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samedi, 15 août 2015

De la supériorité de l'Islam sur la religion catholique

Si j'avais à soutenir le droit que nous avons de considérer que l’Islam est nettement supérieur au Christianisme, voici ce que je dirais : 

Une preuve que les Chrétiens n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils croient que Dieu a engendré leur Christ, quand la sourate du parfait dogme explique que Dieu le suprême refuge n’a jamais engendré.

On ne peut d’ailleurs se mettre dans l’esprit que l’ange Gabriel, qui dicta cette 112eme sourate au Prophète, ait  aussi annoncé sept siècles plus tôt la maternité divine de Marie. Il mentit nécessairement la première fois.

Il est impossible que Dieu, qui est un être très sage, ait lui-même voulu que son Fils unique prît forme parmi une race de pécheurs, à moins d’imaginer que Dieu fût fou !

Comment Dieu l’Unique pourrait-il être Père, Fils et Saint-Esprit tout en demeurant Un ? Cette distorsion curieuse, qui présuppose que Dieu est avant tout Amour, lui est en réalité parfaitement étrangère

L’ère des Prophètes s’étant, aux dires des Chrétiens, achevée au profit de celle des Saints depuis la venue de leur Christ, il est tout naturel que le Prophète ne soit pas lui-même un saint.

La vocation au martyre serait réservée à une élite d'Élus trop restreinte, si elle dépendait vraiment de la Grâce de Dieu. Mieux vaut s’y entraîner soi-même par les armes en décidant soi-même d’en devenir un à la force du poignet.

Il est naturel de penser que mourir d’une  fièvre douloureuse à Médine à 63 ans équivaut à mourir sur la croix à 33, puisque Dieu est Dieu et que mourir équivaut toujours à mourir.

Il est impossible que nous supposions que ces Chrétiens-là soient de vrais croyants ; parce que, si nous les supposions tels, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes de vrais Musulmans. 

 

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Chrétiens d’Orient. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des puissances occidentales, qui font entre elles tant de conventions démocratiques, d'écouter le Pape et d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?

 

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Fra Angelico  - Annonciation de Cortone

 

mardi, 11 août 2015

Une lueur rouge

Une bonne partie de sa matinée s’était écoulée à méditer sur les dix Commandements. Les passant en revue les uns après les autres, demandant au Seigneur de lui montrer avec précision en quoi il avait gravement manqué à chacun d’entre eux au cours de sa brève et fugitive existence, il était demeuré agenouillé sur le prie-Dieu sans que cela lui cuisît trop franchement les genoux : bonne chose, songeait-il de temps en temps tandis que son esprit taquin le reconduisait parfois à ce reliquat de douleur, bonne chose, cela signifie que « le corps se fait à l’oraison », comme aurait dit son confesseur. « Quand le corps s’y fait, l’esprit se libère et l’Ami Intérieur peut commencer à malaxer cette pate hésitant sans cesse entre l’inertie et la fusion que nous sommes, pour la ramener à quelque chose de finalement présentable… »

Rassasié par l’ardeur de ce long exercice spirituel, comme saisi par l’enthousiasme du jeun, il avait décidé de sauter par-dessus le repas de midi et, pour se dégourdir les jambes, venant tout juste de franchir sa porte, il dégringolait la cote pavée, un peu abrupte, qui l’acheminerait vers le centre ville, d’un pas alerte, presque joyeux.

Pour se rendre où ? Le quartier se révélait entièrement vidé du bourdonnement de la plupart de ses habitants, ce qui offrait aux pierres et aux tuiles des bâtiments l’occasion d’imposer davantage qu’à l’ordinaire leur silencieuse, historique et monumentale présence. Il aimait ça. Eprouver du regard l’usure du lieu, humer derrière l’humidité d’un récent orage (lequel venait de balayer ce que les imbéciles de la météo nomment un épisode caniculaire) les arômes d’un siècle antérieur… Et, tendant l’oreille, écouter presque résonner sur l’asphalte les pas de ses nombreux disparus qui hantaient encore à coup sûr ces allées, ces cours et ces étages… tant d’âmes dorénavant résolues à l’absence ! Et dont les vivants n’avaient cure, absorbés par le ballet de leurs préoccupations aussi futiles à ses yeux qu’elles devaient paraître légitimes aux leurs… Il aimait ça, yes ! La façon dont les enseignes des magasins subsistaient la plupart du temps à leurs propriétaires de passage, et dont la ville s’amenuisait à perte de regards du point où il se trouvait encore, avant de disparaître un peu plus bas à un tournant, comme happée par la bassesse d’un monde soudain plat sous le talon, rétif à l’imagination…

