Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 09 février 2016

Déchéance ...

La déchéance ?  Tout le monde s’en balance bien, j’ai l’impression ! Hormis les professionnels du politique, bien sûr, qui y ont vu, à gauche comme à droite, une manière bienvenue de couper l’herbe sous le pied du front national au moyen d’un thème porteur, comme ils croient. Il a fait flop, leur thème porteur, tant l’homme de la rue a l’air de s’en tamponner ! Flop ! A juste titre…

Les attentats parisiens sont déjà loin de nous. Pourtant, « les risques sont encore plus importants qu’en novembre », assure le Premier Ministre, tandis que sa franco-marocaine subalterne lance une opération pour démonter, lâche-t-elle, «les théories du complot » auprès des jeunes. Les singes savants veulent des ouistitis dociles. Blabla généralisé, dilution de la réflexion dans le consensus maternant, extension du domaine de la non-lutte et du non-événement.  Tel ce logo projeté sur l’arc de triomphe, pour la candidature de Paris aux Jeux Olympiques 2024. Du vent.

Les événements de novembre auraient pu être l’occasion de sortir par le haut du marasme économique et culturel dans lequel la France se trouve plongée. D’ouvrir, par exemple, une vraie réflexion théologique sur les différences fondamentales entre l’Islam et le Christianisme, plutôt que d’échanger vainement des lieux communs sur la laïcité et le vivre ensemble, nerfs d’une propagande socialiste morte et sans pertinence dans le monde qui vient. De lancer des pistes sur la place du travail dans l’acquisition de l’autonomie et la citoyenneté plutôt que de se cramponner à un modèle sociétal figé,  moribond. D’amorcer même un débat sur la représentation politique et son rôle exact dans une économie mondialisée, pourquoi pas ?

Mais au lieu de cela, encéphalogramme plat, remise en cause inexistante, esprit critique au point mort… Rien. Des mollusques. Des momies.

En plein auto-sacramental, l’Etat constitutionnalise l’état d’urgence, et son idiot de chef envisage un remaniement gouvernemental… comme si telle était la solution face à la violence du monde et des idées…

Un gouvernement !

Cet Etat crapoteux et crapuleux représenté par des cadavres en costumes me répugne, et ça me dégoutte de payer, pour lui, des impôts. Elle se situe là, la déchéance, dans cette représentation qui n’en est plus une d’un peuple qui a la tête ailleurs, entre les petits écrasés par des problèmes de survie, des grands qui s’en fichent, et des moyens, comme nous, qui trimons entre, pour rien. Rien. C’est une déchéance culturelle, intellectuelle, spirituelle, et ça ne se règlera pas avec des bulletins de vote, puisque c’est du vote qu’est venue la déchéance…

france,république,démocratie,vote,déchéance de nationalité,assemblée nationale,jeux olypiques 2014,attentats

mercredi, 05 novembre 2014

Prof, ton casier

Voilà trois ans que, pour arrondir mes fins de mois stagnantes, je me charge de cours supplémentaires auprès d’apprentis, dans le lycée où je travaille, avec des heures sup dorénavant lourdement imposées. Cette année, malgré ( ou à cause – cercle vicieux) de ce rackett de l’Etat de gauche, j’ai continué :  mes cours dans cette section ont donc commencé depuis septembre.

Quelle n’est pas ma surprise de découvrir ce matin que mon administration me demande, dans un avis plaisamment intitulé « Demande d’autorisation d’enseigner en apprentissage » (voilà trois ans que j’y suis – avec une promo qui est déjà passée par l’examen) , de lui fournir avant le 15 novembre « le bulletin n° 3 de mon casier judiciaire datant de moins de 3 mois….» Au cas où depuis début août, j’aurais eu l’insigne honneur de rejoindre l’émérite profession de braqueur de banque ou  de violeur de gamines pré-pubères, je dois donc attester de la virginité de mon casier comme si je débarquais dans le navire en train de couler. On pourrait l’exiger de moi, dans cette logique, tous les trois mois, car je me demande si je ne vais pas aller commettre ce soir quelque acte répréhensible avec des copains de retour de Syrie, tiens !   

Prof, ton casier ! C’est donc  à un gouvernement de gauche qu’on doit cette mesure, et je n’ose imaginer ce qu’auraient dit les encartés du SNES qui font profession d’éduquer les pauvres gens dans ce pays si une telle mesure s’était déroulée sous le mandat du tyrannique, odieux et somme toute pétainiste Sarkozy.

