dimanche, 10 juin 2012
Les pourris d'or
J'ai laissé mon député muet et dépité. Je ne suis pas allé voter
17:44 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, élections, dupontel, abstention |
mercredi, 06 juin 2012
La gazette de Solko n°30
00:05 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, élections législatives, hollande |
samedi, 02 juin 2012
L'argent des élus
Les élus distribuent, magnanimes, de l’argent qu’ils n’ont pas gagné. C’est, disent-ils, avec le ton faussement respectueux des fils parlant de la fortune de leurs parents, l’argent de l’Etat. Les élus espèrent toujours tirer un bénéfice électoral de ces partages et de ces distributions. Ils octroient des subventions à telle compagnie plutôt qu’à une autre, à telle association plutôt qu’à une autre, à tel architecte, industriel, artiste ou manager plutôt qu’à un autre, suivant en cela des copinages tissés en loges ou en congrès. Tout ceci est vrai aussi au parti socialiste, n’en déplaise à ceux qui continuent à voir dans ce parti - sous prétexte qu'il se revendique d'idéaux de gauche - un porte parole des pauvres et des opprimés où la justice et le respect de l'autre auraient davantage leur place qu'à l'UMP. Dois-je au passage prendre le temps et le soin de préciser que je n'ai de carte ni au PS ni à l'UMP ?
Tout ceci est, certes, risible et donne envie de ne plus verser un cent à l’impôt. Quand je pense qu’il y a des gens à gauche pour se réjouir d’une réforme qui prélèverait ce dernier à la source ! A la source : l’expression n’est elle pas parlante ?
Tout ceci est risible. Mais c’est hélas toujours aussi réel.
Le seigneur levant l'impôt
12:50 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : politique, impôts, socialistes |
vendredi, 01 juin 2012
Et toi, tu es de gauche ou de droite ?
SI être attaché à la transmission de la culture dite classique, y compris – en Europe – celle du catholicisme, si se battre en vain pour qu’un patrimoine historique comme l’ Hôtel Dieu de Lyon ne devienne pas un hôtel de luxe du groupe Eiffage, c’est être un vieux réac de droite voire un facho alors je suis un vieux réac de droite et un facho.
SI s’opposer au principe d’endettement des Etats par la loi de 1973 ou au traité de Lisbonne qui, de Pompidou à Hollande, a été accepté par tous les présidents de la République sans exception, si protester en vain sous formes de textes de toute nature contre la privatisation éhontée de la monnaie commune, c’est être d’extrême gauche, alors je suis d’extrême gauche.
Si comprendre le fait que les plus pauvres commencent à flipper de se sentir sans la protection souveraine de leur monnaie historique et de leur frontière nationale et votent Le Pen en nombre croissant face à des marchés dérégulés, des états impuissants et des élites qui se foutent ouvertement ou normalement de leur gueule , c’est être lepéniste, alors je suis lepéniste.
Si critiquer les formes technologiques du divertissement de masses parce qu’on voit trop à quel point elles servent de rempart contre la transmission de la culture universelle tout en étant attaché à la liberté de chacun, qui se revendique de plus en plus d’une communauté spécifique et des formes technologiques de divertissement, c’est être en contradiction avec soi-même, alors je suis en contradiction avec moi-même
Si considérer que des formes d’artisanat et de pensée reléguées aux oubliettes par le tout technologique furent des facteurs de civilisation autrement plus efficace que l’égalitarisme postmoderne, le consumérisme passif et le multiculturalisme mercantile, c’est être un nostalgique dépressif, alors je suis un nostalgique dépressif.
Si refuser la confusion entre la morale et le fait politique, et admettre qu'il n'y ait pas de solutions miraculeuses à tous les problèmes que soulèvent la nature humaine et le monde moderne, tout en continuant à les soulever, c'est être un contradicteur inutile ou un fataliste déprimé, alors je suis un contradicteur inutile et un fataliste déprimé.
Enfin si mettre sur le même plan la démagogie des racistes et celle des antiracistes, qui entretiennent un débat médiatique et juridique incessant sur les valeurs des uns ou les valeurs des autres, si dénoncer les discours sur la repentance comme ceux sur le révisionnisme, l’indignation militante ou l’intégration citoyenne, comme des moyens pour les gouvernants d'éviter de soulever la question économique, c’est-être un inconscient voire un salaud, alors je suis un inconscient voire un salaud.
