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lundi, 15 septembre 2014

Les bruits de bottes

Nous sommes un certain nombre à les entendre sourdre, les bruits de bottes, derrière le sourire en coin des hommes fourbes qui nous dirigent, les déclarations aussi fracassantes que divertissantes des tribuns qui les contestent. En France, le Parlement est tenu en haleine (et en échec) par le faux suspens organisé par les medias quant à une majorité gouvernementale ; les frondeurs du PS jouent les clowns sur la piste tandis que les autres, serviteurs zélés du système, font le sale boulot. Les débats sur la retraite des vieux ou les divagations du MEDEF servent de paravents : on évite de parler de l’essentiel : les bruits de bottes. Or, si la France doit entrer en guerre, c’est avant tout là que ça devrait se discuter.  Mais non. Silence radio. On laisse un ancien conseiller général de Corrèze ridiculisé sur la scène publique, et qui compte, les mains sur la couture, entrer dans l’histoire en suivant Obama à petits sauts lamentables de caniche, décider de cela. « Il n’y a pas de temps à perdre », lance-t-il d’une tribune, lui qui, en effet, en a peu.  On, c’est non seulement la gauche officielle, mais aussi la droite tout autant muette sur le sujet. Et quand une voix s’élève (Dominique de Villepin), elle est priée de regagner le placard. 

Je partage depuis longtemps les intuitions de l’ami Bertrand Redonnet, qui écrit sur son blog :« Je le pressens d’ici très fort, l’Europe et les États-Unis veulent l’anéantissement de la Russie pour une foule de raisons établies de longue date, raisons géopolitiques, de contrôle de la planète en matière énergétique, d’anéantissement de la Syrie et de l’Iran, de mise en place de l’ignoble traité de commerce transatlantique pour lequel la Russie sera un voisin plus que gênant. L’Ukraine n’est qu’un prétexte provoqué et Hollande, dans son impéritie, sa duplicité et sa bêtise d’occidentaliste primaire, mène notre pays tout droit au chaos, pour le plus grand profit de ses amis américains. »

A quoi il faudrait rajouter israéliens. Comment ne pas se sentir assailli de mauvais pressentiments quand la Conférence de Paris, organisée « à l'invitation du président français François Hollande et de son homologue irakien Fouad Massoum », conférence durant laquelle tous ces beaux messieurs viennent en quelque sorte de définir « un axe du Bien » face à la propagande répugnante de l’Etat islamique et ses décapités, axe dont on a soigneusement exclu, précisément, le président russe (1), le président syrien, le président iranien. Il n’est pas question ici de soutenir évidemment cet état islamique, auteur de massacres à l’encontre de populations yézidites, musulmanes et chrétiennes, massacres devant lesquels ces trois exécutions de journalistes médiatiquement orchestrées devraient être considérées, hélas, comme menue monnaie, si elles ne servaient à l’orchestration de la propagande belliqueuse qui est en train de se mettre en place sur tous les écrans du monde. Mais quand une telle religiosité entoure des cadavres ainsi sacralisés, fétichisés, c'est encore un mauvais signe. (2) Et la moindre des choses seraient là aussi que les dirigeants en réfèrent davantage non seulement à leurs parlements, mais aussi à leurs opinions. 

 

Or, au moment même où la France s’apprête ainsi à entrer en guerre (3) tandis que Matignon agite l'épouvantail à moineaux du FN pour avoir les mains libres, l’Elysée demande, signe funeste, que les bas de laine des Français soient mis au service de l’économie réelle, qui en aurait besoin. C'est tragique;

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Axe du Bien, face auquel se déduit facilement l'axe du Mal;

(1) Le ministre des affaires étrangères russe faisant office de ...

(2) L'humoriste Dieudonné, véritable brebis galeuse du pouvoir, qui dénonçait à sa façon polémique et provocante cette propagande, vient non seulement d'être prié de quitter la plate forme You tube, mais est désormais hébergé par son équivalent russe, Rutube... Autre mauvais signe...