Ces deux gouvernements de gauche successifs auront tout fait : après un ministre du Budget bardé de comptes en Suisse, un  premier incompétent à l’Economie promu à la commission européenne, un second qui, après avoir prétendument redresser la production( !)  va faire des stages à 36 000 euros le mois pour apprendre le métier de chef d’entreprise, une ministre de la culture qui est capable de déjeuner avec un Nobel de littérature en demeurant infoutue le lendemain  de citer le nom d’un seul de ses livres à une journaliste, comme une vulgaire candidate  du bac, et un ancien de l’Education nationale qui retourne faire des cours payés en francs suisse à Neufchâtel après avoir débité sa morale républicaine à trois francs six sous à tout le monde, moi je dis aux gens de gauche qui ont voté pour cette clique de cyniques et de jean foutres, qu’attendez-vous pour renverser la table ? Que la majorité des gens de ce pays, après avoir bu le calice jusqu’à la lie, épuisés de supporter le double discours permanent et le spectacle ridicule de cette chienlit au pouvoir envoie Marine Le Pen à l’Elysée, et advienne que pourra ?

Au lieu de ça, je les entends rasant les murs, expliquer que c’est normal, pas si grave, blablabla, après tout, c’est vrai qu’il faut se méfier de tout le monde, hein, pas de discrimination, égalité, égalité des traitements  devant la tentation du délit…

Cette bande de charlots ….consternant ! Voilà ce que ça produit, le socialisme à la française : Une société gangrénée du haut par la méfiance et le mépris, infectant chacun de ses membres.

Je m’interroge : comment des gens ont-ils encore du temps à perdre à écouter à la télé les baragouinages de mauvaise foi de ce président lamentable et de ses partisans ?

Et tiens, je me tâte : demain, je ne fais pas cours, je vends de la poudre, de la bonne poudre blanche aux étudiants. Avis aux amateurs ! Dealer, en novlangue, ça rime avec professeur.  Et au moins, j’aurai une bonne raison de présenter mon casier au guichet du ministère de NVB….

201109242014.jpg

21:49 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : casier judiciaire, éducation nationale, france | | |

mercredi, 27 août 2014

Pourquoi l'école est foutue

Parce que depuis des années, au lieu d’apprendre aux gens les fondamentaux, on passe son temps à se demander comment l’école peut régler les fameux problèmes de société et accoucher d'un nouveau citoyen. Ah les colloques ! Ils en auront  produits, des colloques inutiles, les pédagogues, les socio-psychologues, les spécialistes de la petite enfance, des adolescents difficiles, des quartiers, de la diversité, et – à présent – de l’égalité des sexes…  Ils en auront coûté du pognon aux contribuables, et généré du blabla …

Savez vous qu’aujourd’hui, parmi les 10 compétences requises pour devenir prof (1), la « maîtrise de sa discipline » n’arrive qu’en troisième position ? Et que la première, dite « agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable »,  consiste entre autres à « faire comprendre et partager les valeurs de la République ».  Avant même la compétence numéro deux, « maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer »

Ainsi, ce qui allait de soi il n’y a pas encore si longtemps s’est grippé. A quel moment ?  A qui la faute ?  Les gens de gauche parlent toujours de manques de moyens, ce qui est faux. Des moyens, il y en a eus.  Et du gaspillage à foison.  C’est plutôt le déplacement des objectifs fondamentaux qui est en cause. Un déplacement délibéré. Et criminel. En 1989 déjà, un éminent professeur de Jussieu me disait : « L’objectif que le politique assigne à l’école n’est plus la transmission de la culture, comme les discours de surface le prétendent. Ni même la formation à la vie professionnelle, car nous entrons pour longtemps dans une société basée sur le chômage de masse. Non. L’objectif premier est le maintien de la paix civile. Il n’y en a aucun autre. »

D’où la nécessité de former, comme ils disent, les nouveaux professeurs à toute autre chose qu’à leurs matières. C’est le rôle des IUFM, de véritables salles d'endoctrinement, que Sarkozy avait heureusement abolis, et que les socialistes se sont empressés de restaurer.  Apprendre à enseigner, ha ha ! C’est là qu’on apprend aux malheureux étudiants qui préparent un CAPES ou une Agrégation à transmettre les fameuses valeurs de la République, catéchisme creux fait de lieux communs comprenant l’égalité, l’anti racisme, la citoyenneté, dorénavant l’égalité des sexes et bientôt la théorie du genre.

