mardi, 17 octobre 2017
Sainte Marguerite Marie Alacoque
« Il n'échappe à personne que l’Eglise militante et surtout la société civile des hommes n’ont pas encore atteint cette pleine et absolue mesure de perfection qui répond aux voeux de Jésus Christ, époux de l’Eglise mystique et Rédempteur du genre humain”, écrit Pie XII dans sa lettre encyclique Haurietis aquas in gaudio du 15 mai 1956. Constatant les progrès du matérialisme et de la licence effrénée des plaisirs dans l’opinion, il rappelle que les progrès croissants de l’iniquité ne peuvent avoir pour conséquence que le refroidissement de la charité du plus grand nombre et en appelle à la dévotion du sacré cœur de Jésus crucifié pour restaurer cette conscience dans le peuple chrétien.
Paray le Monial, chapelle de la Visitation
L'église fête aujourd'hui sainte Marguerite Marie Alacoque, qui fut à l’origine du culte du sacré cœur. Dimanche, nous nous trouvions devant son corps incorruptible en la chapelle de la Visitation à Paray le Monial. Alors que l'hérésie musulmane frappe la France de plein fouet et que les faux principes de tolérance maçonnique endorment l’opinion, nous étions quelques-uns à prier avec ferveur pour le réveil des consciences à ce Sacré cœur tout d’or et de lumière du Christ Roi. Sur Paray, Anzy le duc, Semur, le soleil d’octobre jetait des éclairs de feu, dont la lueur balayait les champs, luisait sur les toits et les chemins de terre de la Douce France. Dans le prieuré Saint Hugues, une quarantaine de sœurs adoraient au soir le Saint Sacrement et, lorsque nous joignimes au leur notre silence, cette lance invisible guérit un peu plus notre coeur blessé par le péché. Pas à pas dans le rosaire nous nous approcherons de Lui, chaque perle issue du regard surplombant nos prières de la Vierge Marie, pour dissiper ne serait-ce que d’un pouce l’entenebrement douloureux du monde. Gloire soit rendue en ce jour à sainte Marguerite-Marie Alacoque à qui fut jadis et pour le glorieux salut du monde révélé cet humble et beau mystère…
Semur-en-Brionnais, Église Saint-Hilaire, Abside et absidioles
06:50 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paray le monial, prieuré saint hugues, christianisme, sacré coeur, sainte marguerite marie alacoque, haurietis aquas in gaudio |
dimanche, 24 septembre 2017
De la laicité
07:14 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : laïcité, islam, christianisme, république, france |
lundi, 14 août 2017
La roue et la Croix
L’homme post-moderne associe la religion au passé
Parce qu’on lui a fait croire que la technique était là pour l’émanciper de la foi
Mais la technique est aussi vieille que la religion, s’est toujours développée de pair avec elle.
La religion appartient donc à l’avenir autant que la technique, la roue autant que la Croix :
Qu’est-ce donc, en effet, que le développement d’une technique qui ignorerait Dieu et le prochain ?
Ce serait la religion de l’homme redevenu sauvage…
Les hommes de l’après modernité ont commencé à expérimenter
Qu’ils ont TOUT dans leur cerveau, absolument TOUT,
Tout sauf Dieu et le prochain,
Par Qui et par quoi seuls
S’éprouve et se connaît la Charité.
Ce que le Christ a révélé à quelques-uns
Et qu’il a voulu étendre à la multitude,
Il n’exige pas que tous les hommes l’acceptent :
Lui pouvait naître sans et pourtant
Il a accepté de passer par le ventre d’une femme.
Lui pouvait ne pas mourir et pourtant
Il a accepté de passer par la croix.
De même son trône passe par notre consentement.
Peu importe donc que nous soyons catholiques ou orthodoxes
Nous devons prier le plus que nous pouvons
Pour faire entrer par nous le Christ dans ce monde
Qui, sans Lui, NE CONSENTANT PLUS ni à la naissance ni à la mort court pour des siècles
Au règne de l’homme sauvage, à la tyrannie de l’Antéchrist.
