dimanche, 10 mai 2015
Dans la fournaise
De guerre lasse, mon cœur a cessé d’être inquiet,
Et mon esprit, furieux de la médiocrité du monde,
Et ma peau, tannée de son contact insidieux,
Et ma voix, éméchée de trop parler,
Et ma pensée, alourdie par l’attente,
Et mon corps, fragile de désir.
J’ai relu le cantique des trois Jeunes Juifs dans la fournaise.
Sur la terre qu’ont dévastée les hommes, où dévorer aujourd’hui telle poésie
Dont la nature toute entière serait la périphérie et Toi, le centre,
Seigneur ? Où ressentir dans la foule des masques et des rictus,
Telle ingénue consolation,
Sinon, au matin juste levé, par la porte entrebâillée d’une chapelle non loin du fleuve
Dans l’effluve d’un rayon, tombé sur ton autel ?
autel de la chapelle de Pioussay
23:01 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, christianisme |
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