dimanche, 11 avril 2010
Facebook, l'église, l'insulte
LIRE ICI LE DERNIER SCOOP SUR CETTE AFFAIRE (14 avril à 18h 30) :
J’avoue que je ne pensais pas devoir prendre un jour, publiquement, la défense du pape et celle de l’Eglise et de ses évêques. Et ceci pour plusieurs raisons. D’abord parce que le pape et ses évêques ont toujours été à mes yeux des figures empreintes d’une théâtralité solennelle, dont je ne pouvais penser qu'elle eût besoin que je plaidasse un jour en sa faveur; théâtralité que depuis l’enfance je regarde avec une certaine défiance mais une indubitable tendresse. Cette chose hybride doit s’appeler le respect. Je suis né dans une famille de catholiques oublieux, dirais-je. Aussi, cette défiance ainsi que cette tendresse – ce respect - que j’ai gardés me paraissent être à l’image du passé de mon vieux pays, la France, fille ainée de l’Eglise durant des siècles, République laïque depuis un peu plus d'un seul.
A ceux qui voudraient nier le passé catholique de la France, il faut rappeler que ce ne sont ni des mosquées ni des salles des fêtes, que cela leur plaise ou non, qui trônent au centre de chaque village, mais bel et bien des églises, parfois somptueuses, parfois mélancoliques, dépositaires de l’autorité de l’histoire au moins autant que de celle de Dieu. A chaque fois que je pénètre dans l’une de ces églises, que ce soit en Bretagne ou dans le Brionnais, dans les Alpes ou dans le Nord, à Lyon où à Paris, c’est toujours une étreinte au cœur que je ressens, la prégnance du passé chrétien du pays, intimement lié à l’histoire des gens qui y ont vécu, à sa culture. J’en veux pour preuve ceci : Des canuts lyonnais, on se souvient – moi le premier, ce blog en témoigne, des révoltes contre le bourgeois, des revendications pour la dignité au travail, de la création des prudhommes. Qui se souvient, plus simplement, de leur foi ? Lassés de partager avec les marchands fabricants qu'ils ne jugeaient guère chrétiens les bancs de l’église Saint-Polycarpe, ils demandèrent en 1852 à Monseigneur de Bonald la faveur d’édifier une paroisse pour eux, qu’on baptisa Saint-Bernard, et qui fut fermée bien plus tard en raison des risques d’éboulements consécutifs au percement du tunnel du funiculaire qui passait juste en dessous, à travers le sol de la colline de la Croix-Rousse. Car dans leur immense majorité, ces canuts étaient chrétiens, leur dévotion envers Marie et la fête du 8 décembre en témoignent également.
Je ne pensais pas, disais-je plus haut, et pourtant. Cela fait un moment que je suis excédé par les récurrentes attaques contre Benoit XVI, dont le rôle et la fonction ne sont pas de se faire le porte parole de la modernité journalistique. Celle que subit l’évêque de Soissons, et qui implique le réseau Facebook, me pousse à rompre ma réserve, car la stupidité des temps présents éclate avec trop de pompes, si j’ose dire. Un groupe, donc, nommé « Courir nu dans une église en poursuivant l’évêque » a été créé depuis le mois de janvier sur lequel, entre autres déclarations, on propose de « crucifier Mgr Giraud la tête en bas en lui chatouillant les couilles avec un foetus mort », de « le violer et le forcer à écrire « Fuck Of my Lord » sur le mur de l’église », et autres insanités. Je crois que c’est surtout d’inculture et de bêtise que souffrent les auteurs de ces slogans idiots, qui n’en restent pas moins des incitations à la haine et des appels au meurtre passibles de tribunaux. Tout cela, à vrai dire, ne m'a semblé ni très catholique ni très laïc... Autrement dit pas très digne d'être français. Voilà pourquoi j’ai signé la pétition de soutien à l’évêque de Soissons, et j’encourage tous ceux qui le souhaitent à le faire également en cliquant ICI. Je dirais pour clore ce billet que Facebook, sur lequel on m’a souvent proposé de figurer, et sur lequel je me suis gardé de m’inscrire, signe ici les limites de sa prétendue efficacité : en donnant la parole à tous pour des raisons uniquement commerciales, on voit qu’il ouvre bel et bien - et sans le moindre esprit critique - une boite de Pandore qu’il eût mieux valu garder close; celle de l'insulte comme mode d'expression publique, du règne de l'imbécillité.
