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lundi, 28 mai 2012

A nos Zemmours (2)

A quelques jours de son procès,  mardi prochain le 29 mai 2012 à 13h30 à la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris pour diffamation, RTL a fait le buzz en annonçant son intention de se séparer du chroniqueur Eric Zemmour. Compte-t-elle, en faisant une aussi grossière allégeance, demeurer longtemps la première radio de France ? Car ce n’est évidemment pas en virant Zemmour de RTL qu’on bâillonnera le mouvement d’opinion profond et disparate dont il est l'un des porte-paroles, bien au contraire. C’’est plutôt même le résultat inverse qu’on risque d’obtenir : outre la publicité faite aux ouvrages du pamphlétaire, RTL passe ouvertement - l'Assemblée Nationale pas encore renouvelée - pour une radio  léchant avec une suspecte suavité les bottes  du nouveau pouvoir élyséen

A peine ce licenciement annoncé, on a pu lire ça et là une défense du polémiste qui s’est toujours faite sur le même mode bien faux-cul :

1.J’ai horreur de ce que dit Zemmour  (variante :je n’écoutais pas Zemmour…)

II Mais au nom de la liberté d’expression… bla bla  

Pour ma part, ce n’est pas au nom de la liberté d’expression elle-même que cette éviction m’indigne, Mais au nom de la défense de la bonne et joyeuse polémique, art dans lequel Zemmour excelle.  Vous allez me dire que c’est la même chose. Non pas ! La liberté d’expression, dans un univers médiatique entièrement surgi et bâti dans la propagande (voir Bernays) est de toute façon inexistante puisque les chroniqueurs admis sur les antennes doivent se situer dans tel ou tel sillon des quelques débats simplifiés que leur impose le grand show qui les rétribue. Mais la polémique est un genre, comme le lyrisme ou le dramatique, ou encore le patinage artistique, si vous voulez. Un genre tout en nuances, en outrances, en raffinement, en brio et en excès ; un genre éminemment spectaculaire (on parlait de joutes verbales – fut un temps), stylé (il engage tous les registres de langue et toutes les figures de style)  et particulièrement littéraire, car on ne peut polémiquer si on confond sans arrêt le mot et la chose, ce que les temps simplistes et médiatiques dans lesquels nous avons le malheur de vivre font de plus en plus, à la plus grande joie des cabinets d’avocats.

Il fut un temps où la parole publique exposait et où le pamphlétaire était un homme en danger. Encore une fois, je ne crois pas que Zemmour risque grand-chose dans cette aventure, sinon de voir sa carrière, comme après sa prudente  éviction par le très conformiste Laurent Ruquier du plateau de On n’est pas couché, relancée autre part. C’est plutôt RTL qui risque de passer pour une radio de couilles molles, et Taubira pour un Robespierre en jupons…  Etait-ce là l'ultime but recherché ? Sait-on jamais....

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00:33 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : zemmour, rtl, taubira, politique | | |

Commentaires

J'aime bien Zemmour, un peu comme Eric Besson dans un autre genre. L'un est un pion avec une parfaite tête de pion, l'autre un traitre avec une parfaite tête de traître. Rien que pour ça ils me sont, l'un comme l'autre, d'une certaine façon sympathiques.
Sympathie qui n'irait pas jusqu'à leur consacrer plus de quatre phrases...

Bonne pentecôte à vous Solko.

Écrit par : tanguy | lundi, 28 mai 2012

Pour moi, Besson est -comme tous les hommes de parti -un aficionado du pouvoir. C'est la raison pour laquelle il m'est aussi "sympathique" que ses collègues politiciens, de l'un ou l'autre camp. Il existe tant de façon de "trahir" dans ce domaine ; on peut changer de parti ou, tout en restant dans le même, changer d'opinion... Ce que tous les fidèles de deux partis ont fait. Je ne défends pas Besson, je m'en fous. Je dis simplement que la trahison a de multiples visages en politique et que la vertu n'y existe pas, sinon sous forme de fantasme...
Zemmour n'est pas dans ce même champ d'action. C'est pourquoi je ne me risquerais pas à les comparer.