Giovanni da Rimini, palais Barberini, Rome
08:29 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : christ, christianisme, technologie |
lundi, 03 juillet 2017
De Vialatte à Macron
Est-ce entrer dans une « théorie du complot » que de constater que la lente apostasie de la France et sa déchristianisation consécutive furent concomitantes à toute une série de lois qu’une succession de gouvernements à forte inspiration maçonnique ont promulguées au fil des décennies ?
Est-ce devenir vivement paranoïaque que de remarquer que toutes correspondent à une forme d’atteinte à l’un des Dix Commandements ? De l’avortement au divorce par consentement mutuel (crime, adultère), du mariage gay au travail du dimanche (luxure, idolâtrie) de l’encouragement au crédit au culte du développement personnel, en passant par tout ce qui se prépare avec la PMA, GPA, et autre euthanasie, le moins que l’on puisse dire est que la société française est devenue violemment, quoi qu’elle en pense, anti chrétienne, sous la pression de gouvernements successifs qui, légalisant en faveur de prétendues libertés, n’ont visé qu'à dresser leurs lois contre celle des Dix Commandements et, par ce détour, à éradiquer le véritable christianisme du pays.
On peut certes résister en tant que chrétien mais la jungle de l'ultralibéralisme et celle de l'Islam sera le prix à payer de tant d'aveuglement collectif dans cette république ridicule et profondément suicidaire, qui vient d'élire son dernier clown et dont les élites vont feindre pendant 5 ans de s'en mordre les doigts...
"Et c'est ainsi qu'Allah est grand", concluait Vialatte à chaque chronique de la Montagne. Il ne saurait mieux dire dorénavant, hélas, en un premier degré confondu.
17:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, vialatte, littérature, christianisme |
lundi, 05 décembre 2016
Pendant ce temps-là, au Proche Orient
Témoignage de sœur Lika, en Irak, sur la duplicité fondamentale des musulmans face à l'État Islamique et les limites de l'œcuménisme, si cher au pape François et aux pays riches et bien pensants.
08:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, état islamique, christianisme, irak, œcuménisme, pape françois |
lundi, 14 novembre 2016
Commémorations
Sottise de ces dirigeants qui croient en l’Islam de France. Et pourquoi pas l’Islam de Norvège ? L’Islam de Californie ? Du Lichtenstein ? L’islam n’est pas seulement ponctuellement satanique lorsqu’il tue des gens, mais il l’est universellement, en son essence même, parce qu’il nie et la Trinité sans quoi le pardon absolu est impossible, et qu’il foule du pied la Divinité du Christ sans le sacrifice duquel il n’est pas de liberté possible ni de charité véritable. La petite force de l’Islam, c’est qu’il avance masqué derrière une théologie de contrefaçon. Sa grande force, c’est que les « humanistes européens » ces aveugles qui nous guident, professent de ne plus croire en Satan, alors qu’ils en sont volontairement ou non les plus zélés serviteurs, et qu’ils lui ouvrent ainsi tout grand les portes en se donnant l’illusion de prêcher la tolérance.
Inutile, donc, de se leurrer : le combat politique contre l’Islam n’étant que de façade, ça ne s’arrangera pas. Qui peut croire, comme ils feignent de le croire, que la laïcité, cette auberge espagnole ouverte à tous les vents, vaincra la folie rétrograde intrinsèque à l’Islam ? Qui peut croire que le credo libéral-libertaire, qui donne de fait à tous le même droit de cité, saura hiérarchiser les priorités et dissiper les illusions ? L’espoir de vivre en paix est une ruse de Satan quand il n’est fondé que sur des vœux pieux, et ce sont des vœux pieux que de croire à la bonté de l’homme au nom de spéculations philosophico-politiciennes. Il ne sert donc à rien d‘allumer des bougies sur les trottoirs et de se taire quelques minutes, abusés par de faux rites de fraternité, et perdus dans les méandres des symboles et les vanités des incantations comme dans les rues et sur les places de la République. A rien. Si nous ne sacrifions pas à la seule paix qui soit, celle du Père, cet espoir naïf nous conduira collectivement au désastre.
