dimanche, 22 janvier 2012
Billet de campagne : Le petit françois
Derrière le petit François, les paturages de la France tranquille, son pays, la Corrèze. Le petit François se doit de faire mieux que les 16 % de Jospin (un point de principe) en 2002 et que les 25 % de Ségolène (un point d'honneur) en 2007. Il est, le petit François, empégué dans beaucoup de légendes, de rêves enchantés qu'il voudrait, faute de mieux, éveiller, dit-il. Le petit François, comme le Grand de 81, voudrait finir gravé dans le marbre.
Pressé, le petit François nous refait en un seul le coup du Mitterrand Président de 81 et de la Génération Mitterrand de 1988. Il appelle ça la Génération Hollande Président, rien que ça. Cherchez le changement. Depuis quinze ans, en réalité, le petit François n'a pas grandi. C'est ça le souci.
Mitterrand Président, trois syllabes, des allitérations, des assonances, ça marchait bien, oui. Mais Génération Hollande Président, ça fait un peu comme deux marques de fromages dans les promos à Auchan. Enfin bon. Moi, ce que j'en dis.
En prime, avec le billet, les deux affiches :
1988
2012 : Cliquer pour agrandir
Le dessin de la fille en bleue au dessus du N de Hollande, c'est une militante socialiste le soir de la victoire ? Et cette typo ? Et ce jaune ? Faire plus moche, est-ce possible ? Le mec qui a fait cette affiche est une taupe de l'UMP, non ?
01:14 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : politique, ps, hollande, 2012, mitterrand, génération hollande président |
mercredi, 18 janvier 2012
Billet de campagne : Le Méluche
Si le Sarko porte toute la duplicité du Palais en son tracé, le Méluche n'en est pas moins une coupure ambigue, usitée au Sénat comme au Parlement Européen, et dont on ne sait plus trop ce qu'elle vaut dans la rue.
C'est néanmoins encore un joli petit bifton qu'il fait bon avoir en poche quand on veut traîner du côté de la Mouffe ou de la Bastille, histoire - faute de mieux - de se raconter des histoires.
05:28 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ps, politique, mélenchon, front de gauche, billets français, société |
lundi, 09 janvier 2012
Le coup de Jarnac
Mitterrand avait fait son coup de Panthéon (au moins avait-il attendu d’être élu), Hollande a fait ce week-end son coup de Jarnac.
« En 81 avec la Corrèze, ce fut un court-métrage, en 88, le début du long-métrage. Aujourd'hui je me prépare pour une super production ! », a-déclaré petit François samedi à Egletons, avant d’aller invoquer « les forces de l’esprit » dans le cimetière où repose l’auguste Grenouille.
Enarque tout comme Giscard d’Estaing, Hollande n’a guère plus que Valéry le sens du spectacle (on se souvient de la chaise vide). Ce candidat « normal » en quête d’autorité et de légitimité a quelque chose de pathétique, tout comme l’ancien président allant déjeuner chez les Français ou jouant de l’accordéon pour, lui aussi, avoir l’air « normal ». Il ferait mieux de réfléchir à son programme plutôt que de promettre du spectacle. Un certain bon sens me pousse malgré moi à me méfier de ces gens qui ont besoin de proclamer ainsi leur « normalité », et de théâtraliser de louches filiations. Comme il est pathétique en tout cas de se dire qu’après quinze ans passés dans l’opposition, la monarchie socialiste qui règne dans les régions et les principales villes de France n’a trouvé que cet ancien secrétaire palot et sans imagination pour faire face à Sarkozy.
Si ce dernier demeure aussi honni par les Français, et si Hollande, piètre acteur en d’aussi superfétatoires spectacles n’est pas mieux inspiré, François Bayrou a un boulevard qui s’ouvre devant lui.
Hollande à Jarnac : la solitude pré-panthéonique ?
