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jeudi, 08 juillet 2010

Un mort

Quand un homme n’a que sa vie, il n’est rien de plus odieux que de la lui prendre. L’enquête, d’elle-même, se fera. Et bientôt nous en saurons plus sur la disparition de ce SDF à peine quadragénaire, ainsi que sur celle de ses chiens, dont il se murmure qu’eux furent éventrés, mais encore une fois, tout n’étant pas encore très clair, nous ne pouvons pour l’instant rien dire de plus sur cette fort triste affaire qui, malgré l'été, est venue troubler la place de la Croix-Rousse à Lyon.

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17:35 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : croix-rousse, lyon, sans-abri, rue pailleron, meurtre | | |

dimanche, 20 juin 2010

On se traite d'enculé et on recommence

Cela ressemble tellement à ce que disent partout des collégiens, fils de pauvres : « y’a pas de mal, m’s’ieur, circulez ya rien à voir »… Sauf que là, c'est des adultes, milliardaires...

Ce que proclament Evra, le capitaine (« c’est la faute du traitre !»), Escalettes, le président qui déplore – tout en commençant à comprendre que ça devrait quand même lui coûter son poste («Il y a des vestiaires, des choses s'y passent, des déceptions, des clashes, il y en aura, ce n'est pas exceptionnel, mais parce que c'est l'équipe de France, c'est une affaire d'État»), Ribéry le pauvre ch’ti balafré (lui, il ne dit plus « c’est que du bonheur », mais « c’est que des problèmes » …), et même Domenech, l’entraîneur offensé qui pourtant minimise : «cette affaire devient importante lorsqu'elle fait la Une d'un journal, avant, elle relève simplement de la vie interne »… bref, ce qu’ils disent tous, comme après le coup de boule de l’autre abruti du dernier Mondial, c’est ça, la même chose que ce que disent les élèves quand ils s’insultent : « y'a pas de mal, m's'ieur… »

Spectacle ridicule, assurément. Consternant, évidemment. Mais prévisible, ô combien ! Ce qui est drôle, et ô combien révélateur, dans cette débauche de pognon balancé par la fenêtre, c’est que les plus emmerdés, dans cette affaire, sont les politiques (de gauche comme de droite) qui depuis 98 nous bassinent avec la « culture foot », « l’éducation à la citoyenneté par le sport », « la France du foot » et autres vraies conneries qui servaient bien leur projet purement libéral.

Aujourd’hui, le roi foot est nu. Piteuse image. Et bon débarras. 

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12:52 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anelka, football, politique, coupe du monde, société, actualité | | |

dimanche, 23 mai 2010

Lady Clementina Hawarden

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Lady Clementina Hawarden fut l’une des photographes les plus recherchées du XIXème siècle anglais. Née le 1er juin 1822, non loin de Glasgow, elle avait commencé à prendre des photos vers 1857, faisant souvent poser ses enfants, son mari ou ses domestiques. Son père avait été un amiral réputé, sa mère ce qu’on appelait alors « une beauté exotique », de 26 ans plus jeune que lui. Elle exposa en 1863 et 1864 ses intérieurs, tous pris dans sa maison londonienne, sous le titre « Studies from Lifes ». Elle mourut chez elle, d’une pneumonie foudroyante à 42 ans, au 5 Princes Gardens, South Kensington. On prétendit que son système immunitaire avait été affaibli par une exposition trop constante avec les produits chimiques.

J’avais entendu parler de lady Clementina Hawarden il y a longtemps, lorsque je travaillais sur l’adaptation du Moine de Mathew Gregory Lewis, et que je m’étais documenté (un peu) sur l’Angleterre du XIXème siècle. Les photos de lady Clementina Hawarden ont quelque chose de somptueusement hanté, au sens poétique (ou plus) du terme. Quand on les respirent un certain temps, les portes claquent derrière soi, les parquets grincent et, du sol des corridors s’élèvent des chuintements de soie. Après quoi, comment ignorer ses fantômes ?

 

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18:58 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hawarden, photographies, spiritisme, théâtre | | |

samedi, 24 avril 2010

Strogoff en République tchèque

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C’est par hasard, en surfant sur le net à la recherche des couvents ou hôpitaux anciens récemment transformés en hôtels de luxe (en Italie, Espagne, Portugal, la liste est effarante – monacal luxe disent les prospectus…) que je suis tombé sur le blog de Strogoff et un billet très nourri sur le monastère Saint-Thomas à Prague, que je vous conseille d’aller lire, (transformé en hôtel de luxe, lui aussi, le monastère, pas le billet) Je lui emprunte cette photo des orgues en promo. Le blog est ouvert depuis février 2005, et donc, des balades à faire à l’intérieur de Prague comme dans toute la Tchéquie, comme vous n’en ferez jamais avec les guides officiels, il y en a plein : c’est ICI

15:52 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : strogoff, république tchèque, prague, saint-thomas | | |

jeudi, 22 avril 2010

Le monde comme il tourne

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Un archevêque à l'académie Goncourt ?

