mardi, 08 juin 2010
La table de Claude (4)
Son passé, précisément : peut-être serait-il moins ténébreux si l’on m’en touchait quelques mots à l’école. Je pressens des convulsions terribles, quand je compare la pierre et le pavé anciens, par exemple, aux visages qui m’entourent. Des distorsions à peine crédibles. Des foules de gens sont passées par là avant nous, ont empilé ces pierres derrière lesquelles nous habitons. Ont laissé des formes, des odeurs. Des histoires dont les traces demeurent malgré le silence. Mais je ne dispose d’aucun instrument de navigation pour mesurer les écarts amoncelés entre un dix-neuvième siècle qui s’effiloche sur le tain des statues, des façades, des cheminées – et que dire des précédents ? - et ce vingtième qui nous pousse, tous. Devant les statues moussues que je croise dans le jardin du Palais Saint-Pierre, je demeure stupide et sans passerelles. Les adultes qui m’entourent manquent de temps pour m’en causer. Pourquoi évoqueraient-ils le passé? Ils n’ont pas, je le vois bien, de temps à perdre avec ça. Et puis ils ont leur histoire, celle du temps qui est en train de leur filer entre les doigts, la seule au fond qui parait les intéresser. Est-ce parce que je sens confusément qu’elle ne sera pas la mienne, leur histoire, que je demande des précisions. Cette manie de questionner, disent-ils, me passera bien. Et pourquoi ci, et pourquoi là ? Qu’y puis-je, si je sens trop d’absents ? Un univers de signes en décomposition, sur certains murs peints, au fond des porte-cochères, un autre qui s’élabore, auquel je ne comprends rien. Un silence comme celui des alcôves avant de s’endormir, juste après la prière, un silence qui m’intrigue. Le monde paraît vaste. De quoi demain sera-t-il fait ? C’est ainsi. Il faut grandir.
Quand les explications sont uniquement scolaires, c’est-à-dire théoriques, quand à force d’être des leçons, elles ont entièrement cessé d’être des réponses, sans doute est-il légitime d’aller quêter le sens ailleurs. De tendre l’oreille à autre chose qu’à des hommes. Des martinets, des corneilles, au matin, s'expriment aussi par delà le carreau des fenêtres. Les oiseaux d’ici sont en fait très causants. Et jamais, semble-t-il, absolument satisfaits. Vindicatifs, pour ne pas dire revendicatifs. Même si leurs disputatios voltigeantes ne m’enseignent rien du passé de la ville, on dirait, curieusement, qu'elles me relient à lui. Leurs ancêtres, comme eux, devaient vitupérer aussi fort, c’est presque sûr. On ne peut affirmer si c’est de colère ou de joie. Ça, qui bizarrement me rassure. Pour une raison que j’ignore, ils ne sont jamais tranquilles, comme le sont trop les humains chez qui je soupçonne quelque imposture. Plutôt que de me prodiguer des sourires assez niais dans l’ensemble, les oiseaux de la colline fuient quand je m’approche d’eux, en dandinant du croupion, ou en battant des ailes, lestement.
( A suivre)
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samedi, 05 juin 2010
La ligne courbe de Thonet
Trente ans avant que l’Art Nouveau n’ait précisé toutes ses conceptions esthétiques et entériné partout le triomphe de la ligne courbe, le prussien Michael Thonet (1796-1871) mettait au point dans son petit atelier une méthode révolutionnaire pour courber le bois, grâce à laquelle il dispensait l’artisan du travail de découpe et de profilage, d’assemblage et d’emboitement. Sa technique consistait simplement à immerger des lames de bois mort dans de la colle et de l’eau bouillantes, puis de les placer dans des moules aux formes galbées. Après refroidissement, le bois retiré des presses conservait la forme souhaitée. Ayant observé que c’est le taux d’humidité qui faisait la différence entre les fibres de bois mort et celles de bois vivant, il affina peu à peu son système et s’appliqua à recréer en quelque sorte le cycle biologique en régénérant le bois privé de sève avec de l’eau bouillante puis en le faisant sécher dans la rêverie de ses arabesques. Ses meubles remportèrent un succès immédiat et, après avoir obtenu de l’empereur François-Joseph le privilège « de travailler en courbe toutes sortes de bois par un procédé chimique ou mécanique », il devint un industriel réputé dans toute l’Europe.
