mercredi, 06 juillet 2011
Sédévacantistes
Il y a des gros porcs qui puent qui se font passer pour des prêtres
L'hostie qu'ils tendent aux femmes agenouillées est obscène
Qu'ils crèvent sans pardon dans le feu de leurs soutanes et le murmure trompeur de leurs messes carnavalesques.
Ecce homo - Adam Chmielowski - 1881
01:31 | Lien permanent | Commentaires (12) |
mardi, 05 juillet 2011
Dsk président
Pour moi, un type capable de se faire filouter dans une suite du Sofitel par une prostituée qu'il se paye avec le pognon de sa femme n'est guère plus capable d'assurer le destin du pays qu'un obsédé sexuel qui saute sur tout ce qui passe. Aussi, qu'il y ait des gens pour s'interroger encore sur l'avenir politique de Strauss-Kahn à la tête du PS en dit long sur la décomposition avancée de ce parti.
Très pénible, très malsaine, mais sans doute très juste impression que cette affaire lamentable révéle et qui me pourchasse à les voir tous, les acteurs, les sportifs, les journalistes, les hommes politiques : que dans cette société ceux qui réussissent, de quelque bord qu’ils soient, pensent tous la même chose, et c’est au fric. Et qu'ils sont prêts à fermer les yeux sur tout au nom de cette complicité-là. Alors, à la tête de ce convoi carnavalesque dans cette société de contrefaçons, DSK président, in fine, pourquoi pas ?
18:37 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : politique, société, socialisme |
lundi, 04 juillet 2011
Les sens interdits
Telle est la version domestique de l’église Saint-Bernard. Des comme celles-ci, toutes les villes en recèlent. Il faut s’écarter un peu du centre, sillonner les lieux indiscrets pour en découvrir une. Sans doute sont-elles plus particulièrement émouvantes à marée basse, en bordure des plages atlantiques. Quel drame est à l’origine de cet abandon ? Car il s’agit bien, pour les maisons comme pour les hommes, d’abandon ? On, se le demande, malgré l’évidence qui bée là. C’est comme un arôme, qui saisit une partie de l’être bien plus profonde que la narine, et s’enfuit de l’atelier ouvert à tout vent.
Qu’y confectionnait-on ? Que s’y passa-t-il ? Des morts ont quitté cette maison, autrefois ; pieds devant. Une succession difficile est passée par là. Finalement, en l’absence d’héritiers, l’édifice, seul, demeure, lévitant ainsi entre deux époques, telles les persiennes délabrées entre deux espaces, et comme héritier de lui-même. Se lit encore dans l’agencement même de cette façade des traces de bonheur. Une manière de hisser les persiennes au matin, de les rabattre au soir, de guetter par la fenêtre, d’y arroser quelque plante en pot, d’y attendre quelqu’un. Les sens interdits, le roman reste à écrire.
La cheminée fumant en hiver, était-ce il y a si longtemps ? L’abandon protège des indiscrets mieux que l’alarme, la poussière mieux que la caméra. Ici, c’est comme s’il n’y avait plus rien (et l’on sait que c’est faux, dans ce genre de lieux trainent toujours des objets, une chaussure, quelque outil à la cave, des bols ou des assiettes même, laissés dans l’évier) ; ce plus rien possède pourtant une façon unique d’être quelque chose, résidu d’une époque et parfum pâle de gens enfouis.
19:58 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (10) |
dimanche, 03 juillet 2011
Franz
Franz, premier film écrit et réalisé par Jacques Brel. Un inoubliable moment du septième art, gravé sur la pellicule, un superbe pied de nez de deux dilettantes à un art que la technicité, le marketing et le stéréotype n'ont pas encore décomposé.
