samedi, 16 mai 2015
Pensées non sacrilèges (1)
Le pantacourt, qu'on voit de nouveau fleurir sur les trottoirs de nos cités, est non seulement une entorse ahurissante au bon goût et à l'esthétique, mais également une double insulte jetée à la face de l'humour comme à celle de l'étymologie et, ce faisant, un outrage porté à la comedia dell arte tout entière.
Les catholiques français devraient prier pour leurs "frères musulmans" à qui leur religion n'interdit point de travailler le dimanche; au lieu de cela, ils se réjouissent de pouvoir acheter du chocolat chez l'arabe du coin, et bientôt tout ce que le temple de la consommation proposera dans les hangars de banlieue, dédiés par le Veau d'Or à leurs répétitifs et mornes divertissements.
L'esprit du 11 Janvier, comme disent les prêtres clownesques qui nous gouvernent, me possède si bien, qu'au moment de payer leurs impôts pour cette triste République, j'ai rêvé que je les jetais par les fenêtres, billet de 10 par billet de 10, et qu'un amas de gueux surgis de nulle part s'en emparaient. J'eusse préféré, je dois le dire, voir s'envoler ainsi ce pognon plutôt que de le voir prendre la route du Trésor (ha ha!) public...
19:50 | Lien permanent | Commentaires (0) |
jeudi, 14 mai 2015
Szalona
Les éditions du Bug se proposent de traduire et de publier un roman de l’écrivain polonais Józef Kraszewski, Szalona, La Folle.
Dans la conduite de ce projet à moyen terme, nous avons ouvert une page sur le site de financement participatif Ulule,
Merci, lecteurs, d’avoir la curiosité de nous rendre visite et, selon votre bon plaisir, de nous soutenir.
08:53 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bug, kraszewski, szalona |
dimanche, 10 mai 2015
Dans la fournaise
De guerre lasse, mon cœur a cessé d’être inquiet,
Et mon esprit, furieux de la médiocrité du monde,
Et ma peau, tannée de son contact insidieux,
Et ma voix, éméchée de trop parler,
Et ma pensée, alourdie par l’attente,
Et mon corps, fragile de désir.
J’ai relu le cantique des trois Jeunes Juifs dans la fournaise.
Sur la terre qu’ont dévastée les hommes, où dévorer aujourd’hui telle poésie
Dont la nature toute entière serait la périphérie et Toi, le centre,
Seigneur ? Où ressentir dans la foule des masques et des rictus,
Telle ingénue consolation,
Sinon, au matin juste levé, par la porte entrebâillée d’une chapelle non loin du fleuve
Dans l’effluve d’un rayon, tombé sur ton autel ?
autel de la chapelle de Pioussay
23:01 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, christianisme |
vendredi, 08 mai 2015
La grande flemme des modernes
Au contraire de qu’il prétend, l'homme moderne n’est pas un progressiste, car il est rare qu’il souhaite changer et remettre en cause les dogmes intransigeants dont il se dit l'héritier, le plus souvent basés sur de simples intérêts individuels. Et c’est parce qu’il n’est pas vraiment un progressiste qu’il en appelle non pas au changement de l’homme, mais au changement du monde autour de lui; ce monde dont il se proclame le centre avec beaucoup d’arrogance et de fatuité. Et certes, les prétendus droits de l’homme ont placé une certaine idée qu’il se fait de lui-même au cœur du vide et de la déconstruction sociale qui caractérisent dorénavant ce que l’on ne craint pas d'appeler encore le Progrès. C’est pourtant dans ce vide que prospèrent et son avarice de cœur et son aveuglement de raison, et la violence de ces deux maux à chacune de ses actions.
Le moderne consomme, avale, digère et grossit. Le moderne est un mollusque chéri des marchés, dont l’embourgeoisement non assumé est aussi ridicule que sa prétention à refaire le monde à chaque élection. C’est ainsi qu’il se fait rouler dans la farine de ses utopies par les pires politiciens. Car à la base de l’idée même de changement, il y a un leurre, un gigantesque leurre. C’est cela la somptueuse arnaque de toute pensée de réforme, que cette dernière se revendique de droite ou, le plus souvent, de gauche. Le monde dans son ossature générale, ne change pas.
