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samedi, 28 novembre 2015

La terreur

On glissera rapidement sur quelques formules oiseuses du président hier, du genre : « Ils ont le culte de  la mort, nous avons l'amour de  la vie » : cela veut dire quoi, président ? Les gens de Daech disent la même chose à leurs troupes ! Ou encore : « Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi » : Des hordes d’assassins sorties d’où ? Armées par qui ? Et le dieu trahi, c’est quoi ? D’où parlez-vous ? Êtes-vous imam ? Prêtre ? Et puis : « Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures. »  Sa culture, la sienne, toutes les cultures, euh… On ne suit plus, là… Vous passeriez le bac, François, c’est le 4/20 assuré… Et enfin : « L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré »  Ravi d’apprendre que pour vous, président d’un pays prétendument laïc, le Coran est un livre tout soudain électoralement sacré… 

 

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Pour mesurer la pente descendue, j’emprunte à mon ami Alexipharmaque ce dessin de Dutreix qu’il a publié sur son blog récemment. On y découvre les 4 dessinateurs de Charlie abattus en janvier riant à gorge déployée devant une voyante qui leur prédit un avenir alors incroyable, délirant, absurde, littéralement - et c'est la force de ce dessin - inenvisageable, si l'on se souvient des certitudes de l'époque...  Et pourtant... Tout ce qui était encore une certitude est devenu depuis une incertitude : la fameuse liberté d'expression, certes, certes. Mais également une paix durable en Europe, et tout ce qui va avec, tant sur le plan culturel qu'intellectuel et matériel. 

Car le dessin de Lutreix a tout l'air de surgir d'une société disparue. Une société qui - en toute insouciance - croyait globalement en sa force, son origine, son avenir, vivant dans l'enclos merveilleux d'une souveraineté assurée, sans qu'on pût imaginer qu'elle était peu à peu bradée, de traité en traité, par chacun de ses dirigeants. L'esprit Charlie, on ne dira jamais assez à quel point seul un pouvoir politique fort, celui hérité de De Gaulle, le rendit possible : il était enfant de la dissuasion nucléaire, d'une souveraineté républicaine que n'avaient entamée ni l'euro ni Schengen, d'une urbanité dans laquelle l'Islam faisait figure de lointain folklore inoffensif, entre hindouisme et bouddhisme, et d'une liberté de paroles et d'actions qui tient à présent, à l'ère de Google et de la vidéo-surveillance, de la rêverie antédiluvienne. On ne parlait pas de communautarisme mais de liberté individuelle de croire et de penser, pas de 90% de bacheliers, mais d'ascenseur social.

Il y avait certes dans cette posture autant d'arrogance que d'insouciance, comme si toute la génération qui naquit au sein de cet oasis français d'après-guerre, à l'abri de son histoire et de ses frontières, n'avait fréquenté vraiment le reste de la planète qu'en touristes peu éclairés, sans en mesurer la réelle dangerosité. Mais cette arrogante insouciance, ou cette insouciante arrogance, comme on voudra, tenait lieu de certitude, justement, et presque de citoyenneté. 

« Nous sommes entrés dans la Troisième guerre mondiale, disait le pape François le 8 aout 2014, simplement c'est une guerre morcelée, menée par chapitres ».  Que dit notre pitre de président, lors d'une cérémonie de commémoration après la mort de 130 français fauchés en plein Paris ?  «Nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles, nous continuerons à aller dans les stades». Avec François président, on résiste en continuant à rigoler, dans le déni de l'État d'urgence par lui, pourtant, déclaré, dans le déni surtout de ce que tout le monde voit... A quoi joue-t-il ? Parviendra-t-il - ou plutôt parviendrons-nous - au terme de son cauchemardesque quinquennat ?

Car ce dont ce dessin terriblement lucide se moque aussi, c'est de la puissance, de la généralisation et du ridicule de la récupération orchestrée après les événements de janvier par ce pouvoir hors-sol : Notre Dame, Hollande, Netaniyahou, le Nasdaq, l'Académie Française... Dès lors que le président à la cravate de travers eut donné son feu vert, tous les medias, toutes les institutions s'y sont mis. Après l'aveuglement de l'insouciance, l'ineptie de la déploration sur le mode de la pantomime Je suis Charlie. Une France décidément tout aussi aveugle que soumise, conduite par son président normal jusqu'aux confins de l'absurde anormalité. De quoi en effet rire aux éclats, comme si l'irréalité de la France de Hollande dépassait en degrés tout ce que la bohémienne au hibou pouvait prédire, pour s'écraser contre un réel plus compromis encore qu'aucune fiction ne saurait le dire : de quoi cesser, alors, de se tordre de rire comme des idiots.