La reine de son catalogue fut bien cette fameuse Thonet n°14, fille de la Thonet n°4 en hêtre courbé. C’est le café Daum à Vienne qui, à partir de 1850, lança sa carrière héroïque. Là, au fil de sa longue existence, elle accueillit les plus augustes fessiers, dont ceux de Peter Altenberg, Franz Werfel, Sigmund Freud, Léon Trotsky, Stefan Zweig, lequel dans son très beau livre Le Monde d’hier écrivit : «Vienne était, on le sait, une ville jouisseuse, mais quel est le sens de la culture, sinon d’extraire de la matière brute de l’existence, par les séductions flatteuses de l’art et de l’amour, ce qu’elle recèle de plus fin, de plus tendre, de plus subtil ? » Ne dirait-on pas qu’il parle de l’art de tordre le bois inventé par Thonet ?
Zweig consacre plusieurs lignes à ces cafés viennois emplis de la 14, précisément.
« Le meilleur endroit pour nous instruire de toutes les nouveautés restait le café. Les cafés, à Vienne, constituent une institution d’un genre particulier, qui ne peut se comparer à aucune autre au monde. Ce sont en quelque sorte des clubs démocratiques accessibles à tous pour le prix modique d’une tasse de café et où chaque hôte, en échange de cette petite obole, peut rester assis pendant des heures, discuter, écrire, jouer aux cartes, recevoir sa correspondance et surtout consommer un nombre illimité de journaux et de revues. (1) Dans un bon café de Vienne, on trouvait non seulement tous les journaux viennois, mais aussi ceux de tout l’Empire allemand, des français, les anglais, les italiens et les américains, et en outre les plus importantes revues d’art et de littérature du monde entier, Le Mercure de France aussi bien que la Neue Rundschau, le Studio et le Burlington Magazine. Ainsi nous savions tout ce qui se passait dans le monde, de première main ; nous étions informés de tous les livres qui paraissaient, de toutes les représentations, en quelque lieu que ce fût, et nous comparions entre elles les critiques de tous les journaux ; rien n’a peut-être autant contribué à la mobilité intellectuelle et à l’orientation internationale de l’Autrichien que cette facilité de se repérer aussi complètement, au café, dans les événements mondiaux tout en discutant dans des cercles d’amis ».
Mobilité, orientation : ferais-je de la ligne courbe de Thonet une allégorie de l’intelligence, de la grâce, et de la culture ? Pourquoi pas ? Car il existe sûrement un lien entre la culture d’un homme et, comme l’évoquait Montaigne, le siège sur lequel il pose son cul. Elles étaient en tout cas fort aimables, ces Thonet art nouveau par toute l'Europe répandues, et je les ai à mon tour, et bien après Zweig, fort aimées. On voit passer parfois leurs pieds fins et leur teinte élégamment boisée lors d’une vente de bric et de broc. Pour une enchère d’une quinzaine d’euros, si personne n’insiste dans la salle murmurante, on peut ramener chez soi un spécimen de ce témoin irremplaçable et irremplacé de ce que fut l’Europe, au point culminant de sa culture.