Photo de Jules Sylvestre
00:00 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : politique, france, europe, lyon, société, littérature |
mercredi, 30 mai 2012
Gazette de Solko n°29
10:36 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, égypte, matignon |
mardi, 29 mai 2012
L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique» par Myret Zaki et Etienne Chouard
L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique par Myret Zaki et Etienne Chouard, 3 décembre 2011 (fonderie KUGLER)
La conférence-débat dure deux heures trente. En cause, la loi de 1973, mise sur pied par Pompidou et jamais remise en cause par ses successeurs, devenu l'article 123 du traité de Lisbonne, voté par Sarkozy et Hollande en choeur. En cause, les credit default swap, vous connaissiez ?... Et ce que dit Chouard de la monnaie entre la 37ème minute et la 40ème minute, c'est exactement ça. La monnaie apparait quand vous empruntez, la monnaie disparait quand vous remboursez... En France, on n'est pas citoyen, on est électeur, vers la 57ème minute.. Et vers une heure, Il suffit de mettre des milliards, et les électeurs, ils viennent ! Ah ah ah !
Ce qu'il faut qu'on change, c'est qui écrit la Constitution, dit Chouard vers une heure 15. Il touche là un point crucial : l'Europe actuelle est un piège politique dont il faut sortir. J'en suis pour ma part convaincu et c'est pourquoi je ne vois aucune différence entre Hollande et Sarkozy, n'en déplaise à tous ceux qui acceptent la diversion hollandaise (et non pas le changement). La manière dont Chouard résoud le problème, c'est la restauration du tirage au sort des constitutionnels, ce qui reste pour l'instant théorique et a priori utopique ... Elle se heurte à mon sens à une question qui n'est jamais soulevée et qui est celle du grand nombre que nous sommes. Au moins a-t-elle l'avantage d'ouvrir une brèche...
00:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chouard, myret zaki, dette, globalisation, politique |
lundi, 28 mai 2012
A nos Zemmours (2)
A quelques jours de son procès, mardi prochain le 29 mai 2012 à 13h30 à la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris pour diffamation, RTL a fait le buzz en annonçant son intention de se séparer du chroniqueur Eric Zemmour. Compte-t-elle, en faisant une aussi grossière allégeance, demeurer longtemps la première radio de France ? Car ce n’est évidemment pas en virant Zemmour de RTL qu’on bâillonnera le mouvement d’opinion profond et disparate dont il est l'un des porte-paroles, bien au contraire. C’’est plutôt même le résultat inverse qu’on risque d’obtenir : outre la publicité faite aux ouvrages du pamphlétaire, RTL passe ouvertement - l'Assemblée Nationale pas encore renouvelée - pour une radio léchant avec une suspecte suavité les bottes du nouveau pouvoir élyséen
A peine ce licenciement annoncé, on a pu lire ça et là une défense du polémiste qui s’est toujours faite sur le même mode bien faux-cul :
1.J’ai horreur de ce que dit Zemmour (variante :je n’écoutais pas Zemmour…)
II Mais au nom de la liberté d’expression… bla bla
Pour ma part, ce n’est pas au nom de la liberté d’expression elle-même que cette éviction m’indigne, Mais au nom de la défense de la bonne et joyeuse polémique, art dans lequel Zemmour excelle. Vous allez me dire que c’est la même chose. Non pas ! La liberté d’expression, dans un univers médiatique entièrement surgi et bâti dans la propagande (voir Bernays) est de toute façon inexistante puisque les chroniqueurs admis sur les antennes doivent se situer dans tel ou tel sillon des quelques débats simplifiés que leur impose le grand show qui les rétribue. Mais la polémique est un genre, comme le lyrisme ou le dramatique, ou encore le patinage artistique, si vous voulez. Un genre tout en nuances, en outrances, en raffinement, en brio et en excès ; un genre éminemment spectaculaire (on parlait de joutes verbales – fut un temps), stylé (il engage tous les registres de langue et toutes les figures de style) et particulièrement littéraire, car on ne peut polémiquer si on confond sans arrêt le mot et la chose, ce que les temps simplistes et médiatiques dans lesquels nous avons le malheur de vivre font de plus en plus, à la plus grande joie des cabinets d’avocats.