Quittons dès lors le domaine franco-français, cessons de contempler notre nombril, prenons au sérieux les menaces qui pèsent sur nous : selon l'axe de la propagande des djihadistes sans cesse martelée dans leurs vidéos et sur leurs sites, leur objectif ultime, ce n'est ni New York, ni Paris, ni Londres, mais Rome. Pourquoi ? Parce que la guerre en cours, outre ses enjeux économiques, politiques, démographiques, puise sa raison d'être et le renforcement de sa main d'œuvre dans le religieux. Et parce que c’est de Rome que vint la force morale qui en 1571, à Lepante, et en 1683, à Vienne, repoussa l’Islam et configura l'Europe chrétienne d'où sont issues nos fameuses valeurs. C'est par conséquent Rome que l'État Islamique souhaite frapper le plus durement. C'est donc Rome qu'il nous faut tous protéger par-delà nos atermoiements républicains, dans le fond assez grotesque quand La Marseillaise y côtoie Perlimpinpin

Le FBI, averti de risques potentiels, a en effet prévenu le pape François que le Jubilé de la Miséricorde est dans le collimateur des islamistes. Il va néanmoins heureusement s'ouvrir, mais sous une haute surveillance policière et militaire. Il est certain que la remise en cause, par les barbus de Daech, de ce Jubilé qui doit s'étendre durant un an, et dont l'un des points culminants sera les JMJ de Cracovie, serait un formidable moyen de déstabilisation des consciences et un levier puissant pour imposer un peu plus la terreur dans un continent de consommateurs soumis à une désorganisation politique et religieuse sans précédent dans son histoire.C'est tout ce que Rome représente qu'ils  visent et, qu'on ait ou non la foi chrétienne, il va bien falloir se positionner devant ce fait autrement qu'en chantant du Brel et en allumant des bougies dans les rues.. 

Pour la première fois, j'ai rencontré hier à Lyon trois militaires devant la cathédrale saint-Jean, postés là comme devant une synagogue ou une mosquée. J'ai échangé quelques paroles avec l'un d'entre eux et lui ai souhaité Bon Courage. C'était à la fois irréaliste et chaleureux, leurs treillis, leurs bérets et leur jeunesse, devant cette façade aux niches de saints vides de la primatiale, et sur ce parvis délaissé par ses habituels clochards.

Robert Ménard vient de publier une charte de l'Imam contre laquelle s'enflamment quelques activistes des réseaux sociaux qui, dans leur rhétorique boursouflée, évoquent une charte de la honte. C'est simple, précis, et cela tient en six points : 

• Tous les prêches doivent être faits en français.

• Imams et fidèles ne doivent faire aucun appel à la prière dans les rues.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas établir de liens avec des courants extrémistes.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas diffuser des discours ou faire la promotion des cheikhs saoudiens (wahhabites) ou des Frères musulmans.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne pas promouvoir les textes et livres appelant au djihad et réclamant la peine de mort pour les apostats, les athées et les homosexuels.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne recevoir aucun financement d’un État, d’une collectivité ou d’une association étrangers.

 Contient-elle autre chose que ce qu’a promis de faire l’État français ? Quel « républicain » favorable à la fameuse intégration et aux fameuses valeurs peut dire qu’il est contre ? A moins, d'une certaine façon, de céder à la Terreur...

 

mercredi, 18 novembre 2015

Gethsémani

« Elle est retrouvée.
Quoi ? — L'Éternité !
C'est la mer allée
Avec le soleil »

Rimbaud a défini en poésie une conception de l’éternité dont les temps modernes ont fait un bréviaire ainsi qu’un mode d’emploi : une éternité de l’instant, fantasmée dans un moment d’extase, lequel s’énonce dans une sorte d’eurêka lyrique. L'Éternité se donnerait à ressentir, à contempler crument et seulement dans le spectacle sans cesse renouvelée de la nature.

« Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr… » (1)

D’extase, et non de grâce. Au cri de son âme encore inquiète du salut chrétien, l’adolescent oppose ce spectacle du renouvellement sans fin des jours et des saisons, la lumière crue de ce soleil de midi que Valéry, un peu plus tard, placera à son tour  comme borne ultime de sa conscience, face à la tombe familiale :

« Midi le juste y compose à grands feux

  La mer, la mer, toujours recommencée… » (2)

« Vous êtes à l’étroit dans vos cœurs », lança Paul de Tarse aux Corinthiens (II, 3,12)  Les poètes, de tous les hommes, sont sans doute les plus enclins, non pas seulement à ressentir, mais à exprimer cette étroitesse.

