mardi, 21 septembre 2010
Tout chrétien est un athée
Even in our own lifetime, we can recall how Britain and her leaders stood against a Nazi tyranny that wished to eradicate God from society and denied our common humanity to many, especially the Jews, who were thought unfit to live. I also recall the regime's attitude to Christian pastors and religious who spoke the truth in love, opposed the Nazis and paid for that opposition with their lives. As we reflect on the sobering lessons of the atheist extremism of the twentieth century, let us never forget how the exclusion of God, religion and virtue from public life leads ultimately to a truncated vision of man and of society and thus to a reductive vision of the person and his destiny [Caritas in Veritate, 29]
Traduction : Même dans notre propre vie, nous pouvons nous rappeler combien la Grande-Bretagne et ses dirigeants ont combattu la tyrannie nazie qui cherchait à éliminer Dieu de la société, et qui niait notre commune humanité à beaucoup de gens qu'ils jugeaient indignes de vivre, en particulier les Juifs. J'évoque aussi l'attitude du régime envers des pasteurs et des religieux chrétiens qui ont défendu la vérité dans l'amour en s'opposant aux Nazis et qui l'ont payé de leurs vies. En réfléchissant sur les leçons dramatiques de l'extrémisme athée du XXème siècle, n'oublions jamais combien exclure Dieu, la religion et la vertu de la vie publique, conduit en fin de compte à une vision tronquée de l'homme et de la société, et ainsi à « une vision réductrice de la personne et de sa destinée » (Caritas in Veritate, n. 29).
Tels sont les propos exacts prononcés par BENOIT XVI dans son discours de remerciement à la reine du 17 septembre dernier, propos qui ont déclenché une nouvelle polémique contre lui. J’avoue m’étonner devant les capacités de lecture des journalistes (Rue 89, Le monde…). Car ce que je lis, c’est que :
- Les nazis n’étaient pas chrétiens et cherchaient à éradiquer Dieu de la société, et spécifiquement les Juifs : difficile de prétendre en effet qu’ils évangélisaient les foules et vénéraient le dieu des Juifs en les exterminant
- Des pasteurs et des religieux anglais ont été anti-nazis
- Les nazis sont donc des athées.
S’ensuit-il que tous les athées sont des nazis ? Evidemment, non. Pas plus d'ailleurs que tous les pasteurs aient été résistants A aucun moment le pape ne sous-entend ni ne dit l'un ou l'autre. Il me parait soucieux, au contraire, de souligner devant la reine Elisabeth le caractère non chrétien du nazisme et de ses sbires, et la part prise par certains chrétiens à la lutte contre le nazisme, alors qu’on a souvent et fort légèrement fait l’amalgame contraire, entre catholiques et nazis.
Il faudrait que tous ceux qui insinuent des choses fausses qu'ils propagent avec des citations tronquées sur le web relisent la logique de Port Royal et ce que sont syllogismes justes et faux. Car si on peut conclure du fait que les nazis ne sont pas chrétiens qu’ils sont en effet athées, on ne peut conclure que tout athée est nazi sans faire ce que j’appelle un procès d’intention (un de plus)… Ionesco dans Rhinocéros a dévoilé de façon pertinente la manière délirante dont on peut passer de l'extrême logique à l'absurde absolu, puisque le second est le contraire de l'autre. Je propose donc à tous les pourfendeurs du pape (quelles qu'en soient leurs obscures raisons) de pousser le raisonnement plus loin encore. S'il est juste, à leurs yeux, de déduire du fait que tous les nazis sont nécessairement athées (ce que le pape a dit) le fait que tous les athées soient nécessairement nazis (ce qu'on lui fait dire), pourquoi ne pas affirmer, au point de mauvaise foi où l'on se trouve que, la plupart des chrétiens et la plupart des athées n'étant pas nazis, il s'ensuit nécessairement que tous les athées sont des chrétiens, et que tous les chrétiens sont évidemment des athées...
19:18 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : religion, benoit xvi, christianisme, actualité, catholicisme, athéisme |
samedi, 26 juin 2010
Un monde qui se chie dessus, et à l'envers par dessus le marché...
Quel abruti disait l’autre jour à propos du carême : « c’est le ramadan des chrétiens … » ?
Et cette insanité, cette horreur, exposée dans un musée niçois par le très rose et très porcin Wim Delvoye, l'inventeur de la machine à chier, bientôt à Paris...
Un monde à chier, pas d'autres mots, à force de s'être chié dessus...
20:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ramadan, carême, france, christianisme, société, wim delvoye |
dimanche, 11 avril 2010
Facebook, l'église, l'insulte
LIRE ICI LE DERNIER SCOOP SUR CETTE AFFAIRE (14 avril à 18h 30) :
J’avoue que je ne pensais pas devoir prendre un jour, publiquement, la défense du pape et celle de l’Eglise et de ses évêques. Et ceci pour plusieurs raisons. D’abord parce que le pape et ses évêques ont toujours été à mes yeux des figures empreintes d’une théâtralité solennelle, dont je ne pouvais penser qu'elle eût besoin que je plaidasse un jour en sa faveur; théâtralité que depuis l’enfance je regarde avec une certaine défiance mais une indubitable tendresse. Cette chose hybride doit s’appeler le respect. Je suis né dans une famille de catholiques oublieux, dirais-je. Aussi, cette défiance ainsi que cette tendresse – ce respect - que j’ai gardés me paraissent être à l’image du passé de mon vieux pays, la France, fille ainée de l’Eglise durant des siècles, République laïque depuis un peu plus d'un seul.
A ceux qui voudraient nier le passé catholique de la France, il faut rappeler que ce ne sont ni des mosquées ni des salles des fêtes, que cela leur plaise ou non, qui trônent au centre de chaque village, mais bel et bien des églises, parfois somptueuses, parfois mélancoliques, dépositaires de l’autorité de l’histoire au moins autant que de celle de Dieu. A chaque fois que je pénètre dans l’une de ces églises, que ce soit en Bretagne ou dans le Brionnais, dans les Alpes ou dans le Nord, à Lyon où à Paris, c’est toujours une étreinte au cœur que je ressens, la prégnance du passé chrétien du pays, intimement lié à l’histoire des gens qui y ont vécu, à sa culture. J’en veux pour preuve ceci : Des canuts lyonnais, on se souvient – moi le premier, ce blog en témoigne, des révoltes contre le bourgeois, des revendications pour la dignité au travail, de la création des prudhommes. Qui se souvient, plus simplement, de leur foi ? Lassés de partager avec les marchands fabricants qu'ils ne jugeaient guère chrétiens les bancs de l’église Saint-Polycarpe, ils demandèrent en 1852 à Monseigneur de Bonald la faveur d’édifier une paroisse pour eux, qu’on baptisa Saint-Bernard, et qui fut fermée bien plus tard en raison des risques d’éboulements consécutifs au percement du tunnel du funiculaire qui passait juste en dessous, à travers le sol de la colline de la Croix-Rousse. Car dans leur immense majorité, ces canuts étaient chrétiens, leur dévotion envers Marie et la fête du 8 décembre en témoignent également.
Je ne pensais pas, disais-je plus haut, et pourtant. Cela fait un moment que je suis excédé par les récurrentes attaques contre Benoit XVI, dont le rôle et la fonction ne sont pas de se faire le porte parole de la modernité journalistique. Celle que subit l’évêque de Soissons, et qui implique le réseau Facebook, me pousse à rompre ma réserve, car la stupidité des temps présents éclate avec trop de pompes, si j’ose dire. Un groupe, donc, nommé « Courir nu dans une église en poursuivant l’évêque » a été créé depuis le mois de janvier sur lequel, entre autres déclarations, on propose de « crucifier Mgr Giraud la tête en bas en lui chatouillant les couilles avec un foetus mort », de « le violer et le forcer à écrire « Fuck Of my Lord » sur le mur de l’église », et autres insanités. Je crois que c’est surtout d’inculture et de bêtise que souffrent les auteurs de ces slogans idiots, qui n’en restent pas moins des incitations à la haine et des appels au meurtre passibles de tribunaux. Tout cela, à vrai dire, ne m'a semblé ni très catholique ni très laïc... Autrement dit pas très digne d'être français. Voilà pourquoi j’ai signé la pétition de soutien à l’évêque de Soissons, et j’encourage tous ceux qui le souhaitent à le faire également en cliquant ICI. Je dirais pour clore ce billet que Facebook, sur lequel on m’a souvent proposé de figurer, et sur lequel je me suis gardé de m’inscrire, signe ici les limites de sa prétendue efficacité : en donnant la parole à tous pour des raisons uniquement commerciales, on voit qu’il ouvre bel et bien - et sans le moindre esprit critique - une boite de Pandore qu’il eût mieux valu garder close; celle de l'insulte comme mode d'expression publique, du règne de l'imbécillité.
