mardi, 08 avril 2014
Redressement, abousement
Le seul pari que fait Manuel Valls est au fond celui que sa rhétorique du redressement trouve encore des oreilles où tomber. Depuis des décennies, nous entendons parler de redressement à chaque déclaration de politique générale d’un nouveau premier ministre. C’est déjà étonnant quand on change de majorité, mais ça l’est encore plus quand on passe de la majorité à la majorité comme c’est le cas dans la comédie qui se joue en ce moment. L’entrant (l’intrus ?) déclare donc trouver le pays dans un état déplorable, « Trop de souffrance, pas assez d’espérance », voilà donc d’après Valls l’héritage de Ayrault, ce qu’aurait pu lire Copé ou Fillon.
J’aurai donc passé ma vie dans un pays qui sera allé de redressement en redressement tout en ne cessant de s’abouser au fil des premiers ministres : en ce sens, Valls est déjà vieux, et l’énergie qu’on feint ça et là de lui trouver, dont certains même vont jusqu’à s’inquiéter comme ils s’inquiétaient de l’impétuosité de Sarkozy, n’est qu’un artifice. Après s’être trainée sur le ventre durant de longs mois, la politique de Hollande va continuer à le faire durant de longs autres : on remarque que ce catalan plein de ferveur pour la France, qui se fit applaudir pour avoir, « le cœur battant » demandé un jour la nationalité française, n’a pas dit un mot sur la signature imminente du traité transatlantique donnant à des multinationales le droit de traduire en justice des Etats qui n’appliqueraient pas leur politique. En guise de redressement, nous aurons un total abousement !
Célestin Nanteuil - La descente de la Courtille à Belleville, jour de carnaval
Il me prend souvent le cœur de rêver à ce que serait l’alliance des deux fronts, celui dit de gauche et celui dit national, contre ce projet, qui signera pour un temps indéterminé (s’il aboutit) la fin de la souveraineté politique. Et je dis bien de rêver, comme du temps où le légitimiste Chateaubriand et le républicain Carrel se rendaient tour à tour mutuellement visite, dans les geôles de Louis Philippe. Mais n’est-ce pas pourtant cette union insolite qui fut à l’origine des 54,68% de Français qui rejetèrent (en vain) le traité constitutionnel de 2005 et dont une sorte de remake risque- on l’espère- de se produire dans le silence des urnes, lors des élections européennes à venir ? Des députés anti-européens, pour ne pas dire frontistes d’un extrême ou de l’autre, pour signifier en grand nombre à la Commission Européenne et à la BCE ce qu’elle mérite d’entendre : que Valls - comme l’italien Renzi - qu’on nous présente comme l’avenir est déjà terriblement vieux, presque autant que ceux qui s'apprêtent à museler le monde et sa jeunesse et son avenir, au nom de la solidarité, au nom de la responsabilité et, pendant qu'ils y sont, au nom de la liberté.
20:26 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : valls, politique, france, nanteuil |
mardi, 01 avril 2014
Dans le vide mais jusqu'où?
C’est incroyable comme ce type qui vient subitement parler à 20 heures, assigner « trois objectifs » et, à un pacte « de responsabilité » en adjoindre un autre « de solidarité », n’est plus crédible, et semble appartenir à un autre temps, un ordre déjà décomposé, un temps fini. Comme s’il sonnait le glas de sa propre présidence, d’un ton morne et haché, récité sans joie, comme s’il était déjà politiquement mort, et le combat qu’il veut mener avec lui, combat somnambulique d’apothicaire. Je ne rêve pas, il ânonne « Je Je », comme jadis il jetait son « Moi Moi » à la gueule du téléspectateur. Mais comment peut-il imaginer qu’on croit encore en son Je ? « Il aime être le seul qui ne prend aucune décision », dit de lui un proche. Terrible. Comment a-t-on pu élire un con pareil à un tel poste ? « L’électorat de droite te hait, une partie de la gauche te déteste », lui aurait dit un autre proche. Terrible. Il est certain que ce type est carbonisé.