A Gethsémani, le Christ lui-même a subi cette tentation du néant. Marc rapporte son cri fameux : « Mon âme est triste à en mourir », tandis qu’il commence à souffrir « la crainte et l’angoisse » de l’agonie : « Abba, écarte de moi cette coupe », jette-t-il, avant de redevenir pleinement le Fils en acceptant la mort comme le passage obligé vers une éternité bien réelle, et non fantasmée : « Non ce que je veux moi, mais ce que tu veux, toi ». (3)

Au fond, l’accès à une éternité réelle n’est possible que si Dieu brise ce cycle qui est celui du péché, par un acte surnaturel : le salut. « Les Justes ne se désolent pas, quand retentit à leurs oreilles le Profiscere, ce signal de dé part qui jette l’épouvante dans l’âme des mondains. Les justes ne s’affligent pas de quitter les biens de ce monde, puisqu’ils en ont toujours tenu leur cœur détaché » (4) Bien dit. Mais pécheurs nous sommes tout autant que Justes, les deux mêlés, entre consolation et désolation.

Dans la prière sacerdotale du Christ que relate Saint Jean, le Fils livre sa Vérité sur l’éternité : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie puisqu’aussi bien tu lui as donné pouvoir sur toute créature pour qu’il donne la vie éternelle à la totalité de ce dont tu lui as fait don. Or la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (5)

Ce moment de Gethsémani, cette entrée en agonie, est le seul passage du Nouveau Testament dans lequel le Christ se laisse rencontrer, ainsi dissocié, le Fils de l’homme parlant du Fils de Dieu à la troisième personne, en un seul Être. Quelle beauté ! Quel enseignement ! Quelle expression, aussi, de ce Dieu trinitaire : puisque la vie éternelle accomplie, c’est de connaître Dieu, toute autre approche de l’éternité au sein de l’existence limitée ne peut être qu’une sensation fausse, poétique. Pour connaître le Père, il faut mourir, et mourir en juste, et pour mourir en juste, il faut mourir en racheté, c'est-à-dire dans le Christ. Sans le Christ, oui, sans la compréhension du sacrifice du Christ et de sa Passion, nous sommes à l’étroit dans notre cœur, parce que ne s’y trouvent que nous-mêmes et nos semblables. Tout, le meilleur comme le pire peut alors arriver, surtout lorsque la soif de Dieu s’égare et se fige en son contraire.

« Je veux réaffirmer avec vigueur que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité. Utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème », a rappelé le pape François il y a trois jours, lors de sa condamnation des attentats parisiens. C’était certes parler en chrétien : tuer son prochain, c’est sacrilège vis-à-vis du Père comme surtout vis-à-vis du Fils et de son sacrifice auquel on inflige le pire des mépris. Mais notre chère République, qui considère que le blasphème est un droit, peut-elle comprendre cela ?  Dans son mépris du Christ qu’elle aussi blasphème allègrement, elle vous dira simplement que toute vie en vaut une autre,  que  tuer est immoral au regard de sa conception du vivre ensemble, certes. Comme elle se bornera par ailleurs à vous dire que l’éternité repose dans un beau coucher de soleil.

La République révèle ainsi sa limite et son insuffisance devant les gouffres de l’âme humaine. Faire la morale, elle ne sait pas faire, même si elle le prétend avec outrecuidance et stupidité : quand cette gauche lâche et schizophrène qu'incarne l'actuel président le comprendra-t-elle enfin ? Jamais, sans doute. A une théologie du Mal absolu comme celle de l’Islamisme radical, on ne peut pourtant répliquer que par une théologie du Bien véritable. Il ne s’agit pas d’opposer un dieu à un autre, mais de rappeler souverainement qu’après le sacrifice du Fils de Dieu en rémission du péché de tous les hommes, tout sacrifice sanglant de fils et de filles des hommes au nom de Dieu est d’inspiration purement et uniquement satanique, quelque slogan spectaculaire qu’on brandisse stupidement en l’accomplissant. Satanique, et rien d'autre.