00:03 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : politique, ps, hollande, jarnac, présidentielle |
mercredi, 28 septembre 2011
La gazette de Solko n°2
05:43 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, sénat, karachi, balladur, ps, primaires |
samedi, 27 août 2011
9 bonnes raisons de ne pas porter un socialiste à l'Elysée
1) Le PS possède presque toutes les régions. Il doit ce succès au rééquilibrage des pouvoirs après son échec sur le plan national aux trois dernières élections présidentielles. Confier à un seul parti, quel qu’il soit, les rênes de la gouvernance de toutes les instances de pouvoir du pays serait suicidaire, même si on pourrait s’attendre à un rapide rééquilibrage aux prochaines régionales.
2) Cette situation hégémonique du pouvoir dans le pays ne profitera à long terme qu’à une radicalisation de la droite et donc au FN. N’oublions pas que ce parti a émergé sous Mitterrand et que le seul candidat qui l’a contenu fut Sarkozy en 2007. La stratégie de Marine est d’absorber la droite républicaine et pour cela, elle a besoin d’une présidence socialiste
3) Le discours des socialistes sur l’endettement de la France est démagogique pour deux raisons :
- On pourrait appliquer à l’endettement des régions les mêmes constats qu’à celui de l’Etat durant la même période. Selon Fitch, le pompon de l’endettement revient à la région Pas de Calais, dirigé par Daniel Percheron, avec un ratio de 95%. Quant à la moyenne des régions, il est de 74%.
-L’endettement est structurel, il a été conduit depuis plus de trente ans par tous les gouvernements, et dépasse largement le clivage de la droite et de la gauche.
Le PS ne fera donc pas mieux sur le plan de la dette. Il n’y a qu’à voir les exploits de Zapatero en Espagne.
4) Le PS a fait de l’antisarkozisme son cheval de bataille . Battre Sazkozy est-il en soi un projet de société ? En personnalisant sans cesse le débat, le PS révèle son véritable visage. Tout comme l’UMP, il n’est qu’une machine électorale au service d’ambitions personnelles, un ensemble de baronnies organisé en réseaux puissants...
5) Il n’a pas les moyens de faire mieux que la droite sur le plan social. Ses propositions sont ainsi condamnées à rester lettres mortes et il ne pourra que générer des déceptions, car son alternance est purement et seulement rhétorique. .
6) L’affaire DSK aura eu un mérite, c’est de montrer à quel point le bénéfice moral engrangé par cette gauche et sa mythologie était désormais caduque. Innocenté ou non, DSK a menti tout autant que sa victime, puisqu’il a d’abord nié tout rapport, avant de le reconnaître consenti. Mais qu’importe : tous les éléphants du parti donnent du bravo et bienvenue Dominique parmi nous.
7) Qu’en est-il par ailleurs de la prétendue supériorité culturelle de la gauche ? La culture de la résistance qui caractérisa une génération a cédé le pas à une culture de la collaboration avec le système. L’égalitarisme et l’angélisme de façade initiés par les années Lang ont produit une culture du bling-bling et du consumérisme, dont la droite a su d’ailleurs tirer profit. Ne parlons pas des ravages faits dans l’éducation nationale par les mesures initiés par ces mêmes principes.
8) Les candidats ont-ils vraiment plus de charisme que Sarkozy ? D’une part, leur popularité est conjoncturelle et repose sur un travail de communication et propagande médiatiques incessant . D’autre part, derrière une apparente unité, les divisions sont nombreuses.
9) Le PS représenterait une véritable alternance si une génération de sexagénaires n’étouffait consciencieusement ce parti. Quelle alternance attend-on d’Aubry, Royal, Hollande, Fabius, Moscovici, Collomb, Harlem Désir et autres ? Les voir à la Rochelle sous la houlette de papy Jospin (1) en dit long sur leur vision d’avenir. Durant ses années d’opposition, non seulement le PS n’a pas su se renouveler, mais il est en plus devenu un parti de notables et de politiciens professionnels dont l’ambition pépère est simplement de finir leur carrière au gouvernement. Les présenter comme des figures du renouveau et du changement relève d’une sacrée forfaiture !
Pour toutes ces raisons, porter un socialiste à l’Elysée reviendrait à plonger le pays dans un profond sommeil qui risque de lui être fatal. Quelque chose comme une Monarchie de Juillet revisitée par de cyniques Bisournous désireux de croquer aussi leur part du gâteau.
