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samedi, 15 août 2015

De la supériorité de l'Islam sur la religion catholique

Si j'avais à soutenir le droit que nous avons de considérer que l’Islam est nettement supérieur au Christianisme, voici ce que je dirais : 

Une preuve que les Chrétiens n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils croient que Dieu a engendré leur Christ, quand la sourate du parfait dogme explique que Dieu le suprême refuge n’a jamais engendré.

On ne peut d’ailleurs se mettre dans l’esprit que l’ange Gabriel, qui dicta cette 112eme sourate au Prophète, ait  aussi annoncé sept siècles plus tôt la maternité divine de Marie. Il mentit nécessairement la première fois.

Il est impossible que Dieu, qui est un être très sage, ait lui-même voulu que son Fils unique prît forme parmi une race de pécheurs, à moins d’imaginer que Dieu fût fou !

Comment Dieu l’Unique pourrait-il être Père, Fils et Saint-Esprit tout en demeurant Un ? Cette distorsion curieuse, qui présuppose que Dieu est avant tout Amour, lui est en réalité parfaitement étrangère

L’ère des Prophètes s’étant, aux dires des Chrétiens, achevée au profit de celle des Saints depuis la venue de leur Christ, il est tout naturel que le Prophète ne soit pas lui-même un saint.

La vocation au martyre serait réservée à une élite d'Élus trop restreinte, si elle dépendait vraiment de la Grâce de Dieu. Mieux vaut s’y entraîner soi-même par les armes en décidant soi-même d’en devenir un à la force du poignet.

Il est naturel de penser que mourir d’une  fièvre douloureuse à Médine à 63 ans équivaut à mourir sur la croix à 33, puisque Dieu est Dieu et que mourir équivaut toujours à mourir.

Il est impossible que nous supposions que ces Chrétiens-là soient de vrais croyants ; parce que, si nous les supposions tels, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes de vrais Musulmans. 

 

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Chrétiens d’Orient. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des puissances occidentales, qui font entre elles tant de conventions démocratiques, d'écouter le Pape et d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?

 

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Fra Angelico  - Annonciation de Cortone

 

dimanche, 18 janvier 2015

Les routiers sont sympas

C’est bien connu. Et ils en font la preuve en annonçant un préavis de grève menaçant de bloquer le pays tout entier.  Moyen, diront les esprits caustiques, de l’extraire de la pompeuse léthargie dans laquelle la rouerie politique vient de le plonger suite aux attentats. En même temps que des routiers, on va donc reparler d’Emmanuel  Macron et du travail du dimanche, des soldes de janvier et des résultats de la Ligue 1. Se souviendra-t-on que la France venait tout juste d’être rétrogradée du 5e au 6e rang parmi ce qu’on appelle les puissances économiques mondiales. Pas sûr. Et puis, quelle importance ? Le personnage le plus populaire de France serait bientôt le ministre de l’Intérieur, 69 % pour le Parisien, quel bonheur !  Allez défendre la liberté de la presse après ça !

Alexandre Vialatte fut un prophète en son temps, qui dans ses chroniques, de toute chose énoncée, tirait pour rigoler la grandeur – consécutive ou concomitante - d’Allah.  Songer qu’en 2015, le pays de Rabelais en serait à se demander tout en s’entre-sondageant s’il est bon ou non de publier des caricatures de Mahomet…  franchement, quelle question existentielle d’envergure !  Depuis les débats sur la nature de la grâce suffisante ou nécessaire, on peut dire que la conscience religieuse du citoyen ordinaire a grimpé en flèche et que la profondeur des questions qui le tourmentent  a atteint de vertigineux abîmes. Car au risque de creuser ma tombe avec mon stylo, je vais vous dire, caricaturer ou non Mahomet, je m’en contrefiche, tant la question me parait pour le coup importée. Le problème – et il est d’envergure – c’est qu’on réduise à d’aussi vaines controverses ce qu’on appelle, un air grave dans la pupille en se tenant à bonne distance du micro, « la liberté d’expression ».

A propos de liberté d’expression, je ne comprends pas ceux qui veulent réduire celle des tenants de  « la théorie du complot ». Cela revient à dire que seuls ceux qui possèdent la vérité garantie, authentifiée toutes preuves en mains, auraient droit à la parole. Dites donc ! On entendrait alors voler les mouches sur les plateaux télé, principalement dans les périodes de campagnes électorales. Remarquez, une mouche qui vole et fait bzzz bzzzz, ça murmure des choses à l’oreille, les soirs caniculaires de juin, et certaines lignes éditoriales et partisanes ne sont guère plus complexes ni variées que ce son curieusement répétitif qui finit par rentrer par l’oreille et envahir tout le crâne au point qu’on ne goûte plus au délice du repos jusqu’à ce que, muni d’un journal replié sur lui-même et qui enfin sert à quelque chose, on aplatisse l’insecte dans son jus ragoutant contre la paroi d’un mur ou le bord d’une commode.

 Mais le principe même de liberté d’expression consiste à laisser parler tout le monde, les sages comme les fous, les avisés comme les excentriques, les élus comme les électeurs. Après tout, un propos sage devrait se distinguer d’un propos fou de lui-même dans l’esprit des braves gens. Il semble que nos élites n’en soient plus aussi certaines. Ce qui ne manque pas d’alimenter, soit dit en passant, ladite théorie. Le serpent se mord la queue et c’est ainsi, serait-on tenté de dire en chœur avec Vialatte, qu’Allah est grand. Mais ce qui pouvait se dire dans les années soixante risque de ne plus pouvoir se dire en 2015, tant la prudence devient partout de mise.

Je souhaite bon courage à nos âmes vertueuses et gouvernantes qui veulent mettre fin aux prétendues rumeurs en partant à la pèche au citoyen responsable. Car des théories du complot, il y en a toujours eu. Dans son Journal daté du 3 janvier 1915, ça fait tout juste un siècle, Léon Bloy  (devenu à son corps défendant personnage de Houellebecq) note que l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand et de sa femme était sans doute une machination  (le mot sonne mieux que complot, ne trouvez-vous pas ?) On avait besoin, poursuit-il, d’un grief. Et puis il a cette phrase, sublime, dont tous les lecteurs de Soumission ne saisiront pas l’humble portée : « Les dessous de l’histoire ne seront connus qu’au Jugement dernier lorsque la parole sera donnée à l’empereur des démons ».

 

Mais revenons à nos routiers. Leurs camions ne sont plus équipés de sièges Louis XVI et tous ne sont plus de séditieux mélomanes comme au temps de Jean Yanne ;  ils demeurent pourtant  sympas, oui, de ramener un « peuple » ivre de vanité, et dont le président rondouillard se déclare sans rire perché au centre du monde, au quotidien le plus ordinaire, à ses records de pauvres et de chômeurs, et de gens désemparés de plus en plus incapables d’en découdre avec le Réel, et qui seraient tout juste bon, malgré les efforts depuis 40 ans, de réforme en réforme, de l’école de la République, à comploter à l’angle du comptoir devant un ballon de blanc ou un thé à la menthe en maugréant sa colère jusqu’aux prochaines élections. La France de 2015, quoi, rien que du bien normal…

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Carte postale Trésors du Journal de Spirou  couverture du 57e album du journal - 1985