Il fut un temps où la parole publique exposait et où le pamphlétaire était un homme en danger. Encore une fois, je ne crois pas que Zemmour risque grand-chose dans cette aventure, sinon de voir sa carrière, comme après sa prudente éviction par le très conformiste Laurent Ruquier du plateau de On n’est pas couché, relancée autre part. C’est plutôt RTL qui risque de passer pour une radio de couilles molles, et Taubira pour un Robespierre en jupons… Etait-ce là l'ultime but recherché ? Sait-on jamais....
00:33 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : zemmour, rtl, taubira, politique |
mercredi, 23 mai 2012
De la République et des extrêmes
Les tripatouillages financiers que les divers montages de sauvetage ou de sortie de la Grèce de la zone euro sont proprement incompréhensibles par la plupart des gens appelés à voter dans les divers pays européens. Coup de poker politicien, le catéchisme de la croissance est en train de remplacer dans le discours des politiciens celui de l’austérité ; le monde économique est ainsi peuplé de credo qu’on vient marmonner en groupes devant les électeurs, tel ou tel cierge à la main. Ici comme ailleurs, les mots sont illusoirement dotés de pouvoirs qu’on croirait magiques : eurobonds, projects bonds. Les chiffres qui s’alignent ne donnent même plus le tournis, tant la disjonction entre économie et raison est accomplie : Jamais l’arbitraire du signe monétaire n’a été aussi palpable et impalpable. Nous vivons dans la dette souveraine, plus dans l’état souverain. Nous vivons dans l’irrationalité de la valeur.
Du coup, les solutions dites politiques : rembourser, ne pas rembourser, mutualiser, nationaliser… échappent elles-aussi à l’entendement. Toutes, semble-t-il, se valent, pour peu qu’elles soient démocratiquement débattues. Illusion dans laquelle prolifèrent les medias. Comme elles voltigent sous la plume des chroniqueurs, on a l’impression que toutes pourraient s’essayer au fil des alternances. Comme la finance est devenue un jeu virtuel avec le porte-monnaie du consommateur, la politique en est devenue un des plus sordides avec la cervelle du citoyen. Dans les deux cas, comment s’étonner que la confiance si scandaleusement hypothéquée du chaland s’évapore comme neige au soleil ? Car dans les deux cas, la disjonction est telle entre le mot et la chose qu’il n’y a plus guère que des militants pour s’enthousiasmer (ou feindre de le faire) des solutions proposées par tel ou tel parti.
Devant le règne de tant de relatif, partout exposé à l’attention de tous, chacun se prend à rêver d’un pouvoir qui serait à la fois juste et absolu. Rien de plus humain que cela. Qu’est-ce que l’extrémisme, sinon ce rêve là ? Le rêve qu’un dieu, qu’un dictateur, qu’une idéologie, qu'une technologie ou qu’un principe souverain vienne comme par magie rétablir un peu de clarté au milieu de cette confusion généralisée. Un peu de lisibilité au sein d’une telle complexité. Qu’au coeur d’une telle folie, une saisie claire du monde demeure encore possible à ma raison solitaire... C’est la radicalisation des propos engendrée par ce rêve de chacun qui menace le monde, le monde commun, la république.
L’extrémisme, au contraire de ce qu’on veut nous faire croire, ne réside pas dans un parti clairement identifié à un extrême ou à un autre de l’échiquier politique : ce serait bien trop beau ! bien trop simple ! cela satisferait certes notre goût malsain pour les boucs-émissaires ! l'extremisme rode dans tous les partis, comme une tentative absurde en chacun d'entre nous de renouer le lien toujours perdu entre les mots et les choses, devant l'angoisse suscitée par ce qu'est au fond cette crise dans sa version culturelle : l'exhibition permanente et subie de l'arbitraire de la valeur, celle de la parole politique comme de la monnaie fiduciaire.
Cordonnier des rues, Ukraine, 1925
09:47 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : politique, littérature, france |
La gazette de Solko n°28
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00:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, solko |