L'homme, dans tout ça ? La culture, dans un tel contexte ? Elle n’est plus, comme, au temps des humanités d’autrefois, transmise pour fonder une identité individuelle et organiser une vie sociale, non.  Elle est réduite à l’état de savoir mort, un savoir parmi d’autres, une matière qu’on dit d’ailleurs générale…

La culture véritable vous diront les dirigeants actuels, c'est une série de valeurs. Un peu comme la santé est un capital. Ou un gouvernement, une équipe, un choix politique, une feuille de route. La culture, donc, c’est d’une part la culture d’entreprise, avec le multiculturalisme et la création européenne en toile de fond. Et d’autre part, la citoyenneté, l’anti-racisme et l’égalité des sexes. C'est-à-dire un formatage des jeunes individus à la soumission sans condition au monde contemporain tel qu'on le veut.  Si vous vous demandez ce que le petit soldat Vallaud Belkacem vient faire à l’Education nationale, vous avez la réponse.  Et pendant ce temps là :

hamon,vallaud belkacem,éducation nationale,

Oui vous avez bien lu, rentré scolaire.  La voilà donc, la raison pour laquelle l’école est foutue. Parce qu’on vous dira à présent  que le problème de l’école est l’égalité des filles et des garçons (quand la mixité est acquise depuis un demi siècle), ou bien la violence, ou bien les programmes trop élitistes, et tout ce blabla dont les ministres successifs se sont repus, laissant filer tous en chœur l’apprentissage des fondamentaux, et la transmission de la culture heureuse, du loisir studieux, comme disaient les Romains. Dans la société du divertissement low coast, il est évident que le loisir ne peut - ne doit - être studieux. 

Aujourd’hui, c’est mort et nous touchons le fond, avec les derniers coups de butoir auxquels il faut s'attendre dans les mois prochains avec cette souriante ministre. C'est mort, et ce ne sera pas faute de s’être battu. 

(1) J’ai horreur de cette abréviation. Dit-on av’ pour avocat, med’ pour médecin, com' pour commerçant,  min’ pour ministre ?

 

mardi, 26 août 2014

Vallaud Belkacem valse à Grenelle

Laissons les gauchos s’indigner de la nomination d’Emmanuel  Macron. Hollande parait n’avoir pas compris que sa déculottée aux municipales provient essentiellement  de ses réformes sociétales, incarnées par Taubira et Vallaud Belkacem. Nommer cette dernière à l’éducation, une fois passé le fou rire, cela paraît stupéfiant ! Plus sérieusement, une telle provocation, c'est même à pleurer. Décidément, Hollande navigue au-delà de l'imbécillité,. Cette arriviste, experte en propagande, dénuée de convictions et dopée par les medias, à l'Education Nationale !. Les mots n'ont vraiment plus de sens.

Parents, sincèrement, il ne reste qu'une solution : le privé.

1024px-Ministère_de_l'Éducation_Nationale_-_Paris_-_2.jpg

Ministère de l'Education Nationale

19:22 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vallaud belkacem, education nationale, remaniement | | |

jeudi, 15 mai 2014

Tendancieux, non ?

Les  épreuves des divers BTS ont débuté en France.  Je surveillais,  hier, celle de Cultures de la Communication. L’épreuve porte toujours sur une campagne de communication à analyser à partir d’un texte critique, le tout étant à compléter par un travail de création. Épreuve plus compliquée à réaliser qu’il n’y parait de prime abord. Au vu de la profusion des campagnes, les concepteurs de sujets n’ont que l’embarras du choix.

Hier après-midi, en ouvrant l’enveloppe des sujets devant une quarantaine de candidats (silence toujours très recueilli), première surprise : les étudiants vont devoir plancher sur la campagne de communication du gouvernement pour ses discutables et discutés emplois d’avenir. On demande aux étudiants d’analyser les plaquettes retenues pour la campagne, et d’imaginer une bannière pour le site www.lesemploisdavenir.gouv.fr . Ça tombe bien, me dis-je en distribuant la chose, je leur ai fait lire le Propaganda de Bernays en long, en large et en travers. En terme de communication politique, ils sont au top. Sauf que ce n’est pas un travail critique qu’on leur demande. Mais de confronter la vision que Rimbaud se ferait de la jeunesse dans son poème Roman (le fameux « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans») avec le point de vue des concepteurs de cette campagne.