20:46 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : société, facebook, christianisme, religion, mgr giraud, soisssons |
Commentaires
Excellent billet, mesuré mais bien senti. Ceux qui s'en prennent à l'évêque de Soissons sur Facebook sont clairement des imbéciles, mais les journalistes qui s'en prennent au pape sur la question de la pédophilie, valent-ils guère mieux ?
Écrit par : Un catholique | dimanche, 11 avril 2010
J'ai signé et je partage ton point de vue.
Ces attaques sont idiotes, mesquines et inutiles.
Ceci dit il faut aussi que l'Église assume sa pénalisation de la sexualité...On n'en serait pas là.
Qu'est-ce que c'est "Riposte Catholique" ?
Pas un groupe traditionaliste j'espère ?
Écrit par : Rosa | dimanche, 11 avril 2010
J'ai signé la pétition et je suis allée voir la page sur facebook. Il semble que, bien qu'elle existe encore, il n'y ait plus dessus aucune publication. De fait, sur facebook, n'importe qui peut ouvrir une page, trouver sous le prétexte de la paisanterie des "amis" qui sont soient des gens inoffensifs, soit des gens manipulés, et dire n'importe quoi en toute impunité à propos de n'importe qui.
Écrit par : s.Jobert | dimanche, 11 avril 2010
slllllllllllllllllllllllt
Écrit par : sara | dimanche, 11 avril 2010
Cette sinistre histoire illustre assez justement ce que dit Slavoj Zizek sur le besoin de tolérance maximale et les impératifs ultra-libéraux. Cela passe notamment par le possible déchaînement contre toutes les institutions qui historicisent l'être humain. Or, quoi qu'on puisse en penser (et mon athéisme en fait foi, si j'ose ce paradoxe), ignorer le fonds judéo-chrétien et plus particulièrement catholique de notre culture, permettre (c'est-à-dire accréditer, de facto) ces propos c'est à la fois une insulte envers l'individu attaqué et une négation de toute spiritualité. Ce n'est même plus un problème de droit ; c'est un problème d'éthique, au sens où l'entend Spinoza. C'est la dissociation de l'être avec ce qu'il dit ou écrit, la gratuité instantané du dire. C'est Facebook, avatar ultime de la "parole libérée" dont on sait, quand, justement, on se préoccupe de l'Histoire, qu'elle est une figure annonciatrice de la Barbarie.
Écrit par : nauher | dimanche, 11 avril 2010
@ Rosa : Sans jeu de mots, c'est, pour l'heure, la seule chose qui riposte. C'est pourquoi je prends. On imagine que si ça avait été Michèle Alliot Marie (gouvernement), Thierry Henry (football), Malek Boutih (gauche bien pensante), Claire Chazal (médias) ou Johnny Hallyday (variétés),les soutiens outragés eussent tombé en rafales...
Le visiteur qui a laissé un lien au-dessus de toi en dit ceci :
"Riposte catholique : se présente comme un portail catholique de réinformation 2.0. Il diffuse les billets de plusieurs blogs catholiques francophones et invite ses lecteurs à donner leur opinion. Il permet notamment de se tenir au courant de l’actualité du catholicisme. Lancé le 1er janvier 2010, le site compte Daniel Hamiche comme rédacteur en chef."
Écrit par : Solko | lundi, 12 avril 2010
@ S Jobert : La page, en effet parait fermée à de nouvelles contributions. J'espère que plainte va être déposée. Ce qui se passe avec des évêques se passe aussi avec des profs et, potentiellement, peut se passer avec n'importe qui. Il faudrait obliger Facebook à prendre des mesures. Il faudrait commencer par boycotter cette saloperie.
Écrit par : solko | lundi, 12 avril 2010
@ Sara : Intéressant.
Écrit par : solko | lundi, 12 avril 2010
@ Nauher : Bien sûr que le problème, ce n'est pas l'Eglise, c'est bien facebook. Nous marchons sur la tête, mon cher Nauher. Votre analyse est d'une pertinence impeccable, comme d'ailleurs votre billet sur lequel je renvoie les lecteurs de passage ici :
http://off-shore.hautetfort.com/archive/2010/01/17/faceb.html
Écrit par : solko | lundi, 12 avril 2010
Merci pour l'info mais dans ce domaine je suis méfiante ! Ceci dit, je pensais bien que tu n'aurais pas mis les pieds n'importe où...
Quant à Facebook, comme pour les blogues, il y a le pire et le meilleur. Je suis en relation avec Bruno Leroy, écrivain chrétien salésien sur Facebook...
Pas d'amalgame ni de généralisation.
C'est un outil
le couteau peut servir à éplucher une pomme comme il peut tuer, on le voit tous les jours...