Pourtant, nous n’avons qu’une vie, et elle n’est pas vouée à l’immobilisme. Dans ce monde qui n’est qu’une vallée de Larmes, nous avons vocation à cheminer, c'est-à-dire à changer, s’adoucir et s’endurcir à la fois, selon les contours qu’imprime sur nos jours le déroulement de notre morne existence. La vie m’a changé moi, plus que le monde n’aura somme toute changé depuis que je suis né, car je ne vois guère de différences entre les écolos à chignons embourgeoisés qui partagent les valeurs prétendument contemporaines du vivre ensemble hollandais et les vieilles dames pompidoliennes éprises de l’ordre dans lequel on les faisait végéter alors. La même soumission au réel qui les modèle et les comprime, loin de Dieu.
Nous sommes mortels, et donc pécheurs, et nous n’aurons cessé d’être ni l’un ni l’autre, malgré tous les changements que d’aucuns, bêlant la cloche au cou, auront cru imprimer à la société en oubliant ou en niant ces simples faits. Dès lors, la fuite hors de Dieu a voué nos vies à une inexorable monotonie. Garrottant toute révolte, elle a décuplé dans nos cités la nécessité de se divertir. Figés dans la litanie des droits que l'homme moderne s'est arrogé, nous sommes de moins en moins conscients de notre pauvreté. A part se divertir, pourtant, de quoi ce peuple est-il bon ?
Aussi revenir un instant à ce ces quelques paroles du Judica me du roi David, que faisait chanter dans sa préparation pénitentiaire la messe tridentine, n'est pas sans quelque charme ni douceur, ni surtout sans quelque impérative nécessité :
Judica me, Deus, et discerne causam meam de gente non sancta : ab homine iniquo et doloso eripe me (Jugez-moi, ô Dieu, et distinguez ma cause du milieu d'une nation infidèle : de l'homme injuste et fourbe, délivrez-moi)
16:58 | Lien permanent | Commentaires (3) |
lundi, 04 mai 2015
Si j'étais de gauche...
Si j’étais « de gauche » et si j’avais voté François Machin, à voir ce pitre tout sourire auprès de l’émir en train de vendre les « rafales » de monsieur Dassault pour alimenter les guerres du monde arabe, fier comme une starlette de fouler du mocassin le tapis rouge (tout en tenant par ailleurs, à l'ombre du grand frère Obama, la dragée haute à Poutine),le tout en songeant à la façon dont il pourrait continuer l’arnaque et l'obscénité politique qu’est son quinquennat, j’avalerais je crois mon chapeau. Le tout la veille du vote de la loi sur le renseignement. C'est à se tordre de rire, vraiment, pour ne pas en pleurer
La honte
L'autre affaire qui occupe les médias, c'est l'affaire FN; Le jour où Cukierman, tout puissant patron du CRIF a affirmé que Marine Le Pen était "irréprochable sur le plan de l'antisémtisme", le sort de son vieux père était de toute façon scellé. Et si j'étais de gauche, je me ferais du souci de ce côté là également... Ah, la politique en république de France...
21:22 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : rafale, dassault, qatar |
samedi, 02 mai 2015
Apostasie silencieuse
Dans Le Mépris de Jean-Luc Godard, après avoir évoqué le combat d’Ulysse contre les dieux, le réalisateur Fritz Lang qui incarne face au vulgaire producteur américain Prokosh tout ce qui reste de la culture européenne en vient à commenter un poème d’Hölderlin. Il insiste alors sur le fait « étrange, mais vrai » que « ce n’est plus la présence de Dieu, mais son absence qui rassure l’homme. »
Et c’est tristement vrai que désormais, sous le coup d’une propagande républicaine longtemps et partout menée, la foi – la foi vigoureuse, la foi stable, la foi établie comme référence de sa propre vie – est devenue pour beaucoup inquiétante, quand ne pas croire [du moins vivre dans la boite à outils de quelques concepts moraux et vérités scientifiques établis par d’autres], c’est cela qui serait rassurant, ou « normal », comme dirait le pitre aux abois qui entraîne notre pays vers sa dissolution finale. Un effet sociétal, un effet troupeau incontestable, là-dedans. Credo. Naître et mourir seul, nous sommes seuls pour le dire.