Et puis il y a autre chose, qui me saute aux yeux sur la plaquette qu’on leur propose en exemple. Cette splendide faute d’orthographe. L’accord grammatical de pas de est discutable et se fait toujours d’un point de vue sémantique : On dira « Il ne fait pas de fautes », mais « venez sans faute »… Sauf que lorsqu’il est précédé de peu de, le pluriel l’emporte de façon indiscutable : Dans le rond rose, il fallait écrire Peu ou pas de diplômes.

lesemploisdavenir,communication,bts,politique,propagande,gauche au pouvoir,socialisme,france,éducation nationale,tendancieux

Bref. J’aurai passé l’année à dire à mes étudiants qu’une faute d’orthographe sur un Bon à Tirer devient une faute professionnelle parce qu’elle se chiffre en euros lorsqu’il faut tout ré-imprimer, pour les voir plancher sur un sujet contenant (dans un plaquette officielle payée au frais du contribuable) une faute qui aura passé les seuils successifs :

- d’une agence de communication gouvernementale

- d’un premier imprimeur

- des concepteurs du sujet

- des vérificateurs

Ce qui implique au minimum deux bons à tirer et combien de relectures ? .

Bref.

A l’arrêt du bus, plus tard, deux examinateurs me demandent :

 « -Qu’avez-vous pensé du sujet ? Tendancieux, non ?

Ricaner. Que faire d'autre ?

- La gauche est revenue au pouvoir, leur fais-je. Et ça se voit… »

jeudi, 05 décembre 2013

Laurent Aigon, pilote

Au début il y a ce reportage. « Une petite maison au milieu de la  forêt, dans le Médoc » Ça commence tout minou minou, très cosi, tout conte de fées.  Crise du logement, le cockpit tient à peine dans la chambre des enfants. Ca rend le héros sympathique : d’autant plus qu’il le dit lui-même « il garde les pieds sur terre, il s’amuse ». Nous itou, bon public. » Et comme l’ami Jean Marc le souligne, « il faut coller à la réalité ». Collons donc. On se doute que « cet ingénieur amateur qui travaille dans la restauration » a acquis ses compétences quelque part. Ou donc ? Dans une école d’ingénieur, bien sûr.  Vous allez voir que le détail a son importance.


Laurent souhaite développer son activité. Il a raison. Comme le dit la belle Perette du Pot au lait,  qui ne fait des châteaux es Espagne ? «  Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, autant les sages que les fous ».Laurent, c’est un peu les deux. C’est ce qui fait son charme. Indéniable, le charme. Et puis quand on est court logé, c’est comme quand on est court vêtu. Surtout en temps de crise. Il le rappelle, il a les « pieds sur terre » mais s’adresse aux gens qui «rêvent d’aller en l’air ». Ce mec, c’est un peu l’homme de Vitruve. Vous allez comprendre : Beaucoup de grosses entreprises du secteur aéronautique ont contacté ce passionné qui passe sur le JT un jour. Un jour, coup de fil d’une entreprise qui ne bosse pas dans l’aéronautique. Ou alors un aéronautique très spécial. Et ça donne ça. Remarquablement efficace, la petite musique de fond. Prêtez lui une oreille attentive : 

 

Dans le spot, on ne parle plus d’école d’ingénieur, vous l'avez remarqué, mais uniquement de restauration. En revanche il est question  d’erreur d’orientation. L’école française l'a empêché de devenr pilote. Elle fait mal son boulot, si si ! tout le monde le sait. D'ailleurs Pisa a dégradé la note, comme S&P : 25ème, c'est pas jojo jojo pour l'héroïque patrie des Droits de l'Homme. Je me souviens avoir il y a longtemps dit ça, à des élèves partis faire les foutus tests PISA :

« - Vous formalisez pas les ptits gars, c’est pas noté ! C’est pour l’OCDE, profitez-en ; vous pouvez répondre n’importe quoi aux tests!

- Vraiment Monsieur, ils m’avaient dit ?

- Vraiment !»