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

@Solko : Zemmour est, paraît-il, trop "clivant" pour RTL. Que ne l'a-t-on vu/entendu plus tôt ! Il faut croire que les dirigeants de la station sont lents dans leur capacité à comprendre ce qu'ils diffusent. Mais tout cela est bien drôle parce que cela supposerait que RTL ait une quelconque ligne politique alors qu'elle ne fait que suivre l'air du temps. Hier Sarkozy, aujourd'hui l'état PS.
Quant au talent de polémiste de Zemmour, ils sont indéniables et c'est d'abord là qu'est le problème. Il suffit de l'entendre débattre avec Nicolas Domenach sur I-télé pour être édifié : d'un côté la verve (même excessive parfois) et la réflexion, c'est Zemmour ; de l'autre, les bons sentiments, la croyance béate en l'homme (à commencer par Hollande et sa clique).
Peu importe Solko, vous le savez : "ils" ont la morale pour eux. "Ils" l'ont confisquée depuis l'après-guerre. "Ils" se sentent les héritiers de Sartre et de Beauvoir. Vous connaissez la formule : "Plutôt tort avec Sartre que raison avec Aron".

Écrit par : nauher | lundi, 28 mai 2012

Votre billet sur Renaud Camus fait le pendant à celui-ci. Les années qui s'annoncent en Hollandie risquent d'être traversées par des débats intellectuelles passionnants!

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

Je ne tiens pas Zemmour pour un homme brillant. Bon polémiste peut-être, (et encore, il use et abuse de provoc' facile) mais quand on tourne sur trois sujets et demi comme il le fait, vraiment ce n'est pas intéressant.
Ses façons lui donnent l'air d'un pauvre petit bonhomme frustré et haineux, un petit garçon retors, jaloux des jouets de son voisin, oui voilà à quoi il me fait penser...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 28 mai 2012

On peut penser ce qu'on veut du bonhomme, sa médiatisation faisant de lui une caricature parmi d'autres en effet. Il n'empêche que le rentre dedans qu'il fit en son propre terrain (les medias) au béni oui oui boboïsant et gauchisant qui y domine de façon très mercantile reste une chose très salutaire dans le paysage sinistré de la défaite de la pensée. Cela dit, la grande polémique se déroule évidemment ailleurs qu'à l'écran : dans les livres.

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

Les carpettes de l'information, à RTL ou ailleurs, non évocables hors de l'injure, en éliminant Zemmour ne font qu'obéir aux coteries du politiquement correct, réceptacle du gauchisme décomposé : parité, égalitarisme, mariage homosexuel, etc...

" Le "gauchiste" veut des chances égales pour les minorités. Une fois cela fait, il insiste sur une réparation sociale statistique par minorité. Et aussi longtemps que quiconque abrite dans un recoin de son esprit un quelconque ressentiment envers une minorité, le "gauchiste" se doit de le rééduquer. Et les minorités ethniques ne sont pas suffisantes ; personne ne peut avoir quelque chose à reprocher aux homosexuels, aux handicapés, aux obèses, aux vieux, aux moches, et ainsi de suite. Ce n'est pas suffisant que les gens soient prévenus des dangers du tabac ; un avis doit être imprimé sur chaque paquet de cigarettes. Puis la publicité pour le tabac doit être limitée, sinon interdite. Les activistes ne seront jamais satisfaits avant que le tabac ne soit mis hors-la-loi, et ensuite ce sera le tour de l'alcool, de la junk food, etc. Ils se sont battus contre les mauvais traitements infligés aux enfants, ce qui est raisonnable. Mais maintenant, ils veulent prohiber jusqu'à la fessée. Ils ne seront satisfaits que lorsqu'ils auront un contrôle complet sur la façon dont sont éduqués les enfants. Puis ils passeront à une autre cause. "

Theodor Kaczyncski, La Société industrielle et son avenir. 1995.

La terreur vertueuse n'a absolument aucune limite on le sait, elle s'exerce sans aucune entrave et ne peut satisfaire que les esprits serviles, intrinsèquement totalitaires.

Écrit par : Danny | lundi, 28 mai 2012

Ce qui explique que la violence (y compris verbale) est parfois une nécessité sociale dans certains cas face à la terreur vertueuse érigée en principe. Dans le cas de Kaczynski, c'est ô combien tristement vrai...