Les Verts se sont barrés du gouvernement pour sauver leurs scores aux Européennes, et c’est vrai qu’ils peuvent espérer passer en 3ème position, même devant le PS, s’ils ne grimpent pas sur la barque de « l’équipe resserrée, cohérente, soudée », déjà en plein naufrage. Les gens de gauche, les Besancenot, les Mélenchon sont effarés : « A un désastre électoral, Hollande répond par un suicide politique », dit ce dernier. David Assouline, en bon petit apparatchik, parle « de la gravité et de la sincérité » de Hollande. Je l’ai connu, ce type, lorsqu’il était à Jussieu, militant dans les coordinations lycéennes en 1986, déjà beau parleur dans des haut-parleurs, déjà programmé pour une carrière de sénateur. Et Fillon, rusé, matois, expérimenté aussi sans doute, souhaite bonne chance à Valls, entrevoyant déjà l’échec dans quelques mois. « Manuel de survie, Vals mène la danse, Ayrault valse », la presse française n’a rien à en dire, parce qu’il n’y a rien à en dire, sinon quelques pirouettes verbales elles aussi convenues, usées, avant les échanges de fauteuils et les chaises tournantes. C’est l’état de ce pays, où il n’y a plus que la bonne bourgeoisie de Paris, Lille ou Lyon pour souhaiter poursuivre le malentendu avec ce PS quand le reste du pays vote FN, UMP, ou s’abstient. Une sorte de société inversée, finalement, et qui tourne toute seule, dans le vide, mais jusqu’où ? Et derrière ce vide, ce blabla sidérant,, quelle dissolution sans fin pour le pays ?
Trente ans en 93
00:02 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : valls, remaniement, politique, élections, france, rigolade, échec |
vendredi, 14 mars 2014
Pervers, dealer, voyou
Pervers, dealer, voyou : J’avoue que je ne vois pas quel intérêt des ministres en exercice ont à insulter constamment Sarkozy. Pics de pollution devant lesquels on ne fait rien, courbe de chômage exponentielle depuis leur arrivée au pouvoir, foyers de guerre entretenus et discours belliqueux, traité transatlantique préparé en catimini…. Cela ne fait en rien oublier leur naufrage aux affaires, et ne fait au contraire qu’en rajouter.
Songent-ils remonter ainsi dans les sondages en poursuivant ce qui n’est qu’un discours de campagne ? Ils apparaissent sur la défensive, alors qu’ils sont au pouvoir et que si la justice condamne l’ancien président, ils en seront d’autant plus dans une position de force. En revanche, si Sarkozy obtient un non-lieu, comme dans l’affaire Bettencourt, ils auront l’air fin, et donneront d’autant plus l’impression de s’être acharné contre lui ! Alors ? Amateurisme, comme Taubira brandissant elle-même sur tous les écrans du monde des feuillets qui la ridiculisent ?
Peut-être qu'il existe une pathologie de l'homme politique, que nous ignorons. Le spectacle finit, en tout cas, par être consternant. Apaiser le pays, avait promis Moi Président : même ça, qui relève du symbolique élémentaire, il n'est pas foutu d'y parvenir. Le printemps s'en chargea-t-il à sa place ? On se demande bien, dans ce cas, pourquoi on entretient si chèrement une aussi nombreuse et vaine classe politique, avec des impôts de plus en plus lourds pour chacun.
09:10 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pervers, dealer, voyou, sarkozy, socialisme, france |
mardi, 11 mars 2014
La justice de gauche lave plus blanc
Ayrault explique que la justice va désormais travailler en toute indépendance sous son aile protectrice ; Me demande comment il peut penser que des citoyens honnêtes vont encore le croire, au vu du nombre de mensonges proférés à la semaine par ce pouvoir déliquescent, du début de la campagne de l’actuel président à ses plus récentes prises de position sur l’Ukraine et le traité transatlantique, l'inversion des courbes et sa vie privée. Il n’y a que la poignée de militants socialistes revanchards qui y trouveront leur compte. Et encore ! En attendant, avocats et juges s'opposent et le moins que l'on puisse dire, c'est que la justice française déchirée sous l'ère Taubira offre une image à la mesure du reste du pays. Quand cette bande de faux-culs va-t-elle dégager ?
Pas plus tard que ce soir, Le Canard Enchaîné rapporte que Taubira était au courant. Qui, de toute façon, a pu croire aux sornettes qu'elle sortait hier à la télé ? C'est la politique du mensonge organisé. A vouloir jouer les transparents,nous sommes ridicules au yeux du monde entier.
12:40 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : ayrault, taubira, justice, france |
vendredi, 07 mars 2014
Nous ne savons plus
Nous ne savons plus ce qu’est la paix civile. Le premier devoir d’un gouvernement devrait être de s’attacher à la faire régner. La petite clique qui gouverne le monde, au sein de laquelle se pavane dorénavant le pingouin, nous fait vivre dans un état d’armistice permanent. Ces politiciens médiocres jouent devant les caméras des rôles des Chefs de guerre dans leurs costumes noirs, gris ou bleus. Ce sont des gens qui n’entendent rien à la guerre et la sèment constamment.
Les partis et les associations de gauche, relayés par les medias, pour masquer leur échec patent à satisfaire – je ne dis pas les citoyens en général – mais au moins leur électorat -, font régner une ambiance délétère en évoquant des mesures auxquelles plus personne ne croit, et auxquelles ils donnent des noms ronflants; ils favorisent partout des mœurs procédurières qui n’ont rien à voir avec celles d’un pays cultivé, sans voir que ce laisser-faire insidieux, qui se déroule sous leur gouvernance, ne pourra que retomber sur eux. Hollande, qui n’a aucune autorité naturelle, va s’abriter sous celle du CRIJ, d’Obama, de Merkel. La France n’a jamais été aussi pitoyable aux yeux du monde, la société aussi livrée à son état de crise permanent que sous ce mandat.
Nous ne savons plus ce qu’est la prospérité. On nous fait travailler pour l’impôt, en utilisant un discours moralisateur digne d’un cours d’école élémentaire. Bientôt, ceux qui ont un travail culpabiliseront devant ceux qui n’en ont pas, et qui entrent librement dans un pays sans frontière et sans souveraineté monétaire, par la volonté de tous ses dirigeants confondus depuis quarante ans.
Nous ne savons plus ce qu’est l’espérance. Qui croit encore au vote ? Qui vraiment met son espoir dans le vote ? Ils ont tout lessivé. Hormis les militants, qui vivent du vote et tentent de caser leur cul dans une liste pour le poser sur un siège, qui croit sérieusement au pacte de responsabilité après la boite à outils, la refondation de l’école, et autres éléments de langage débilitants
Nous ne savons plus ce qu’est l’esprit critique. Relever, signifier la trahison des clercs, ne relève pas du populisme ni d’un état d’esprit réactionnaire. C’est pourtant ce qu’on essaie de mettre dans le crâne des gens, c’est la principale fonction du show-business et du cinéma, du journalisme et de l'édition. L’endoctrinement, le mensonge qui tiennent le haut du pavé dans le parti dirigeant actuellement le pays, dont on peut lire ICI un exemple parmi d’autres, détruit le paysage culturel français.
Bref. Je me demande dans quel état Hollande et ses sbires vont laisser le pays. C'est proprement désespérant. Nos seules forces demeurent nos forces individuelles.
20:56 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : hollande, socialisme, france, culture, politique, prospérité, espérance |
samedi, 08 février 2014
Finkielkraut et le fascisme de gauche
La guerre des mots continue. Après le singe et la quenelle, voici le français de souche, qui devient à son tour un gros mot. Après l'émission, Des Paroles et des Actes de ce jeudi 6 février, deux membres du conseil national du PS, Mehdi Ouraoui, ancien directeur de cabinet d'Harlem Désir et Naïma Charaï, présidente de l'Agence national pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE) ont en effet saisi le CSA. Dans une lettre envoyée à son président, ils qualifient l'intervention d'Alain Finkielkraut «d'inacceptable» et «dangereuse». Ils s'inquiètent précisément de l'usage par le philosophe de l'expression «Français de souche», «directement empruntée au vocabulaire de l'extrême droite». Ah bon ?
Moi qui n'ai pas un seul immigré dans mon pedigree, que des péquenots accrochés de génération en génération au bois de la croix qui fut aussi celui de la charrue, je suis donc, c'est confirmé, un fasciste d'extrême droite pour tous ces dangereux crétins incultes et procéduriers du PS.