L’intelligence est le lieu du péché, Satan le sait mieux que quiconque. Lui qu’aucune chair n’encombre, il a tout loisir, jour et nuit, d‘être en esprit plus rapide que le plus malin de nous tous. J’ai beau être très bête, néanmoins, fort stupide face à lui, d‘une idiotie que je n’imagine même pas du fond de ma soumission au péché [car ce dernier demeure, à l’image de l’Islam, une soumission], je sais par le Christ notre Seigneur, et je le vis par ma prière, qu’il est un lieu où Satan ne peut se rendre et où je le puis moi, à sa grande fureur. Un lieu où j’ai tout loisir d‘être plus intelligent que lui. Je tiens là mon salut, rien de moins, du fait que le Christ aime avec plus de force que Satan ne hait. Non, cela ne sert à rien de s’assembler en cortèges émus par les rues et les places de la République, où brillent tant de ses artifices et résonnent tant de ses appels. Mais c’est là, au pied de la Croix, c’est à dire dans la conscience sacrée que j’ai de la douleur du Christ, qu’il faut prier pour ces morts du Bataclan, pour tous les morts et pour tous les pécheurs. Là, le silence est épais, la paix dense, la consolation certaine et l’intelligence féconde. Ce lieu au-delà de la nuée bleue, que le Christ a racheté, le Prince de la contrefaçon s’en est interdit stupidement l’accès. Sa toute-puissance sur notre espèce et sur notre infirmité individuelle a beau être grande, elle s’estompe et part en fumée dès que nous prions à partir de cet endroit. Ce n’est donc pas dans la conscience que nous avons de leur mort ou de notre mort à venir, et de toutes nos chères douleurs, que nous devons nous adresser à Dieu, mais dans la conscience que nous avons de Sa Douleur à Lui. Tout l’enseignement du Christ réside là, et c’est par là qu’il est Fils, quand tous les autres ne sont que lointains adorateurs.
Christ, Santa Prassede, ROME
07:38 Publié dans La table de Claude | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bataclan, paris, attentats, islam, politique, christianisme, christ, satan, croix, religion, france |
mardi, 01 novembre 2016
Tous les saints
L’une des raisons principales arguées par les gens qui ne croient pas en Dieu est celle-ci : le Mal. Si Dieu a créé le monde, entend-ton, pourquoi a-t-il créé le Mal ? Comment tolère-t-il la mort des innocents ? Dieu et la Shoah, entend-on ailleurs, ne peuvent exister dans le même monde. Je confesse avoir été sensible à ces arguments à une époque. Cela ne m’a pas fait douter de l’existence de Dieu, mais de sa nature telle que le judéo-christianisme me paraissait la poser à travers toute l’histoire sainte et profane. J’ai chopé à l’époque le mal Renan. Un tel doute m’a projeté pour de longues années dans une ronde assez infernale autour de cette question du mal, qui a duré pas mal de temps : cette ronde consiste à chercher un dieu dont la nature propre serait non pas à sa convenance, mais à la mienne ! Puisque le mal existe et qu’il est indéniable, cherchons un dieu qui ne serait pas omniscient ni omnipotent et qui serait donc a priori sans rapport avec lui. Bref, un dieu ont l’innocence présumée serait à l’image de l’innocence présumée de sa créature. L’athéisme dogmatique de l’homme machine à la française me paraissant contraire à ma conviction la plus profonde et l'Eglise me semblant se noyer en pleine déconfiture, je me tournais alors du côté de la sagesse orientale au sein de laquelle il est écrit que tout ce qui n’est pas divin relève en bonne part de l’illusion. Ce concept est fort pratique pour créer un dieu à sa convenance, puisque le curseur entre illusion et réalité, chacun peut au fond le positionner à l’endroit où son degré de compréhension le souhaite. Pour ma part, je rejetais le mal du côté de l’illusion, m’enlisant auprès d ‘autres dans une rêverie rousseauiste, mi christique, mi bouddhiste, à la recherche d’un syncrétisme qui fût à la fois humaniste et religieux, et qui échappât aux difficultés posées par l’Histoire, bref, qui fût en un mot à la portée de ma petite personne et de sa compréhension