Écrit par : Rosa | lundi, 12 avril 2010
@ Rosa : Pour beaucoup de gens qui l'utilisent, en effet, il se borne à ça. Mais Facebook est bien plus qu'un outil. C'est un média minimaliste, communautariste et normatif, offert à chacun, un média idéologique dont les dérives ne commencent qu'à apparaître. Encore une fois je ne peux que te renvoyer à l'article de Nauher dans le commentaire ci-dessus, qui fait un point excellent sur le symptôme/syndrome Facebook. Et cet épisode qui met face à face la vieille église et - si j'ose dire - la nouvelle - est fort significatif de ce à quoi il faut s'attendre dès lors que "la parole libérée" (en réalité vendue)a trouvé un lieu de prédilection pour se déverser en toute "innocence/impunité". Je ne crois pas non plus qu'on puisse comparer Facebook et son réseau à une plate forme de blogues, car un blogue, même purement consacré à l'anecdotique, marque une forme d'engagement de son auteur qu'on ne trouve pas dans la page Facebook
Écrit par : solko | lundi, 12 avril 2010
Là ou ça déraille un peu, je trouve, c'est lorsque vous affirmez le passé culturel et intellectuel de la France, par exemple, empreint de chrétienté.
Oui, mais il faut tout dire : cette victoire des chrétiens sur le reste du monde est une victoire militaire, puis politique, qu'on aimerait bien faire passer pour victoire de la Vérité...
Il ne s'agit pas de la nier, mais de se défaire de son idéologie.
La botte judéo-chrétienne, pour être onctueuse, n'en reste pas moins une botte.
Écrit par : Bertrand | lundi, 12 avril 2010
@ Bertrand : Nul ne conteste que la chrétienté, comme toutes les civilisations d'ailleurs, ne s'est imposée que par l'alliance du militaire, du religieux - rajoutons du commerce... Ce que dit L.Mumford sur les religions (et philosophies) axiales, qui ont pris levier sur l'existence présumée de la Vérité pour s'imposer dans l'Antiquité est de ce point de vue éclairant.
Se défaire de l'idéologie. Bien d'accord, Bertrand, s'il s'agit de l'idéologie ultra libérale qui tient le monde, oui. Taper sur le pape ne sert à rien, au contraire. Il faut être dans le poste d'observation qui est celui d'un enseignant de français pour voir quel rôle a joué la déchristianisation du pays dans la conquête progressive de "l'ignorance" ou de "la barbarie", pour parler comme JC Michéa ou Steiner. Un adolescent qui ne sait rien, mais rien de la Bible aujourd'hui, ni de la mythologie gréco-latine, est condamné à ne rien comprendre et à ne rien gouter de la littérature française d'avant Marguerite Duras - je ne plaisante qu'à moitié, vous savez...
Écrit par : solko | lundi, 12 avril 2010
Solko, pensez-vous que les adolescents sont moins ignorants des textes, dans les pays qui connaissent soit des religions d'État, en Europe de tradition protestante, soit des Églises d'État comme en Angleterre et en Grèce, soit des concordats avec le Vatican ?
Et pensez-vous vraiment que ce sont les religieux qui favorisent l'étude de la Bible? La lecture de ces textes ne relève-t-elle pas davantage d'une démarche littéraire? Vous savez, au catéchisme, on m'a davantage culpabilisée avec des histoires "adaptées" et données hors contexte et sens historique, qu'on ne m'a accompagnée dans la lecture de ces textes que j'ai découverts plus tard, seule, hors toute recherche à caractère religieux.
Écrit par : Michèle Pambrun | lundi, 12 avril 2010
@ Michèle : Je n'en sais rien. Je constate qu'au fur et à mesure où les récits des grands mythes fondateurs ne sont plus lus, les textes littéraires plus tardifs deviennent à leur tour illisibles. Comme une spirale proprement infernale. A la fin, il ne reste que soi. D'où le triomphe de l'autofiction que Christopher Lasch a si bien dénoncé dans "La culture du narcissisme"
Écrit par : solko | mardi, 13 avril 2010
D'accord avec vous Solko. Mais quel rapport avec le christianisme ? Ce n'a jamais été la volonté des religieux d'éduquer les enfants des hommes. Et peut-être dois-je entendre que le monde que vous regrettez est celui de "happy few". Nous ne sommes alors, vous et moi, pas dans le même monde. Ce n'est pas grave. Vous lire sera toujours précieux.
