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dimanche, 23 novembre 2014

Quas primas

C’est aujourd’hui le dernier dimanche de l’année liturgique, jour de la solennité du Christ-Roi instituée en 1925 par le pape Pie XI.  Dans chaque église, on lit à cette occasion la Parabole du Jugement dernier rapportée par Mathieu (25-31-46), où il est question de la séparation des brebis et des boucs lors du rassemblement de toutes les nations devant son trône de gloire.

Alors que le laïcisme maçonnique est porté aux nues et quasiment sacralisé par un gouvernement incapable de gérer les tensions que son sectarisme et son intolérance créent au sein de la société civile,  relire la manière dont le pape d’alors conçoit la royauté du Christ comme royauté de l’amour dans un monde que ses dirigeants livrent volontairement aux conflits de toutes sortes est éclairant

Quas primas signifie ce qui vient en premier. Ce qui vient en premier dans la conception chrétienne de la société (chrétienne et non pas libérale), c’est la nation, en son sens le plus historique et le plus humain du terme : nul ne peut vivre apatride. Et c’est aussi le Christ, dont le trône est la Croix, et la Croix le trône. Nous nous trouvons là devant une royauté que les sophistes de tous poils auront toujours eu le plus grand mal à caricaturer.

 

 Dès lors, on comprend mieux le lien qui existe entre la création d’une zone supranationale en Europe, l’assimilation aussi systématique que ridicule de la nation au nationalisme par les dirigeants pervertis de cette zone, leur aversion profonde du catholicisme et leur volonté d’anéantir son influence au profit de l’ultra libéralisme, jusques à nier l’existence même des racines chrétiennes de l’Europe s’il le faut, jusques à jouer de l’immigration des peuples contre les peuples eux-mêmes, jusques à réglementer tout ce qui est légiférable au nom d’une démocratie de plus en plus confisquée, atrophiée, méprisable, et jusques à imposer dans chaque pays des lois sociétales qui pervertissent le fait religieux dans tout ce qu'il a de plus authentique, quelque risque que cela fasse courir à la paix dans le monde.

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dimanche, 16 novembre 2014

La mort et la littérature

 « La mort de nos parents est une promotion, philosopha un jour le reporter Pierre Lazareff ; eux partis, il n’y a plus d’écran entre la mort et nous. » Il touchait là un sujet sensible. Pour avoir perdu les miens relativement tôt, j’en comprends depuis longtemps et avec acuité le sens. J’ai acquis très tôt, au point d’en écrire un livre sur le sujet à l’heure où l’on aborde généralement des thèmes plus primesautiers, un sentiment trouble d’être mortel, non pas une idée de la mort  - rien n’est pire que le concept, comme le poète Bonnefoy l’a si souvent montré -, pas même une conscience, car on se demande bien comment la vie peut avoir conscience de la mort, mais le sentiment qu’un trou était apparu, un trou devant soi et sous ses pas, qui enseigne une grande prudence et donne à la démarche de l’être une forme de gravité. Cela dit, quand cette gravité survient tôt, elle contraste bizarrement avec l’insouciance qu’on se doit de vivre à vingt ans, et fait de vous un promu, certes, mais un promu aussi original que marginal. Quelqu’un que la vie a voulu faire grandir trop vite et qui, du coup, a vite compris, à l’âge où chacun veut paraître plus expérimenté qu’il ne l’est, que l’essentiel est de préserver sa jeunesse le plus longtemps possible, et non de lâcher sa main pour la conquête de faux-billets.

Je suis toujours surpris aujourd’hui de voir des gens de ma génération déplorer la mort de leurs parents. J’ai du mal à « compatir » au sens social du terme, parce que ce qui leur arrive me paraît naturel et que, ayant appris depuis longtemps à vivre sans cet écran qui leur est soudainement retiré, je ne sais plus ce que c’est que de le voir se lever. Il m’est ainsi peut-être arrivé, sans même m’en rendre compte, de blesser des gens en ayant l’air surpris de leur désarroi.

 

Notre mort est inéluctable, celle de nos proches également. La littérature est probablement l’un des seuls lieux où un truisme aussi radical peut se dire sans être peinant ou blessant. C’est à partir de ça que je juge de l’intérêt ou non d’un livre. Tous les grands livres que j'ai lus m'ont parlé de la mort. Mais tous les livres parlant de la mort ne sont pas des grands livres.

Et le moins qu’on puisse dire dire, c’est que la plupart de ceux qui s’accumulent sur les rayons des librairies ne méritaient ni d’être édités, ni mêmes d’être écrits.

