fort, l’Europe et les États-Unis veulent l’anéantissement de la Russie pour une foule de raisons établies de longue date, raisons géopolitiques, de contrôle de la planète en matière énergétique, d’anéantissement de la Syrie et de l’Iran, de mise en place de l’ignoble traité de commerce transatlantique pour lequel la Russie sera un voisin plus que gênant. L’Ukraine n’est qu’un prétexte provoqué et Hollande, dans son impéritie, sa duplicité et sa bêtise d’occidentaliste primaire, mène notre pays tout droit au chaos, pour le plus grand profit de ses amis américains. »

A quoi il faudrait rajouter israéliens. Comment ne pas se sentir assailli de mauvais pressentiments quand la Conférence de Paris, organisée « à l'invitation du président français François Hollande et de son homologue irakien Fouad Massoum », conférence durant laquelle tous ces beaux messieurs viennent en quelque sorte de définir « un axe du Bien » face à la propagande répugnante de l’Etat islamique et ses décapités, axe dont on a soigneusement exclu, précisément, le président russe (1), le président syrien, le président iranien. Il n’est pas question ici de soutenir évidemment cet état islamique, auteur de massacres à l’encontre de populations yézidites, musulmanes et chrétiennes, massacres devant lesquels ces trois exécutions de journalistes médiatiquement orchestrées devraient être considérées, hélas, comme menue monnaie, si elles ne servaient à l’orchestration de la propagande belliqueuse qui est en train de se mettre en place sur tous les écrans du monde. Mais quand une telle religiosité entoure des cadavres ainsi sacralisés, fétichisés, c'est encore un mauvais signe. (2) Et la moindre des choses seraient là aussi que les dirigeants en réfèrent davantage non seulement à leurs parlements, mais aussi à leurs opinions. 

 

Or, au moment même où la France s’apprête ainsi à entrer en guerre (3) tandis que Matignon agite l'épouvantail à moineaux du FN pour avoir les mains libres, l’Elysée demande, signe funeste, que les bas de laine des Français soient mis au service de l’économie réelle, qui en aurait besoin. C'est tragique;

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Axe du Bien, face auquel se déduit facilement l'axe du Mal;

(1) Le ministre des affaires étrangères russe faisant office de ...

(2) L'humoriste Dieudonné, véritable brebis galeuse du pouvoir, qui dénonçait à sa façon polémique et provocante cette propagande, vient non seulement d'être prié de quitter la plate forme You tube, mais est désormais hébergé par son équivalent russe, Rutube... Autre mauvais signe...

(3) sans même que son Parlement ne soit consulté au milieu de tant d'incertitudes et dans une indifférence générale de la gauche  (ah, si Sarkozy avait gagné les élections, ce serait une autre partition  !)