mardi, 22 décembre 2015
Thomas
Avec Thomas a débuté l’hiver,
Saint Thomas qui, ne pouvant croire en entendant,
Fut sommé, charmé, de croire en voyant,
Voyageur intégral nous souffle sa Légende.
Dans l’église où l’on attend Noël
Furent hier sa fête, sa messe, sa préface,
Et les jours vont pouvoir s’étendre et croître de nouveau,
Lui dont le nom signifie « abîme » ou « séparation ».
Les jours vont s’étendre et nous finirons bien, nous aussi,
Par laisser là nos doutes tout en boule sur un rocher,
Nous finirons bien par abandonner le péché
Pour sortir de l’abîme et de la séparation
Pour marcher sur ses pas vers l’Orient de chaos,
Jusqu’à l’été brûlant vers quelle Inde à rebours,
Païenne aux dieux têtus à renverser sans cesse
Et qui sait quel destin au terme nous attend ?
« Va en toute sécurité Car je serai ton gardien »
Lui promit le Christ alors qu’il se mettait en route
Pour chasser le démon, tapi dans des images.
« Mon Seigneur, lui dit-il, mon Seigneur et mon Dieu »
Thomas vu par le Caravage
05:52 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : thomas, solstice d'hiver, noël, foi, évangile, littérature, légende dorée, avent, jacques de voragine |
dimanche, 28 décembre 2008
Le sens des Innocents
A la fin du chapitre qu'il consacre à Saint Etienne, Jacques de Voragine (La Légende dorée) réfléchit à l'organisation du calendrier liturgique qui, juste après la Nativité, place la célébration de trois martyres : ceux d'Etienne, de Jean, des Innocents. Voici ce qu'il rappelle :
"L'église a eu deux raisons pour organiser ainsi les trois fêtes qui suivent Noël.
La première, c'est de rassembler ses compagnons autour de l'Epoux et du Chef. En effet, le Christ époux, en naissant, a conduit vers l'Eglise trois compagnons, dont on dit dans le Cantique : Mon bien-aimé est clair et vermeil, il est insigne plus que dix mille. Clair est Jean l'Evangéliste, confesseur éclatant; vermeil est saint Etienne le protomartyr; insigne plus que dix mille est la multitude vrginale des Innocents.
La seconde raison est la suivante : l'Eglise réunit ainsi, selon leur degré de dignité, tous les genres de martyres dont la naissance du Christ martyr a été la cause. Or il y a trois types de martyre : le premier consiste en une volonté et un acte, le second en une volonté non suivie d'acte, le troisième en un acte et non une volonté. Le premier type se réalisa en saint Etienne; le second en saint Jean et le troisième dans les Innocents."
Voilà ce qui s'appelle créer de la signification. Ce que les sociétés dans lesquelles nous nous trouvons ne savent absolument plus faire. A un point qui a même cessé d'être consternant. D'où leur nullité. Et leur agonie. Loin, fort loin des Innocents.
01:36 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : christianisme, religion, jacques de voragine, martyrs, légende dorée |