limitée des phénomènes. J’étais, ce faisant, à l’avant-garde de mon temps, de son humanisme droit-de-l’hommiste parfaitement décadent et de son libéralisme féru de new-age et de développement personnel. Dieu n’ayant pu créer le mal, me disais-je, l’emprise du mal sur le monde est forcément irréelle, il suffit donc d ‘ignorer cette emprise voire de relativiser son existence et, par la méditation et un mode de vie conforme à une certaine idée que je me faisais de la nature, je serai sanctifié en rejoignant ce dieu idéalisé en un lieu de la conscience où il doit résider, à l’écart du mensonge, bien protégé dans une zone de ma vérité.
Je me souviens même avoir dit et soutenu à l’époque que le Christ avait échoué en sa mission qui était de pacifier le monde, et que la meilleure preuve en était la Croix sur laquelle il était mort. Le Christ n’était plus qu’un homme qui avait échoué, et Dieu redevenait ce Dieu unitaire auquel rêvent les musulmans. Du pur Renan, ma foi. Le mal, je me noyais, infortuné, en plein dedans, et il ne tarda pas à se manifester rudement dans ma vie.
Tous les saints, en fait, ont accepté la réalité du mal. La conscience moderne, qui a inventé le mot « inhumain » pour caractériser le mal (comme si ce dernier n’était pas humain, avant tout humain) continue dans la voie de son rousseauisme étroit de croire en la bonté de l’homme démocratique et d’utiliser l’argument du Mal pour nier Dieu. Dieu a-t-il créé le mal ? Je ne me lancerai pas dans de telles arguties théologiques, en tout cas il est manifeste qu’Il le tolère dans l’histoire des hommes comme il a toléré mon erreur durant longtemps au sein de mon histoire individuelle. Tous les saints qui ont aimé Dieu plus que tout ont dû admettre cette vérité devant laquelle le monde post moderne regimbe : Dieu n’a pas créé le mal, mais il le tolère parce que le mal est le fruit de l’homme et que s’il tolère l’homme, il lui faut tolérer son péché. Ce qui ne signifie évidemment pas l’admettre. Tout mon mal fut, durant des années, de nier tout simplement mon péché en me proclamant innocent du mal des autres. Nous avons tous le moyen de trouver dans nos vies des excuses pour nous dédouaner du péché à la fois originel et collectif qui nous ronge. Selon un rapport établi par WWF et dévoilé le 27 octobre, par exemple, la sixième extinction de masse (dite de l’Holocène) a débuté sur terre et depuis les années 1970, les espèces pourraient avoir perdu 67% de leurs effectifs d'ici à 2020. Je peux toujours, étincelant yogi, m’assoupir en méditation sur mon tapis et me dédouaner de ce désastre (parmi d’autres) dont la reluisante espèce humaine est responsable. Vous, moi, nous tous. De brillants esprits (toujours les mêmes) nient l’âpre phénomène. Il se trouve que ce sont les animaux vivant en eau douce qui subissent le plus l'impact calamiteux de l'activité humaine. Or je me souviens pour ma part du sentiment très vif que j’ai eu vers l’âge de huit ans lorsque je découvris l’Azergues, rivière dans laquelle j’allais pêcher et me baigner chaque été et avec laquelle je vivais comme en osmose, draguée, polluée, ravagée, tuée en quelques saisons. L’enfant que j’étais songea alors que si les hommes étaient capables de faire subir cela à une rivière au nom de leurs prétendus intérêts, ils seraient capables de le faire subir à la totalité de la Terre : est-ce un hasard si, en parallèle, le nombre d’appareils électroménagers, d’ordinateurs, de portables, et de gadgets high-techs utilisé par des milliards d’innocents aussi urbanisés qu’autocentrés n’aura cessé de croitre ? Il semble ainsi que l’activité principale des hommes et des femmes de ma génération ait donc été de remplacer la vie animale par la vie technologique. Pas de quoi être fier, vraiment. La société du spectacle bat son plein, tandis qu’un être immense se trouve amputé de plus de la moitié de lui-même pour le confort de milliards de bipèdes ravis d ‘être soi. Le progrès, disent-ils. Le mal, pourrait-on leur répondre. Le péché, ne leur en déplaise.
