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vendredi, 30 octobre 2020

La sanctification nécessaire et vitale du dimanche

Le samedi 13 mai 2017, à 3h27 du matin, la couronne de la Vierge de Lyon était dérobée au musée de Fourvière. Quelques heures plus tard, à Fatima, le pape François canonisait. Francisco Marto et sa sœur Jacinta, les deux petits voyants bergers, devant une foule estimée à 500 000 personnes  Et le lendemain dimanche, faisant fi des recommandations de Notre Dame de La Salette de sanctifier le dimanche en s’abstenant de travailler, vêtu d’un costume bleu nuit, Emmanuel Macron entrait en fonction à l’Elysée un dimanche 14 mai, devenant le premier président de la Ve République à enfreindre le souhait formulé par la Vierge à la Salette de ne jamais travailler, précisément, le jour du Seigneur. [1]

« Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des œuvres serviles », tel est le premier commandement de l’Église.

 Nous fûmes quelques-uns à penser que cette étrange coïncidence serait de mauvaise augure pour la ville de Lyon comme pour la nation tout entière.

Quelque trois ans et demi plus tard, ce même président confine le pays pour la seconde fois, alors qu’un attentat islamiste tue 3 fidèles dans la basilique de Notre-Dame de l’Assomption. Sur des arguments hygiénistes éculés, il suspend une seconde fois la liberté de culte durant tout le mois de novembre et l’entrée en Avent, après avoir fusillé les célébrations de Pâques et de l’Ascension... L’année précédente, la cathédrale Notre Dame de Paris avait mystérieusement pris feu, précisément le jour d’entrée dans la semaine Sainte. Voilà qui fait beaucoup, non ?

Entre temps, le maire de Lyon et le primat des Gaules en fonction en 2017 ont l’un et l’autre été humiliés publiquement, l’un à l’occasion d’une série de procès et des campagnes de presse retentissantes qui les accompagnèrent, l’autre en raison d’un score électoral ridiculement bas devant un politicien totalement inconnu. 

Cette année, en temps de présumée épidémie, ce nouveau maire n’a pas honoré le vœu de ses lointains prédécesseurs du XVIIIe siècle, formulé lui aussi à l'occasion d'une épidémie, d’offrir à la Vierge en remerciement pour sa protection un cierge et trois écus d’or. Il a préféré allé inaugurer une mosquée…  Parmi les mesures COVID 19 figure l’annulation de la fête des Lumières, et celles des célébrations et processions qui vont de pair… Jusqu'où ira cette dégringolade conjointe de la foi et de la raison ? 

Un peu d'histoire : En 1882-1883, alors que se perpétuaient les lois répressives de la République contre l’Eglise catholique, lois visant à imposer l’enseignement laïc et la séparation de l’Eglise et de l’Etat qu'on préparait dans les esprits, Anne-Marie Coste, une jeune ouvrière lyonnaise reçut plusieurs apparitions confidentielles de la Vierge, que l’épiscopat lyonnais de l’époque étouffa. Lors de ces apparitions, la Sainte Mère de Dieu communiqua un chapelet et exigea que fussent portées des médailles, en réparation de la profanation des dimanches. Cette dévotion fut pratiquée une quinzaine d’année parmi les canuts catholiques de la Croix-Rousse, avant d’être interdite par l’épiscopat lyonnais au moment du Ralliement de 1892.

La récitation de ce chapelet à Notre-Dame de Fourvière, dont la Couronne a été dérobée le jour de l’investiture d’un funeste président, se présente ainsi :

1 Credo

1 Notre Père

Puis 9 fois Un Pater, un Ave Maria, un Gloria Patri, entrecoupées à chaque fois de l’invocation : « Mère Abandonnée, priez pour nous ! Mère affligée par des cœurs ingrats, priez pour nous ».

Souvenons-nous des avertissements de la Salette de ne pas profaner les dimanche, et devant le peu de raison et la foi mal placée de ceux qui nous dirigent, gardons au cœur et à l’esprit les dévotions qui nous sont nécessaires pour ne pas succomber à la tentation du plus insidieux conseil de Satan : nous défier du Pain de Vie qui ne serait qu'un symbole. Gardons par ailleurs en mémoire que le dimanche est la clef de voûte de tout l’édifice religieux et social : « Pas une vérité dogmatique, pas une loi morale, pas une pratique utile qui ne soit liée à la Sanctification du Dimanche », écrivit Mgr Pie au siècle précédent. Ne cédons pas à l’obscurantisme hygiéniste et continuons d’exiger non seulement l’ouverture des églises, mais la célébration ininterrompue des messes dominicales en leurs enceintes. 