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fronton de l'église de Toutes-Les-Nations, Gethsémani

  • Rimbaud, L’Eternité, 1872
  • Valéry, Cimetière Marin, 1920
  • Evangile selon saint Marc (14,34/37)
  • « La mort du juste », Préparation à la Mort, Alphonse de Liguori
  • Evangile selon saint Jean (17,1/4)

samedi, 14 novembre 2015

Impassible raison

Ce matin, je pense à la femme qui m’a élevé, ma grand-mère. Au soir de sa vie, sa fille lui a ramené un mioche à la maison, mézigue ! Les tickets de rationnement étaient à peine un souvenir, quand j’y pense à présent ! Ma vieille avait traversé deux guerres. La première s’était déclarée alors qu’elle avait 19 ans, la seconde 44. Son mari, qui avait été gazé lors de la première, est mort d’un cancer à la gorge peu de temps après. J’ai poussé, grandi, dans son silence. Qu’avait-elle appris de cette espèce folle, dont elle était membre elle aussi ? La merveilleuse humanité…  Que devant sa folie, il faut lorsqu’elle éclate en gerbes demeurer impassible. Non pas indifférent ; ni méprisant. Mais impassible : Ecce homo, ne pas porter sur soi toute la misère et la folie du monde, mais dans ce chaos savamment organisé, se contenter du poids de sa juste croix

On va donc encore nous appeler à des marches silencieuses, des minutes de silence, on va évoquer des élans de solidarité à partager, ce genre de manifestation incarnant ce qui demeure d’une République désossée privée conjointement de foi et de raison. On va nous expliquer qu’il ne faut pas nous arrêter de vivre, continuer à emplir les marchés de Noël et se bousculer dans les événements festifs, comme si c’était cela, vivre !  Quid de la fête des Lumières à Lyon, par exemple ? Que nos valeurs… Mais le vivre ensemble balancé pour masquer son incompétence par un pouvoir politique délétère est-il une valeur ?

Le tout pour éviter la remise en cause de toute politique conduite à l’arrachée depuis une quarantaine d’années en France par un pouvoir de gauche et une droite complice. Vous les entendrez vous dire encore qu’il ne faut pas faire d’amalgames, que toutes les religions se valent, Islam et Christianisme au premier chef. Qu’on m’explique alors pourquoi 1300 fidèles musulmans sont morts cette année dans des piétinements au cours d’un des rites fondateurs de l'Islam, la lapidation de Satan, quand au même moment, des centaines de milliers de catholiques communiaient en paix à Philadelphie autour de François ?  Si j’étais musulman, je me poserais la question de la valeur réelle de ma religion, comme d’ailleurs, je me la pose sans cesse en tant que chrétien, lorsque je décide chaque jour de rester chrétien.

Il n’est pas anodin que les islamistes aient visé deux lieux de l’entertainment : le stade et le concert. C’est aussi un message que nous devrons décrypter, mais là encore, qu’on ne compte pas sur moi pour devenir soudain solidaire de ce que certains appellent une culture, osant même rajouter une culture de la liberté : c’est le libéralisme du divertissement mondialisé, c’est la libre circulation des biens et des capitaux, c’est le règne des marchés culturels aliénants, la déstructuration morale des masses que les terroristes embrigadés au nom d’Allah viennent aussi de viser. Et là aussi, ne faisons pas d’amalgame. Ces marchés, ce divertissement, cette libre circulation qui est leur politique, non, ce n’est pas la France. Et ce n'est pas non plus la croix, comme l'avance la délirante revendication de Daesh, en se vantant de la mort de centaines de croisés...

La France sous le choc, lit-on partout ce matin. Cela fait longtemps, je crois, que les gens qui réfléchissent un peu sont sous le choc devant ce que le décrié Finkielkraut appela La défaite de la Pensée, le honni Zemmour Le Suicide français, sous le choc aussi devant cette construction européenne entreprise au forceps, ce suivisme atlantiste qui est devenu la ligne diplomatique des deux derniers présidents, ces guerres menées au Moyen Orient sous l’étendard de BHL et autres agents de propagande.

Le sang coule, c’est la guerre et il va bien falloir cesser de vivre dans le festif émotionnel et les vœux pieux compassionnels pour retrouver le chemin de l’impassible raison et comprendre une bonne fois pour toute qui nous sommes, quelle longue histoire est derrière nous, et quel est notre camp. Nos dirigeants corrompus, certes, ne nous y aideront guère, car tel n’est pas l’intérêt de leur survie politique. Mais il en va de la nôtre, de notre survie intellectuelle et morale, et, peut-être même, de notre survie tout court.

 

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Texte de la revendication de Daesh

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mardi, 30 juin 2015

Des pensées humaines...