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Pierre LAZAREFF

19:23 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, mort, bonnevoy, pierre lazareff | | |

mardi, 04 novembre 2014

Quand les mots se la coulent douce

Longue et belle journée de lecture à l'abri de la pluie, une pluie longue, constante, musicale. Ailleurs, plus bas en Ardèche, dit-on sur les écrans, l’eau a fait des ravages. Elle n’a fait par ici qu’y ruisseler tout le jour, y rafraîchir l’air, y planter pour de bon l’automne qui tardait à venir, au mépris de la Toussaint et de ses mornes randonnées de survivants à travers les tombes.

Lire, donc. Dans un pays politiquement éteint, lumière des Lettres.

Ecrire, tout autant. Et mêler la satire à sa nostalgie, la dérision de la dénonciation à celle de l’aveu de soi, amorcer ce retour au sein de l’Heimat infidèle.

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La littérature est un univers en soi, une chambre close, quand les mots se la coulent douce.

19:38 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, lecture, novembre | | |

dimanche, 02 novembre 2014

Coïncidences

Plus nous vieillissons, plus le mois de novembre débute tard. Je veux dire, non plus le premier jour, comme tous  les autres mois, mais le deuxième, véritablement, le jour des Morts, de ces morts qui se sont accumulés avec fracas derrière nous, et parfois à l’orée de notre existence, pour que nous comprenions bien qu’elle ne serait pas davantage que la leur une partie de plaisir.

Malgré le déplaisir, nous n’avons pourtant pas désespéré de cette vie, sachant combien les pubs sont mensongères, et qu’il serait vain de réduire la vie à un seul sentiment, si exaltant soit-il, tel celui, si ambigu, du bonheur. S’il y avait une pub à concevoir pour l’existence, je ne sais pas trop ce qu’il faudrait en dire, ni comment la présenter. L’existence n’est ni un plaisir, ni un déplaisir, ni un malheur, ni un bonheur. Elle est une faculté, et c’est déjà beaucoup en dire.

Je me suis réveillé ce matin parmi eux. Eux, les morts. Songeant, les yeux clos, rêveurs, qu’ils vivaient là, rodant en moi, bien que le fil de leur existence soit rompu. Quant à moi, encore soumis à l’économie des vivants, leurs regards, leurs désirs, leurs exigences, leurs attentes,  leurs rancœurs, espérant toujours d’eux malgré toutes les déconvenues je ne sais quel tenace amour, je me suis demandé si je n’étais pas mort en réalité. Ce sentiment n’avait rien de peinant, au contraire. Rien de réjouissant non plus, au contraire.

 

Un peu plus tard dans son sermon, le prêtre n’affirma rien d’autre, que ce que les Morts connaissent de la mort les rend Vivants en nous pour jamais, quand ce que nous en ignorons fait de nous des cadavres en sursis, qui avons besoin de Dieu. Et je me suis alors demandé si la religion, dont la fonction est de rassembler ce qui a été séparé, de relier, n’est-pas en essence une pure coïncidence, au sens étymologique, et presque miraculeux du terme.

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Ossuaire de l'église San Bernardino alle Ossa, Milan

D'autres, à visiter ICI

 

18:18 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : religion, toussaint, jour des morts, christianisme | | |

mardi, 14 octobre 2014

Lettres et durée

Celui qui dessinait  des lettres destinées à être fondues, c'est-à-dire à s’inscrire dans une durée préméditée, leur imprimait une trace de lui-même et de son temps  Mais à l’heure actuelle, « il est très difficile de gagner sa vie en dessinant et en commercialisant ses propres caractères, même s’ils ont du succès », constate Lewis Blackwell dans son livre Typo du 20° siècle.

Ainsi, ce  qui fut vrai de Manuce et de Garamond, de Didot et de Morison, d’Eric Gill et même encore de Cassandre ou d’Excoffon,  ne l’est plus  aujourd’hui d’un dessinateur, fût-il le plus doué. Car lorsqu’un métier « ne paye plus », plus rien ne sort de lui. C’est un fait qui se vérifie un peu partout de nos jours, dans la typographie, certes, mais également dans tant de techniques et d’arts où la standardisation va de pair avec la démocratisation, la médiocrité avec la massification, le talent de tous avec celui de personne.

Quand je pense au mal que nous avons pris de naître, et à celui que nos parents ont eus à nous élever, et tout ça pour assister à ce naufrage lent, du politique, de l’esthétique, de l’éthique, à ce dépérissement de la qualité et de la vigueur, au profit de la quantité et de la malfaçon. Quand je vois la médiocrité galopante des individus qui siègent au sommet de l’Etat, celle de ceux qui, un peu partout, prostituent le beau nom d’artiste, quand je vois le culte rendu à des sportifs et à des comédiens pelliculés, je me réjouis de sentir que la plus grande part de moi échappe encore à leur société et à leur monde, malgré tout le temps que j’ai passé dedans pour gagner ma vie.