Entendons-nous bien : je ne confonds pas cet Être immense qu’on pourrait appeler la nature ou la Création, ou encore l’écosystème, avec Dieu Lui-même. Je constate simplement que la charité du Père à notre égard ne tient guère à notre valeur, mais à la dimension du sacrifice du Fils. Et à la vertu du Saint Esprit. En ce sens, la justification de l’homme moderne qui ne comprend plus la notion de sacrifice, si abusé qu’il se trouve par celle d’échange entre égaux, devrait passer plus que jamais par la Trinité, comme tous les saints l’ont de siècle en siècle affirmé. Est-ce pour cette raison que tant de gens s’ingénient à faire de l’Islam qui nie cette dernière une alternative crédible au christianisme, après avoir de même tant porté aux pinacles les fausses religions du new-age, qui faisaient de même ? La Trinité, qui instaure ce rapport direct et aimant au Père a décidément beaucoup d’ennemis, qui tous se demandent pourquoi, si Dieu a créé le monde il créa aussi le Mal… Le Mal réside en fait dans la question, c’est même l’une des racines les plus prolifiques. Tous les saints ont lutté contre le Mal, et tous l’ont également subi, pour la plupart dans leur chair. Cela continue à présent, et cela semble inscrit, que cela nous plaise ou non, dans le projet historique de Dieu. Devant la persistance du Mal, garder une foi vive ne peut pas, ne doit pas être un acte raisonnable, même si bien des raisons pourraient rendre compte d’une telle nécessité pour nous tous. Il doit s’agir avant tout d’un acte surnaturel. Et donc d’un acte du Saint Esprit. Cela suffit-il à comprendre pourquoi le Mal existe ? Sans doute non. Mais au moins, faute d'avoir les moyens de le vaincre, de trouver ceux de le tenir à distance. Ce qui est déjà en vérité beaucoup.
15:43 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : toussaint, christianisme, mal |
dimanche, 21 août 2016
Anna Maria Taïgi
Dirait-on pas qu’elle s’apprête à entrouvrir les lèvres, à cligner du cil et à nous regarder, le visage ceint depuis si longtemps de sa coiffe ample et blanche ? A frémir d’une narine et se mettre à respirer de nouveau ? Anna Maria Taigi est morte en juin 1837, dans son appartement romain non loin de l’église santa Maria in Via Lata, alors que Daguerre avait découvert la photographie depuis deux ans tout rond et qu’il n’avait pas encore déposé son brevet. Certes, elle ignorait tout de ce procédé qui s’apprêtait par étapes à envahir le monde jusqu’à y façonner des mœurs dont, de prophétie en prophétie, elle devinait toute la malignité à venir. Et tandis que je prenais ces clichés d’elle, seul dans la petite chapelle, j’aurais presque éprouvé le sentiment de violer son époque du bout de la mienne, si le calme et la sérénité qui entourent la chasse dans laquelle la tertiaire déchaussée de l’Ordre de la Sainte-Trinité attend la Résurrection n’étaient tels que je me sentis autorisé. Non loin se chantait une messe en corse, et les voix de basses qui montaient du chœur d'hommes paraissaient vouloir la bercer.