Canicule annoncée, terrorisme et crise grecque : cette fin de mois de juin fait vivre les populations dans un climat d’accablement et d’impuissance exacerbés, qui rend tout simplement absurde la simple idée de partir en vacances. Comme si où que chacun allât, nous étions tous enfermés dans un même lieu, une sorte de fournaise collective dont rien ni personne n’émerge, une nuée de laideurs communément partagées, une  confusion des valeurs et une inversion des aspirations les plus nobles, bref, dans ce mal informel et avare d’originalité auquel le divertissement sociétal nous livre ; ce mal qui attriste et salit le monde, ce magma de « pensées humaines », dont nous ne demanderons jamais assez d’être à jamais affranchis, « sed libera nos a malo »…

Saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’oraison dominicale, explique nettement combien cette dernière demande du Pater Noster, «libère-nous du mal », ne peut être une fin en soi. Mais un simple moyen pour que la première demande, « Que ton Nom soit sanctifié »  (« sanctificetur nomen tuum » qui est, elle, la seule finalité de la prière) arrive.

Que les hommes soient délivrés du Mal pour demeurer entre eux dans leurs vaines pensées, à quoi bon en effet, si le Nom de Dieu n'est pas sanctifié par tous ?

Mais cela, comment nos bons humanistes [qui ne voient plus que l’homme partout, l’homme et ses valeurs, l’homme et sa démocratie, l’homme et sa science, l’homme et sa survie, l’homme, ses Droits, ses œuvres et ses pensées] pourraient-ils encore l’entendre, le souhaiter et le murmurer, agenouillés devant un autel ?

Eux qui, dès qu’ils se trouvent confrontés au Mal dans sa version extrême, poussent des cris d’orfraie et engagent des dissertations aussi inutiles que ridicules sur ce que doit être ou non une civilisation ? Ah, la ronde Aubry et sa « brillante civilisation arabo-musulmane », Valls, Bush père et fils et tutti quanti, quelle rigolade !

Comment ces bons humanistes qui ont oublié une bonne fois pour toutes le visage du Dieu venu racheter, sur l’arbre de la Croix, le Mal qu’ils sont eux en essence, comment  seraient-il capables de le prier ? Tout ira de mal en pis, c’est certain, car ils ne veulent être délivrés du Mal que pour eux-mêmes, et sont déjà perdus.

 

Hier et aujourd’hui, pendant ce temps-là, l’Eglise fête ses deux apôtres, Pierre et Paul.

En mémoire vive de ses deux colonnes principales, l’Eglise doit plus que jamais ne pas être confondue –même s’ils sont admirables – avec les bâtiments qui partout la composent. Même si, à peine béni pour avoir reçu cette révélation « non de la chair et du sang, mais du Père qui est dans les Cieux » (Mathieu XVI – 17), Saint Pierre se retrouve, par le Christ lui-même, traité de Satan [« car tu n’as pas d’intelligence des choses de Dieu, tu n’as que des pensées humaines » (Mathieu, XVI, 23…)], son  corps mystique demeure une assemblée de pécheurs repentis autour de l’hostie, participant d’un combat commun contre le même ennemi. C’est la raison pour laquelle le Christ a dit que « portae inferi non praevalebunt adversus eam » (les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle). Et dans la fournaise humaine dont il était question plus haut, cela reste in saecula saeculorum d’une cuisante actualité pour nous tous…

 

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Giotto, Saint François d'Assise chassant les démons

 

mercredi, 22 avril 2015

La terre de la Croix

Le premier ministre Valls (1) explique que les « terroristes » ciblent « la France, pour nous diviser ». Non. Les « djihadistes » visent « « les Juifs et les Chrétiens »  de France et d’ailleurs, essentiellement d’ailleurs pour l’instant, comme en témoignent les décapitations atroces des Chrétiens coptes en Lybie et éthiopiens la semaine dernière. Quiconque a vu les vidéos de ces décapitations de Chrétiens sur des plages africaines a entendu la déclaration de guerre de ces fous du Prophète, adressée, couteaux brandis,  à la « Terre de la Croix ». Telle est la propagande islamiste, rien de plus et rien de moins que cela. 

En Orient, quand les églises sont visées, tous les gens vont à la messe le dimanche suivant, afin de montrer qu'ils ne sont nullement impressionnés et qu'ils n'ont pas peur.  

(1) Ce soir, Valls a corrigé son jugement, affirmant "que s'en prendre à une église, c'est s'en prendre à l'essence de la France".  Ce qui pour moi signifie que ce n'est pas à l'Etat de protéger les églises : mettre un militaire devant chaque église, c'est aberrant. C'est tout simplement à vous, à moi, à ceux qu'on appelle les laïcs, d'y faire corps...

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13:43 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, attentats, églises, france, djihadisme, politique | | |