20:46 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : société, facebook, christianisme, religion, mgr giraud, soisssons |
vendredi, 19 mars 2010
Garder la paix
08:27 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : saint-joseph, christianisme |
vendredi, 20 mars 2009
Polémique papale
« Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème. » Première version : « au contraire on augmente le problème).
Dans les deux cas, si je sais lire, cela signifie : on ne peut réduire la lutte contre le Sida à la distribution des préservatifs. La proposition conditionnelle marquant clairement que l'extinction du fléau ne saurait être réduit à un seul geste technique (« si on n'y met pas de l'âme... »). Ceux qui attendent que le garant d'un dogme séculaire se plie à une idéologie actuelle évidemment l'entendent d'une autre oreille. Mais aucun pape ne peut ouvertement parler comme le chef d'une ONG ou d'un service sanitaire.
On comprend pourquoi Nicolas, Ségolène et autres consorts réduisent leurs déclarations à des propos type sujet/verbe/complément..., à une syntaxe et à un vocabulaire indigents, n'emploient plus ni conditionnel, ni subjonctif, etc... « Tous ensemble, tous ensemble », au moins, tout le monde comprend... Même si ça ne veut plus rien dire.
De l'aveuglement syntaxique à la mauvaise foi idéologique, il n'y a qu'un pas !
10:28 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : sida, religion, benoit xvi, christianisme |
dimanche, 01 mars 2009
Le mois de saint-Joseph
Joseph, dernier des patriarches, premier des saints.
Mars, mois du premier mimosa et du printemps prochain.
Joseph, patron de la bonne mort & des âmes perdues
Mars, dieu de la guerre et père du désir :
Bienvenue en Mars, le mois de Saint-Joseph
George de La Tour : "L’apparition de l’ange à saint Joseph", appelé également
"Le songe de saint Joseph".
01:10 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : saint-joseph, peinture, la tour, christianisme |
samedi, 31 janvier 2009
L'Eglise renoue avec ses démons
L’évêque intégriste anglais Richard Williamson, qui avait nié l'existence des chambres à gaz, a exprimé hier vendredi des "regrets sincères" pour les "souffrances" causées au pape Benoît XVI par ses "remarques imprudentes". Cela après que le pape a réaffirmé auprès des juifs « sa solidarité »
Le négationnisme des intégristes, au sein-même de l’Eglise, est une chose blessante, inacceptable, abjecte, comme l’a souligné Gilles Bernheim, le nouveau grand rabbin de France. C’est aussi l’expression minoritaire et accablante pour elle d’une sorte de tradition initiée par Drumont dans la France Juive, combattue à l’époque par Léon Bloy dans Le Salut par les Juifs. Dans un tel contexte, alors que l’Eglise semble retrouver ses vieux démons – comme d’ailleurs beaucoup d’institutions en cette période de régression intellectuelle mondiale & généralisée - on ne peut que soutenir dans sa démarche le cardinal Philippe Barbarin qui déclarait ce matin, sur RTL, à propos des excuses de circonstances présentées hier par l'intégriste Williamson: «Ce sont des excuses tout à fait insuffisantes qui ne correspondent pas à celles qu'avait exprimé son supérieur qui avait dit "je demande pardon au pape et à tous ceux que ces propos ont blessés", il n'a eu aucune rétractation ». Les déclarations négationnistes "sont des propos lamentables, scandaleux, révoltants, pour les juifs comme pour les catholiques, c'est ce que le Pape a dit", a ajouté l’archevêque, précisant qu'il ignorait si ces "excuses" de Williamson étaient spontanées ou sollicitées par le Vatican. Depuis le début de la polémique provoquée par la décision de Benoit XVI, le primat des Gaules tente de trouver une voie au juste milieu : « Il faudrait aussi oser leur parler et ne pas les traiter directement comme le diable, leur dire : Pourquoi affirmez-vous des choses objectivement fausses ? Vous rendez-vous compte de la blessure que vous infligez à des millions de personnes.» Cette démarche est-elle initiée par le Vatican, est-elle une prise de position personnelle ? Les évêques de France doivent se rendre à Rome la semaine prochaine afin de faire le point avec Benoit XVI sur les tensions multiples suscitées par sa décision. D'ici là, la polémique a encore le temps de grandir dans les medias. Affaire à suivre...