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

La bêtise du départ c'est de traiter les gens en "minorités", de fabriquer des "catégories", des "communautés"... Le jour où l'on comprendra que tout ça est débile, artificiel et subjectif, et qu'il n'y a pas de blancs, de noirs, de gros, d'homos, d'hommes, de femmes, mais simplement DES HUMAINS, la connerie aura reculé d'un grand pas. La gauche comme la droite entretien cette connerie: diviser pour mieux régner...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 28 mai 2012

Ah ah ah ! Bien sûr qu'il n'y a que des HUMAINS (j'ai envie de dire que c'est bien ça le problème...). Car si les humains se définissent par leur condition commune (toutes les philosophies, toutes les religions le disent), ils se construisent avec leurs différences et dans leurs subjectivités réciproques (heureusement, finalement). L'humanité hors subjectivité n'est qu'un principe abstrait.
La polémique est une manière de se combattre en tant qu'humains complets, justement, c'est à dire exerçant leur subjectivité, et en exerçant sa raison.
On ne peut affirmer le droit de toutes les minorités d'agir à leur guise sans mettre à mal la République elle-même (la chose commune)et sa tradition.
Le communautarisme est extérieur à la tradition d'intégration que les membres des communautés revendiquent faussement pour en réalité faire éclater le cadre commun et imposer leur propre loi.

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

Comme je le disais tout à l'heure: le communautarisme arrange tout le monde et surtout les partis politiques à qui cela permet de segmenter leur marché! Cela fait peur de voir des HUMAINS, qu'il est réconfortant de les "classer", qu'il est réconfort de se "classer" surtout quand on veut se sentir supérieur aux autres... Religions, couleurs de peau (que c'est ridicule quand on y pense!), tous les prétextes sont bons.

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 28 mai 2012

Le FN, le PS, Zemmour, Dray, Désir, Soral... Du pareil au même pour moi! Menteurs, obtus, mesquins, malhonnêtes, manipulateurs, putassiers... Pas un pour rattraper l'autre!

Quant à SOS Racisme, ils feraient mieux de la jouer profil bas, car ils ne font que desservir leur cause! Ils ont bien trop de casseroles aux fesses pour donner des leçons à qui que se soit. La lutte contre le racisme, le sexisme (la première forme de racisme au monde, la plus répandue, la plus impunie, mais ça on n'aime pas trop s'en rappeler hein...), et les discriminations en général ont été purement et simplement instrumentalisées par la gauche qui a voulu en faire une de ses soit-disant valeurs, à tel point qu'ils ont fini par les décrédibiliser. Une honte! Se rendent-ils compte qu'il desservent ces causes, pire, qu'ils font le jeu de l'extrême-droite? Ils voudraient voir la vilaine bleu marine arriver au pouvoir qu'ils ne s'y prendraient pas autrement... A cause d'eux, il n'est plus possible d'essayer de construire une société meilleure sans se faire traiter de "bien-pensant"!

J'en ai marre de mes compatriotes aux cerveaux tellement lessivés qu'ils ont fini par en associer la droite au racisme et la gauche à l'antiracisme! Lamentable! Comme s'il n'y avait pas des gauchos racistes, machos et homophobes (et j'en connais)! Comme s'il n'y avait pas des gens de droites honnêtes, tolérants et de bonne volonté (et j'en connais)! Comme s'il n'y avait pas des gens qui ne sont ni de droite, ni de gauche, mais simplement des gens qui veulent aimer leur prochain et qui voient l'HUMAIN avant de voir l'homme, la femme, le blanc, le noir, le bleu, le vert, le rouge...

Que les "gauchos" balayent devant leur porte, parce qu'il y a bien des ordures planquées sous le paillasson...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 28 mai 2012

@Solko : passionnantes, les années à venir, dites-vous ? Je reconnais là votre optimisme... Ce seront des années de liquidation, mais il est vrai que nous sommes déjà, politiquement, en état de "redressement judiciaire"...

@Sarah : Que Zemmour se prenne pour le dernier penseur de ce début de siècle et que cela fasse rire, j'en conviens fort bien avec vous. Il est néanmoins l'indice :
-d'un appauvrissement du débat, car à lui tout seul il remue visiblement l'espace politico-médiatique et les activistes du bon sentiment. A lui tout seul ! C'est lui faire trop d'honneur (et son ego sur-dimensionné...), à moins qu'il ne soit, dans son genre (aussi excessif soit-il), un survivant.
-d'un effacement progressif de cette espèce très française que sont les intellectuels. Est-ce un bien ou un mal ?

Écrit par : nauher | lundi, 28 mai 2012

Un "égo surdimensionné", vous pointez le doigt là où ça fait mal, Nauher!