1971 : Sur les plages de la mer du Nord, dans une pension de famille peuplée de gens médiocres, comme il s'en raconte au plat pays chez ces gens-là, Brel interprète "Léon", Barbara "Léonie". Elle n'est pas franchement comédienne, lui tout juste metteur en scène; elle a cependant accepté : goût du risque, amitié, inconscience ? L'air du temps, de l'époque le permettait. Et c'est une belle aventure. Et c'est une belle amitié. Regardez comme ils sont beaux, tous deux :
Jacques Brel Barbara Extrait de Franz 4 par lightning49
A sa sortie, le film a fait un bide. Total, et sans doute justifié. La critique n'aime pas les impromptus. Et le public n'a que modérément le goût de l'aventure. Le huis-clos respirait trop le théâtre filmé, la chanson racontée. Franz, film hybride, qui disait à une époque friande d'autres horizons les turpitudes de Léon et de Léonie demeura sans lendemain.
Je me souviens l'avoir vu plusieurs fois à l'époque, comme on repasse en boucle une chanson, comme on s'imbibe à petits feux d'un décor inattendu, dans la salle d'un petit cinéma de Tournon qui ne le laissa qu'une semaine à l'affiche. Barbara n'a jamais regretté.
« Je signe Léonie, tu sauras qui je suis »: c'est ainsi qu'elle conclut la chanson Gauguin, dédiée au Grand Jacques, bien des années après sa mort. Elle aussi est morte à présent. Nous les regrettons souvent. Vif est donc le plaisir de les retrouver, en images et en chansons.
Barbara: clip Gauguin par ouah93
09:32 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : franz, brel, barbara, chanson française |
vendredi, 01 juillet 2011
De Wauquiez à DSK
La politique ? Un feuilleton permanent ! Un show tous azimuts ! A en croire le New York Times, un otage de plus serait libéré : Va donc falloir à présent refaire le même parcours en sens inverse, en remettant les mêmes balles dans d’autres trous, et cette fois-ci, sans s'emmêler les pinceaux dans ce qui sera le feuilleton de l'été...
Ce qui donne :
Laurent Wauquiez aux Affaires étrangères
François Baroin au Budget
Valérie Pécresse à l’Enseignement supérieur
Christine Lagarde à Bercy
Martine Aubry première secrétaire du PS
Harlem Désir en number two
DSK au FMI
Et Douillet dans tout ce bazar ?... Euh.... A affaire à suivre...
09:45 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, socialisme, remaniement |
jeudi, 30 juin 2011
The birds and the arab spring
Drôle de façon de mêler actualité, graphisme, politique, cinéma... France 24 est désormais sur tweeter, certes, et les trois griffes de Sarkozy, Merkel, Obama s'affichent sous leurs visages pour fêter les printemps arabes : Gadhafi, Benali et Mubarak chassés par les tweets hitchckockiens, sur écran géant, pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Suspense, drame, actions, et happy end sont au rendez-vous : l'info plus que jamais, un spectacle, les dirigeants de ce monde, des stars, plus que jamais...
Advertising Agency: Marcel Paris, France
Executive Creative Directors: Anne de Maupeou, Veronique Sels, Sebastien Vacherot
Art Directors: Souen Le Van
Copywriters: Martin Rocaboy
Advertiser’s Supervisors: Nathalie Lenfant
Account Manager: Cécile Henderyckx
Account Supervisor: Michel Kowalski
Art Buyer: Jean-Luc Chirio/Aurélie Lubot
Illustrator/Gadhafi: Marie Morency
Illustrator/Mubarak: Souen Le Van
Illustrator/Ben Ali: KIM Florence Lucas
22:09 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, france 24 |
mercredi, 29 juin 2011
De Dsk à Wauquiez
Si tout le monde parvient à saisir, au bar du coin, les liens (encore imprévisibles il y a quelques semaine) qui unissent un coup de queue malheureux de DSK avec la nomination de Christine Lagarde au FMI d’une part, et la « proposition » mollassonne de Martine Aubry à la magistrature suprême d’autre part,
Si tout le monde parvient encore à suivre le petit jeu de chaise musicale qui vient de conduire François Barouin à Bercy en remplacement de Christine Lagarde et Jean Christophe Cambadélis dans les jupes de Martine Aubry en soutien déclaré, on s’y perd un peu à l’évocation de David Douillet secrétaire d’état (qu’on avait laissé aux côtés de Bernadette sur d’oubliés tatamis) et surtout à celle de Laurent Wauquiez, que ce malheureux coup de queue socialiste aura finalement projeté à quelques mois de 2012, par un effet de ricochets ou de dominos assez saisissant, des Affaires Européennes à l’Enseignement Supérieur, en lieu et place de Valérie Pécresse.
