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dimanche, 17 janvier 2010

Big Laden is watching you

Le FBI surpris en flagrant délit de tripotage photographique : la tronche d’un politicien espagnol, Gaspar Llamazares, (voir ICI  et ICI) aura donc  servi à « vieillir » le portrait (doit-on dire officiel) de l’homme le plus recherché du monde (25 millions de dollars à quiconque permettrait d’arrêter le « terroriste saoudien » Ben Laden). La rédaction de France 2, le 28 décembre 2009, chopée en train de diffuser une image du Honduras pour illustrer des manifestations censées se dérouler à Téhéran (voir ICI). Je ne vais pas passer à la loupe les images provenant d’Haïti. Ni les archiver pour, un jour, être à même de brandir une réutilisation maladroite ou malveillante…


Depuis Timisoara, nous savons que le mensonge et le tripotage sont au cœur de la stratégie politique moderne de l’information.

Qu’est-ce que l’Amérique comptait faire de ce portrait trafiqué ? L’utiliser tel celui d’un Big Brother à sa botte, capable d’influencer l’opinion mondiale ? Le ressortir sous peu à propos justement du Honduras de l’Iran. Pourquoi le FBI s’est-il laissé surprendre aussi facilement ?

  

« Vers les temps les plus noirs du monde » : tel était le titre d’un article de Saint-Exupéry qu’il écrivit peu de temps avant sa mort. Nous y sommes. Nous y sommes bien. Car au fond, savoir qui ment n'est pas plus le propos. Ce propos interessera, me direz-vous, les historiens un jour.  Soit. Ce n'est pourtant pas le plus intéressant. Alors, dans le monde, crise ou pas crise ? Grippe ou pas grippe ? Le plus intéressant, c'est que le citoyen lambda soit déstabilisé.  En crise, le citoyen lambda. Ne sache plus. Grippé, bel et bon. Comme cela, la société (notre société, comme ils disent, tous) n'aura  plus qu'à gérer ses peurs de simple humain, ses doutes d'homme de la rue, ses divertissements de pauvre monsieur tout l'monde. Il ne pourra qu'être consentant. Tel est  le pari.

Et déstabilisés, qu'on le veuille ou non, nous le sommes tous.

Reste à ne pas être consentants.

 

binladen.jpg
Ben Brother is watching you

09:08 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : usa, politique, information, société, manipulation | | |

Commentaires

L'autre problème, c'est que We're watching Big Laden ! Parce que nous sommes vachement fond of, tous, de Ben Brother !
Et que personne ne nous y force réellement...

Écrit par : Pascal Adam | dimanche, 17 janvier 2010

Cher Solko,
Entre nous, pour le commun abêti, le Honduras ou l'Iran, qu'est-ce que cela change ? Tout cela, c'est du métèque (en ce sens, l'ignorance géographique est un symtôme...)
Pour ce qui est des reportages : Viansson-Ponté dans un article en 1972 ironisait sur la croyance en l'image et commençait ainsi : "l'image ne ment pas", pour tout de suite montrer l'invalidité de l'assertion. Et je ne peux m'empêcher de rapprocher cette phrase-credo de notre ère audio-visuelle de la ritournelle pétainiste "la terre ne ment pas" (formule que l'on devrait d'ailleurs à Emmnanuel Berl) : la même charge d'évidence, la même terreur devant ce qui nous est étranger, le même décervelage.
N.B. : ne vous méprenez pas, bien sûr. Je ne renie nullement le lien que nous avons aux lieux, mais encore faut-il en user avec intelligence, c'est-à-dire en n'en faisant pas un "en-soi" heiddegerien mais une matière poétique, historique toujours en devenir.

Écrit par : nauher | dimanche, 17 janvier 2010

@ Pascal : Reellement, non. Bien sûr. Mais dans cette société, qui se soucie encore de la réalité ?

@ Nauher : Cette terreur-ci et ce décervelage-ci sont pire encore. Et nous ne commençons qu'à peine à nous en rendre compte, j'en ai bien peur...

Écrit par : solko | dimanche, 17 janvier 2010

Les commentaires sont fermés.