[1] Les cérémonies d’investiture de Charles de Gaulle se déroulèrent les jeudi 8 janvier 1959 et 1966, celle de Pompidou le jeudi 20 juin 1969, celle de Giscard d’Estaing le lundi 27 mai 1974, celles de Mitterrand les jeudi 21 mai 1981 et samedi 21 mai 1988, celles de Chirac le mercredi 17 mai 1995 et le vendredi 17 mai 2002, celle de Sarkozy le mercredi 16 mai 2007, celle de Hollande le mardi 15 mai 2012.

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La Couronne dérobée.

16:04 Publié dans Des nuits et des jours..., Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catholicisme, vierge marie, dimanche | | |

mardi, 04 février 2020

ALORS FAIS LE DONC

Tous les catholiques connaissent l’entretien surnaturel entre le Christ et Satan que Dieu permit au pape Léon XIII de surprendre à côté du tabernacle, le 13 octobre 1884. On le vit ce jour-là demeurer pétrifié et extatique durant environ dix minutes, puis s’enfuir dans son bureau où il rédigea un exorcisme contre Satan et les anges révoltés, ainsi que la prière à saint Michel, avec instructions pour qu’elle soit récitée partout dans le monde, après chaque messe basse. Lorsqu’on lui demanda ce qui s’était passé, le Pape rapporta qu’il avait entendu deux voix, une douce et bonne, l’autre gutturale et dure et rapporta la conversation suivante :

« La voix gutturale de Satan dans son orgueil, cria au Seigneur : « Je peux détruire ton Église ».
La voix douce du Seigneur : « Tu peux ? Alors, fais-le donc ».
Satan : « Pour cela, j’ai besoin de plus de temps et de pouvoir ».
Notre Seigneur : « Combien de temps ? Combien de pouvoir ? »
Satan : « 75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service ».
Notre Seigneur : « Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux » ».

Que signifie ce consentement du Christ à l’action du démon ? Cela signifie que tout est entre nos mains, ou plutôt « entre nos cœurs ». En répondant : « Alors, fais-le donc », le Christ Rédempteur met à l’épreuve aussi bien Satan et ses forces mortifères que chacun d’entre nous. Quelque chose peut conditionner son pouvoir, l’ébranler, voire l’arrêter : En cette chose, le Christ a placé sa foi sur la Croix et cette « chose », c’est nous ! C’est nous, c’est la prière des chrétiens dans l’unité du sacrifice de l’Agneau, dans celle de la sainte famille dans le corps de l’Église. C’est la paternité chaste de Joseph et la maternité immaculée de Marie, reconnues, admirées, honorées, glorifiées en toute intelligence et toute sagesse au sein de l’oraison en chacun d’entre nous.
Le démon, de fait, se déchaine : libération (aliénation) sexuelle, génocide muet de milliards d’enfants empêchés de naître par avortement ou stérilet, gouvernements libéraux participant de plus en plus à une exploitation de l’homme par l’homme de plus en plus occulte, recherche militaire financée dans l’ombre et réalisée dans le secret, massacres d’animaux et recherches sur l’embryon humain, dévastation de milieux naturels, rupture ontologique de la mémoire des peuples, apologie des paganismes antiques, des philosophies orientales approximatives en vue de réduire à néant le chiffre des baptisés, martyres des Chrétiens en Orient, propagation d’idéologies encourageant la dévastation spirituelle … Satan, le diviseur et le corrupteur se lâche, se déchaîne véritablement, parce qu’il a la permission du Ciel depuis qu’en dépit des avertissements maternels et réitérés de Notre Dame, le sacrifice de l’Agneau n’est plus honoré à sa juste mesure par ceux qui sont chargés de le faire chaque dimanche, c’est-à-dire tous les baptisés.
Il faut appréhender le Surnaturel autrement qu’en matérialiste borné ou en habitant béat du monde astral, pour raisonner correctement le lien qui existe véritablement entre, d’une part, le Saint Sacrifice du Fils accepté par le Père sur l’autel et reconnu de tous, et d’autre part, la victoire effective sur les forces que Satan déchaîne parce que l’humanité demeure collectivement impénitente et sourde à la volonté du Sacré-Cœur. À chaque fois qu’un homme ou une femme laisse le Christ atteindre en lui la source du péché et y crucifier véritablement la mort par le don des larmes et de la douleur sanctifiante, il participe à la rédemption du monde, bien plus qu’en criant son mécontentement dans la rue ou, pire encore, en y proclamant son droit à l’orgueil, à la luxure ou à l’envie.
Qu’a signifié le Christ à Satan en lui accordant le droit au combat et la possibilité d’une victoire ? Que nous sommes libres de choisir entre la force éternelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit entièrement remises dans l’Agneau, et celles, infinies, des trois bêtes de l’Apocalypse, Laquelle, au fond, t’impressionne le plus, lecteur ?