Celui qui fit ses classes en juin 97 en organisant à Yssingeaux l’émission Intervilles pour Jacques Barrot et qui donna des cours de français dans l’association de sœur Emmanuelle se retrouve donc en charge de l’Université à l’heure où les étudiants, hormis quelques-uns en BTS NRC qui en sont (je crois) à leur troisième sujet, partent en vacances. Voilà qui tombe bien, c’est de toute évidence le meilleur moment de l’année pour entrer en fonction.
Sur sa page twitter, cette blague que je recopie : « en voiture au Puy, un belge me rentre dedans, descend, me regarde : oh bah ça, on est pas rentré dans n'importe qui... Vive l'Europe ! »
A partir de maintenant, ça ne plaisante plus, et Laurent devra se souvenir que, même sur un tweets de 140 lettres, fonction oblige, il ne faut plus oublier la négation… Vive la Sorbonne !
22:07 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (9) |
A vomir
Je me souviens de ma vieille Remington qui devait ressembler à peu près à ça, je lui trouvait un air vachement sensuel et moderne, qui faisait un vacarme d’enfer avec ses touches comme à ressorts, lequel vacarme m’accompagnait pourtant dans le rythme de mes phrases qui emportaient mon silence et, sur la feuille de papier glissée contre le rouleau noir au mou épais, fixaient des scènes, des personnages, leur colère, leur désir, leurs dialogues, leurs décors aussi, mes fautes de frappe : je me souviens soudain de ces rubans correcteurs et aussi de ces minces feuilles qu’il fallait glisser entre la lettre déjà frappée et celle de fonte qui s’abattait, attention les doigts, et de toute la poussière blanche qui finissait par se répandre partout comme de la sciure de bois scié, une marque s’appelait je crois typo ou typex, je me souviens du retour à la ligne et de son cling d’horloger et aussi de la touche majuscule, on aurait dit tout à coup que la machine se mettait à bailler, elle s’élevait et se rabattait de toute sa mâchoire sur son support, c’était en mille neuf cent soixante douze ou quinze, par là, nos passeports étaient encore bleus, je m’en souviens aussi pour passer les frontières et nous rendre vraiment à l’étranger, oui, l’Italie, la Yougoslavie, la Grèce, la Roumanie, c’était je m’en souviens l’étranger, presque une insulte à présent, avec ses gens, ses paysages, ses langues, ses monnaies, ses iles et ses chemins même pas goudronnés partout, même si, pour relier tout ça, les autoroutes et les stations services, ça commençait à se répandre, et les grosses villes comme Copenhague, Amsterdam, Hambourg, Paris, Munich étaient à leurs portes emplies d’auto-stoppeurs dont bien peu étaient de vrais routards, mais juste des étudiants voire des lycéens qui se la jouaient un peu Kerouac un peu Arthur un peu aussi Lennon ou Dylan, Ferré aussi, il y avait de tout, et tout ça se retrouvait sur les feuillets de cette vieille Remington et dans la cuisson d’un désir, d’une ambition, d’un idéal, appelez ça comme vous voudrez, les sciences humaines n’avaient pas encore tout encarté et quelque chose du romantisme de 1830 flottait encore dans l’air vicié d’après 1960, comme la queue d’une mémoire avec la grâce d’une comète qui s’étirait encore sur nos livres, nos chants, nos vagues projets qui de toute façon n’auraient jamais pu se réaliser tant le simple mot de Réel nous paraissait à vomir, oui, se réaliser, c’était une expression à vomir, je me souviens…
15:39 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : remington, routards, années 1970, littérature, écriture |
Eclipse de lune à Lyon
par Drosochmou ( CHEUMOUPHILDROSO)
05:02 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : drosochmou, eclipse de lune, lyon |