Il flâna un moment le long des avenues et des ruelles du centre, mixture architecturale impromptue où la cité de l’Ancien Régime et celle des siècles bourgeois se mêlaient l’une à l’autre dans un désordre pas toujours très heureux, que quelques touristes en bermudas photographiaient néanmoins, tels des écoliers zélés remplissant leurs devoirs de vacances. Il avait beau connaître du monde dans cette ville, il songea qu’il avait peu de chance de rencontrer quelqu’un : tous devaient être occupés à photographier les rues de Barcelone, Florence, Prague ou Riga, qu’ils lui montreraient tantôt dans une autre niche du calendrier qu’on appellerait la rentrée. Heureusement qu’on en était encore à ce temps bizarrement mort, qui s’étiole chaque été du 1er au 15, en ce vide somnolent que Charles Aznavour nomma avec bonheur un jour Paris au mois d’Août… Le  sentiment d’une épaisse solitude l’étreignit tout à coup.

Il était presque quatorze heures et, parmi les bâtiments ouverts, pas un, restaurants, magasins, bars, n’attirait vraiment foule. Le seul, bizarrement, où se pressaient quelques badauds était l’église : il comprit en voyant le corbillard garé devant son porche, serti de couronnes, qu’une messe d’enterrement venait tout juste de s’achever. La travée intérieure était d’ailleurs encore emplie d’une longue file de personnes parcourant la nef en un lent silence comme pour aller communier. Toutes se dirigeaient en réalité vers un long coffre noir luisant posé sur des trépieds devant l’autel, tandis qu’un air de violon à vous briser l’âme retentissait dans tout l’édifice.

Le défunt, pensa-t-il en les observant qui s’emparaient maladroitement du goupillon ou se contentaient de poser leur paume triste sur un coin du cercueil devait être bien jeune, pour attirer et émouvoir tant de gens d’âges si divers. Pour les vieux, seuls les vieux se déplacent encore, se dit-il, et encore sont-ils de moins en moins nombreux à se survivre pour se conduire l’un l’autre, l’âme amère, jusqu’au dernier trou. Il fut pris d’un sentiment ambigu envers cette foule d’inconnus endeuillés, sentiment qu’il jugea peu chrétien. Espérant mettre fin à ce malaise, il se retira alors dans une chapelle latérale, où il vit que brillait la lueur rouge à côté du tabernacle.

Combien de temps demeura-t-il agenouillé ? Soudain, la méditation du matin avait saisi à nouveau son esprit, mais sans motif particulier, sinon celle de se tirer pour de bon hors du bourbier inextinguible où le péché va toujours triomphant. Sa mémoire et sa volonté suspendues, immobilisées, son intelligence vive éveillée jusqu’au seuil d'une acuité merveilleuse, il aspirait goulument la Présence, s’efforçant de ne pas chanceler devant la Rencontre, le cœur partagé entre l’effroi et l’admiration, l’âme instruite et reconnaissante. Trois ou quatre fois, il entrouvrit les yeux, rassuré à la vue du conopée brodé, d’où jaillissait tant de consolations. Trois ou quatre fois, pas davantage, jusqu’à ce qu’il entendît sonner cinq coups, et revînt lentement à son corps tout engourdi. Cinq coups ? Il était demeuré tout ce temps en oraison ? N'est-ce pas dans son Chemin de la Perfection que Thérèse écrivit que Dieu accorde parfois les plus hautes faveurs à des âmes qui sont en mauvais état, pour les tirer par ce moyen hors des griffes du démon

A présent, l’église était silencieuse, sombre et vide. Il dit un Pater Noster et se signa avant de se lever. D’une chapelle à l’autre, les lueurs de cierges plus ou moins entamés, au pied de saints colossaux, perçaient seules la ténèbre.C’est alors qu’il comprit que l’église était à coup sûr fermée. Cela ne l’inquiéta pas, au contraire. Il jeta un œil heureux vers le tabernacle. « Tu n’auras pas d’autre Dieu en ma présence » Pour de bon, sa prière du matin était exaucée !

 

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Dans cette pénombre aussi souveraine qu’amicale, le grand portail central étant fermé, il se dirigea jusqu’aux deux portes latérales : dans les deux cas, une fois passés leurs battants capitonnés, il buta sur une lourde porte en bois verrouillée et cadenassée. Bouclé à l’intérieur : On lui jouait là un drôle de tour ! A l’idée de passer la soirée et la nuit dans le navire tout vibrant de paix du Seigneur, il ressentit une série de sentiments contradictoires. La joie de l’élection, la peur de l’abandon, l’excitation de l’aventure, la crainte de l’ennui… Sa raison tout de retour lui montra l’incongruité de la situation, et la nécessité pour un esprit normal de trouver au plus vite une solution, plutôt que de prétendre laisser agir la Providence, selon un comportement qu’on jugerait le lendemain inévitablement excentrique.