(1) Est-ce possible de faire plus bling-bling que ça ?
07:44 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : ps, socialisme, la rochelle, politique, sarkozy, aubry, hollande, royal |
jeudi, 19 mai 2011
La valeur de DSK
Un million de dollars ! Cinq millions : voilà, tout est dit. Combien de vrais marlous et de véritables grisettes capables de verser de telles cautions ?
Eclatant. Comme le pouvoir des réseaux. Un million de dollars de caution, cinq millions de dépôt de garantie, sortis rubis sur l’ongle par la bonne Anne aux yeux clairs de 7 sur 7, pour libérer le mentor à qui la gauche française songeait à confier son pitoyable destin, et qu’elle continue de protéger tant elle a cru au storry-telling strauss-kahnien. Sans se rendre compte que plus elle le protège, et plus il l’entrainera dans son naufrage ubuesque, au yeux d’un électorat cette fois-ci sur les dents.
Strauss-Kahn, ou la morgue de ceux qui savent qu’avec l’argent, les réseaux, on peut jouer avec la vie des autres impunément, jouer des rôles, endosser des personnages, et se remplir les poches à satiété, entraînera-t-il dans son naufrage ubuesque et ridicule le parti mitterrandien d’Epinay dont on se demande comment il avait survécu jusqu’à aujourd’hui ?
Non, décidément, cette gauche vendue qui ne fonctionne plus que sur l’empathie des images et la communication osera-t-elle nous faire accroire qu’elle tient là son martyre ? La prude Martine et le normal François ont du pain sur la planche…
L'été dernier, Bettencourt et Woerth, cette année Strauss-Kahn et le PS : quand la planche de la balançoire est pourrie, elle l'est sur sa droite comme sur sa gauche. Sur quoi l'elécteur peut-il encore poser son cul ?
23:10 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : politique, ps, dsk, socialisme |
mercredi, 13 avril 2011
J'ai raté ma vie
De l’extrême bord de l’échiquier politique à l’autre, les agences de communication turbinent en ce moment à plein régime pour déterminer quels seront les grands thèmes porteurs de la prochaine campagne présidentielle.
Patrick Buisson, avec le pari électoraliste dans lequel il entraîne Sarkozy, tient le haut de l’affiche. Buisson se verrait bien en anti-Jacques Pilhan, l’ancien situationniste qui mit sur pied le plan marketing de Mitterrand, alors au plus bas dans les sondages, en inventant la petite main jaune de SOS racisme et tout ce qui fit la génération Mitterrand. Mais c’est loin d’être joué.
En face, les rengaines du PS sur la France qui souffre et le changement sentent un peu le replâtrage. On espère un vent d’outre Atlantique pour remplumer tout ça. Rama Yade et son positionnement bien senti sur la jeunesse n’a pas de mal à faire mouche. Sauf qu’entre Borloo et Hervé Morin, elle demeure un peu seulette sur cette thématique chez les centenaires valoisiens.
Il y a cependant fort à parier que l’actualité récente, tant africaine que japonaise, nécessite une reconfiguration de ces diverses stratégies déjà éculées. Aussi risque-t-on, d’ici l’automne, de voir surgir avec le Beaujolais Nouveau de nouveaux beaux jaseurs : sans doute la future légitimité du candidat Hulot se jouera-t-elle de ce côté-là de la partition.
Il est cependant on ne peut plus vrai que tendre l’oreille à tout ça risque d’être un peu vain. Je ne sais pas à combien se facture un plan de communication politique. Si j’en avais un à proposer pour séduire les électeurs de mai 2012, je le fourguerais volontiers à un des ces messieurs dames, avant de partir pour de bon en vacances en un coin de la planète pas trop déglingué. Mais je n’ai jamais été assez bon, c'est-à-dire assez cynique, pour tenter ce genre d’aventure.
A mon poignet ne pend donc ni menottes, ni Rolex.
J’ai raté ma vie.