19:43 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : christianisme, barbarin, bernheim, williamson, pape, benoit xvi |
lundi, 26 janvier 2009
Polycarpe, au fond de la rue
La construction de l'église a débuté en 1655. Michel Perrache, le père de l'ingénieur qui repoussa le confluent d'Ainay à La Mulatière et donna son nom à la gare, en sculpta le maître-autel ainsi que différentes statues. Un siècle plus tard, à partir de 1756, Loyer, un élève de Soufflot, allongea la nef et réalisa cette haute façade qu'on voit au fond de la rue, avec ses quatre pilastres corinthiens, son fronton triangulaire, et sa très belle porte Louis XV. Les éclats dans la pierre qu'on remarque dans la partie supérieure du bâtiment sont un souvenir des canonnades révolutionnaires de 1793 par les armées de la Convention, qui souhaita effacer le nom des Lyonnais des provinces de France. Bonne fête à tous les Polycarpe, puisque l'évêque de Smyrne par qui le christianisme a pénétré en Gaule se fête à Lyon non pas le 23 février, mais aujourd'hui, 26 janvier. Les deux fondateurs de l'église de Lyon, d'abord Pothin, puis surtout Irénée, avaient été envoyés de Smyrne par Polycarpe, disciple immédiat de Saint-Jean. De nombreux textes anciens relatent cet épisode, ici mythique : Voici la traduction d'un extrait de la Passion d'Irénée (Anonyme, VIème siècle), contenant un éloge de Polycarpe :
« Alors que le bienheureux Polycarpe vivait ainsi en ce monde, il apprit que le très cruel meurtrier Marc-Aurèle souhaitait effacer des provinces des Gaules le nom des chrétiens et que saint Pothin, évêque et martyr de l'Eglise de Lyon, avait été fait prisonnier avec les siens : tous ceux qui furent considérés comme chrétiens furent torturés dans divers supplices : par la palme d'un martyre triomphal, ils rendirent leurs précieuses âmes au ciel et le Christ reçut avec la blanche troupe des cieux ses saints dans le bonheur. Ils furent martyrisés le 2 juin. Saint Polycarpe fit partir de son entourage saint Irénée, rempli de foi, de grâce et d'Esprit Saint, élevé à l'honneur de la prêtrise : il l'envoya sous la conduite d'un ange vers la bienheureuse ville de Lyon pour réconforter de nouveau les chrétiens qui se cachaient en ce lieu depuis quelque temps, et pour rassembler, par sa prédication, dans le troupeau du Christ, la foule des gentils qui étaient dans les ténèbres. Saint Irénée part avec le diacre Zacharie et deux clercs pour compagnons et il entre dans la très noble ville de Lyon. Par ses vertus, par les prodiges, les miracles et les prédications que Dieu très grand faisait par son intermédiaire, la cité plaça sa foi très rapidement tout entière dans le Christ. »
22:25 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : saint-polycarpe, christianisme, saint-pothin |
dimanche, 28 décembre 2008
Le sens des Innocents
A la fin du chapitre qu'il consacre à Saint Etienne, Jacques de Voragine (La Légende dorée) réfléchit à l'organisation du calendrier liturgique qui, juste après la Nativité, place la célébration de trois martyres : ceux d'Etienne, de Jean, des Innocents. Voici ce qu'il rappelle :
"L'église a eu deux raisons pour organiser ainsi les trois fêtes qui suivent Noël.
La première, c'est de rassembler ses compagnons autour de l'Epoux et du Chef. En effet, le Christ époux, en naissant, a conduit vers l'Eglise trois compagnons, dont on dit dans le Cantique : Mon bien-aimé est clair et vermeil, il est insigne plus que dix mille. Clair est Jean l'Evangéliste, confesseur éclatant; vermeil est saint Etienne le protomartyr; insigne plus que dix mille est la multitude vrginale des Innocents.
La seconde raison est la suivante : l'Eglise réunit ainsi, selon leur degré de dignité, tous les genres de martyres dont la naissance du Christ martyr a été la cause. Or il y a trois types de martyre : le premier consiste en une volonté et un acte, le second en une volonté non suivie d'acte, le troisième en un acte et non une volonté. Le premier type se réalisa en saint Etienne; le second en saint Jean et le troisième dans les Innocents."
Voilà ce qui s'appelle créer de la signification. Ce que les sociétés dans lesquelles nous nous trouvons ne savent absolument plus faire. A un point qui a même cessé d'être consternant. D'où leur nullité. Et leur agonie. Loin, fort loin des Innocents.
01:36 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : christianisme, religion, jacques de voragine, martyrs, légende dorée |