(1) en 1913, le Café central de Vienne en proposait 250 à ses clients
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mercredi, 02 juin 2010
La table de Claude (3)
Jeudi, jour de catéchèse. Dans un vieil appartement de la rue Alsace Lorraine encore décoré à la façon des années trente – avec ces abat-jour à cordons, ces massives tentures, ces bibelots partout disséminés dans le clair-obscur et ces boiseries teintées, j’écarquille les yeux afin de comprendre ce que me raconte une vieille, dont j’ai oublié le nom. Abraham sacrifiant; Moïse ouvrant la mer; Jonas pardonné : de tous les personnages dont la fabuleuse existence me décontenance, c’est encore Sébastien que je préfère. Sébastien, quand il faut rejoindre la maison, face à la vieille laiterie savoyarde, n’est-ce pas sa rébarbative pente, faite de beaux pavés carrés et gris, que nous grimpons ? C’est un peu comme s’il était encore de ce monde, de notre colline. Son nom signifie « celui qui poursuit la béatitude », rien que ça. Voilà qui m’enchante. Quand je serai grand, plutôt que d’être clown ou pompier, ou bêtement chauffeur de bus, comme tous mes petits camarades ont l’air de désirer l’être, pourquoi ne poursuivrais-je pas, moi aussi, la béatitude ? Quelle belle occupation sur Terre ! Sébastien, transpercé de flèches au point, nous racontait cette vieille dame assise dans une profonde bergère, « de ressembler à un hérisson » ! Sébastien, qui fut laissé pour mort par les archers de Dioclétien, et qu’on vit pourtant arpenter les remparts du palais impérial comme s’il en était encore le favori, et narguer les empereurs à cause de tout le mal qu’ils avaient fait aux chrétiens !
Quand je longe la rue des Fantasques, en revenant de mon école aux plafonds immenses, j’espère toujours surprendre sa silhouette à mon tour, son spectre sinistre et joyeux, son cœur épineux, chantant la gloire des martyrs et celle du Christ Roi. Quelque chose du passé glorieux de l’Empire affleure dans le mutisme de cette ville, entretenu par les saisons ; mais le gris de la pierraille et le crépi sombre des immeubles qui m’en imposent n’en laissent rien paraître. En fin d’après-midi, du côté de la plaine où clignotent des lumières, sous les arches qui surmontent le pont de la Boucle, décline aux confins de la ville un rêve désuet de dentelle et d’acier, comme s’il avait fallu alors persuader les hommes que les industriels étaient de bien meilleurs protecteurs que les martyrs. Le soir, avant de réciter ma prière, j’hume dans mes habits que je retire ce parfum si spécifique, mélange de lavande, de naphtaline, et d’eau de Cologne, dont tapis et coussins sont là-bas tout imprégnés. Le Rhône file entre ses quais. Derrière Fourvière veillent les roches du Forez. Dans le reflet d’elle-même qu’elle accorde avec parcimonie à ceux qui l’habitent, elle est grise et fermée comme son passé, cette ville, au soir tombé.
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mardi, 25 mai 2010
La table de Claude (2)
Au rendez-vous de mon carreau, deux seuls paysages : l’un alignant des quartiers cossus jusqu’au milieu des nuages bas, au plus lointain de la plaine, et parfois jusqu’au Mont-Blanc ; l’autre claquant la porte à la verticale au nez du couchant, contre le pli luisant d’un roc, coiffé par le vaisseau gris d’une basilique aussi colossale qu’inachevée.
La vieille fabrique de soie n’avait pas encore brûlé tous ses métiers, puisque l’un d’entre eux battait encore au rez-de-chaussée de mon immeuble. Rescapé. Survivant de la déroute. Soir et matin, dans l’allée malodorante, son vacarme interpellait mes songes. On ne peut qu'aimer un tisserand : sa solitude au métier n'a d'égal que celle du laboureur à la charrue, du pêcheur au filet. Nourrir et s'habiller, le seul souci des pauvres jusqu'il y a peu; leur seul respect, également.
On ne se doute pas de l’état dans lequel la ruine d'une manufacture vieille de plusieurs siècles avait laissé la colline aux canuts : des immeubles entiers, vidés. Des commerces, par dizaines, murés. Des rues moites, des grilles rouillées, des cours muettes et des pierres impassibles d'humidité. Et dans le reliquat d’un brouillard qui vivait là ses dernières années, des passants à peine sortis du mutisme de leurs ancêtres, regagnant le soir le domicile, le matin l’usine, le magasin ou le bureau.
Le quartier des ouvriers, c’était désormais Feyzin, c’était Vénissieux.