 

Je me réjouis d’être ému (parfois jusqu’aux larmes) par une statue du Juste, tout noir de suie, tenant l’Enfant dans ses bras dans la pénombre d’une chapelle, ou silencieux durant des heures à me répéter la beauté d’un poème appris autrefois dans un lycée de pierres, ou, mieux encore, d’une prière tenue jadis de l'Eglise et redite mot à mot, syllabe par syllabe et presque lettre par lettre, comme si je les dessinais dans ma seule pensée en articulant leurs lettres de caractère, dans le silence et la solitude de l’instant unique, et qui file.

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Catalogue des fonderies Deberny et Peignot, 

dimanche, 12 octobre 2014

La pierre angulaire

Comment se fait-il que, bien que si nombreux sur Terre, nous nous y sentions si seuls ? C’est bien la preuve que nos trajectoires ne sont ni aussi citoyennes, ni aussi solidaires que les constitutions démocratiques et les églises claironnantes le donnent à entendre.

Aussi n’est-ce que dans le plus intime de la durée propre à chacun de nos tirets sur la tombe que la pierre angulaire parvient à parfois métamorphoser en pierre philosophale le muscle sanguinolent qui lutte entre nos cotes...

encore faut-il que cette durée accepte de renoncer à la pire de ses prérogatives, jusqu'à céder un peu de sa place à plus vaste que son champ, plus sûr que son toit et plus stable que son marbre.

 

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 Tombes à l'abandon

23:25 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poème | | |

mardi, 30 septembre 2014

Un parfum de Noé

C’est à coup sûr une nouvelle terrifiante, peinante même, parce que quand on les voit (quand on se voit) entassés dans les bus et les métros, à la queue leu leu dans les files des supermarchés et les bouchons autoroutiers, ingurgitant à peine réveillés les nouvelles des journaux gratuits emplis de pavés publicitaires, s’habillant et s’empiffrant de low coast, ou pire festoyant en masses dans des concerts, des stades  ou sur des plages, quand on les voit et quand on s’y voit aussi… apprendre qu’au fur et à mesure que cette espèce humaine pullule jusqu’à la nausée sur la planète, les animaux sauvages la quittent, la désertent, oui, meurent peu à peu, espèce après espèce, cela fait sérieusement douter du bien fondé de l’humanisme et de tout ce qui en découla en guise de théories souvent aussi délirantes que vicieuses…

 

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Kipling, Livre de la jungle

20:56 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : le livre de la jungle, kipling, mowgli, animaux sauvages, humanisme | | |

vendredi, 15 août 2014

Marie, de Kodeń

Marie, écrivit Alfonso de Liguori dans sa méditation sur l’Assomption, fut la seule qui, « arrivant au Ciel, put dire à Dieu : Seigneur, si je ne vous ai pas aimé sur la terre autant que vous le méritiez, je vous ai, du moins, aimé autant que je le pouvais ! »

« Marie a été très cachée dans sa vie », rappelle Louis Grignion de Montfort : C’est ce que signifierait Alma mater, « mère cachée et secrète », de l’hébreu almah. Sa Virginité échappera toujours au frigide raisonnement des humains, telle l’eau réchauffée s’écoule de la glace froide et bornée. Dans sa Virginité, Marie a gravé pour jamais le mystère d’une autre Nativité, merveilleuse et poétique - au sens que les Grecs conféraient au terme - lequel reconduira éternellement, par-delà les limites de la raison, la vitalité de sa dévotion. La Virginité de Marie est un commencement éternellement reproduit, un recommencement offert à tous les humains, l’essence même de sa fécondité : C’est pourquoi la liturgie la consacre « Reine et Souveraine du Ciel et de la Terre », la mère véritablement nourricière que ne fut jamais Ève.

Innombrables sont les icônes et les tableaux représentant Marie par le monde. Dans la basilique Sainte Anne de Kodeń en Pologne, l’un d’entre eux témoigne de la ferveur poétique qu’inspira sa dévotion. C’est une furieuse histoire, d’amour, de voyage, de rapine, de politique et de pardon, qui pourrait débuter par « Il était une foi » : Celle de Mikolaj Sapieha, dit le Pieux, un prince polonais du dix-septième siècle. Ce dernier, affaibli par une maladie tropicale, avait effectué un pèlerinage jusqu’à Rome dans l’espoir d’une rémission. Il rencontra alors le pape Urbain VIII et fut guéri dans la chapelle du Vatican, devant ce tableau représentant une sculpture de la Vierge et de l’Enfant ayant appartenu à Grégoire 1er, et ayant séjourné dans la ville de Guadapule, en Espagne. On raconte qu’il avait été peint par Augustin de Cantorbéry, avant son départ pour Kent.

