Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 15 mai 2014

Tendancieux, non ?

Les  épreuves des divers BTS ont débuté en France.  Je surveillais,  hier, celle de Cultures de la Communication. L’épreuve porte toujours sur une campagne de communication à analyser à partir d’un texte critique, le tout étant à compléter par un travail de création. Épreuve plus compliquée à réaliser qu’il n’y parait de prime abord. Au vu de la profusion des campagnes, les concepteurs de sujets n’ont que l’embarras du choix.

Hier après-midi, en ouvrant l’enveloppe des sujets devant une quarantaine de candidats (silence toujours très recueilli), première surprise : les étudiants vont devoir plancher sur la campagne de communication du gouvernement pour ses discutables et discutés emplois d’avenir. On demande aux étudiants d’analyser les plaquettes retenues pour la campagne, et d’imaginer une bannière pour le site www.lesemploisdavenir.gouv.fr . Ça tombe bien, me dis-je en distribuant la chose, je leur ai fait lire le Propaganda de Bernays en long, en large et en travers. En terme de communication politique, ils sont au top. Sauf que ce n’est pas un travail critique qu’on leur demande. Mais de confronter la vision que Rimbaud se ferait de la jeunesse dans son poème Roman (le fameux « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans») avec le point de vue des concepteurs de cette campagne.

Et puis il y a autre chose, qui me saute aux yeux sur la plaquette qu’on leur propose en exemple. Cette splendide faute d’orthographe. L’accord grammatical de pas de est discutable et se fait toujours d’un point de vue sémantique : On dira « Il ne fait pas de fautes », mais « venez sans faute »… Sauf que lorsqu’il est précédé de peu de, le pluriel l’emporte de façon indiscutable : Dans le rond rose, il fallait écrire Peu ou pas de diplômes.

lesemploisdavenir,communication,bts,politique,propagande,gauche au pouvoir,socialisme,france,éducation nationale,tendancieux

Bref. J’aurai passé l’année à dire à mes étudiants qu’une faute d’orthographe sur un Bon à Tirer devient une faute professionnelle parce qu’elle se chiffre en euros lorsqu’il faut tout ré-imprimer, pour les voir plancher sur un sujet contenant (dans un plaquette officielle payée au frais du contribuable) une faute qui aura passé les seuils successifs :

- d’une agence de communication gouvernementale

- d’un premier imprimeur

- des concepteurs du sujet

- des vérificateurs

Ce qui implique au minimum deux bons à tirer et combien de relectures ? .

Bref.

A l’arrêt du bus, plus tard, deux examinateurs me demandent :

 « -Qu’avez-vous pensé du sujet ? Tendancieux, non ?

Ricaner. Que faire d'autre ?

- La gauche est revenue au pouvoir, leur fais-je. Et ça se voit… »

Commentaires

150'000 emplois d'avenir... 4'000'000 de chômeurs.

Écrit par : Jérémie S. | vendredi, 16 mai 2014

On trouve de plus en plus de fautes dans les livres, qui pourtant, sont lus par des correcteurs. Je ne parle pas des quotidiens dans lesquels les fautes sont monnaie courante, ni des fautes d'accord continuelles dans les commentaires des gens dont c'est pourtant le métier de parler. "La décision que j'ai pris".... ça me fait horreur.

Écrit par : Julie | vendredi, 16 mai 2014

Incroyable ! La même campagne de ce foutu Hollande pour les emplois d'avenir, qui servent d'alibi pour masquer les 4 millions de chômeurs, à nouveau prise en objet d'analyse dans un second sujet d'examen national au BTS Communication. Imagine-t-on le "travailler plus pour gagner plus" de Sarko en sujet d'examens ? Tous les gauchos de la salle des profs auraient glapi jusqu'à en bouffer leurs cartables ! Même Pétain n'a pas pousser aussi loin l’instrumentalisation de l'école pour de la propagande politicienne; Mais qui va nous débarrasser de ces socialos et de leurs propagandes de merde ?

Écrit par : solko | vendredi, 16 mai 2014

Incroyable de donner ça comme sujet !
Si j'avais un cartable je le boufferais !
Non mais en vrai,c'est dingue. De bêtise, de culot, d'impudence.

Écrit par : Sophie | samedi, 17 mai 2014

le tiercé gagnant : relever - analyser - ricaner

Écrit par : étudiant de 3002 | samedi, 17 mai 2014

C'est ce qui s'appelle...commenter

Écrit par : solko | dimanche, 18 mai 2014

L'évolution de la langue, ce qui la travaille est significatif en l'occurrence. Les adjectifs qui ne s'accordent plus ou peu ou de façon vacillante. La chute du genre dans des phrases comme "les choses qu'il m'a dit" ou encore comme l'écrit Julie, "La décision que j'ai pris", sont aussi les effets d'un monde qui se voudrait sans sexe. C'est dire non sexué, sans que le sexe soit relié à la psyché.

Écrit par : Marie | lundi, 19 mai 2014

Les commentaires sont fermés.