Aussi, au rendez-vous de mon carreau, rêvai-je de légendes. Je n’étais pas le seul. En rangs dociles, après la distribution du lait chocolaté du bon monsieur Mendes France, nous regagnions la salle de classe où chacun avait son banc, son encrier, son cahier, devant un tableau noir et une République administrative et coloriée. Le préau, bordé de hauts arbres, existe encore, ainsi que les marches abruptes de l’escalier qui tombent sur le fleuve. Avec l’instituteur en blouse grise, nous apprenions que ce fleuve n’était pas seul au monde. Qu’existaient tout aussi bien la Seine, la Garonne, la Meuse. Et que le plus long de tous était encore la Loire.
(La suite chaque mardi)
06:10 Publié dans La table de Claude | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : canuts, littérature |
lundi, 24 mai 2010
La table de Claude (1)
Petit, je ne savais pas que je grandissais sur les ruines du sanctuaire des Trois-Gaules. Le profil étrange des pentes en lacets de ma colline, comment aurais-je su qu’il provenait des terrasses robustes du palais qui, jadis, dominait Condate ? Comment comprendre qu’entre ce sol et moi, de lointains architectes avaient sculpté ce relief en étages, qu’elle aura conservé malgré l’usure de siècles ? De hautes bâtisses, semblables à des falaises, bornaient encore l’horizon de mes rues. Entre le vis-à-vis de leurs fronts moisis, j’allais, minuscule, par l’humide territoire que serpentait le 6, un tram à perches descendant en vrille vers le centre, la ville.
J’habitais Rue des Tables Claudiennes, au sixième étage d’un bâtiment abrupt. Le logis était modeste. Pourtant, ce qu’à Lyon, on appelle une vue, j’en étais peuplé, charnellement. Suffisait d’écarquiller grand les yeux. Sans enfreindre les limites de mon aire, je buvais goulument au paysage de toute la cité. Je vivais dans son ciel. Au confluent même de ses pensées les plus intimes, dans le creuset véritable de son nom, au cœur même de son étymologie : les aubes alpines et les crépuscules rougeoyants chassaient à mes fenêtres. Que m’importait l’école, où je n’apprenais jamais que de la théorie ? Silencieux, le plus souvent, sur les lignes de toits de tuiles rondes, je lisais l’effort humain, l’effort de mes ancêtres. Des cheminées s’échappaient la vapeur frêle de foyers inconnus.
(A suivre)
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samedi, 22 mai 2010
Tante Yvonne
C’est aujourd’hui la journée européenne de l’obésité. Je viens de l’apprendre. Plus de la moitié de la population européenne serait en surcharge pondérale, estime-t-on. Rien de bien neuf sous le soleil, ni sur les plages qui bordent le continent. Etonnante, la dernière phrase du Journal de Jules Renard :
«Je veux me lever, cette nuit. Lourdeur. Une jambe pend dehors. Puis un filet coule le long de ma jambe. Il faut qu’il arrive au talon pour que je me décide. Ça séchera dans les draps, comme quand j’étais Poil de Carotte ». J’en cause ainsi car on fête aujourd’hui précisément l’anniversaire de la mort de l’auteur de Poil de Carotte. (1910). De celui des Misérables, également.(1885). Comme quoi, tout passe. Léon Daudet, dans Fantomes et Vivants, s’en étonne en avouant avoir vu de près cette fin illustre. « La République, écrit-il, perdit son grand-père ». Et de décrire « le corbillard des pauvres qu’avait orgueilleusement réclamé le poète millionnaire », les discours au Panthéon, plus insignifiants encore que ceux de l’Arc de Triomphe où le catafalque avait été exposé deux nuits. Jolie phrase de Daudet, à propos de la crypte : « C’est ici la chambre de débarras de l’immortalité républicaine et révolutionnaire. On y gèle, même en été, et la torche symbolique au bout d’une main, qui sort de la tombe de Rousseau, a l’air d’une macabre plaisanterie, comme si l’auteur des Confessions ne parvenait pas à donner du feu à l’auteur des Misérables. »
Victor Hugo est mort le jour anniversaire de la naissance de Gérard de Nerval (1808) de celle de Richard Wagner (1813), de Conan Doyle (1859) et de tante Yvonne (1900) On fit toujours de tante Yvonne une figure opaque de la tradition, or je trouve dans l’article wikipédia qui lui est consacrée que sa mère fut la sixième femme à passer son permis de conduire en France. Mieux que Coco Chanel, en guise de modernité, non ? Il parait qu’après avoir rencontré son grand Charles, un jour de 1920, Yvonne dit à sa mère « ce sera lui ou personne. » Voilà qui s’appelle avoir un sens véritablement hugolien du destin, n'est-ce-pas ?