Écrit par : Michèle | mardi, 13 avril 2010
@ Michèle : Je crois tout simplement que nous ne regardons pas le christianisme du même oeil, ou que nous ne parlons pas du même. Ce n'est pas grave, vous avez raison. Car nous vivons dans le même monde.
Écrit par : solko | mardi, 13 avril 2010
Cher Solko, vous citez là beaucoup d'auteurs, mais triés pour la circonstance et sur le volet.Normal.
Je citerai, de loin et en substance seulement, Nietzsche. "le meilleur contre argument du christianisme, ce sont ses propres textes."
Il me semble que l'amalgame entre les textes fondateurs et la pratique multi-séculaire, aliénante, mensongère, turpide,dominatrice du christianisme est un très mauvais principe...
En Pologne, (concordat), je voudrais bien que vous preniez la mesure du ravahge effectué sur les esprits...On a des cours de religion à l'école, hier, on a fait prier les enfants. Honteusement. Et caetera...Dans le même temps, ces catholiques, il y a trois ans, ont tenté de faire interdire Gombrowitz et Fiodor Dostoïevski dans les programmes scolaires....
Voyez que la chistianisation est fidèle à ses principes : charcuter les esprits.
Vous ne pouvez pas toujours disculper ces agissements (partout présents dans le monde depuis la nuit des temps) et en même temps être révolté par la société coercitive et spectaculaire que nous connaissons.
Enfin, Solko, cela fait la seconde fois que vous vous faites l'avocat du pape (l'histoire des capotes en Afrique)...Vous en avez bien évidemment le droit, mais si vous excusez là le mensonge, l'hypocrisie, excusez-les partout, même chez facebook, Segolène Royal et Sarkozy...
Les non-chrétiens ne sont pas plus menteurs et dégueulasses que les chrétiens. Ils le sont comme eux, selon leurs appétits.
La falsification de la vie est une, Solko. Elle n'est pas excusable en fonction de l'idéologie que l'on porte en soi.
Je ne me fâche pas. J'aime vous lire et j'aime votre critique acerbe des temps nouveaux.
Mais il ya un hiatus sur lequel nous ne nous rencontrerons jamais et qui fait partie, respectivement, de nous, imprimé sur face contraire chez chacun de nous.
Inutilité de la discussion. Ce que nous portons en nous est par-delà toute conviction intellectuelle.
C'est constitutif de nous et ça remonte à des zones d'ombre de nous-mêmes auxquelles nous n'avons accès qu'à grand peine..
Je hais la papauté pour tous ses crimes, des crimes que nous ne pardonneriez à personne d'autre.. Je m'abstiens cependant de taper de dessus parce que plus on tape dessus et plus elle en ressort grandie dans son rôle de bouc émissaire, de sacrifice, de porteuse de lumière et autres monstrueuses balivernes.
Écrit par : Bertrand | mardi, 13 avril 2010
@ Bertrand : "Ce que nous portons en nous est par-delà toute conviction intellectuelle." : et heureusement...
Voilà pourquoi je m'abstiens généralement d'évoquer en termes conceptuels tout ce qui touche au domaine de la spiritualité ou de la foi. Et comme il serait aussi fastidieux que vain d'opposer les éléments négatifs et positifs de la religion que reste-t-il à dire ? Ma réaction face à ces propos tenus sur l'évêque de Soissons reste la même. Bien plus qu'une simple indignation. Un constat : la faillite d'un monde qui a prétendu qu'il était possible de rompre avec toute tradition. En Europe, la tradition est chrétienne comme ailleurs elle est d'un autre creuset. Et c'est pourquoi on ne peut comprendre Dostoïevski si l'on ne comprend pas le christianisme. Pas plus que Tchékhov dont j'ai vu l'an dernier une mise en scène inepte parce que ne tenant pas compte de ce facteur.
Quant au pape, vous savez : si le fait de sortir tous ces cas de prêtres pédophiles au même moment dans le monde reposait sur une quelconque vertu... C'est de la basse politique politicienne, venue probablement de sectes protestantes américaines que soutiennent sans doute des loges maçonniques,et qui visent à s'emparer de l'Amérique du sud en prenant comme argument le célibat des prêtres qu'il convient jeter à bas pour prendre le pouvoir.
De toute façon le monde moderne, et à présent post-moderne, a imposé son diktat. La mélancolie que je porte à l'égard du passé est profonde, au moins autant que mon accablement devant l'empire du présent. En terme religieux, il ne s'agit pas pour moi d'aviver des polémiques sans solution sur le pape. Mais - au sens le plus profond du terme - silencieux dans une église comme dans un amphithéâtre, de rêver devant la Croix. Je ne peux vous en dire plus. Sinon que j'apprécie de part et d'autre la franchise de ce que nous pouvons échanger, tout en en déplorant aussi, enfermés que nous sommes dans ces petits rectangles, les limites.
