vendredi, 19 septembre 2008
Video surveillance et lieux communs (3)
"Nous sommes tellement dans les ténèbres que le seul pressentiment d'un mystère est, pour nous, de la lumière."
(Léon Bloy)
Cette citation s'applique bien à tous les "santons tristement décolorés sur des écrans policiers", dont il est question plus bas.
23:30 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, léon bloy, actualité, société, littérature, vidéosurveillance |
Vidéosurveillance et lieux communs
Chhhhuuuttttt !!!
Vous êtes filmés. Pour lire, c'est au-dessus, pour commenter, c'est au-dessous.
11:39 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, rémy de gourmont, actualité, société, vidéosurveillance |
mardi, 16 septembre 2008
Dom Mabillon et l'argot
C'est devenu une banalité, hélas, que de constater l'effacement de la langue française devant l'influence de l'anglo-américain dans le monde. C'en est presque une autre, hélas, hélas, que de dire la précarité de sa survie dans les sociétés francophones, hélas, hélas, hélas, au sein même de la production éditoriale - on n'ose dire littéraire - française. L'antidote à ce mal serait simple : lire. Car depuis Du Bellay et son manifeste, nous savons que toute littérature digne de ce beau nom-là n'est au fond que l'héroïque combat d'une langue et d'une culture destinées à périr pour survivre à cette pauvre destinée. Lire : Nous autres Français, nous avons cette chance-là de disposer d'une littérature dont plusieurs siècles font la richesse; parmi toutes nos infortunes, ne la gâchons pas. Lire, mais que lire ? Voilà ce que beaucoup disent, dressés depuis Pivot le mauvais saint-Bernard à tendre l'oreille et à soumettre leurs goûts à des conseillers littéraires entrevus à la télé, un peu comme on fait confiance à un conseiller fiscal ou comme, jadis, les pauvres gens honoraient le médecin. Ah, le règne des spécialistes n'aura-t-il pas assez duré ?
Il est vrai que les piles d'ouvrages proposés par les centres de distribution d'objets culturels indéterminés (Fnac, Virgin et autres espaces insignifiants) ont de quoi décourager les plus nobles ardeurs. Un GPS cvulturel y changera-t-il quelque chose ? Lire ? Mais quoi... devant ces amas informes de papier où tout s'aligne et se ressemble, la question devient vite : Lire, mais pourquoi ? Dans ces mauvais endroits se jouent les aventures post-mortem de la langue française, confiée à des marchands et mise en pages par des vaniteux. Je ne jette qu'un oeil sur la couverture : bien souvent y figure le nom du marchand et la photo du vaniteux. Puis je passe mon chemin.
Dans quelque vieil ouvrage du dix-septième, tenez, celui-ci par exemple : Traité des études monastiques (1691), je trouve au chapitre 14 ce conseil de Dom Mabillon, qui souligne la nécessité pour les clercs de tenir des recueils (des collections) de citations "pour y écrire les choses remarquables qui se présentent dans la lecture afin de ne les perdre pas tout à fait, et de ne pas les abandonner à l'aventure d'une mémoire infidèle ou chancelante." Alors, au point du jour, alors que les premiers bus à perches strient l'obscurité jamais parfaite dans la ville et rompent le silence relatif de derrière mes fenêtres, je cède à ce conseil âgé de plusieurs siècles et je note dans un carnet cette citation : "Le pays des lettres est un pays de liberté où tout le monde présume avoir droit de bourgeoisie". Puis, tout de go, cette autre expression, rencontrée dans un dictionnaire d'argot de Galtier-Boissière et Pierre Devaux, pour désigner le crane d'un chauve : "une perruque en peau de fesse".
"Un pays de liberté où tout le monde présume avoir droit de bourgeoisie... Une perruque en peau de fesse." Allez savoir pourquoi, ce matin, il me semble avoir retrouver, dans l'argot de Dom Mabillon, la syntaxe de Galtier-Boissière (ou le contraire, qu'importe !), un peu de cette langue autant rigoureuse qu'imagée que j'aime. Me voilà paré pour claquer doucement la porte au nez de mes chats, et affronter les vilains titres des quotidiens.
15:03 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dom mabillon, galtier-boissière, langue française, argot, littérature, société |
mardi, 05 août 2008
Je vous laisse
"Je vous laisse aller vers le fond", fait le chauffeur de bus, tourné vers des visages qui, dans la moiteur de l'été, suent comme vaches qui pissent. On se trouve déjà fort tassé, on maugrée et on se tasse davantage. Chez le médecin, le dentiste : "je vous laisse patienter". Variante : "je vous laisse vous asseoir". Au musée, au centre commercial : "je vous laisse prendre l'escalator"... " Je vous laisse composer votre code" : celle-ci, on l'entend partout. Autre version : "je vous laisse ranger vos affaires dans le sac !". Caissières permissives ? Chauffeur de bus tolérant ? Gardes amicaux ? Secrétaires prévenantes ? Que nenni. L'Etat, lorsqu'il s'y mettra à son tour, nous dira : "je vous laisse payer vos impôts". Le flic, au carrefour, tout sourire : "je vous laisse me montrer vos papiers". Issu probablement de l'anglais : "I let you + infinitif", cette expression ridicule a pénétré le français courant depuis peu, au point d'être devenu un cliché utilisé dans toutes les situations professionnelles imaginables afin d'exprimer l'ordre atténué. Là où nos anciens disaient "Veuillez" ou "voulez-vous", suivi d'un "s'il vous plait", voilà qu'encore notre modernité ramène son narcissisme autoritaire & disgrâcieux en commençant une fois de plus par dire Je, là où il conviendrait de dire Vous (dans le même goût que le "Je m'excuse", pour "Veuillez m'excuser") Ce je, qui pointe son museau se révèle d'autant plus mal élevé qu'il croit l'être bien : feignant la politesse, il est donc particulièrement irritant. Car ce "je", qui se place en position sujet, n'est jamais véritablement celui d'un sujet libre et autonome, mais plutôt celui d'un simple éxécutant, d'un kapo, qui vous transmet une consigne qu'il a lui-même reçue. Que vous laisse-t-il, en vérité ? C'est un je intimement policier qui parle, un je franchement haïssable : société où le pseudo-professionalisme de chacun contrôle les gestes de chacun. Pour le plus grand bonheur de tous ? Ecoutez-le ton neutre, vide, avec lequel c'est généralement prononcé. Un sujet ? Simple courroie de transmission, canal ou tuyau, petit larbin du système, comme on voudra. Pas de quoi être fier.
Laisser provient du latin laxare (relâcher). Le verbe signifie "consentir", "permettre". C'est ainsi que la caissière vous permet de saisir votre code, la secrétaire vous autorise à séjourner dans le salon de son patron, etc.... Laisser, c'est aussi confier, donner. On laisse ainsi toujours quelque chose de soi à quelqu'un, quelque part. En français correct, "Je vous laisse" signifie exactement "Je vous quitte", ou "je vous abandonne", ou comme l'a très bien écrit un jour Jean Echenoz, "Je m'en vais". Tel est bien mon cas. Je m'en vais quelque temps en vacances, aussi le titre de ce billet n'est pas (Dieu m'en garde !) un lieu commun. Il est à comprendre au sens le plus propre. Et comme je m'en voudrais de m'en aller les mains vides, en vous donnant rendez-vous aux premiers jours du beau mois de septembre, "je vous laisse" en bonne compagnie, en compagnie de quelqu'un que j'aime bien. Monique Serf (Barbara 1930-1997) fut quelqu'un qui détestait plus que tout les lieux communs et qui savait, d'intuition au moins autant que d'expérience, que le boulot principal d'un journaliste consiste à pousser son interlocuteur à en proférer le plus possible en un minimum de temps et si possible sans bien s'en rendre compte.
03:33 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, société, littérature, lieu commun |
vendredi, 25 juillet 2008
Il faut sauver la planète
Sauver la planète ; un lieu commun : A quel point les causes les plus justes, les priorités les plus absolues, des évidences de bon sens deviennent, dans la bouche des politiques et grâce au travail incessant des médias, de véritables lieux communs, une sorte de fond sonore atemporel et complètement décalé de nos pratiques sociales quotidiennes (ce qui n'est pas, evidemment pas, la meilleure façon de leur rendre service ni de les faire entendre) ; à quel point le discours politique et le discours médiatique sont devenus les producteurs à débit constant de lieux communs : C'est ce que montre cette courte-video, un montage habile de Greenpeace, de façon comique et saisissante. Chacun de ces beaux-parleurs aura, en tout cas, réussi grâce à des chapelets de lieux communs, et jusqu'au dernier de la liste, " une fort jolie carrière", non ?
Production : PGLL
12:53 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, greenpeace, société, nature, actualité, environnement |
lundi, 21 juillet 2008
Luc Olivier Merson
Le premier billet à quatre couleurs émis par la Banque de France est le billet de 100 francs type 1906, sorti des caisses le 3 janvier 191O. On le doit au peintre Luc Olivier Merson (Nantes, mai 1846 - Paris, 13 novembre 1920), prix de Rome en 1869, auteur de la gigantesque et saisissante mosaïque du Sacré-Coeur de 475 m2, qui domine l'autel de la basilique montmartroise, ainsi que de plusieurs peintures murales dans l'Hôtel de-Ville de Paris, la Sorbonne, l'Opera-Comique. Touche-à-tout chanceux et boulimique, Luc Olivier Merson s'est également consacré à l'illustration littéraire : La Chevalerie de Léon Gautier, La chanson de Roland, Sainte Elisabeth de Hongrie de Montalembert, Notre Dame de Paris de Victor Hugo, Saint Julien l'hospitalier de Flaubert, Les Trophées de José Maria de Hérédia, La Jacquerie de Mérimée, Les Nuits de Musset etc.… Ci-contre, son portrait en belle gueule romantique, d'après Schommer.
Ce billet de cent francs a fait date, en France comme à l'étranger, en raison des fesses dodues des angelots nus, qu'on découvrait sur la cartouche et qui jamais, ne se virent en aucun pays du monde sur aucune autre coupure : car l'argent, y compris sale, se doit d'avoir au moins l'air sérieux. Malgré de sévères critiques, il plut au public et connut l'une des plus belles carrières, de janvier 1910 jusqu'à l'échange des billets de 1945. Au centre d’un décor rococo fabriqué de tout un fouillis de fleurs, de fruits et de branchages, se lisent les majestueuses majuscules de la Banque de France, toujours elles, gravées sur une stèle rectangulaire, au dessus de la somme de cent francs, payables en espèces, à vue, au porteur. Contre la stèle, accoudées, deux jeunes femmes. La paysanne, la citadine. Les deux Marianne, les deux France de ce temps-là, l'une portant fichu et ample robe telle Bécassine, l'autre voilures et boucles tressées. Un garçonnet rose, scandaleusement nu et grassouillet accompagne l’une et l’autre.
Sur le verso plié en quatre du billet se tient un jeune forgeron flanqué d'un tablier de cuir, en manches de chemise, le galurin sur la tête. A sa droite une enclume sur laquelle, plus raide qu’un soldat de la garde nationale qu’on aurait passé en revue, le forgeron présente son marteau à la France entière, telle une décoration. Assis sur un banc de marbre, le torse droit et la main reposée à l’envers sur la cuisse, il se détache sur un fond doré telle la pauvre statue d’un simple commandé. Une jeune femme drapée, dans un voile rose qui laisse échapper son sein droit, lui présente en esquissant un pas de danse une corne d’abondance, et un autre garçonnet dévêtu (scandaleux!) lui tend un rameau d’oliviers et une couronne de lauriers. Ces allégories, encadrées de chaque côté de la vignette par des frises et des moulures dorées, constituent au final une scène bien trop champêtre pour être académique, bien trop idéale pour être réaliste, bien trop composée pour être touchante, et bien trop mièvre pour être belle, si bien que la rêverie reste comme indécise devant leur énigme, qui est aussi celle de leur époque : Etranges allégories, qui tentent de modeler le moderne sur l'antique ou le contraire, on ne sait plus trop. Billets dont on devine la senteur épicée, à force d'avoir traîné dans ces porte-feuilles en cuir rapé du premier vingtième siècle.
Ce billet de cent francs, qui existe en deux versions (l'une signée Luc Olivier Merson, l'autre non) a connu une longévité exceptionnelle, puisque plus de soixante sept mille alphabets ont circulé tour à tour. Conçu pour des petits bourgeois aisés, il a finalement gagné peu à peu les poches des plus prolétaires ; sa longévité exceptionnelle, en effet, explique les fluctuations de sa valeur : de 1908 à 1945, véritable peau de chagrin suivant en cela la lente dévalorisation du franc lui-même, son pouvoir d’achat est passé de mille neuf cent trente quatre à soixante trois francs. Extrait, pour conclure, d'une page de Gabriel Chevallier : « Tout était facile en ce temps-là. Les villes n’étaient point surpeuplées, les appartements ne faisaient pas l’objet de folles surenchères. On voyait un peu partout des pancartes de locaux à louer, que des propriétaires, point dédaigneux du moindre revenu, louaient même à des mineurs. Le billet de cent francs valait cinq louis, qui tintaient clair et représentaient une immensité de plaisir. La pièce de cent sous, la thune, avait un pouvoir d’achat considérable. Avec une seule de ces pièces en poche, on pouvait emmener une mignonne plus loin que l’Ile-Barbe, et tout un jour, sur les bords de Saône, la régaler de campagne, de fleurs et d’horizons, de saucisson et de fritures, de promesses et de caresses, la gaver d’enchantements ».