(3) sans même que son Parlement ne soit consulté au milieu de tant d'incertitudes et dans une indifférence générale de la gauche  (ah, si Sarkozy avait gagné les élections, ce serait une autre partition  !)

Commentaires

Pff.. Non, ce n'est pas l’anéantissement de la Russie que l'on veut, mais celui de cet autocrate rétrograde qu'est Poutine. Il faudrait lui coller une bastos dans la tête à cet hypocrite qui n'a même pas les couilles de reconnaître ouvertement son ingérence directe en Ukraine. Le temps de Gorbatchev était bien mieux.

Franchement, vous devriez partager vos intuitions ailleurs.

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 16 septembre 2014

La personnalisation des conflits est la clé de voûte de la propagande belliqueuse occidentale. Voyez Bernays.
On va faire la guerre à Poutine comme on est allé la faire à Saddam ou Kadhafi. Pour conquérir des marchés, satisfaire des lobbys et coloniser des hommes. L'autocratie n'est qu'un prétexte.
Gorbachev s'est juste fait baisé par l'Occident maçonnique et marchand, semeur de chaos, dans sa stratégie de sauvegarde de l'URSS de l'époque.

Écrit par : solko | mardi, 16 septembre 2014

Hélas, oui, c'est bien de cela qu'il s'agit : entrer en guerre pour le plus grand profit du Capital. Détruire pour pouvoir reconstruire (et s'enrichir), annexer pour pouvoir étendre encore plus le grand marché mondial. Quant aux citoyens, on leur parle de baisse des salaires et des retraites...

Écrit par : Feuilly | mardi, 16 septembre 2014

On ne fera jamais la guerre à Poutine, hélas. 1938 recommence. Et pourtant, il suffirait de quelques bombes H bien placées sur l'arsenal pourrie de ce tigre de papier. Il ferait mieux de s'occuper de la misère de sa population et de sa mortalité galopante, au lieu de faire diversion ailleurs.

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 16 septembre 2014

1938 ? vous n'allez pas vous mettre aux formules toutes faites vous aussi ! La vieille Russie post soviétique n'a rien à voir avec la jeune Allemagne hitlérienne.
Et que font les missiles de l'OTAN aux frontières russes ? Qui, de l'Europe ou de la Russie cherche à s'étendre ? Et que font les Etats Unis dans cette affaire ?
Le petit soldat Hollande ferait bien, lui aussi, de s'occuper mieux des affaires du pays dont il a la charge, plutôt que de se ridiculiser une fois de plus à jouer, derrière Obama, le gendarme du monde avec ses discours moraux emplis de "il faut", "on doit" et autres "punitions"

Écrit par : solko | mardi, 16 septembre 2014

Je ne suis pas d'accord avec vous sur ce sujet. Pour moi, ce que fait Poutine, c'est à peu de chose près du 1938, dans la méthode. Je ne parle pas de l'idéologie. Quoique il fait vraiment être con comme Poutine pour comparer le pouvoir de Kiev à du néo-nazisme.

Ce qui se passe dans l'est de l'Ukraine n'a rien de spontané et de sincère. On pourrait aussi parler du scandale de la Géorgie et de sa frontière grignotée petit à petit, dans l'indifférence générale.

Poutine confond grandeur et violation du droit. Hollande là-dedans, c'est du hors sujet. Vous ne croyez pas ?!

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 16 septembre 2014

N'étant pas ukrainien, je me garde de juger la sincérité des revendications des pro ukrainiens ou des pro russes. C'est, de toute évidence, infiniment plus complexe que ce que nous en racontent évidemment nos medias de propagande.
Dans cette affaire, Hollande suit l'Otan, comme partout ailleurs. Mais il engage la parole de la France dans une détérioration des rapports franco russes, et cela, c'est très dommageable, je trouve. Surtout que cela se fait au nom de cette Neo-Europe, pour laquelle je n'ai aucune sympathie et avec laquelle je ne me sens aucune attache.

Écrit par : solko | mardi, 16 septembre 2014

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