Voici la réponse de Finkielkraut :
«Je suis totalement abasourdi. Hier soir, lors de l'émission Des paroles et des actes, j'ai dit que face à une ultra droite nationaliste qui voulait réserver la civilisation française aux Français de sang et de vieille souche, la gauche a traditionnellement défendu l'intégration et l'offrande à l'étranger de cette civilisation. La gauche en se détournant de l'intégration abandonne de fait cette offrande. Manuel Valls a expliqué que nous avions tous trois -lui-même, David Pujadas et moi - des origines étrangères et que c'était tout à l'honneur de la France. J'ai acquiescé mais j'ai ajouté qu'il «ne fallait pas oublier les Français de souche». L'idée qu'on ne puisse plus nommer ceux qui sont Français depuis très longtemps me paraît complètement délirante. L'antiracisme devenu fou nous précipite dans une situation où la seule origine qui n'aurait pas de droit de cité en France, c'est l'origine française. Mes parents sont nés en Pologne, j'ai été naturalisé en même temps qu'eux en 1950 à l'âge de un an, ce qui veut dire que je suis aussi Français que le général de Gaulle mais que je ne suis pas tout à fait Français comme lui. Aujourd'hui, on peut dire absolument n'importe quoi! Je suis stupéfait et, je dois le dire, désemparé d'être taxé de racisme au moment où j'entonne un hymne à l'intégration, et où je m'inquiète de voir la gauche choisir une autre voie, celle du refus de toute préséance de la culture française sur les cultures étrangères ou minoritaires. L'hospitalité se définit selon moi par le don de l'héritage et non par sa liquidation.»
Pendant ce temps là, savez pas ce que le Pingouin de la Raie Publique, à 19% dans les sondages fait ? Histoire de récupérer le vote des banlieues après la désastreuse affaire Dieudonné, et pour ne pas prendre part au spectacle de la procédure, il danse avec Jamel Debbouze dans un collège difficile ! Ha ha !
Il veut finir sa lamentable carrière dans les fraises ou dans les choux ?
12:55 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finkielkraut, csa, liquidation, intégration, socialisme, france, démagogie, fascisme, françaisdesouche, rasleboll |
mercredi, 05 février 2014
Dans la galère socialiste.
Nous étions deux profs (comme on dit en novlangue, hein) à attendre notre bus à l’heure du crépuscule vespéral d’hiver. Et nous devisions, au vu du tiers qui s’annonce (provisionnel) de la délirante hausse d’impôt (du simple au double) à laquelle nous allions faire face grâce à tous ceux qui eurent la bonne idée de voter pour ces cons de socialistes. Faut dire que la salle des profs est relativement muette sur le sujet, à force de bouffer couleuvre sur couleuvre. Ils raquent maintenant. La dernière, c’est que leur héros à deux balles de la théorie du genre, cet imposteur qui leur sert de ministre, est sur le point de geler la progression de leur salaire (lire ICI). Là, je me gondole carrément. Qu’ils ne comptent pas pour moi pour aller faire l’idiot dans la rue : ils ont voulu leurs socialistes qu’ils se les bouffent, en hot-dog, en ketchup, en quenelle sauce Nantua, et jusqu’à satiété. Si au moins ils pouvaient ne pas nous repasser le plat à la prochaine élection, ça aurait au moins servi à ça.
N’empêche. Au bon temps de Sarkozy, avec les petites économies sur la défiscalisation des heures sup, je pouvais me payer de temps en temps un joli petit tableau, une édition originale ou un bel éventail à l'Hôtel des Ventes. Et pas avec de l’argent volé, sale, ou détourné, mais du bon argent gagné, c’est moi qui vous le dis. Maintenant, tout ça file au Mosco. Trime, chies-en, reste pauvre. Reste pauvre, surtout ! Fais pas chier avec ton besoin de belles choses et tes rêves de culture. Bouffe ta merde et la ferme. La culture, c’est nous. La Raie Publique, nom de Dieu ! Tout ce qui n’est pas nous, comme l’Henri Emmanuelli le beuglait à l’assemblée hier, c’est de l’obscurantisme. Oui de l’obscurantisme. Tout ce qui n’est pas nous, comme le délirant Valls et la cinglée Taubira le soutiennent, c’est le 6 février, les ligues, tu te rends compte ? Parce que, comme me le faisait remarquer ce collègue et ami, on se lève à 7 heures pour aller dans l’épave nationale qu’ils sont en train d’achever. Et ce depuis des années. Alors, aucune leçon à recevoir de ces archicons qui roulent les épaules à l'Assemblée, et vivement qu'elle coule, la galère socialiste.
Putain, si ça continue, je prends ma carte à l’action française manu militari… Et vive le Roi !