On prête à Jean Paul II la paternité de la périphrase une « apostasie silencieuse », pour désigner cet œcuménisme confus et résigné qui a fini peu à peu par engourdir l’Europe et dissimuler l’impeccable brillance du Saint-Sacrement aux yeux de la multitude : «La culture européenne donne l'impression d'une apostasie silencieuse de la part de l'homme comblé qui vit comme si Dieu n'existait pas ». Le pape polonais aurait emprunté la formule à Emmanuel Mounier, qui en 1940 parlait déjà de cette « apostasie silencieuse » qui menaçait le catholicisme, faite d’une sorte « d’indifférence environnante » et de « sa propre distraction ». Mounier, mais Hölderlin, déjà. Et Jean-Marie Vianney, qui dit un jour dans son sermon, à propos de la persévérance : « Je dis donc que le premier moyen de persévérer dans le chemin qui conduit au ciel, c'est d'être fidèle à suivre et à profiter des mouvements de la grâce que Dieu veut bien nous accorder. » Et à propos de l'endurcissement : « cet endurcissement si terrible, c'est l'abandon de Dieu qui se retire du pécheur et qui finit par le livrer entre les mains de ses passions. Une fois arrivé à ce degré d'aveuglement, hélas ! rien ne le touche et rien n'est capable de lui faire connaître l'état malheureux où le péché le conduit ; il méprise tout ce qui est capable de le rappeler à Dieu ; il rejette la grâce autant de fois qu'elle vient.»
Mouvements, tout le contraire de cet endurcissement confortable et vain, dans l'œcuménisme intellectuel aussi bêtifiant que médiatique que nous vendent les politiciens. A lire quelques-uns de ses sermons, il semble que ce saint curé ait passé sa vie à lutter, dans son confessionnal étroit, contre cette apostasie silencieuse, dont il sentait que perçaient les germes dans le cœur de ses paroissiens et des pèlerins visiteurs qui le sollicitaient, en leur parlant de la nécessité de la conversion et de la pénitence, termes que précisément les citoyens du monde moderne ne peuvent entendre sans se gausser. L’égalitarisme qu’on tente de nous imposer comme religion civique est le contraire absolu d’un catholicisme bien compris et d’une fraternité heureuse.
C’est un complet retournement qu’il faut donc effectuer – où laisser s’effectuer dans la prière. Que l’absence de Dieu redevienne atrocement inquiétante en soi, et sa présence, la seule demeure rassurante dans l’horreur des rues et des medias.
Fritz Lang, dans Le Mépris
19:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catholicisme, politique, france, holderlin, jean-luc godard, fritz lang, jean paul ii, curé d'ars, emmanuel mounier |
lundi, 27 avril 2015
La vocation singulière
J’écoutais hier le prêtre de ma paroisse évoquer la « crise des vocations » qui secouerait l’Eglise actuelle, et rappeler à l’auditoire la prière de l’ancienne liturgie, « Seigneur, obtiens-nous des prêtres, Seigneur, obtiens-nous de saints prêtres ». Et d’insister lourdement pour que ce fût des garçons, pour lâcher finalement à un auditoire en partie féminin que même si tout vient à point à qui sait attendre, il ne croyait pas que la Tradition céderait sur ce point là. Je l’espère tout autant que lui, car le rôle de la Tradition est bien de demeurer constante et de s’offrir par delà les âges, identique à toutes les générations. Cela est d’autant plus vrai dans un monde où la modernité se propose elle-même, par un sophisme inepte, comme une forme de la Tradition, un moteur qui tourne sur lui-même et dans sa volonté de tout réformer, engloutit tel un ouragan qui serait son propre fondement tout ce qui a encore un peu de volonté propre et de signification. Et puis le catholicisme n’a-t-il pas déjà suffisamment emprunté de mondanité au protestantisme avec Vatican II, pour qu’on songe à désirer cet oxymore dérouté que serait un prêtre-femme ? Seigneur, obtiens-nous des prêtres…
Mais je m’égare, tel n’est pas l’objet de ce billet.
L’objet de ce billet, c’est que l’Eglise n’est pas la seule à souffrir d’une crise de vocations. Ce n’est pas l’Eglise, qui est en crise, c’est la Vocation elle-même, et tout ce qu’elle rend palpable et vivant au-dedans de l’Etre. En dehors de toute considération théologique, qui rend évidemment absurde cette analogie, connait-on beaucoup de jeunes médecins, professeurs, artisans, avocats, journalistes, politiciens, qui se sont sentis « appelés », au sens propre du terme ? Tout le monde cherche l’argent, ou bien la valorisation du spectacle, ou encore la sécurité à l’abri d’un bon diplôme ; le salariat et la technicité ont miné les fondements même de la vocation, et le discours dominant qui socialise tout ne laisse pas de place pour l’aventure individuelle. Les prêtres sont mal payés, certes, mais la technicité partout à l’œuvre et l’égalitarisme nivelant tout n’ont pas encore dévasté leurs cures. D’une certaine façon, le rite les protège. Dieu doit tout particulièrement veiller sur ses ouailles. A moins qu'il ne les laisse s'endormir dans leur tiède bocal.