Février 1962. Yvonne de Gaulle et son mari inaugurent la salle des fêtes de Colombey-les-Deux-Eglises.
10:51 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : léon daudet, yvonne de gaulle, jules renard, littérature |
jeudi, 20 mai 2010
Le pain cher
C’est grâce au théâtre, et à une leçon d’articulation, il y a lurette de ça, que j’ai découvert Gaston Couté. Du patois versifié, dans lequel chaque phonème compte, en effet. Des mots pour macher du Réel. C’était dans les années quatre vingts. Chez un bouquiniste, je trouvai les 4 volumes édités par le Vent du ch’min. Ils sont toujours là, avec en couverture, leurs dessins de H.G. Ibels. Et toujours ce même impact, lorsque je cède à ce chant. Le Pain Cher, ci-dessous, est, lui, écrit en français. Rare chez ce poète beauceron.
Tout le fumier des scandales,
Tel celui dont nous voyons
Les ordures qui s'étalent,
N'engraisse pas les sillons ;
Et cette baugée intense
Que viennent d'accumuler
Les porcs de la Préfectance
Ne fait pas pousser le blé !
La moisson sera mauvaise...
L'épi rare et languissant
A mûri mal à son aise
Dessous un soleil absent.
Et - conséquence fatale
De ce lamentable été -
Le pain, dans la capitale,
Va, sans doute, être augmenté ?
Oui, le pain dont l'âme entière
Est toute pleine d'amour,
Le pain blanc de la prière,
Notre pain de chaque jour !
Le pain vaudra cher la livre
Cet hiver, annonce-t-on :
On aura du mal à vivre
Avec ce sacré brichton (1).
Dans bien des pauvres ménages
La femme ira (faut manger ! )
Mettre les meubles en gage
Pour payer le boulanger.
Les mêmes, dans la cuisine,
A la place du buffet,
Danseront la capucine
A l'heure où l'on doit bouffer.
Mais un jour, le philanthrope
De la Tour Pointue (2) aura
L'heur de piquer sa syncope
Devant un tel embarras :
Il enverra vers le père,
Gréviste ou manifestant,
Tous les flics de son repaire
Pour l'assister à l'instant...
Sur le pauvre, en large averse,
Des pains tomberont alors
Plus lourds que ceux du commerce
Et qui tiennent mieux au corps !
(Gaston Couté)
21:29 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poèmes, poésie, littérature, gaston couté |
lundi, 17 mai 2010
Au Nabirosina, joli nom des terres de Jolinon
Dans le second tome de son autobiographie, Gabriel Chevallier (de Lyon) évoque sa rencontre avec Joseph Jolinon (de La Clayette), vers 1920, et la relation qui s’en suivit. Gabriel Chevallier et Joseph Jolinon étant en quelque sorte deux auteurs maison, je me fais simple copiste. Cela se trouve dans Carrefour des Hasards, (Le quadrige d’Apollon, 1956.), et comme le disent ces fins cons de footeux, c'est ben rien que du bonheur :
07:06 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : gabriel chevallier, joseph jolinon, nabirosina, littérature |
dimanche, 16 mai 2010
Emma Goldmann (1869-1940)
« Le développement, ce n'est en soi ni l'invention ni la technique. Rouler à 150 Km à l'heure n'est pas un signe de civilisation. C'est à l'individu, véritable étalon social, que se mesure notre degré de civilisation ; à ses facultés individuelles, à ses possibilités d'être librement ce qu'il est ; de se développer et de progresser sans intervention de l'autorité coercitive et omniprésente. » (Emma Goldmann, « L’Individu, la société, l’Etat »)
12:56 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : emma goldmann, anarchisme, littérature, politique |