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mardi, 30 septembre 2014

Un parfum de Noé

C’est à coup sûr une nouvelle terrifiante, peinante même, parce que quand on les voit (quand on se voit) entassés dans les bus et les métros, à la queue leu leu dans les files des supermarchés et les bouchons autoroutiers, ingurgitant à peine réveillés les nouvelles des journaux gratuits emplis de pavés publicitaires, s’habillant et s’empiffrant de low coast, ou pire festoyant en masses dans des concerts, des stades  ou sur des plages, quand on les voit et quand on s’y voit aussi… apprendre qu’au fur et à mesure que cette espèce humaine pullule jusqu’à la nausée sur la planète, les animaux sauvages la quittent, la désertent, oui, meurent peu à peu, espèce après espèce, cela fait sérieusement douter du bien fondé de l’humanisme et de tout ce qui en découla en guise de théories souvent aussi délirantes que vicieuses…

 

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Kipling, Livre de la jungle

20:56 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : le livre de la jungle, kipling, mowgli, animaux sauvages, humanisme | | |

Commentaires

Même réflexion que toi...

Écrit par : Sophie K. | jeudi, 02 octobre 2014

Plutôt que les lions ou les tigres, on préférerait voir disparaître quelques prédateurs bipèdes.

Écrit par : Feuilly | vendredi, 03 octobre 2014

Un chercheur de l'ENS Lyon, pendant une conférence qu'il animait, avait exposé la chose suivante.
Les relations trophiques (la "chaîne" alimentaire) sont si complexes que l'extinction d'une espèce a une influence souvent minime : les espèces prédatrices ont d'autres proies à leur disposition, et les espèces prédatées le sont par d'autres prédateurs également. Cette plasticité est toutefois moins vraie dans le cas de la disparition d'espèces dites "clés de voûte".
Cependant, la plasticité du réseau trophique n'est pas infinie : à partir d'un certain "taux" d'extinction, les relations sont trop déséquilibrées, et des espèces se mettent à disparaître juste parce que d'autres ont disparu avant elles, et bien sûr la chaine peut s'emballer. L'extinction cause l'extinction.
Le drame dans cette histoire, c'est deux choses. La première, c'est que une telle crise est difficile à enrayer : l'Homme peut faire beaucoup de choses, mais pas créer des espèces. La deuxième, c'est que le seuil critique est inconnu et imprévisible.
C'était le message de ce chercheur, dont je n'ai plus le nom. D'autres modèles existent sûrement, mais je doute qu'aucun ne soit très optimiste. La recherche a pu avancer depuis ces quelques années, aussi.

Écrit par : Benoit | samedi, 04 octobre 2014

Depuis la rupture poétique entre l'homme et l'animal sauvage, que je ne saurais dater avec précision, les dés sont jetés, je crois. Après, les chercheurs de l'ENS peuvent bien parler de relations trophiques, l'ambiance n'y est plus, comme on dit. Et la fin s'avance.

Écrit par : solko | dimanche, 05 octobre 2014

Certes j'approuve... Toutefois il y a une différence entre perdre la conscience du fil qui nous relie au reste de la Nature, et ronger ce fil jusqu'à le rompre... ce qui assurément précipiterait notre chute (bah oui, puisque plus tenus à rien !). Et chute=extinction, évidemment.
Faut-il donc être misanthrope ? Puis renier sa propre espèce pour se vouer au tout ? Et cependant le salut de l’Homme ne passe-t-il pas par cette renonciation à la grandeur de l’Homme ? à sa toute-puissance ? Mais la toute-puissance n’est-elle pas illusoire, car détruisant le piédestal qui l’élève justement ? La grandeur de l’Homme, est-ce en définitive de tout maîtriser, au risque de tout détruire, ou bien de s’accepter humblement comme une partie du tout, en subissant, faibles, les aléas mortels, oui mortels, de la Nature ?

Vous parlez de rupture poétique, et vous avez raison. Il y avait un lien qui n’existe plus, ou si peu, aujourd’hui.
Seulement, y a-t-il une faute ? Cela supposerait que l’animal sauvage est un motif poétique qui prédomine sur les autres. Pourtant, pourquoi le combat du courageux guerrier contre le tigre sanguinaire serait-il moins poétique ? L’agriculteur ne pourrait-il pas répandre l’intrant chimique pour la magie du nuage coloré soufflé par l’arcade métallique ?
Néanmoins l’Homme agit-il souvent pour la poésie du monde ? Le braconneur n’est-il pas avide plutôt qu’aventurier ? L’agriculteur pense-t-il plutôt à la beauté du pesticide ou à l’élimination des limaces ? Pourquoi alors aurions-nous inversement besoin d’une conscience poétique de la Nature pour ne pas la détruire, nous compris ?
Non, la rupture poétique ne sonne pas le glas du monde qui nous entoure ! Pour éviter notre fin, l'engagement, l’économie, la science sont autant de moyens pour arriver à nos fins. Et in fine, tresser à nouveau le fil qui relie l’homme à l’animal sauvage !

J’aimerais tant, oui, montrer à ceux qui l’ont oublié la beauté du monde sauvage ! J’aimerais tant que ceux-là soient tout d’un coup troublés par cette lueur dans les yeux d’une bête, rien qu’un chat ! J’aimerais tant qu’ils se sentent petit devant la force du chêne, et qu’ils admirent la finesse du roseau !
Alors quoi ? Alors, malgré tout, je refais de cette Nature, si grande et si fragile, un motif poétique. Et chaque jour, je le partage. Alors d’une manière ou d’une autre, j’apporte ma pierre à l’édifice, si petite soit-elle. Les pierres tombent-elles plus vite qu’on ne les monte ?

Écrit par : Benoit | lundi, 06 octobre 2014

Je me suis peut-être emballé :), mais cette vision défaitiste et fatale, qui me prend de temps à autre inévitablement, je ne veux pas y croire ! La fin s'avance ? Très bien, je l'attends, à nous deux.

(Et je précise tout de même, que je travaille aussi dans le "secteur de l'environnement", et j'essaye tant bien que mal d'améliorer les choses, je crois.)

Écrit par : Benoit | lundi, 06 octobre 2014

Emballé ? non, il est bon, il est juste, il est sain d'avoir des humeurs qui varient, qui changent et qui nous étonnent parfois.
La fin avance ? oui, sans doute. Il n'y a que les inconscients qui en doutent encore. A quel rythme, quelle vitesse, quelle échelle ? on nous cache pas mal de choses et c'est impossible de le déterminer.
D'ici là, que faire en effet, sinon prendre soin

Écrit par : solko | mardi, 07 octobre 2014

Les commentaires sont fermés.