Jacques Pilhan et François Mitterrand, au temps de la petite main jaune
00:00 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, ps, ump, nicolas hulot, france, europe, actualité |
lundi, 11 avril 2011
Dans la mare aux tétards
Il parait que 45% des Français (on se rassure quand même, c’est un sondage) souhaitent voir le président du FMI entrer à l’Elysée dans un an sur un programme concocté par la fille Delors qui prévoit le prélèvement à la source des impôts et de la CSG. A la source : vous entendez bien.
Une mesure sur laquelle, comme bon nombre d’autres conneries faites ou agréées par des socialistes (je songe à l’euro, évidemment), il ne sera pas possible de revenir. Les Français détestent-ils à ce point la liberté ? Sont-ils à ce point infantilisés ? Ma vie gérée par d'autres, de A jusqu'à Z. Confort, confiance et liberté. So-li-da-ri-té !
Là, soit ils sont, comme dirait Obélix, devenus fous, soit l’intox en cours depuis presque un an les a lessivés, soit ils trouvent qu’être plumés, après tout, c’est sympa…
C’est grave, docteur ?
Oui.
Ils vont finir par me rendre Sarkozy, sympathique, pour le coup !
(PS Un extrait édifiant du livre de Laure Adler (1995), L'Année des Adieux :
«Delors parle, parle, mais ne se découvre toujours pas. Mittérrand se tait, mais n'en pense pas moins. Delors lui a dit qu'il n'irait pas. Mitterrand est le seul à le croire. Il comprend alors que la candidature Delors est un leurre, un chiffon rouge agité par certains socialistes aveuglés par l'espoir et assoiffés de pouvoir. Ils font temporairement semblant d'oublier leurs haines, seul ciment entre eux.» - p 272)
06:03 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : politique, dsk, socialiste, delors, ps, ump |
lundi, 04 avril 2011
Bégaiements socialistes
Je ne sais pas vous, mais je trouve qu’il y a quelque chose de déprimant à entendre à nouveau Martine Aubry au 20 heures parler d’emplois-jeunes, de France qui souffre, de justice sociale et de reconstruire le pays : on croit voir revenir le pire des années 80, sur un air de disque rayé.
Si encore le retour de cette gauche était accompagné d’un renouveau, d’un souffle et d’une vraie jeunesse, comme lorsqu’en 81, derrière Mitterrand, elle accéda pour le meilleur et pour le pire, on s’en souvient, aux affaires. Mais non.
Ce sont tous ces barons socialistes qui – parce qu’ils étaient dans l’opposition - tiennent déjà les régions, la majorité des départements, et qui ont entièrement verrouillé le parti -, qui viennent ré-endormir les gens pour ramasser le reste du pouvoir sur l’air de l'anti-racisme et la vertu outragée.
Il y a une intelligence instinctive du peuple, une mémoire aussi, et je parie que les Français se souviendront d’à quel point il est dangereux de confier la totalité du pouvoir au même parti, surtout quand c’est le parti socialiste.
Au même moment, un sondage montre que Marine le Pen est très populaire chez les 18/24 ans. Tous les quinquas et sexas qui confondent leur jeunesse avec la jeunesse s’en étonnent. Ils devraient réfléchir à deux fois à l’héritage qu’ils laissent derrière eux. C’est d’ailleurs, au passage, un sacré pied de nez que leur fait le FN, de présenter une femme, et une femme jeune.
Ils devraient en effet se rappeler que le passage à l’euro n’a fait que maintenir dans une minorité économique encore plus et plus de trentenaires. Et que se faire le chantre de cette monnaie qui a jeté dans la faillite et la Grèce socialiste, et l’Espagne socialiste, n’est peut-être pas la meilleure façon en effet de séduire et la jeunesse, et les classes populaires soucieuses du pouvoir d’achat. En terme de glissements de lignes, comme disent les sociologues, la campagne qui s’ouvre n’a pas fini de réserver des surprises. Si j'avais un conseil à donner aux socialistes, c'est de se souvenir qu'en tout cas, l'Histoire ne bégaie jamais, et qu'ils feraient bien de ne pas trop le faire eux-mêmes.
23:08 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, ps, martine aubry, marine le pen, 2012 |