 

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Un journaliste pour diriger l’évêché de Marseille

 

vendredi, 29 janvier 2010

Les ponts du Change à Lyon

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Construire, déconstruire, reconstruire.

Le daguérréotype ci-dessus, qui date de 1846, montre la destruction du plus vieux pont de pierre qui, face à la loge du Change et l’église Saint-Nizier à Lyon, enjambait la Saône depuis le onzième siècle.  On n'en voit plus que les piliers. Large de six mètres, il comportait six arches dont celle dite « Merveilleuse» au-dessus du courant de « la Mort qui trompe ». La Monarchie de Juillet remplaça l'ancien pont du change par un pont du change plus moderne, afin de favoriser la circulation des péniches. Sur le cliché, il est à gauche de l'ancien, alors presque achevé

« Je ne puis le traverser une seule fois sans me ressouvenir du vieux pont, à la chaussée étroite, décrivant une courbe élevée au-dessus de l’eau, bordée de cadettes qu’avaient creusées les pas des piétons et formant, les jours de pluie, une flaque ininterrompue dans laquelle on plongeait, bon gré mal gré, jusqu’à la cheville », écrit Monsieur Josse en 1887 (1)

 

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En 1944, les Allemands firent sauter une arche de ce deuxième pont et le cliché ci-dessus nous montre les travaux de remise en état. Quelques trente ans plus tard, ce second pont connut le même sort que le premier : les services de navigation obtinrent sa destruction en 1974.

Les quais actuels portent la cicatrice de l’emplacement de ce bijou médiéval sacrifié à la navigation fluviale, avec des gradins implantés et un parking qui se font face, entre la place Saint Nizier et la place du Change…

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Pont de Pierre, par Hippolyte Leymarie, 1843 (musée Gadagne, Lyon)
(1) Monsieur Josse - A travers Lyon - Storck, 1887

 

11:01 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : monsieur josse, lyon, pont du change | | |

mercredi, 27 janvier 2010

Adam Chmielowski

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La toile, qui représente un dénommé Sygietynski est du peintre  Adam Chmielowski, de Cracovie (1845-1916). Ce dernier réalisa une oeuvre picturale assez importante, avant de fonder la Congrégation des Frères et Sœurs du Tiers-Ordre de Saint-François, servants et servantes des pauvres à Cracovie en Pologne. Il prit alors le nom de religion de Frère Albert.

Le jeune auteur dramatique Karol Józef Wojtyła écrivit une pièce qui retrace son destin (Frère de notre Dieu). Pièce assez longue, assez complexe, qui met en scène l'itinéraire qui porta le peintre « de la colère à l’amour ». Devenu pape, Jean Paul II béatifia  son personnage le 22 juin 1983, ce que peu d'auteurs dramatiques eurent l'occasion de faire, il faut bien l'avouer. Il le cannonisa ensuite, le 12 novembre 1989. Voici un extrait du discours de Jean Paul II prononcé à cette occasion :

« J'ai plaisir à rappeler la fascination spirituelle qu'a exercée dans l'histoire de ma vocation la figure du  saint  Frère  Alberto, Adam Chmielowski, - tel était son nom - qui n'était pas prêtre. Frère Alberto était un peintre de grand talent et d'une grande culture. Or, à un certain moment de sa vie, il rompit avec l'art, car il comprit que Dieu l'appelait à des devoirs bien plus importants. Il vint à Cracovie pour se faire pauvre parmi les pauvres, se donnant  lui-même  pour  servir  les déshérités. J'ai trouvé en lui un appui spirituel particulier et un exemple lorsque je me suis éloigné de la littérature et du théâtre, pour faire le choix radical de la vocation au sacerdoce. Par la suite, l'une de mes joies les plus grandes a été de l'élever aux honneurs des autels comme, auparavant, celle de lui consacrer une pièce de théâtre: Frère de notre Dieu »

 

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Ci-dessus, une autre toile d'Adam Chmielowski, Ecce Homo

20:54 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : adam chmielowski, peinture, karol wojtyla, sygietynski | | |

lundi, 25 janvier 2010

A dormir pour dormir

Aux dernières nouvelles, les Français, qui furent 53 % à voter pour Sarkozy en mai 2007 ne seraient plus que 38 % à être satisfaits de son action en janvier 2010. Où sont passés tous les autres ? Eh bien, ils ont appris à se contenter désormais de son ombre, semble-t-il, puisque  (toujours selon le même sondage) c’est François Fillon qui recueille à présent 53 %  de satisfaits pour son action à Matignon. Ce qui doit faire de lui l’un des Premiers Ministres les plus populaires de la Cinquième, après plus de deux ans et demi passés à ce poste qu'on dit pourtant à haut risque.