Et puis, il sentit l’envie d’uriner. Toute cette flotte gazeuse qu’il avait bue, au lieu de manger du solide, ce midi… Pas question de se soulager en aucun coin de l’édifice sacré, il se dandinait déjà d’une patte sur l’autre à la pensée de ce que serait la douleur le lendemain matin ! Sans compter la faim qui ne manqua pas de sonner son tocsin à son tour ; une faim dont il imagina sur l’instant combien elle risquait de se décupler durant les interminables heures de la nuit, s’il ne parvenait à sortir d’ici sur le champ.

L’idée, d’abord toute romantique, de les passer en oraison, recroquevillé devant un autel, perdit alors l’essentiel de sa grâce devant des contingences aussi ridicules que radicales. Il se souvint qu’il avait machinalement – était-ce un bien, était-ce un mal- emporté avec lui son smartphone. Il ne serait pas difficile de dénicher le numéro de la paroisse sur l’un des dépliants posés sur la table d’accueil, non loin de saint Pierre qui le vit farfouiller maladroitement parmi des piles de prospectus avant d’en brandir victorieusement un : ça y était, une voix lui répondit qu’on venait tout de suite lui ouvrir.

 

Et en effet, quelques minutes plus tard, un jeune homme lui lançait de grands signes de l’autre bout de l’église. Il la traversa, s’inclina devant l’autel. « Vous étiez à l’enterrement ? » s’enquit le bedeau. « Non, non, mais je n’ai pas vu filer le temps… Remarquez, j’étais en bonne compagnie ! » rajouta-t-il en pointant du doigt la loupiote rouge qui clignotait là-bas, à côté du tabernacle, le cœur saisi soudain d’une espèce de pincement dont il fut incapable de savoir s’il tenait du soulagement ou du regret, tandis que, par une porte basse dérobée, on lui indiquait en souriant la sortie…

samedi, 08 août 2015

Saint Jean-Marie Vianney, confesseur

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C'est vraiment tout comme s'il dormait. La face légèrement inclinée du côté de l'oreiller, les mains à plat sur l'aine, en cette belle chasse dorée, il attend. Demeure dans son attitude un je ne sais quoi d'épuisé et de reposé à la fois, qui suggère toute la sérénité et la magnificence de sa patience. Il attend la Résurrection, dans ces chaussures à clous au cuir épais et noir de curé-paysan, aux lacets élimés d'autrefois.

On l'a déposé en cet écrin, guère loin de son presbytère. Il réside là, au centre de la basilique érigée en son honneur dont son corps incorruptible constitue l'attraction et qui prolonge d’une solennelle pompe l'humble église d'Ars, dans laquelle il confessa dès l'aurore jusqu'à 17 heures d'affilée certains jours, ce qui lui permettait de confier magnifiquement : « Mon cimetière est ensemencé de saints », et autorisa Barbey d’Aurevilly, dans un article du Journal de l'Ain en 1862, à chiffrer à un million le nombre de "convertis puisque confessés" par cet "Inspiré de la conscience"  : « Il avait donné le goût et presque la faim de la confession. Il avait fait trouver doux enfin ce pain si amer à la bouche de l’homme » .

Ses paroissiens, il les appelait chaque dimanche « mes enfants ». Imagine-t-on, dans le monde faussement sympa, sec et athée d’aujourd’hui, un curé apostropher ainsi des gens de sa chaire : « Si vous demandez, mes enfants, ce que c'est que le péché mortel, voici ce que saint Augustin nous en dit : C'est une aversion de Dieu et un attachement déréglé et criminel aux créatures. » 

« Nous connaissons le prix de notre âme aux efforts que le démon fait pour la perdre » leur répétait-il. Sage propos, que son siècle matérialiste et borné avait déjà du mal à comprendre ! Que dire du nôtre, droit-de-l’hommiste et technologique, en route pour une Apocalypse dont aucun d’entre nous n’est à même d’imaginer la teneur tant il y participe de l'hystérie de toutes ses fibres, frénétiquement.

J’ai pour le curé d’Ars une tendresse spécifique, presque familiale. Peut-être parce qu’il naquit non loin de chez moi, à Ecully, descendant de ces cultivateurs des Monts du Lyonnais qui sont aussi mes ancêtres, dont certains peut-être croisèrent son chemin. Mais pas seulement. Le curé d’Ars possède son franc parler : «Il faut que vous fassiez naître dans votre cœur, la douceur, la bonté et la charité, à la place de cette colère, de cet air de mépris que vous faites paraître à la moindre injure qu'on vous fait. »

Il sait aussi être un poète incomparable : « Le jour du jugement, on verra briller la chair de Notre Seigneur à travers le corps glorifié de ceux qui l’auront dignement reçu sur la terre, comme on voit briller l’or dans du cuivre, ou l’argent dans du plomb ».

On dirait qu’en vivant, il ne fit que planter la sainteté dans ce terroir paysan et rude, aujourd’hui occupé par les enfants de la mondialisation, mais dont je connais bien la tradition des habitants de longue date, faite d’âpreté égoïste, de bravoure têtue, et de camaraderie agricole. Faut avouer que pour placer en leur bouche les paroles du Misere mei de David, Créez en moi un cœur pur, mon Dieu, et renouvelez un esprit droit au-dedans de moi, il en fallait de la sainteté, une sainteté populaire, et qui ne s'embarrassât pas de manières !

Il suffit d’aller humer à Ars les parfums de sa maison rustique, puis de se retirer un instant dans la chapelle de la Providence qu’il fit ériger à la gloire de Sainte Philomène, à propos de laquelle Pauline Jaricot lui déclara un jour : « Monsieur le Curé, ayez grande confiance en cette sainte; elle vous obtiendra tout ce que vous lui demanderez…» : Quel que soit le temps, le ciel d’Ars, entre Dombes et Beaujolais, s’imbibe alors d’une douceur exquise et surnaturelle, et l’on serait fichu de croire que lui aussi, à son tour, pourrait nous obtenir tout ce que nous lui demanderons. C'est aujourd'hui sa fête dans le Propre de France. Profitons en.

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Le curé d'Ars, peu après son décès

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Chapelle de la Providence, Ars

jeudi, 06 août 2015

Roland, la Bête, le spectacle et Riga

C’est désormais partout les mêmes publicités, les mêmes événements, les mêmes débats, les mêmes résultats sportifs. Il suffit pour s’en rendre pleinement compte, armé de sa télécommande, de zapper sur un bouquet d’une chaîne du monde à une autre, d’Ouest en Est, de Sud en Nord, pour retrouver les mêmes couleurs, les mêmes génériques, les mêmes vêtements, les mêmes cadrages. Langues et visages varient, certes, mais ce sont bien les mêmes sourires figés, les mêmes regards vides, les mêmes expressions, les mêmes préoccupations, les mêmes infos et les mêmes produits. Glaçant.

Partout, également, ce même rapport marchand au passé, ce rapport distancié et « qui s’est éloigné dans une représentation » (1). En Europe, chaque capitale de région ne propose pas moins de dix ou quinze musées, et les cars de touristes vont de l’un à l’autre, selon la loi du Tour. Ainsi, quelle ne fut pas ma surprise, tout récemment, de découvrir au bord de la mer Baltique, en plein centre de Riga la statue du chevalier Roland, neveu de Charlemagne, dont j’appris par cœur jadis la première strophe de sa magnifique chanson de geste:

CARLES li reis, nostre emperere magnes,
Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne :
Tresqu’en la mer cunquist la tere altaigne.
N’i ad castel ki devant lui remaigne ;
5Mur ne citet n’i est remés a fraindre,
Fors Sarraguce, ki est en une muntaigne.
Li reis Marsilie la tient, ki Deu nen aimet.
Mahumet sert e Apollin recleimet :
Nes poet guarder que mals ne l’i ateignet
(2)

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Statue du chevalier Roland, Riga

Riga en soi est une ville charmante qui, comme chaque capitale, possède son réseau de rues piétonnes, de parcs ombragés et de tramways rapides, ses rues pavées et ses places historiques, ses restaurants typiques, ses bâtiments post modernes et ses églises médiévales, ses bars de nuit et sa dégustation de produits locaux qu’elle vend selon les mêmes protocoles, son « plus grand marché d’Europe » et ses façades Art Nouveau réalisées par le père d’Eisenstein. Je ne dis pas que cela ne vaut pas le détour, d’autant plus que Riga se trouve à quelque 180 euros et 3 heures de vol de Paris, une broutille. Les amateurs de beauté balte y apprécieront le port limité du pantalon, la ligne encore svelte et les cheveux longs de la plupart des femmes de là-bas, qui semblent ne pas avoir subi le dressage idéologique de celles de la pauvre Dulce France de Roland. Il n’empêche.

« Toutes les nations, écrivit jadis saint Jean, ont été égarées par ses enchantements » (2)  Il parle des enchantements de la Bête dont la fureur s’est abattue sur le monde pour faire la guerre à l’Agneau. De là à conclure que la Bête de l’Apocalypse évoquée par l’Apôtre Jean, c’est le spectacle lui-même comme organisation capitaliste de l’économie mondialisée, asservissant les êtres à la standardisation la plus satanique, c’est évidemment rapide,  mais cela peut se révéler une juste intuition. En tout cas, rester vivant, à Riga comme ailleurs, c’est se tenir sauf des effets du spectacle comme de ceux de la Bête et, plus largement, des faux prophètes que son règne intransigeant voit partout proliférer pour la plus grande joie des marchands.

1. Parole célèbre de Guy Debord

2. Charles, le roi, notre empereur le Grand, sept ans tout pleins est resté en Espagne : jusqu’à la mer il a conquis la terre hautaine. Plus un château qui devant lui résiste, plus une muraille à forcer, plus une cité, hormis Saragosse, qui est dans une montagne. Le roi Marsile la tient, qui n’aime pas Dieu. C’est Mahomet qu’il sert, c’est Apollin qu’il prie. Il ne peut pas s’en empêcher : le malheur l’atteindra.

3. Apocalypse, XVIII,23

00:06 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : riga, saint-jean, apocalypse, la bête, patmos, communication, capitalisme, propagande | | |

lundi, 03 août 2015

Riga et Mirna Loy

Il en va des expositions comme du reste : quand une exposition au Grand Palais, quelle qu’elle soit, génère une queue interminable de visiteurs, une exposition au musée national des arts de Lettonie à Riga demeure presque confidentielle. Je veux dire qu’on peut s’y promener de pièce en pièce et d’œuvre en œuvre, prendre le temps d’immobiliser son regard où bon nous semble sans craindre les commentaires ou les bousculades. Les plus fameux portraits d’Edward Steichen s’y offrent à l’appréciation du badaud féru de noir et blanc jusqu’au 6 septembre.

De passage à Riga, je me suis donc trouvé sans l’avoir vraiment prévu nez à nez avec Greta Garbo ou Charlie Chaplin, Churchill ou Roosevelt, et bien d’autres icones du siècle écoulé, de ce qu’il eut de léger et de fanatique, de suave et d’hypocrite, d’implacable et de tourmenté.

Je ne connaissais pas ce visage. Mirna Loy (Loja en letton) n’est pas la Divine, même si elle fut l’actrice préférée de Franklin Roosevelt,  et The Great Ziegfeld, tourné en 1936 n’a pas laissé je crois un souvenir impérissable dans la mémoire des cinéphiles. Pourtant. Pourtant ce visage…

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Edward Steichen. Myrna Loy in The Great Ziegfeld.. 1936. Gelatin silver print. Collection of the Luxembourg National Museum of History and Art ©  Cliquez sur la photo pour l'agrandir

Une langueur heureuse et fluide s’écoule de ce regard, une sorte de triste contentement ou de tristesse humide autant que lumineuse, je ne saurais dire, et c’est en ce sentiment que l’œil du badaud d’abord se noie au hasard de l'exposition. Le regard de Myrna Loy embrasse sans étreindre, avec ce qu’il faut d’empathie et de mise à distance, dans un dosage de l’esprit quasiment parfait. Du coup, la courbe épilée du sourcil et l’arrondi sensuel des lèvres n’ont rien de vulgaire pour ne pas dire d’hollywoodien, au contraire. Ils encadrent ce regard et l’anoblissent, comme la lumière qui se répand sur cette peau en noir et blanc. Le front sans rides est néanmoins soucieux, ce qui contrarie avec élégance la suavité qu’aurait ce visage, si l’on n’y sentait une intelligence qui résiste, précisément, à l’abandon. Le voile de gaze ou de mousseline qui fait usage à la fois de fichu et d’écharpe vêt cette silhouette d’un relent à la fois cinématographique et religieux, et le photographe peut à sa guise laisser s’y répandre dans les plis d’une même lueur la beauté du naturel et celle du surfait. Ce sont ces doigts, surtout, ces deux doigts de l’actrice, dirigés vers le menton, qui font l’image. Il y a dans cette attitude comme l’aveu d’un songe secret. Médite-t-elle ? Que regrette-t-elle, que désire-t-elle ? De ce corps dont on n’entrevoit même pas le cou, ils sont la seule métonymie, en quelque sorte, et témoignent d’un art certain du caché, dorénavant oublié. La grâce de l'impudeur, incarnée par ces deux doigts de Mirna Loy, ici aussi indécente que virginale. Elle semble sur cet imposant club Art-déco se balancer comme en un rocking-chair, tout absorbée par lui qui occupe la moitié inférieure de l’image, et parfaitement évadée de lui, tant aux lignes horizontales qui le composent s’opposent les arabesques du foulard et la grâce de son visage. Ainsi le modèle, bien qu'assurément seule sur cette photographie, semble ne point l’être du tout, ne l'avoir jamais été. Et c’est bien cela qui confère au portrait plus qu’une beauté, une indéniable magie, qu’on peut aisément ne pas se lasser de contempler.

Du 26 juin au 6 septembre, à l'Arsenals, salle d'exposition du musée des Arts de Lettonie, Riga

 

22:23 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : riga, mirna loy, edward steichen, the great siegfried, photographie | | |

mercredi, 22 juillet 2015

Des dirigeants qui n'en sont plus

Curieuse, cette impression diffuse : le cas Tsipras est particulièrement  significatif, car peu de dirigeants auront dû aussi vite avaler leur chapeau pour se soumettre à des contingences purement économiques au rebours de leur « programme politique ». Mais la gestion du gouvernement français face à la crise des éleveurs, des buralistes ou des chauffeurs de taxis révèle les mêmes carences politiques. Gouverner, c’est servir le dogme officiel  (euro, libéralisme, mondialisation) en masquant ses intentions derrière un discours bien rôdé (droits de l’homme, foi dans les nouvelles technologies, égalitarisme) et la prétention de représenter le peuple, tout en brandissant le mal absolu quand c’est nécessaire (lutte contre le terrorisme, lutte contre la xénophobie, lutte contre les extrêmes et, de façon globale, «  contre la haine » …) Tout ceci, bien sûr, ce n’est pas gouverner au sens propre. C’est appliquer un programme, servir un dogme, soumettre les peuples. Être le vassal d’une puissance invisible mais bien présente, comme aurait dit Adam Smith.

La faiblesse des dirigeants politiques, leur manque d’envergure, d’autorité, leur capacité à passer d’un discours à l’autre au gré des situations, on la retrouve d’ailleurs un peu partout, parmi les citoyens ordinaires que nous sommes : chez les profs, chez les artistes, chez les philosophes, chez les commerciaux, chez les patrons, chez les journalistes, chez les prêtres, même, on trouve de moins en moins de convictions personnelles… Mais chacun, au sein de sa chapelle, se plie au réel tel que le définit la structure où il se trouve au sortir de sa formation. Il est d’ailleurs remarquable sur ce point que même l’Eglise ait fini par accepter le libéralisme et adopter l’esprit démocratique, en faisant de la liberté de conscience un de ses dogmes. Et, tout autant que l’école, elle a vidé son enseignement de tout contenu exigeant susceptible de créer de véritables contradicteurs du système dominant. Ces dirigeants, ces profs, ces artistes, ces journalistes, ces prêtres qui n’en sont plus, donc, [ ou qui, plutôt, sont tous interchangeables], révèlent le symptôme dérangeant d’une perte d’autorité autant que d’originalité manifeste, qui va de pair avec un argument marketing : la sacralisation de l’individu isolé et assisté, consommateur creux et électeur docile que l’homme qui a des droits est tenu d’être. Combien de temps une telle agonie de l’âme, autant individuelle que collective, peut-elle durer ?

On a le sentiment que la Bête dont parle Jean dans l’Apocalypse est bien là, installée dans nos murs, non pas sous la forme ostensiblement effrayante qu’on aurait pu imaginer, mais sous celle [plus terrible encore] d’une réduction de l’homme à la bête qui ne raisonne plus et dont la foi est soumise au système. On a le sentiment que ces dirigeants qui n’en sont pas ont bel et bien reçu « un pouvoir de roi pour une heure avec la bête » (Apocalypse, 17-12) qui les oblige à « mettre au service de la bête leur puissance et leur autorité » (Apocalypse, 17-13). Ils ne feront, prophétise Jean, que « se battre contre l’Agneau », se « souiller avec la Bête, jusqu’à ce que la Bête soit vaincue, « parce que ses marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été égaré par ses enchantements. » (Apocalypse, 18-23). Et c’est, rajoute Jean, dans cette ville « qu’on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre » (Apocalypse, 18-24) ;

Saisissante vision, après laquelle le doux visionnaire de Patmos nous invite à « tressaillir d’allégresse », car les noces de l’Agneau approchent, et avec elles un règne autrement efficace et souhaitable (1) : celui de l’alpha et de l’oméga, du commencement et de la fin, en la personne divine et glorieuse du Christ en majesté.

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TAPISSERIE D'ANGERS, la Bête de l'Apocalypse

 

(1)        C’est le premier souhait du Notre Père, « Que ton règne vienne »…

dimanche, 19 juillet 2015

Un gouvernement pour la zone ?

C’est le propre des minus habens de vouloir être grand. Dans le domaine politique, cela se traduit par une volonté névrotique de laisser son nom dans l’histoire. Il y a deux sortes de minus habens. Le minus habens péremptoire, qui avance à découvert, et celui, plus fourbe, qui joue le modeste et avance masqué. Hollande est de cette seconde espèce, la plus détestable, la plus veule.

« La France, dit-il, est prête. » A quoi ? A renoncer un peu plus encore à sa souveraineté pour initier ce fameux gouvernement de la zone euro auquel les bureaucrates à la Delors, dans une détestation profonde du pays, de son histoire et de son peuple, rêvent, valets despotiques d’une oligarchie mondialisée qui protégera leur fin de vie quelles que soient leurs exactions, et mieux encore s’ils auront complètement maté le pays. Du haut de son quinquennat désastreux et de sondages permanents qui font de lui le président le plus honni (moins populaire encore que Sarkozy, il fallait le faire), le minus habens socialiste à la parole désincarnée, serviteur zélé des la haute finance, a décidé que la France était prête à plus d’Europe encore, et le clame partout, de son ton si nauséeux, si mortifère. Et comment accepter plus longtemps qu’un type pareil s’exprime et décide en notre nom ? Il se prend pour la France ! C’est irrespirable ! 

Vous êtes prêts, vous ? A payer plus d’impôts encore pour  ajouter, à un parlement, un autre parlement, et d’autres fonctionnaires à ceux qui sont déjà en en place, pour doter l’Eurogroupe d’un pseudo gouvernement qui sera nommé par la bande à Draghi, Juncker, Schulz, et autres imposteurs, et feront en sorte que le peu de liberté civique et politique qui demeure se réduise à rien ? Hollande se prend pour la France, alors qu’avec son éloquence de cabinet de notaire, son actrice de série B qui prend la place de sa journaliste de Paris Match congédiée comme une bonniche, son inélégance d’épicier et son parcours sinueux de manœuvrier, cette anguille la représente si mal. Si mal. A croire qu’elle est déjà morte derrière lui, qu’il n’en brandit que le cadavre quand il ânonne on doit et il faut…  Mon Dieu, faudra-t-il boire ce calice jusqu’à la lie ?

Jacques Delors lui-même, l’un des exécrables géniteurs de la zone euro, a déclaré qu' « elle n’était pas gouvernable. » Ce joueur de Monopoly sans charisme se réveille un peu tard. Et on aimerait pouvoir jeter face à face à la figure de ces éminences grises cauchemardesques qu’elles auraient pu y penser plus tôt, que d’autres voix plus éclairées qu'elles s'élevaient dans le pays, voix qui ont toutes été muselées par la propagande ou la caricature. Et qu’on doute fortement que ceux-là même qui ont jeté les peuples dans la crise politique et culturelle majeure que suscite en permanence l’instabilité de cette monnaie historiquement et politiquement fictive soient les mieux placés pour décider plus longtemps de leur sort. Le poisson pourrit toujours, hélas, par la tête. Et quand cette tête est spécialement pourrie, il est possible qu'il n'en réchappe jamais...

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 Le mal français

18:30 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurogroupe, euro | | |

vendredi, 17 juillet 2015

Mystères douloureux

Parmi les mystères sur lesquels les Chrétiens qui  récitent le Rosaire  sont invités à méditer se trouvent, le vendredi, les Mystères douloureux. Et c’est en effet un moment indescriptible que celui durant lequel, se figurant le Christ sous les crachats des imbéciles, les flagellations des mécréants, les huées des prêtres juifs, les coups des païens, et finalement mis en croix devant eux tous, les Chrétiens récitent à sa Mère, tout  en suivant leur chapelet ; « Je vous salue Marie, pleine de grâces… » Sa mère au pied de la Croix… C’est un mystère qui dépasse toute conscience humaine en effet, toute limite de l’esprit et du sentiment, que de devoir nommer grâce  ce à quoi Marie assiste, et qui est proprement inenvisageable, et qu’il faut pourtant imaginer, et qui est vraiment douloureux, pour ressentir une bonne fois pour toute l’exécration véritable de toute nature humaine plongée dans le péché, et toute l’étendue de la grâce divine venue la sauver.

Méditer sur la Passion du Fils Unique de Dieu devrait suffire à faire comprendre à chacun ce que le Christ a subi de la nature pécheresse des hommes, et partant, quel est l’arbre aux bons fruits et quels sont ceux aux mauvais.

Quand on voit les horreurs que certains Islamistes, pour venger l’honneur de leur « Prophète » caricaturé par un journal, vont jusqu’à commettre, on se dit que les Chrétiens, s'ils suivaient cette même logique, devraient pour venger le Christ tuer tous les Juifs, et tous les païens, et même tous les Musulmans qui se laissent persuader qu’un Prophète puisse encore exister, après la Passion et la Croix…

Mais non. Le christianisme n’est pas une religion d’amour parmi d’autres (discours officiel des déistes), il est la religion d’amour. La Passion en est la preuve.

Certes, nous ne sommes pas et nous ne vivons pas à cette hauteur.

Lorsque le Christ répondit à Pierre qui venait de lui dire : « - Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant », « - Tu es heureux ; Simon Bar-Jona, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux ; tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » [Matthieu, 16/16-18] pour aussitôt après lui jeter à la figure : « - Va-t-en ! Arrière de moi, Satan ! tu m’es scandale car tu n’as pas le sens des choses de Dieu, mais celui des choses de l’homme » [Matthieu, 16/23], c’est ce que le Christ entend, bien sûr. Les Chrétiens ne sont pas parfaits et ne vivent évidemment pas à cette hauteur.