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15:21 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, société, argent, numismatique, écriture, peinture |
dimanche, 20 juillet 2008
Lyon Villeurbanne, même combat ?
Sur son propre blog, Romain Blachier soulève la question du rattachement de Villeurbanne et de Lyon. C'est vrai que tout natif ou habitant de l'une ou l'autre commune s'est forcément un jour dans sa vie, en longeant l'une ou l'autre des rues grâce auxquelles on passe, sans s'en rendre compte, de l'une à l'autre cité, posé la question. Villeurbanne, cité autonome, ou enclavée ? Dans le tome III de son histoire de Lyon, l'historien Kleinclausz rappelle deux trois faits : tout d'abord, le décret de rattachement au Rhône des communes de Bron, Vaulx, Vénissieux et Villeurbanne date de 1852. Il est donc contemporain de l’annexion à Lyon des faubourgs de la Croix-Rousse, Vaise et la Guillotière, même si ce ne sont pas les mêmes intérêts politiques qui sont à l'origine. Car dans le dernier cas, Napoléon III souhaitait neutraliser la ville de Lyon, à laquelle d'ailleurs il ôtait sa liberté municipale. La question de son extension sur la rive gauche du Rhône est d'une autre nature.
Le mouvement d’absorption des communes environnantes aurait pu se poursuivre, comme ce fut le cas, par exemple à Marseille. Les cités satellites se rattachent alors, un peu partout, en raison notamment des reseaux de tramways contemporains. En 1874, le préfet Ducros mit à l’étude 2 projets en ce sens, dont un prévoyant l’annexion, à l’Est, de toute la commune de Villeurbanne, d’une partie de Vénissieux. Le but était très mercantile, puisqu'il s'agissait de surveiller les droits d'octroi. Mais les édiles lyonnais hésitèrent. Affaire de gros sous : A Villleurbanne, en effet, trop de travaux étaient à réaliser : percement de nombreuses rues, pavage et éclairage de toute la voierie, égouts à installer. Le président de la Commission, un nommé Ducruet, cite l’exemple de la Guillotière qui, depuis vingt ans, «a plus couté que rapporté». Un tel argument atténue les ardeurs. Et clôt les débats.
Le maire Augagneur remet l'affaire sur le tapis en 1903. Constatant que le centre de Lyon commence à se dépeupler au profit de la périphérie, il craint les fuites hors de la « ville-mère » des établissements industriels et commerciaux, sources bien évidentes de contributions. Déjà à l'époque, le contribuable lyonnais se plaignait d'être plus chargé que celui des communes de banlieue. Le principal argument du maire Augagneur est que la ligne de démarcation entre Lyon et Villeurbanne n’est déjà plus très sensible ; au parc de la Tête d’or, une simple rangée de hêtres… La commission fut, cette fois-ci, favorable. Les élus lyonnais, discernant plus clairement ce que supposait l'extension de leur ville étaient même près à moins se plaindre de l'accroissement des charges qui risquait d'en découler. Mais les villeurbannais, animés par un fort sentiment d’appartenance de classe, et au nom d’une tradition ouvrière déjà vivace, protestèrent vigoureusement contre le « Lugduni Dictator ». Vainement, les partisans de l'annexion firent valoir qu'il ne s'agissait plus que consacrer un fait acquis, en vue d'une collaboration plus féconde... Le 17 janvier 1906, Augagneur ayant quitté la mairie de Lyon, le projet de loi sur le point d'être présenté aux députés fut retiré. Il est vrai qu'Herriot, comme on disait alors "laissa faire".