21:55 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : france, impôts, socilaisme, galère, crise |
dimanche, 02 février 2014
Jour de colère et manif pour tous
Pour rester huit années encore sous les Ors de la République, l’actuel président H de la République a comme prévu repris de Mitterrand une stratégie simple : neutraliser sa gauche par des réformes sociétales pseudo libertaires (mariage gay, théories du genre, GPA, euthanasie), neutraliser sa droite en menant une politique pseudo libérale (défense de l’euro privé fort, loi de l’offre) , et obtenir de l’une comme de l’autre qu’elles se satisfassent de cette double imposture. L’Etat, plus que jamais collecteur d’impôts pour les banques privées et la haute finance- c'est-à-dire en fait anti libéral - se retrouve aussi plus que jamais dispensateur d’ordre moral et de bien-pensance - c'est-à-dire en fait totalitaire et liberticide- , avec à la clé un ministère de la police et un de la justice qui s’improvisent ministères de la Parole et de la Communication, pendant que plus personne ne parle du ministère de la Culture. Réduite à néant, la culture ! Même Frédéric Mitterrand va finir par passer pour un érudit de haute volée et un politique de premier plan, au vu de l'insignifiance de celle qui lui succède.
Cela implique de dresser face à soi deux camps antagonistes, en espérant que la détestation réciproque de leurs partisans empêchera toute opposition de « coaguler », comme le disent les communicants néo modernes du petit H. (1)
- Des catholiques dits de droite (voire dits d’extrême droite), attachés à l’histoire de France et défenseurs des libertés de la famille, de l'individu et de l’enseignement privé.
- Des laïcards dits de gauche (voire dits d’extrême gauche), attachés au monde du travail, défenseurs des acquis sociaux, du service public et des principes d’égalité.
- A quoi il convient de rajouter une part non négligeable de croyants non catholiques, juifs ou musulmans, que les mesures dites sociétales comme le mariage des homos et des lesbiennes, ainsi que l’euthanasie heurtent de plein fouet également.
Monsieur H espère fédérer cette politique au nom de ce qu’il appelle la République,(2) et qui n’est plus que la coalition influente au sein de la zone euro, l'Empire à la monnaie privatisée, de lobbies et de partis dominants et complices. Il espère ainsi passer pour un défenseur responsable de la monnaie unique et de la BCE, mais aussi des libertés et de la dignité ( !), bref, un type bien de son temps, normal, c’est tout dire, un serviteur zélé du système médiatique et économique dominant, qui parait ne pas comprendre qu’on ne lui laisse même plus le droit à quelques virées en scooters pour ses loyaux services : Eh non, pépère, les licences liées au pouvoir ne sont plus ce qu'elles étaient !
Si l’on ne veut pas que le pays se dilue totalement dans la zone fangeuse du compromis énoncé plus haut (3), il va donc falloir que des alliances apparemment contre-culturelles continuent à se nouer, un peu comme celle, idéale, qui vit Chateaubriand et Armand Carrel se dresser de concert à partir de 1830 contre la politique de Louis Philippe, encore que ce soit beaucoup d’honneur fait aux petits idéologues opportunistes Valls, Taubira, Ayrault, Hollande, que de les comparer à ce dernier, et que la France d'alors était loin d'avoir atteint le niveau de vacuité intellectuelle de l'Europe d'à présent. La propagande officielle fera tout pour à la fois mettre en scène et discréditer ces jours de colère, on peut compter sur les syndicats en place comme sur les organes de propagande officielle, qu’ils soient tendance BFM, tendance Libération ou tendance Figaro. En attendant, le nombre de chômeurs prêts à rejoindre tel ou tel cortège croit inéluctablement, le lit des faux princes se remplit toujours de meilleures second rôles féminins, et la Bourse se maintient, pour le grand bonheur des oligarchies en place, à un niveau correct; merci pour elles.
Mister H, une du Guardian
(1) Désir, Dray, Assouline, tous les nababs du PS au vu du succès des manifestations dites " de droite" annoncent déjà une réplique "à gauche", une manifestation de la "fraternité" (fraternité avec quoi, on se le demande. Le PS ?)
(2) D'après le PS, la manif pour tous se situerait hors du champ républicain. Tout ce qui n'est pas le PS se situe, en gros, hors du champ républicain. Pour le PS, la République, donc c'est le PS...