Je regardais ses pieds. Je l’imaginais trottinant au bras de Dominique le long du Corso pour rejoindre les deux chambrettes et la cuisine que le prince Chigi leur avait concédé à l'occasion de leur mariage en son palais à l’angle de la place Colonna. Une histoire purement romaine. Elle à qui la Vierge avait annoncé : « Il est nécessaire que chacun se persuade, connaissant ta vie, qu’il est possible de servir Dieu dans tous les états et toutes les conditions », elle qui était née la même année que Napoléon, je l’imaginais, ce 24 mai 1814, s’écriant « Jésus-Christ est entré dans Jérusalem » au passage de Pie VII, de retour en ce somptueux Quirinal dans lequel le général Radet était venu l’arrêter quelque cinq années plus tôt, au nom d'un empereur à présent déchu. Chateaubriand retrace dans ses Mémoires l’épisode :
« A l’heure attendue, le général Radet pénétra dans la cour du Quirinal par la grande entrée ; le général Siry, qui s’était glissé dans le palais, lui en ouvrit en dedans les portes. Le général monte aux appartements : arrivé à la salle des sanctifications, il y trouve la garde suisse, forte de quarante hommes ; elle ne fit aucune résistance, ayant reçu l’ordre de s’abstenir : le pape ne voulait avoir devant lui que Dieu.
Les fenêtres du palais donnant sur la rue qui va à la porte Pia avaient été brisées à coups de hache. Le pape, levé à la hâte, se tenait en rochet et en mosette dans la salle des audiences ordinaires avec le général Pacca, le cardinal Despuig, quelques prélats et des employés de la secrétairerie. Il était assis devant une table entre les deux cardinaux ; Radet entre ; on reste de part et d’autre en silence. Radet pâle et déconcerté prit enfin la parole : il déclara à Pie VII qu’il doit renoncer à la souveraineté temporelle de Rome et que si Sa Sainteté refuse d’obéir, il a ordre de le conduire au général Mollis.
Le pape répondit que si les serments de fidélité obligeaient Radet d’obéir aux injonctions de Bonaparte, à plus forte raison, lui, Pie VII, devait tenir les serments qu’il avait fait en recevant la tiare ; il ne pouvait ni céder ni abandonner le domaine de l’Eglise qui ne lui appartenait pas, et dont il n’était que l’administrateur.
Le pape ayant demandé s’il devait partir seul : « Votre Sainteté », répondit le général, « peut emmener avec elle son ministre ». Pacca courut se revêtir dans une chambre voisine de ses habits de cardinal.
Lorsque Pacca revint, il trouva son auguste maître déjà entre les mains des sbires et des gendarmes qui le forçaient à descendre les escaliers sur les débris des portes jetées à terre… Dans la cour du Quirinal, le pape avait rencontré les Napolitains, ses oppresseurs ; il les bénit ainsi que la ville : cette bénédiction apostolique se mêlant à tout, dans le malheur comme dans la prospérité, donne un caractère particulier aux événements de la vie de ces rois pontifes qui ne ressemblent point aux autres rois » (1)
Depuis le 10 juillet 1865, vingt-huit ans après son décès, la dépouille secrètement souriante d'Anna Maria Taïgi repose donc en saint Chrysogone, au bas du jadis populeux Trastevere, non loin du jadis fougueux Tibre. Ces corps de saints incorruptibles, que l’Eglise conserve un peu partout en ses chapelles éparses, on en oublierait qu’ils sont cadavres tant l’inspiration qu’ils délivrent porte en son sein un air de de calme et de lumière. Le 30 mai 1920, le jour de la Sainte Trinité, l’humble femme du peuple, femme de maison, mère de famille et tertiaire déchaussée, avait été solennellement béatifiée par Benoit XV, au lendemain d’un carnage atroce, dont elle avait prophétisé les grandes lignes. Les chants corses accompagnent son attente. Elle en prophétisa d'autres, qui ne sont pas encore venus. C’est étrange, comme elle porte en ses traits à la fois tout le détail de ce qui fit son époque, et quelque chose d’autre, qui ne passe pas. On tarde dans cette chapelle. On hésite à la quitter.