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12:50 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : satan, bioéthique, sacré-cœur, christianisme | | |

mercredi, 22 janvier 2020

Depuis plus de deux siècles, la France est malheureuse...

En donnant aux hommes et aux femmes une simple déclaration désincarnée de leurs droits pour établir une éthique commune en lieu et place des Dix commandements, la République a trompé le peuple. En lui jetant à la figure un slogan utopique comme Liberté Egalité Fraternité à adorer en lieu et place de la vivante sainte Trinité, la République lui a menti. Enfin, en ordonnant de guillotiner son roi, la République l'a blessé profondément, et pour longtemps.
Car le sentiment monarchique est un sentiment naturel pour l'homme et la femme, qui leur permet de goûter à une vertu principale, celle de l'obéissance assumée à un souverain incarné. Les gens déboussolés d'aujourd'hui obéissent à leur désir de consommation, à leur besoin d’idolâtrer, à des opinions toutes faites et des conditionnements grossiers, à des idéaux en kit, à des passions confuses et des désirs inconstants. Cela donne ce qu'on voit se promener en zigzags dans nos rues, un smartphone à la main ou une trottinette au pied...

L'homme sans roi est en tout point comparable à l'homme sans Dieu : il veut être libre et n'y parvient jamais, parce qu'il a rompu avec l'histoire de son commencement, qu'il n'en sait plus l'exact déroulé et qu'il ignore donc où se trouve sa place. Pour être libre, il faut connaître sa place, et la place de l'homme, quoi que son orgueil en pense, se découvre dans l'obéissance. Parce qu'il n'a plus de roi et qu'il ne peut plus obéir, le peuple est blessé de ne savoir à qui obéir et s'invente des royautés de pacotilles, des loyautés de fiction, des conquêtes de vent.
Mais seul le sentiment monarchique comble vraiment cette nécessité que nous avons d'obéir durablement et d'être loyal profondément.

Tout à l'heure, dans le recueillement de la messe pour le roi-martyr, je songeais à ce torrent impétueux, débridé, satanique du libéralisme qui entraîne notre société - sa jeunesse- dans une charrette de la mort, véritablement. Et je voyais clairement que le péché principal de cette poignée de républicains maçonniques qui décapitèrent Louis XVI est un péché de désobéissance. Et que le péché du peuple fut en grande partie un péché d'ignorance...
Etre républicain, c'est se condamner à la régression infantile et la déception politique à perpétuité. Depuis deux siècles, la France est malheureuse. Et je ressentais cette blessure en moi comme je la voyais dans ce malheureux peuple de France errant dans la nuit de son infortune à la recherche de solutions technologiques, idéologiques, économiques, politiques, écologiques, médiatiques, identitaires, nationalistes ou internationalistes, à ce mal qui le ronge depuis deux siècles, qui est au sens propre comme au sens figuré d'avoir perdu toute majesté... Et pour tant de désobéissance, érigée en constitution, en morale, en religion presque, je demandais pardon...

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13:16 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république, franc-maçonnerie, france, peuple, louis xvi, monarchie | | |

mercredi, 23 octobre 2019

La mort de Dieu

Le dix-neuvième s’ouvre en 1802 avec l’opuscule de Hegel, Wissen und Glaube dans lequel s’énonce avec gravité et pour la première fois le sentiment, cruel et douloureux, mais si romantique à la fois, de « la mort de Dieu ».

Un temps nouveau a commencé, écrit-il. En résumé, Dieu, l’être absolu, étant devenu homme par le Christ, Il est entré dans l’Histoire. Entrant dans l’Histoire, il a cessé d’être absolu, d’être infini, pour exposer sa réalité à « l’acte de passer », d’épouser la relativité du temps, d’éprouver en soi-même toute « la dureté du destin de ce qui est fini » : Ce n'est donc pas seulement la nature humaine du Christ qui meurt sur la croix, mais la nature divine du Père qui se retire et s’efface de ce que l’homme peut raisonnablement envisager. La mort du Christ sur la Croix doit donc être entendue comme impliquant aussi la mort de Dieu : Devant ce constat, l’esprit goûte alors avec certitude la vérité qu’il est mortel, et devient en quelque sorte « certain de soi-même », un esprit « absolu ». Du même coup, le Vendredi Saint qui jadis était historique devient, conformément au credo maçonnique dont le philosophe se fait le serviteur, un Vendredi Saint purement spéculatif.[1]