Quand la vocation s’estompe de son cœur, le pire est à craindre de l’homme – et la femme sur ce point est bien son égale. Une société prétendument humaniste où chacun finit par vomir l’autre dès que les 35 heures sont bouclées, où chacun ne se sent plus appelé, mais formé, pour ne pas dire formaté, avec tout le mépris qui va avec ; une société où une poignée de salopards rigolards vous affirme que la plupart des métiers qu'exerceront vos enfants n'existent pas encore, et que des objets connectés font aussi bien l'affaire que des hommes, peut-elle encore avoir la vocation ? Le discours économique y a valeur de dogme, l’expertise de science, le consumérisme et la communication de religion. Une société est morte, quand ne s’y reconnait plus aucune grande voix singulière.
Kathleen Ferrier
05:58 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vocation, religion, tradition |
vendredi, 24 avril 2015
Arvo Part - Salve Regina
ARVO PÄRT
« Tandis que les églises se vidaient, que les journaux supprimaient de leurs noms les mots catholiques ou protestants, les compositeurs, eux, ne pouvaient se passer de Dieu. Les poètes non plus, du moins ceux qui avaient vu leur langue amputée par la rhétorique communiste, totalement dénuée d’imagination. (…) On ne saurait douter de la conversion de Pärt. Il a tenté de l’expliquer par une sorte de parabole biblique : " En Union soviétique, j’ai parlé à un moine. Je lui ai demandé comment je pouvais progresser en tant que compositeur. Il m’a répondu qu’il ne possédait pas la solution. Je lui ai expliqué que j’écrivais aussi des prières et mettais ces textes ou des textes de psaumes en musique, que cette démarche pourrait peut-être m’aider. Il répondit : non, vous vous trompez. Toutes les prières ont déjà été écrites. Inutile d’en écrire davantage. Tout cela est déjà prêt. Il ne vous reste plus qu’à vous préparer vous-même." »
(Jan Brokken, « Tabula Rasa » [àpropos d’Arvo Pärt], Les Ames baltes, 2010)
Ci-dessous, les notes filées du Salve Regina (2002), Quiétude du latin, authentique majesté du noir et blanc, beauté du hors champ le long des lignes de fuite de ces horizons, de ces arbres, de ces chemins de terre et de ces bois, imperméabilité énigmatique du visage de l'enfant au chat, équilibre majestueux de la mélodie......
21:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arvo part-salve regina-minimalisme, psaume, jan brokken, estonie |
mercredi, 22 avril 2015
La terre de la Croix
Le premier ministre Valls (1) explique que les « terroristes » ciblent « la France, pour nous diviser ». Non. Les « djihadistes » visent « « les Juifs et les Chrétiens » de France et d’ailleurs, essentiellement d’ailleurs pour l’instant, comme en témoignent les décapitations atroces des Chrétiens coptes en Lybie et éthiopiens la semaine dernière. Quiconque a vu les vidéos de ces décapitations de Chrétiens sur des plages africaines a entendu la déclaration de guerre de ces fous du Prophète, adressée, couteaux brandis, à la « Terre de la Croix ». Telle est la propagande islamiste, rien de plus et rien de moins que cela.
En Orient, quand les églises sont visées, tous les gens vont à la messe le dimanche suivant, afin de montrer qu'ils ne sont nullement impressionnés et qu'ils n'ont pas peur.
(1) Ce soir, Valls a corrigé son jugement, affirmant "que s'en prendre à une église, c'est s'en prendre à l'essence de la France". Ce qui pour moi signifie que ce n'est pas à l'Etat de protéger les églises : mettre un militaire devant chaque église, c'est aberrant. C'est tout simplement à vous, à moi, à ceux qu'on appelle les laïcs, d'y faire corps...
13:43 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, attentats, églises, france, djihadisme, politique |