 Ils étaient revenus complètement enchantés, les chérubins. Elle est comme ça, la France, aussi. Il faut que l’international le comprenne. Emplis de branleurs et de blagueurs pour l’éternité, des pas sérieux pour un franc. Là ! En même temps, si tous les profs font comme toi m’expliqua doctement un jour une collègue à monture Afflelou... Bon où en étions nous ? A Pisa 

A Pisa et à Peillon, l'autre petit gars à monture. Il a dorénavant le feu vert de l'internationale, la lutte finale, tralala, pour porter le coup de grâce à Grenelle. Vous avez remarqué, sur le spot, quand il est question d’aller à l’école, où Laurent Aigon se dirige d'un clic, d'un seul,... Google, bien sûr ! Eh ! c'est la formation de demain. L'homme de Vitruve, vous disais-je. cet Aigon, Google ne s'y est pas trompé. Google ne se trompe jamais. D’ailleurs en vrai ce n’est même pas Laurent AIgnon qui a construit le cockpit. Trop humain malgré son regard d'acier. Trop français, le frenchie ! Lui, il ne fut qu’un exécutant et nous le raconte dans sa success-story d'un ton déjà professionnel. Vous l'avez un peu écouté yeux dans les yeux, devant son placard en formica ? Le poing levé : «  c’est ça qu’y’m’faut. Je veux faire la même chose que ça… » 

Non; le vrai créateur, la vraie école, c’est Google. Et le libéralisme a de belles ressources, bien qu'on ait voté tous ensemble tous ensemble contre le vilain président des riches Sarkozy. C’est pour ça que Peillon veut des connections dans les hameaux les plus reculés, qu’il a dit le ministre à bésicles. Tables de la Loi. ...Si si ! Toutes nos têtes blondes fabriqueront des cockpits d'avions plus vrais que nature et les mamans seront très fières. Plus vrai que celui d'Aigon, car on n'arrête pas le progrès, la ritournelle est bien connue. Quelqu’un a dit « fais de ta vie un rêve. J’ai simplement pris un rêve et j’en ai fait ma vie ». En rhétorique, ça s’appelle un chiasme.  En philosophie, un sophisme. En marketing, Une trouvaille, convenons-en. Chez Google, on a de sacrées ressources pour innover... Les gens qui croient qu'un syndicat de profs peut lutter contre ça se trompent. Un syndicat de profs ne peut que collaborer. C'est bien connu. 

Laurent AIgon, pilote, donc; C'est la fin du spot. Après la télé-réalité, une campagne d’un nouveau genre. La pub-réalité ! Fera date, cette campagne. Vends ta vie pour en faire un spot publicitaire. Après le biopic, le biopub. Comme quoi, ça mène à tout, Annie Ernaux. Après tout, nos vies sont-elles quelque chose d’autre ? Depuis que L’Oréal nous a appris que nous le valions bien, les marques nous aident à trouver notre place dans le monde. Nous aident à décompresser, être fun, à vivre ensemble dans la normalité conflictuelle du libéralisme. Un peu comme les saints d'autrefois, les pauvres saints à longues figures qui s’ennuient dans nos chapelles parce que plus personne n'osent les prier, et dont elles ont pris la place ! Beau et triste, comme du Barthes.

 N’empêche. A Aigon, il manque une aile, ou un l, c'est selon, pour être vraiment impérial. Aller le chercher chez Google, c’est prendre un peu le risque de perdre tout ce qui fait le charme du français, le e muet. De finir gogol. Pour quelques temps encore, moi, je préfère l’école, qui l'a gardé son e, à travers toutes ses réformes. Plus pour longtemps.. Quand PISA  et ses dignes valets locaux auront fini de la  jeter à bas au nom de leur slogan d'égalité, il ne restera rien d’autre aux parents électeurs qu’un simple choix. Un choix ? Une option, plutôt, pour les classes moyennes saturées de taxes de la belle zone euro : «Fiston, pour réaliser tes rêves, tes passions, et tout le blabla qui va avec, ça sera Google ou le privé. Le méchant privé, l’école libre, tu sais bien, celle dont Tonton voulut un jour la peau, et où tous ses ministres mirent leurs mouflets en douce. Tu choisis ?

Tu sais plus qui c'est, Tonton ?  Un monsieur qui pilota jadis l’Élysée. C'est sous son règne que l'histoire a commencé. Il y a laissé un clone en fonction. Il faut toujours que demeurent vives les forces de l'esprit...» 