Écrit par : solko | mardi, 13 avril 2010
Je suis d'accord avec vous, Solko, sur un point essentiel : Les accusateurs ne sont pas plus vertueux que les accusés.
Ce qui n'enlève rien à la veulerie des uns et des autres.
"La mélancolie que je porte à l'égard du passé est profonde" je vous entends aussi car je porte en moi cette mélancolie...Mais la perte des repères, des traditions et d'un langage authentique se situe bien au-delà de la tradition chrétienne. Cette dernière n'en est que le plus grand et le plus visible avatar.
D'ailleurs, Solko, n'imaginez pas que les paiens contraints par le fer et le feu de faire allégeance à la croix, n'aient pas porté en eux une nostalgie semblable à la vôtre..."Quand on a frappé les cieux d'alignement"
Voyez-vous, ma nostalgie va plus loin que la vôtre. Dans le temps, je veux dire. Ma nostalgie est la perte de l'humain et de son sacré, perte d'abord fomentée par les chrétiens.
Les dieux du paganisme étaient d'abord gais, voire libertins..Le dieu chrétien est austère, sévère, punitif, contractuel,comme la vie qu'il veut soumettre à son image et son symbole, la mort et la torture, en disent bien plus long que tous les pamphlets, les discours et les démonstrations.
Écrit par : Bertrand | mardi, 13 avril 2010
@ Bertrand : Il nous faut alors remonter jusqu'aux temps de la cueillette préhistorique pour retrouver un sens du sacré de l'homme dans la nature! Alors les paysages que vous savez magnifiquement dépeindre prennent en effet un sens ravissant, au sens propre . Encore que ce sens soit empreint d'une forme de romantisme auquel le "génie du christianisme", comme le dit Chateaubriand, n'est pas étranger. Difficile pour moi de me départir de cette sensibilité à l'unicité (qui n'est pas forcément cohérence, d'ailleurs) et de sauter par dessus tant de siècles. Pas certains, non plus, que les dieux des Grecs et des Romains, dieux de la cité conquérante par excellence, ne fussent pas des dieux sacrément policiers à leur manière. J'ai l'impression, plutôt, que nous portons en nous des strates de chacune de ces étapes de l'histoire humaine. Je ne peux nier, pour ma part, l'empreinte de ma catholicité. Facebook et ses dérapages nous aura emmené bien loin, dites-moi!
Amicalement.
Écrit par : solko | mardi, 13 avril 2010
Solko bien d'accord: le pape est le pape, il n'a pas à être moderne ou on ne sait quoi.Le probléme c'est la fonction papale?
Écrit par : romain blachier | mardi, 13 avril 2010
Oui, c'est vrai, Solko, cette fumisterie (parce que c'en est une) de facebook nous aura emmenés bien loin.
D'ailleurs, cela me donne une idée que je vous soumettrai...
Amicalement
Écrit par : Bertrand | mercredi, 14 avril 2010
J'aime bien blasphémer mièvrement personnellement et contre le pape aussi.
Je ne nie nullement mon passé-judéo-chrétien ni tout son héritage culturel
Je dis cependant que nous devrions sortir des religions
Qu'apportent-elles au fond maintenant à part l'espérance immortelle à ceux qui en ont besoin pour ne pas s'effondrer? Ce n'est pas rien peut-être. Elles lient les peuples? ça se saurait...
Une certaine morale? allons-donc! Une morale non religieuse ne serait-elle possible?
Taper sur la papauté c'est la grandir...
Taper sur le fn, c'est lui donner des voix...
Etc
Sommes-nous donc dans une société où il ne faut plus critiquer rien ni personne?
Je ne suis pas très intelligente ni cultivée mais je taperai sur le pape, les religions et les partis autant que j'en aurais envie et sans culpabilité aucune.
Nous avons besoin de travail, d'argent et de dignité avant tout et de la possibilité de nous instruire et d'instruire nos enfants, de celle de nous cultiver, de la possibilité de nous soigner décemment. Quand vous devenez précaires, il arrive que les débats intellectuels (nous) me paraissent bien vains...
Écrit par : librellule | dimanche, 01 mai 2011
"Ce n'a jamais été la volonté des religieux d'éduquer les enfants des hommes."
Je ne suis pas d'accord du tout!
Cordialement,
Écrit par : librellule | dimanche, 01 mai 2011
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