Comme quoi les Français apprécient toujours autant les fils de notaires provinciaux, discrets et bien vêtus, à qui on confierait son patrimoine et la virginité de sa fille sans confession. Il faut avouer qu’ils ont eu le temps de s’habituer à sa gueule de gendre idéal, pas aussi inactif, il faut le souligner, que son emploi de majordome du grand petit Nicolas le laisse supposer. Se souvient-on qu’il fit même partie des hyperactifs du gouvernement Raffarin, lors de la réforme des retraites de 2003 (laquelle, d’ailleurs porte son nom) en tant que ministre du Travail, des Affaires Sociales et de la Solidarité ?

En un autre siècle, François Fillon appela à voter non à Maastricht, au nom du « gaullisme debout ». Fichtre ! Puis il se rangea dans le camp du oui au référendum sur le traité constitutionnel de 2005, au nom du réalisme partisan. Refichtre ! Comme tous ses collègues de gauche ou de droite, le sieur dû avaler le nombre certain de couleuvres nécessaire à l’accession à la responsabilité.  La « grandeur de la France » se mesurant à présent à la taille de ses deux principaux dirigeants, si Matignon ressemble à présent à une sous-préfecture, ce n’est pas parce que l’Elysée serait tout puissant, mais bien parce que l’Elysée n’est plus lui-même qu’une préfecture.

Ce soir, justement, une dizaine de sondés sont invités par TF1 à discutailler des problèmes de leur vie quotidienne avec le fade préfet de l’Elysée dans une émission au titre ridicule, « Parole de Français ». Quel présupposé loufoque est à l'origine du choix d'un pareil titre? La France sarkozienne, il semble qu’il  suffise au fond de s’adresser à son  préfetsident, pour en être membre à part entière ! C’est peut-être même cela, être Français aujourd’hui, de cœur, d’identité, de souche et de parole : pouvoir docilement poser sa question à Sarkozy entre deux matons de TF1, pendant que la famille entière enregistre le passage à la télé. Et peu importe ce qu'on dit. Et qui on est. Et d’où on vient. Pourvu qu'on fasse partie du show politicien. Dégoût.

Ce sera donc, sans aucun doute, un privilège sans pareil que d’écouter ce président et ses multiples faire-valoir de toute sorte parler français comme on entend qu’ils le parlent tous désormais. Un privilège et un plaisir, en un mot un spectacle à la hauteur de ce que nous sommes devenus. Mauvais citoyen que je suis, ce spectacle, je le laisserai avec délectation au reste de la nation. A dormir pour dormir, il se peut que, ce soir, je préfère dormir pour de bon.

07:12 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : société, actualité | | |

dimanche, 17 janvier 2010

Big Laden is watching you

Le FBI surpris en flagrant délit de tripotage photographique : la tronche d’un politicien espagnol, Gaspar Llamazares, (voir ICI  et ICI) aura donc  servi à « vieillir » le portrait (doit-on dire officiel) de l’homme le plus recherché du monde (25 millions de dollars à quiconque permettrait d’arrêter le « terroriste saoudien » Ben Laden). La rédaction de France 2, le 28 décembre 2009, chopée en train de diffuser une image du Honduras pour illustrer des manifestations censées se dérouler à Téhéran (voir ICI). Je ne vais pas passer à la loupe les images provenant d’Haïti. Ni les archiver pour, un jour, être à même de brandir une réutilisation maladroite ou malveillante…


Depuis Timisoara, nous savons que le mensonge et le tripotage sont au cœur de la stratégie politique moderne de l’information.

Qu’est-ce que l’Amérique comptait faire de ce portrait trafiqué ? L’utiliser tel celui d’un Big Brother à sa botte, capable d’influencer l’opinion mondiale ? Le ressortir sous peu à propos justement du Honduras de l’Iran. Pourquoi le FBI s’est-il laissé surprendre aussi facilement ?

  

« Vers les temps les plus noirs du monde » : tel était le titre d’un article de Saint-Exupéry qu’il écrivit peu de temps avant sa mort. Nous y sommes. Nous y sommes bien. Car au fond, savoir qui ment n'est pas plus le propos. Ce propos interessera, me direz-vous, les historiens un jour.  Soit. Ce n'est pourtant pas le plus intéressant. Alors, dans le monde, crise ou pas crise ? Grippe ou pas grippe ? Le plus intéressant, c'est que le citoyen lambda soit déstabilisé.  En crise, le citoyen lambda. Ne sache plus. Grippé, bel et bon. Comme cela, la société (notre société, comme ils disent, tous) n'aura  plus qu'à gérer ses peurs de simple humain, ses doutes d'homme de la rue, ses divertissements de pauvre monsieur tout l'monde. Il ne pourra qu'être consentant. Tel est  le pari.

Et déstabilisés, qu'on le veuille ou non, nous le sommes tous.

Reste à ne pas être consentants.

 

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Ben Brother is watching you

09:08 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : usa, politique, information, société, manipulation | | |