L'école, c'est l'avenir du monde, ton avenir fiston. Et donc, que vive longtemps Laurent Aigon, et qu'il vole bien, loin, et partout, le bon pilote de Google.

jeudi, 23 mai 2013

Locustarum examen

Le printemps, c’est la saison des asperges, des cerises, des fraises et des examens : au marché de la Croix-Rousse, les maraichers se plaignent tous de la pauvreté de leur récolte. L’éducation Nationale, elle, demeure ponctuelle dans sa production saisonnière de pensums. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’on crève de chaud par 40°, il y en a pour tout le monde, élèves, étudiants, professeurs. Ecrits puis oraux, avec des lots conséquents de copies et d’exposés tous la plupart du temps similaires puisqu’à l’école on n'apprend depuis toujours, c’est bien connu, qu'à faire, dire et penser comme tout le monde, tantôt en rangs, tantôt en ronds..

Ce matin donc, je m’en vais examiner.

Et comme j’aime bien savoir ce que je fais quand je fais quelque chose, j’ai suivi la piste à travers les siècles de ce terrible mot examen, utilisé aussi bien dans le domaine judiciaire que le médical, l’économique ou le scolaire. J’ai donc ouvert mon Gaffiot – une Bible irremplacée, et voici ce que je découvre : Le sens premier du terme latin examen est essaim d’abeilles, puis par dérivation troupe. Gaffiot, décidément, toujours à propos ! Il donne comme exemple Juvenum examen (Horace, Odes, 1, 35 [J’ai toujours aimé la précision des citations, Félix Gaffiot herborise autant qu’il fait de la grammaire]), qu’il traduit par troupe de jeunes gens. Au passage, apprécions ce locustarum examen, si tragiquement véridique, recueilli chez Tite Live, 42, 10,7 : nuée de sauterelles.

Comment le mot en vient-il à son troisième sens dans l’Enéide du bon Virgile (12, 725) ? Ne me le demandez pas, Gaffiot n’en dit rien. Il enregistre, simplement : aiguille ou languette d’une balance, et de là, action de peser, contrôle.

Le moderne Robert donne comme étymon le latin exigere, peser. Sans plus.

Mais Gaffiot, à l’article exigo, rappelle que ce même verbe à lui-même pour étymon ago (agir). Le premier sens de exigo (ex ago) étant pousser hors de, chasser, puis, mener à terme et enfin mesurer, régler.

Ainsi se comprend le fait que le terme ancien ait pu signifier en même temps les troupes ou les nuées (ce qui sort hors de) et l’instrument qui sert à peser. Finalement, le mot français examiner contient la forme latine verbale  (contrôler) et nominale (les troupes). Examiner, cela revient à peser les sauterelles, pour ne pas dire autre chose.

 

C’est sans rapport aucun, mais je trouve très engageante cette vue de Lyon, prise du haut de la montée de la Grande Côte.

latin,examen,gaffiot,éducation nationale,lyon,croix'rousse,etymologie


06:22 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : latin, examen, gaffiot, éducation nationale, lyon, croix'rousse, etymologie | | |

mercredi, 04 juillet 2012

78,4 % (Lisbeth)

 C'est un classique du mois de juillet pour les étudiants et lycéens : l'attente des résultats. Nous avons tous connu cette sensation mitigée, faite de certitude et de doute, d'espoir et de crainte, d'envie de faire autre chose et d'incapacité à penser à autre chose justement, bref. Les résultats du bac cette année sont le 6 juillet. Plus que deux jours à poireauter. 

En attendant, histoire de prendre un peu de recul, et d'en rire, je republie ce petit croquis qui depuis 2009 demeure d'actualité :


78,4 % de réussite au bac du premier coup.  Les 80 %  qu'ambitionnait le ministre Chevènement à la fin des années quatre-vingts seront bientôt atteints. Alléluia. Moi qui ne connait qu'un dixième seulement des tripatouillages administratifs et des petits arrangements pédagogiques à l’origine du phénomène  (mais un dixième, c’est suffisant pour avoir une idée approximative de l'ensemble), je garde raison et ne m’enflamme pas : l’humanité, dans sa version occidentale (et plus spécifiquement franchoullarde)  n’est pas soudainement devenue plus intelligente, plus spirituelle, plus cultivée - si tant est que l’obtention du bachot ait jamais été un symptôme d’intelligence, de spiritualité et même, osons le mot, de culture. Et tous les petits Français ne sont pas des génies, loin s'en faut. Mais le chiffre est séduisant et brille sur le papier de tous les quotidiens : 78,4%... Et on se dit : qu'en sera-t-il après le fameux rattrapage ?