Mikolaj Sapieha s’éprit du tableau avec une telle force qu’il osa demander au pape de le lui offrir. La toile étant miraculeuse, ce dernier refusa de s'en séparer. Micolaj ne se découragea pas et décida de la découper, puis de s’enfuir avec à travers les Alpes et l’Europe centrale. Le vol découvert, le pape lança ses gardes à ses trousses, mais Sapieha qui connaissait mieux les routes parvint à regagner avec son précieux butin sa Pologne natale, jusqu’à la ville de Kodeń, où il la déposa dans une église en bois. Le pape ordonna sa restitution. Comme Sapieha refusait, il prononça contre lui une excommunication.

 

Mais Mikolaj se révéla un auxiliaire précieux du catholicisme polonais lorsqu’il intervint pour bloquer  le mariage entre le roi Ladyslas IV Vasa et la très cartésienne et très protestante Princesse Palatine Elisabeth de Bohême. Sous la pression des autorités catholiques polonaises, Urbain VIII leva l’excommunication en 1634. Le prince polonais dut néanmoins accomplir un nouveau pèlerinage à Rome, et le pape offrit alors au peuple de Kodeń son tableau miraculeux, à condition que Mikolaj s’engageât à y bâtir une basilique. Ce qui fut fait. La basilique recèle d’ailleurs d’autres trésors étonnants, dont il sera peut-être question un jour ici. 

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La Vierge Kodeńską, basilique Sainte-Anne à Kodeń

vendredi, 25 juillet 2014

Lever le pouce et dormir à la belle

Impression d’avoir juste perçu les derniers arômes du voyage, tel que l’ancienne Europe le concevait, au temps des échappées en sac à dos, à la Kerouac,  disait-on alors. J’écoutais un reportage sur le « marché des nouvelles auberges de jeunesse », qui tentent de détourner vers elles la clientèle des hôtels bas de gamme ;  et je pensais qu’alors, même une auberge de jeunesse, je trouvais ça cher. Pas seulement cher, d'ailleurs. inapproprié...

C’était bien mieux, plus économique et plus agréable, en ces temps que je levais le pouce, de dormir à la belle, dans des parcs, des forêts et des plages. Je me souviens d’une nuit dans une forêt bavaroise, juste au-dessus du château de Ludwig, à Füßen. J’avais l’esprit empli de Parsifal, et les feuilles, et les herbes chuchotaient autour de moi, et le ciel sur ma tête était en alerte, et je me sentais l’héritier le plus libre des récits de voyage dont je m’étais gargarisé avec mes potes, durant mon année de première, ceux de Nerval tout particulièrement, - qu’on appelait entre nous Gérard avec une moue de grand initié, pour prendre la pose tout en jouant au yams et tirant sur nos pipes après les cours, au bistrot du lycée.

Je me souviens de ces clop clop clop qui s’approchaient du duvet bleu dans lequel je m’étais enfoui jusqu’au crâne, puis de ce cheval immobile au dessus-de moi, et de ce policier hollandais assis dessus, m’expliquant obligeamment, dans un anglais des plus châtiés, qu’au Vondlepark, il y avait des zones réservées pour les gens qui dorment dans des duvets, et que celle que j’avais choisi n’en était pas une. Puis il m’avait accompagné dans cette zone, clop, clop, clop, moi le suivant hirsute, pas réveillé. Tout autre chose que la nuit passée au poste à Venise, qui devait être en avance d’un millénaire puisqu’il y était déjà interdit de dormir dans les parcs.

 

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Château de Ludwig, Füssen

Aujourd’hui, on ne pionce plus dehors – à moins d’avoir été jeté à la rue, ce qui est tout autre chose. Les SDF – si le terme sans-abri est ancien, le sigle lui appartient à notre hideux novlangue – y sont les seuls, car la rue s’est plus encore que le reste radicalisée, dans la jungle post moderne.  La violence règne en maître sur les trottoirs et les quais de nos villes, y faire le Kerouac n’aurait plus de sens. C’était les derniers effluves. Cette route, qui partait de Lyon, traversait l’Italie, puis la Yougoslavie, la Grèce, la Turquie, avant de filer vers Kaboul et les Indes, le retour de Khomeiny  l’a soudainement murée. D’ailleurs la jeunesse en mal d’Absolu ne lorgne plus sur les cimes du Népal, mais sur les mirages du Jihad. La planète est pleine. Et le rêve de Perceval et celui de Bouddha a marqué le pas devant celui d’Allah.  Il est certain que c’est beaucoup moins drôle…

 

06:53 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | | |