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jeudi, 25 août 2016

Angelus & Burkini

C’est le pape Urbain II qui demanda en 1095, durant le Concile de Clermont, que matin et soir, les cloches des églises de France soient tintées afin que prières fussent faites à la Vierge Marie, pour le succès de la première croisade dite des pauvres gens. Pourquoi à la Vierge Marie ? Pourquoi l’Angélus ? Parce qu’il s’agissait de célébrer haut et fort l’Annonciation de l’Incarnation par l’Ange Gabriel à Marie. L’Angélus, prière pour la conversion des musulmans, ce n’est rien moins qu’un Ave Maria avec ces paroles intercalées :  

L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie,
R. Et elle conçut du Saint-Esprit.

Voici la Servante du Seigneur,
R. Qu’il me soit fait selon votre parole.

Et le Verbe s’est fait chair
R. Et il a habité parmi nous.

Telle était la réponse du pape et celle de l’Eglise à cette sourate 112, dite du dogme pur, qui professe : « Il est Allah Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.  Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui. »  Les rédacteurs musulmans de ce verset l’ont placé, comme le reste du Coran, dans la bouche de Djibril, le Gabriel de l’Annonciation, ce qui non seulement nie l'Annonciation mais aussi la Trinité, telle que l'apôtre Jean la définit dans sa première lettre  :« Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu ; et quiconque aime celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. »  [1 lettre, 5-1] « car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit ; et ces trois sont un. » [1 lettre, V-7]

Rédigée 7 siècles après la crucifixion, la sourate 112 tire un trait violent et méprisant sur le sacrifice de l’Agneau, et prend le contrepied absolu du Notre Père en affirmant :

- que Dieu est unique, et non pas Trine (« Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »)

- qu’on doit l’implorer pour ce que nous désirons, et non pas ce qu’Il désire (« Que ta volonté soit faite »)

- qu’il ne possède ni les qualités du Père (Il n’a jamais engendré) ni celle du Fils (il n’a pas été engendré).

Comment, dès lors, ce Dieu Unique peut-il aimer, chérir, pardonner, racheter ? Comment un monde heureux peut-il naître de sa loi ?

Une véritable rémission des péchés, œuvre du Saint Esprit et non pas produit d'un simple sacrifice animal, n’est par ailleurs possible que parce qu’un Père, au nom du sang versé par un Fils, et par l’opération du Saint-Esprit (de l’acceptation, en soi, et malgré tout ce que notre nature possède de mauvais, d’incomplet, d’un esprit sanctifiant) pardonne au pécheur. On dit qu’Allah est miséricordieux : mais alors comment pardonne-t-il au musulman pécheur, en l’absence de ce lien de charité authentique et incarnée par le Christ en croix, fils engendré du Père ?

Je veux bien qu’il existe un Islam modéré, mais qu’on m’explique ce que cet Islam modéré fait de ces propos radicaux… Le Christ, face à la pureté du dogme offrit au monde la pureté de l’Incarnation et, en donnant le Notre Père, nous a initié à bien plus qu’une simple sourate, puisque « nul ne connaît ce qu’est le Fils, sauf le Père, ni ce qu’est le Père, sauf le Fils » (Luc, 10 22). Chesterton, ce joyeux théologien britannique résume magnifiquement cela dans Orthodoxie (1)

« Car pour nous, trinitaires (si je peux le dire avec respect), pour nous Dieu lui-même est une société. C'est en vérité un mystère insondable de la théologie, et même si j'étais assez bon théologien pour en parler directement, il ne serait pas opportun de le faire ici. Qu'il suffise de dire ici que cette triple énigme est aussi réconfortante que le vin, et aussi accueillante qu'un foyer anglais; cette chose qui bouleverse l'intelligence apaise complètement le cœur. Mais du désert, des régions arides et des soleils terrifiants viennent les enfants cruels du Dieu solitaire. Les véritables unitariens, cimeterre en main, ont laissé derrière eux le monde désert. Car il n'est pas bon pour Dieu d'être seul. »

Le Coran conspue sans cesse  la Trinité : « Ne dites pas Trois. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant »

Ce sera meilleur pour vous ? Qu’est-ce à dire ?  On dirait le langage du serpent ! « Nous jetterons bientôt l’épouvante dans le cœur des idolâtres pour avoir associé Dieu à des divinités qui n’ont été nanties d’aucun pouvoir de sa part », ajoute-t-il. Le Feu sera leur refuge. Quel mauvais séjour que celui des injustes » ou encore : « Vous en trouverez d'autres qui cherchent à avoir votre confiance, et en même temps la confiance de leur propre tribu. Toutes les fois qu'on les pousse vers l'Association, (l'idolâtrie) ils y retombent en masse. (Par conséquent,) s'ils ne restent pas neutres à votre égard, ne vous offrent pas la paix et ne retiennent pas leurs mains (de vous combattre), alors saisissez-les et tuez-les où que vous les trouviez. Contre ceux-ci, nous vous avons donné autorité manifeste.» (1)

Personnellement et sans jeux de mots, je ne me voile plus la face. La théologie islamique est viscéralement anti-chrétienne et on nous endort avec ces polémiques sur le burkini. Le problème n'est pas le burkini, c'est l'Islam lui-même. L'inconséquence théologique des dirigeants politiques, spécialement des dirigeants de gauche, est gravissime. Les grandes idées sur les Droits de l'Homme, la démocratie qui en découle, sont prises à leur propre piège : entendre Plennel défendre le voile ou Vallaud Belkacem (ministre de l'éducation nationale) soupçonner de racisme les maires qui prennent des arrêtés de bon sens ( la rhétorique des collégiens maghrébins dans toutes les cités devient la rhétorique ministérielle - on croit rêver) témoigne de l'échec radical de ces gens. Ces gens sont des guignols. Face à la théocratie musulmane, la laïcité est une idée creuse. A ceux qui nous disent que Dieu est unique et n'a jamais engendré, on ne peut que répondre : le Verbe s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous...

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[1] Coran, Sourate 4, verset 171, sourate 3, verset 151 et sourate 4,verset 91 

16:48 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, angélus, urbain ii, chesterton, gabriel, annonciation, vallaud belkacem | | |

vendredi, 17 juillet 2015

Mystères douloureux

Parmi les mystères sur lesquels les Chrétiens qui  récitent le Rosaire  sont invités à méditer se trouvent, le vendredi, les Mystères douloureux. Et c’est en effet un moment indescriptible que celui durant lequel, se figurant le Christ sous les crachats des imbéciles, les flagellations des mécréants, les huées des prêtres juifs, les coups des païens, et finalement mis en croix devant eux tous, les Chrétiens récitent à sa Mère, tout  en suivant leur chapelet ; « Je vous salue Marie, pleine de grâces… » Sa mère au pied de la Croix… C’est un mystère qui dépasse toute conscience humaine en effet, toute limite de l’esprit et du sentiment, que de devoir nommer grâce  ce à quoi Marie assiste, et qui est proprement inenvisageable, et qu’il faut pourtant imaginer, et qui est vraiment douloureux, pour ressentir une bonne fois pour toute l’exécration véritable de toute nature humaine plongée dans le péché, et toute l’étendue de la grâce divine venue la sauver.

Méditer sur la Passion du Fils Unique de Dieu devrait suffire à faire comprendre à chacun ce que le Christ a subi de la nature pécheresse des hommes, et partant, quel est l’arbre aux bons fruits et quels sont ceux aux mauvais.

Quand on voit les horreurs que certains Islamistes, pour venger l’honneur de leur « Prophète » caricaturé par un journal, vont jusqu’à commettre, on se dit que les Chrétiens, s'ils suivaient cette même logique, devraient pour venger le Christ tuer tous les Juifs, et tous les païens, et même tous les Musulmans qui se laissent persuader qu’un Prophète puisse encore exister, après la Passion et la Croix…

Mais non. Le christianisme n’est pas une religion d’amour parmi d’autres (discours officiel des déistes), il est la religion d’amour. La Passion en est la preuve.

Certes, nous ne sommes pas et nous ne vivons pas à cette hauteur.

Lorsque le Christ répondit à Pierre qui venait de lui dire : « - Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant », « - Tu es heureux ; Simon Bar-Jona, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux ; tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » [Matthieu, 16/16-18] pour aussitôt après lui jeter à la figure : « - Va-t-en ! Arrière de moi, Satan ! tu m’es scandale car tu n’as pas le sens des choses de Dieu, mais celui des choses de l’homme » [Matthieu, 16/23], c’est ce que le Christ entend, bien sûr. Les Chrétiens ne sont pas parfaits et ne vivent évidemment pas à cette hauteur.

Est-ce une raison pour contrefaire les vérités et créer entre des religions qui n’ont rien à voir ensemble des amalgames douteux ? Prenez par exemple le mot martyr, qu’on entend à toutes les sauces. Mourir en martyr, pour le Jihad, c’est mettre à mort le plus possible d’infidèles en se croyant ainsi aimé de Dieu, mourir pour sa cause. Pour l’Eglise, mourir en martyr, c’est mourir parce qu’on aime Dieu, et qu’on refuse de renier sa foi devant des bourreaux qui le demandent. Un soupçon différent, non ? 

Aujourd’hui, les seuls martyrs qu’on puisse reconnaître et sanctifier sont les Chrétiens massacrés en Orient parce qu’ils n’abjurent pas le Christ face aux fous de Daesh, ce ne sont pourtant pas eux qui font la une des journaux… Curieuse inversion sur laquelle on devrait méditer, et qui me rappelle ces propos limpides de Jean, dans sa première lettre, sans lesquels il n’y a plus de christianisme véritable : « Voyez par l’épreuve si les esprits sont de Dieu, car plusieurs faux-prophètes sont venus dans le monde », et puis à la fin : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le vrai Dieu, étant en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable et la vie éternelle. Mes petits enfants, gardez-vous des idoles. »

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Millet, l'Angelus...