(3) Aux dernières nouvelles, Vallaud-Belkacem parle de "combats imaginaires". Elle ne connait pas, n'a jamais entendu parler de théorie du genre... Autre affirmation du clown en jupons : "L'école de la République est un sanctuaire" ha ha!...
11:00 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : manifpourtous, jour de colère, france, politique, théorie du genre |
dimanche, 26 janvier 2014
L'illusion républicaine
Je vois, j’entends autour de moi des gens qui regrettent qu’on ne s’occupe plus des grands débats, des grandes idéologies politiques, pour ne s’intéresser qu’à des futilités, Dieudonné, Trierweiler et demain quoi d’autre ? Mais hormis à de rares occasions, ce monde où le politique avait un tel statut dans l'opinion a-t-il franchement existé ? La dernière fois que j’ai senti les Français saisis d’un débat d’importance, c’est lors du référendum sur la Constitution.. Cela a duré quelques semaines, et on sait comment les partis dominants et leurs représentants ont traité ce vote ; il ne faut donc pas que ces gredins s’étonnent d’être traités désormais pour ce qu’ils sont par l'opinion : de simples pantins interchangeables et sans épaisseur, au service de leurs seuls intérêts, et donc en rien représentatifs.
Nous sommes entrés dans ce monde américain, celui dans lequel chaque président se doit donc d’occuper le terrain avec sa propre histoire et de masquer ou de tenir dans l’ombre ainsi les grands problèmes. Ce n’est plus le monde spectaculaire à l’ancienne, où le protocole définissait les emplois, et qui convenait si bien aux anciennes monarchies : spectacle immuable, réglé comme du papier à musique. C’est le monde du self-spectaculaire mis en scène par de plus ou moins bons communicants. Bien entendu il faut que le figurant de passage soit à la hauteur, ce qui n'est hélas pas toujours le cas.
Aux Usa, on a toujours aimé cette histoire : un petit gars débarqué de rien et bombardé soudain l’homme le plus puissant du monde, qui fait son show sur la scène médiatique. A lui, l’espace de quelques années, le spectacle et le plaisir d’incarner the Big Dream. A lui, mais il faut qu’au fond des chaumières, chacun puisse se dire qu’aussi bien, ce gars pourrait être soi. C'est ça la clé du rapport démocratique de l'électeur à son élu.
« L’Amérique avait perdu un grand chef, et je me trouvais chargé d’une responsabilité terrible », écrit Harry Truman dans le premier chapitre de ses Mémoires, quand il comprend qu’il va devoir quitter le confortable poste de vice-président pour monter à son tour sur la scène, parce que Roosevelt vient de rendre « son âme éternelle ».
« - Harry, me souffle Mrs Roosevelt au téléphone, le Président est mort !
Les dernières nouvelles reçues de Warm Springs indiquaient que Mr Roosevelt se remettait de façon satisfaisante ; il paraissait même en si bon état qu’aucun membre de sa famille proche, pas même son médecin personnel, n’était auprès de lui. Toutes ces pensées me traversèrent l’esprit en un éclair avant que j’eusse retrouvé la voix.
- Y’a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?», demandai-je enfin
Je n’oublierai jamais sa réponse, empreinte d’une si parfaite compréhension
« Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour vous ? C’est vous qui êtes en peine, à présent »
Et c’est alors que cet ancien agent d’assurance découvre, alors qu’en tant que vice président il n’en était pas même informé, le programme nucléaire qui allait déboucher sur Hiroshima.
Harry Truman
Depuis Giscard, la France s'est ainsi peu à peu américanisée jusqu'à la rocambolesque affaire de cette malheureuse première dame envoyée se refaire une santé médiatique au pays des éléphants non socialistes. Dire à quel point la pièce vire au vinaigre ! Mais le citoyen est en droit de se poser des questions sur la dimension symbolique perdue en route. Car nous voici plus très loin de Bill et Monica. Et, puisque on cache aux citoyens les grands dossiers d’Etat, puisque on les écarte des décisions qui compteront sur leur vie, puisqu'on obéit à une logique d'Empire, ils sont en droit d'exiger qu’au moins le spectacle soit à la hauteur de l’autorité du pays ! Et s'il ne l’est pas, que le mauvais acteur quitte la scène, puisque il est indigne du spectacle qu’il joue et puisque le pays divorce d’avec lui,,comme le montrent les instituts de sondage. On nous parle dès lors (tous les ministres qui jouent leur carrières) de respect à porter à la République; Qu'en est-il de ces sornettes ?