Est-ce une raison pour contrefaire les vérités et créer entre des religions qui n’ont rien à voir ensemble des amalgames douteux ? Prenez par exemple le mot martyr, qu’on entend à toutes les sauces. Mourir en martyr, pour le Jihad, c’est mettre à mort le plus possible d’infidèles en se croyant ainsi aimé de Dieu, mourir pour sa cause. Pour l’Eglise, mourir en martyr, c’est mourir parce qu’on aime Dieu, et qu’on refuse de renier sa foi devant des bourreaux qui le demandent. Un soupçon différent, non ? 

Aujourd’hui, les seuls martyrs qu’on puisse reconnaître et sanctifier sont les Chrétiens massacrés en Orient parce qu’ils n’abjurent pas le Christ face aux fous de Daesh, ce ne sont pourtant pas eux qui font la une des journaux… Curieuse inversion sur laquelle on devrait méditer, et qui me rappelle ces propos limpides de Jean, dans sa première lettre, sans lesquels il n’y a plus de christianisme véritable : « Voyez par l’épreuve si les esprits sont de Dieu, car plusieurs faux-prophètes sont venus dans le monde », et puis à la fin : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le vrai Dieu, étant en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle. Mes petits enfants, gardez-vous des idoles. »

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Millet, l'Angelus...

dimanche, 12 juillet 2015

Eurodégats

« Il ne faut pas se leurrer. Une soirée électorale n’est qu’une soirée spectaculaire dans un monde où le vrai n’est qu’un moment du faux », écrivais-je dimanche dernier. Une semaine plus tard, le faux a repris tout ses droits, le suspens est clos. Aux Grecs, on fera une fois de plus l’aumône d’un plan de restructuration, ou bien on les jetera dehors. Malgré le sirtaki de dimanche dernier, leur destin, de toute façon, n’est pas plus entre leurs mains que le nôtre. Les dirigeants européens sont des chiens, à commencer par ce caniche binoclard et parvenu, épris des estrades, que nous aurons la honte de devoir supporter encore deux ans. Plutôt que de fêter ce Quatorze Juillet aussi ridicule que momifié, si la France avait un état d’esprit républicain et, comme ce gouvernement le prétend, un sens véritablement européen, elle mettrait sur la table tout le pognon des défilés et des feux d’artifice pour aider les Grecs et, dans la foulée, marquer les opinions publiques mondiales. Voilà qui ferait du buzz, aurait de la gueule et ferait bouger les lignes, comme disent les communicants. Une partie pour les Grecs,  une partie pour les chrétiens du Moyen Orient. Mais l’Eurogroupe économique, qui rime si bien avec satanique, cette Euromerde ne le souhaite pas. Ce serait se rappeler que nous sommes avant tout des peuples chrétiens.  Et Hollande préfèrera promener son bedon aux Champs. J’espère que cette année, il y aura foule pour le conspuer.

Dans toute l’Euromerde, les couvents et les hôtels Dieu fondés au fil des siècles par des moines et des saints sont un par un métamorphosés en hôtels de passe luxueux pour milliardaires affairistes ou désœuvrés, dans l’indifférence générale d’électeurs lobotomisés. Sommes-nous nombreux à nous offusquer à l’idée de transformer des églises en mosquées ? Des millions de gens semblent donc ne plus comprendre ce que le simple fait de se proclamer Le Prophète, sept siècles après la Croix, eut en soi de blasphématoire et d’anti-chrétien. Ne parlons pas du Jihad et du reste.

 

Sur un plan collectif, que louer, qu’admirer, que sauver de ces pays égarés dans cette zone, renégats d’eux-mêmes, et qui acceptent toutes les humiliations, toutes les compromissions, perpétuent tous les reniements. Un comble : J’entends que les Allemands proposent à la Grèce une sortie de l’euro temporaire... Une appartenance européenne à géométrie variable, autrement dit ! Une histoire en pointillés… Cela nous montre à quel point il est urgent de rétablir partout des souverainetés nationales et historiquement fiables, à commencer par la France, où les laïcards de toutes obédiences croient avoir fait tabula rasa de toute mémoire et de toute culture. « France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » lançait naguère et si justement Jean Paul II. Il n’y aura sinon plus grand-chose à tirer de ce désastre, à espérer de cet oubli de Dieu, sinon pour chacun le salut individuel, malgré la nuit de l’apostasie.

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Croix de campagne, photo Yves Jacquel

 

14:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, euro, eurogroupe, islam, christianisme, mahomet | | |