A partir de ce jour, on considéra que la spécificité lyonnaise (au contraire de la marseillaise) était de suivre la logique de l'agglomération plus que celle de l'annexion. Le complexe urbain a ainsi traversé le XXème siècle et les lyonnais ont dû se résoudre à ce que Marseille devînt la deuxième ville de France (vieux débat) en avalant toutes ses banlieues, tandis que Lyon formait la deuxième agglomération urbaine en conservant les siennes. Même si l'antagonisme Lyon / Villeurbanne ne fut jamais aussi fort que celui entre Lyon et Saint-Etienne, il est certain qu'il se joua sur une opposition entre culture ouvrière & culture bourgeoise. Le clivage politique entre les deux villes fut ainsi très marqué : j'imagine mal Hernu, par exemple, en fervent défenseur de l'annexion... Les temps ont changé. A prèsent, il faudrait demander à Christian Schiaretti s'il a, comme jadis le vosgien Maurice Pottecher, le sentiment d'être à la tête d'un théâtre vraiment populaire ou plutôt d'une scène dont le public est très boboïsé... Je ne suis pas au fait des tambouilles municipales, mais je sais que la venue du TNP à Villeurbanne a expliqué un certain temps le fait que la municipalité lyonnaise se soit détournée du théâtre au profit de l'opéra et de la danse. Je crois que les deux municipalités ont, de mandats en mandats, tissé des compromis assez subtils, souvent tacites, qu'une "fusion" aurait le mérite de faire voler en éclat. D'un autre côté, quand on regarde l'Histoire, on voit que les "intérêts" traditionnels liés à ladite fusion, ont disparu, puisque le développement du tissu urbain s'est déroulé comme si... Mais bon. Je ne crois pas que l'habitant-lambda garde en tête ce genre de préoccupations, encore que tout soit possible. Qu'en pensez-vous ?
10:28 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lyon, villeurbanne, politique, société |
dimanche, 13 juillet 2008
La Blogonews 2
SOCIÉTÉ – La ville de Lyon a voté avant-hier en conseil municipal une délibération accordant à Google le marché de la numérisation du fond ancien de la bibliothèque municipale de la Part Dieu : cette dernière possède le fond le plus important en France, après la Bibliothèque nationale de France. Un marché gratuit - Google prenant en charge les frais (exorbitants) de numérisation contre la mise à disposition du fond pour les internautes. C'est une première en France. Dans son blog, Feuilly soulève la question de savoir qui choisira le catalogue mis en ligne : les bibliothécaires de la Part-Dieu ou les Américains ? Nizier de Puitspelu gogolisé risque d'y perdre son latin, tout comme Léon Boitel et sa Revue du Lyonnais. Monsieur Josse va naviguer sur les autoroutes de la pensée, ce qui laisse sans voix Mami Buplateau Autre nouvelle de conséquence : la ville de Lyon connait "une formidable évolution urbaine" parce qu'on vient d'inaugurer un gymnase à la Duchère, où "les habitants, dixit le maire de Lyon, sont heureux de vivre ensemble" et qu'on a posé, dans le quartier " La Confluence" la première pierre du futur siège de la région Rhône Alpes. On ne sait pas si, dans cet autre quartier, les habitants sont heureux de vivre ensemble... Témoignage d'une vieille dame à méditer, une vieille pas si pas si indigne que ça, sur le blog de Trublyonne....
Enfin, c'est bientôt le quatorze juillet. Un week-end excellent pour bouquiner, donc. Pourquoi pas un Calaferte, dont je rappelle ( voir billet précedent) que sans l'existence du 2 mai 1994, il aurait octante années lundi matin... Lire Calaferte, pour oublier qu'une folle qui fait du catéchisme à deux balles au fond des grottes va être décorée de la Légion d'honneur par un pantin...
12:53 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, lyon, société, bibliothèque municipale, numérisation des livres |
vendredi, 27 juin 2008
J'honore l'argent
"Etre sans le sou, c'est le dernier degré du malheur dans notre ordre social. actuel. Je suis de mon temps. J'honore l'argent!" Balzac plaçait cettte réplique dans la bouche de son personnage, le bien nommé Crevel de La cousine Bette. A la même époque, Guizot lançait son slogan déjà sarkoziste à la figure de toute une génération: Enrichissez-vous. Autre citation de Balzac, même roman : "Au-dessus de la charte, il y a la sainte, la vénérée, la solide, l'aimable, la gracieuse, la belle, la noble, la jeune, la toute-puissante pièce de cent sous." Voilà. Dans sa longue liste d'adjectifs, Balzac englobait tous les ordres, de la noblesse au clergé, tous les sexes, tous les âges; réplique du Veau d'or façon Monarchie de Juillet. Qu'en est-il aujourd'hui ? La pièce d'un euro a su tout garder de sa sainteté ; rajoutons qu'elle est aussi sportive, musicale, cinématographique, journalistique, industrielle, européenne et mondialiste, humanitaire, technologique, créative, sexy, parfois grave mais jamais trop. En tout cas, pas dans une poche. Terrible Balzac, cloitré chaque nuit dans sa maison rue Raynouard, griffonant à l'aube, le coeur ivre de café et de dettes : "Une voix lui cria bien : l'intelligence est le levier avec lequel on remue le monde. Mais une autre voix lui cria que le point d'appui de l'intelligence était l'argent."
12:50 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : balzac, cousine bette, société, politique, littérature |