J’étais mardi soir dans l’église de mon quartier. Vers dix-neuf heures, le grand orgue retentit, et la porte s’entrouvrit. Accueilli par le curé de la paroisse, un homme seul traversa l’allée centrale d’un pas ferme, s’inclina devant l’autel et s’installa au premier rang ; juste avant la messe, le curé se tourna vers lui et dit : «Vous êtes ici, Monseigneur, dans un quartier populaire ». Et pour cause ! La Croix-Rousse, fief des canuts ! C’était l’office du 21 janvier, à la mémoire de Louis XVI, et cet homme était le duc de Vendôme, Jean d’Orléans, héritier (à moitié) légitime du trône de France par Louis-Philippe.
A un moment, le prêtre invita l’assistance à prier pour Marie-Antoinette, son fils et toute la famille royale. Je pensais à mes anciens morts à moi, charpentier à Miribel, boulanger à Bessenay, cultivateur à Thil ou cloutier à Larajasse, tous républicains sans aucun doute. Je pensais également à ce fil tenu qui durant les siècles précédents a uni les Français à leur roi, et qui leur est incompréhensible aujourd'hui, sinon à travers les châteaux qu'ils conservent et visitent dans une religiosité patrimoniale suspecte. Je réprimais un sourire à la pensée de tous ces discours médiatiques et ridicules sur « les deux corps du président » (Pauvre Hollande !) ou ceux sur le monarque républicain. Je regardais le duc de Vendôme, tantôt debout, tantôt agenouillé. Et j’avoue que je me suis demandé si cet homme ne vaudrait pas mieux, au point de vulgarité où les deux derniers présidents ont précipité le pays, si cet homme capable non pas de faire le job, mais de tenir son rang, ne vaudrait pas mieux que ces politiciens formés à s'entre-tuer et incapables de représenter quoi que ce soit de l'autorité de ce pays dont ils vont parfois jusqu'à contester l'histoire. Si la France, comme l’Angleterre ou les Pays Bas, était une monarchie constitutionnelle, cela changerait quoi ? Le pouvoir serait pareillement à Bruxelles, au FMI, à l’OCDE et accessoirement à Paris ; une sorte de Ayrault terne réglerait les questions d’intendance. Les combats politiques se régleraient pareillement au Parlement, dans les loges, dans la presse et dans la Rue. Mais la mémoire symbolique du pays, c'est à dire son autorité, serait incarnée par quelqu’un formé pour, quelqu'un de cultivé et d'instruit (au sens propre) plutôt que par des imbéciles ou des goujats. Vous me direz que la République ne serait plus, certes. Mais la démocratie s'en porterait peut-être mieux, voyez l'Angleterre : une franche distinction entre le pouvoir et l'autorité fait que le symbolique, au moins, s'y retrouve.
Quand la République et ses ors ne sont plus, comme c’est le cas aujourd’hui, qu’une vaine illusion agitée comme un chiffon par des imposteurs dans le grand cirque de la mondialisation pour mener la politique qu'ils ont choisi sans les peuples, y-a-t-il tant que ça à perdre en contestant son existence ? Pour ma part, depuis le début du sketch du pingouin en cours, je me sens davantage français que républicain, et plus vraiment en phase avec la légitimité électorale de présidents acquise au prix d'une constante propagande, qui me donne plus envie de leur adresser des bras d'honneur et de m'asseoir dessus qu'autre chose. Alors, l'illusion monarchique, cet autre spectacle pour garantir l'équilibre d'un pays en pleine crise, pourquoi pas ?
Par la grande rue de la Croix-Rousse, je regagnais, mardi, mon domicile. Encore faudrait-il que les héritiers du trône s'accordent, Entre une branche régicide et une autre devenue étrangère, la partie n'est pas gagnée me disais-je, brumeux, flottant, entre le rêve romantique de Chateaubriand et le rire caustique d'un spectateur blasé d'une mauvaise pièce de Courteline.
18:18 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : truman, république, représentation, monarchie, duc de vendôme, louis d'anjou, jean d'orleans, chateaubriand, politique, france, culture |