Tout à l’heure, j’étais dans un bar tenu, disons, par Lisbeth. Lisbeth est aussi volumineuse que son mari est long et sec. Lisbeth est vive, autant que son mari parait éteint. J’aime bien leur bar, parce qu’ils ne servent pas de repas à midi, ne font pas chier les gens ni avec de la musique ni avec la radio, ne demandent pas à être payés dès la consommation posée sur la table et savent encore, comme les gens d’un siècle désormais enfoui dans l'ère pré-technologique, rester tranquilles en silence ou en papotant discrètement derrière leur comptoir. Bref Lisbeth et son mari sont des gens, disons, normaux.

Mais aujourd’hui, grand émoi.

La fifille à Lisbeth vient d’avoir son bachot.

Lisbeth, elle ne tient donc plus en place et le clame à la terre entière, par portable interposé.

Elle fait, semble-t-il, le tour des mères des copines et des copains de Fifille, laquelle s’est déjà barrée, entre parenthèses, pour une semaine sur les bords d’un lac suisse, en raison de cet exploit remarquable. Laquelle, à entendre sa mère s’épuiser en longs récits, s’est déjà saoulée toute la nuit avec des poteaux. On la sent, Lisbeth, en pleine communion spirituelle avec Fifille, qu’elle voit déjà, débordante de vanité filiale et d'espoirs middle-class, sur les bancs d’HEC.

Seulement voilà.

Lisbeth découvre, au fil des appels, que tous les rejetons & rejetonnes des copines à qui elle annonce la bonne nouvelle ont aussi gagné le gros lot. Les bourgeons s'embourgeoisent.

Au début, elle est vachement contente pour eux, ça se voit aux petits gloussements de dinde qu’elle émet. Et de partager leur expérience commune de mamans ravies. Quand même, on n'est pas si mauvaises que ça !

Une fois.

Deux fois

Trois fois.

Quatrième fois, une ombre se glisse dans la joie jusqu’alors limpide du visage grassouillet de Lisbeth.

Ah bon, il a eu son bac aussi ? Avec mention AB aussi ? Ah bon ? Les traits se figent.

Ah bon !

Elle se retourne vers, disons Robert, l’air dépité : T'entends ? ( non, il entendait pas, Robert. Il trainait son pas lent derrière le comptoir, un torchon sur le polo Lacoste, et pensait on sait pas trop à quoi, d'ailleurs... ) Cédric Machin l’a eu aussi, qu’elle gueule. Tout le café en profite.

Et ce n’est pas tout.

Voilà qu’elle apprend, non c’est pas possible, elle a toujours été nulle, que Charlotte Truc aussi a décroché le pompon, que l’autre idiot de Guillaume Bidule, aussi, et Magali, et Thomas, et Virginie, bref, tout le quartier a eu son bac, le bac à Fifille, "incroyable", qu'elle finit par lancer à son mari, c’est affreux …

Lisbeth, vaniteuse et décomposée se pose sur une banquette.

Bon, dit-elle à la dernière de ses interlocutrices, je fais quand même l’apéro prévu la semaine prochaine, le bac, ça reste le bac qu’elle fait, hein, euh…

78,4… De toute façon, croyez-moi, et c’est sans doute pas plus mal, ce Bac Big-Bazar vit probablement ses dernières années : un contrôle continu suffira bientôt pour faire la circulation routière dans les voies sinueuses de l’orientation scolaire.

Mais quel bon connaisseur du genre humain a dit un jour : « C’est important d’être heureux, à condition que les autres ne le soient pas ?

diplbac.gif

dimanche, 13 juin 2010

Qui dit mieux ?

Une vraie bonne école pour tous, avec une moyenne de 63 élèves par instituteur. De quoi inspirer tous les gouvernements européens par ces temps de pénurie budgétaire. C’était en Allemagne, en 1916.

63 + 1 prof.jpg

20:14 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, europe, luc chatel, éducation nationale | | |