Les vrais intellectuels Français ont disparu d'une part parce les médias les méprisent (Le décès d'un homme comme Lucien Jerphagnon en septembre dernier, passé quasiment sous silence), et aussi parce que les politiques et les journalistes entendent bien les remplacer, tout infatués d'eux-mêmes qu'ils sont!

On en arrive à se demander: "Mais qu'est-ce-donc qu'un "intellectuel" au fond?"

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 28 mai 2012

Zemmour s'est mis dans un créneau. Il n'est aujourd'hui qu'un produit qui a été licencié d'un des nombreux rayons où il est exposé.Lui reste tout de même une demi-douzaine de médias où il est salarié.

Écrit par : romain blachier | lundi, 28 mai 2012

D'accord avec toi. Faudrait aussi "licencier" tous les autres produits des rayons : les Domenach, Pulvar, Martel, Barbier and Co... Tabula rasa...

Écrit par : solko | lundi, 28 mai 2012

Aujourd'hui R. Camus (j'ai lu son Tricks, c'est savoureux, mais pas pour tous les publics! ; j'ai lu certains de ses billets politiques aussi), demain E. Zemmours (qu'il est toujours plaisant d'écouter face à N. Domenach). Que dire de Claude Imbert, peut-être...

Il souffle comme un vent de Salut Public sur notre République depuis quelques temps... Nul doute que la Gauche qui vient, si piètre soit son score aux élections, ne fera qu'empirer les choses... On regrette que de talentueux polémistes, non conformistes, à la pensée qui dérange et au verbe bretteur soient voués aux gémonies.

Place aux grands noms de la pensée-bien-faite-toute-faite : Ruquier, Pulvar, Demorand, Hessel, Plenel, Miller et aux cuistres à cervelle de mollusque, tellement abêtissants de bon sentiments... Les professionnels de l'antiracisme et des droits de l'homme (et dont les arrières-boutiques ne sont pas très reluisantes, soit dit en passant) ont de quoi pavoiser, à défaut de pouvoir encore une fois ester en Justice.

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 28 mai 2012

Zemmour me répugne. J'ai lu un livre de lui "petit frère". J'ai eu envie de vomir tout le temps qu'a duré la lecture, je suis allée au bout pour être bien certaine du bien fondé de ma réaction. Je ne peux pas le regarder ni l'entendre, il me fait horreur.

Qu'il se soit fait éjecter d'RTL, je m'en fous, je n'écoute jamais cette radio polluée par des pubs envahissantes qui lui ôtent toute crédibilité. Cette radio est aux mains de ses annonceurs, comme Europe. Le patron, c'est celui qui paie.

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 29 mai 2012

A ce point ? Vous me donnez presque envie de lire "Petit Frère"! Un livre qui provoque de telles réactions ne peut être franchement mauvais! Je n'ai pas lu ce livre, ni trop écouté les chroniques de RTL, le matin, je bosse ou vais bosser (sais même pas à quelle heure elle passe)
Zemmour, je l'ai écouté parfois chez Ruquier et j'aimais bien sa façon de moucher tous les pseudos artistes ou écrivaillons qui emplissent les rayons de la Fnac de leurs merdes sans nom. Politiquement, qu'il soit souverainiste ne me laisse pas indifférent. Je ne suis pas du tout fédéraliste, surtout avec une monnaie comme l'euro !Le PS après l'UMP nous mènent droit dans le mur, quelle tristesse !

Écrit par : solko | mardi, 29 mai 2012

Comme Solko, j'aimais bien voir, de temps en temps, Zemmour moucher toute cette bande de mollusques pondeurs de niaiseries. Pourtant, je trouve la plupart de ses thèses absolument invraisemblables. De là à lui couper le sifflet (en même temps, comme Julie, je n'écoute jamais RTL), on sombre dans le ridicule.
Mais bon, on est plongé dans une mare sans fond de tartufferie, couper la parole des mécontents sous tous les prétextes est d'usage (et personne n'ose parler de censure, vu que, oh non, la gauche ne censure pas, elle). C'est pitoyable.

Écrit par : Sophie K. | mardi, 29 mai 2012

Vous serez déçu, Solko, si vous lisez ce livre.

Pour le peu que je commence à découvrir de vous, vos goûts littéraires sont autrement plus relevés que ce torchon orienté et nauséabond.

Écrit par : Julie des Hauts | mercredi, 30 mai 2012

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