Cela s’appelle un goût de l’Eternel. Car de son temps comme du nôtre, c'est bien Lui dirait-on que son âme, où qu'elle soit, est en train de contempler.
[1] Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe.
00:50 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : anna maria taïgi, saint chrysogone, napoléon, pie vii, chateaubriand, littérature, rome, christianisme |
mercredi, 27 juillet 2016
Songes-y, musulman...
Quand on s’en prend à un prêtre en train de célébrer, c’est le Christ-Même que l’on meurtrit.
Directement Lui.
Manière de dire à tous par-delà cet assassinat : « voyez, si ce Christ était votre Dieu, il aurait sauvé ce vieux prêtre,
Mais il ne l’a pas fait, comme il n’a pu se sauver Lui-Même sur la Croix… »
Raisonnement de musulman comme jadis raisonnement de juif,
Raisonnement d’imbéciles, donc,
Car c’est par la Charité seule que le Christ a vaincu Satan, non par la Force
Ni celle de la persuasion ni celle du muscle ni celle de la kalachnikov
Car Charité est seule Infinie, telle est la Leçon essentielle de la Croix
Contemple-la, Musulman,
Car c'est par la Charité que Christ vaincra ton ignorance.
Quand on s’en prend à un prêtre en train de célébrer, on cherche à meurtrir le cœur vif du Chrétien
A le toucher en ce moment d’abandon à Dieu qui ne souffre aucune autre compagnie,
La compagnie d’Allah
La compagnie de Satan
La compagnie du crime,
Toutes mêmes compagnies.
On cherche à jeter le doute et la peine en s’infiltrant dans ce lieu de l’âme où cognent déjà toute l’indifférence du monde, toute la violence et toute la haine de Satan.
Double épreuve et double volonté de nuire
C’est un viol de l’âme collective,
La tienne également, songes-y Musulman.
Il aura fallu que j’apprenne le meurtre du vieux prêtre de Saint Etienne de Rouvray
Au lieu même du martyre de Pierre et de la bouche même du guide
Qui me conduisait à son tombeau sous la basilique de Constantin.
S’opéra pour moi vraiment le retour aux sources
Et Dieu – le Vrai, pas celui des millions de musulmans qui constituent la majorité silencieuse dont le crime a besoin pour poursuivre sa route –
Dieu me montra que de Pierre à ce prêtre de Saint-Etienne de Rouvray, nihil novi sub sole, vraiment,
Le cœur même plus endurci, blasé, diverti, l’homme de l’empire global demeure le même en sa nature pécheresse et mortelle que celui de l'empire romain,
Ami ou Ennemi du Seigneur, c’est selon, nulle place pour les âmes tièdes,
Et que là où la prétendue miséricorde d’Allah ne s’exerce que pour les fidèles qui suivent Mohammed
Celle du Christ se tend vers tous les pécheurs
Songes-y, musulman,
Et que oui, décidément, le Coran est bien d’essence satanique :
S’il y a des croyants parmi les musulmans,
Quelle autre solution ont-ils devant ce martyre
Que se convertir ?
Caravage, crucifixion de Pierre,
Santa Maria del Popolo, Rome
08:44 Publié dans Là où la paix réside, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : saint etienne de rouvray, pierre, vatican, christianisme, islam, fanatisme, coran, conversion musulmans |