Mais à quelle tache, quelle œuvre cet « esprit absolu » va-t-il se vouer en ce bas monde ? Quelle politique sera la sienne face au cours des événements ? Le raisonnement d’Hegel, qui consiste ainsi à faire de la raison l’outil de connaissance naturel le plus ultime de l’être, ne le dit pas. Cet « esprit absolu » néanmoins étant devenu la référence pour décider ce qui est vrai ou non, on imagine bien que son combat n’ira pas dans la direction la plus christique, et moins encore la plus mariale. Lucifer a bel et bien sa propre spiritualité…

De la religion, il ne conserve en un mot que ce que la raison ainsi définie peut en accepter, et rejette le reste dans le champ soit de la superstition, soit d’un mysticisme étranger au champ philosophique dont il a fixé lui-même les limites. En tant qu’homme, le Christ ne peut être qu’un enseignant. Si sa mort sur la croix demeure édifiante, il n’est plus question de considérer sa Résurrection comme un sujet acceptable par cet « esprit absolu ». Elle n’est en aucun cas conceptualisable, comme tout ce qui touche à l’Incarnation. Mais dans un tel raisonnement, que demeure-t-il du Dieu trinitaire, celui des Chrétiens dont pourtant Hegel fait mine de parler, qui est Père, Fils et Saint Esprit, trois personnes en une seule nature ? Il ne parait s’intéresser qu’au Christ en croix, c’est-à-dire à la personne du Fils, envisagée de manière autonome – et non consubstantielle - des deux autres, ce qui n’est pas un point de vue chrétien, pas même protestant…

Quant à Sa Mère, il n’en est nullement question. On comprend pourquoi :

La Vierge Marie incarne l’expression la plus pure du surnaturel que ne peut comprendre ni par conséquent accepter « l’esprit absolu » en rébellion contre lui : toute la vie de la Sainte Vierge ne témoigne que de l’existence de Dieu ; non pas sous la forme d’un enseignement spirituel que la raison puisse appréhender, comme c’est le cas des Écritures, mais sous la forme de l’action surnaturelle conjointe du Père, du Fils et du Saint Esprit exercée sur l’intégralité de sa personne physique et spirituelle (Annonciation, conception, rédemption, assomption, couronnement) : Aussi même si « l’esprit absolu » peut encore envisager la réalité historique de la mère de Jésus, aborder ce qu’est véritablement la Vierge – ce qui ne se peut réaliser que dans la prière – lui est impossible. Méditer un mystère de son saint Rosaire relève en effet non du travail de la pensée, mais du plus pur surnaturel : c’est laisser l’Esprit Saint découvrir son âme et enrober son propre cœur, c’est accepter qu’opère le travail secret, parfois fulgurant et souvent imperceptible, du dieu trinitaire en soi-même.

Tout le travail d’Hegel fut non seulement de nier ce surnaturel, mais encore d’en rendre la probabilité inacceptable et scandaleuse pour tout esprit se réclamant de lui ; littéralement, de dissocier la raison de toute possible compréhension de la transcendance. C’est ce qu’il appelle « la mort de Dieu ». Ce n’est, en réalité, qu’une description de sa propre mort ; sa propre mort à Dieu…

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Ô   Seigneur, prenez pitié de l’homme sans Dieu,

Prenez pitié  de l’homme qui s’est volontairement privé  de Vous !

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Quatre-vingt ans plus tard Nietzsche, dans le Die fröhliche Wissenschaft (Le Gai Savoir), contestera de manière identique toute valeur rédemptrice du sacrifice du Christ sur la Croix toute valeur rédemptrice :

« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »

Le texte adopte pour commencer le ton de la lamentation lyrique, qui monte en crescendo du constat du crime (« Dieu est mort ») à la déploration sur la victime (« ce que le monde a possédé de plus précieux, de plus sacré, de plus puissant ») jusqu’à l’affirmation de l’impossible expiation : « Qui nous lavera de ce sang, et avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? ») …

Mais peut-il ignorer, ce fils de pasteur luthérien, que le sang qui coule des plaies du Christ, ainsi que l’eau qui jaillit de son flanc, en même temps qu’ils dénoncent nos fautes et mettent en lumière notre culpabilité, forgent également les instruments offerts de notre rédemption ? Là encore, que demeure-t-il du Dieu Trinitaire et de la nature consubstantielle au Père et au Saint-Esprit d’un Christ réduit à n’être que la victime passive de l’abomination humaine ?  

 « La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? » : Ah ! Plutôt que d’accueillir en soi le « fiat » agenouillé devant la Croix de Marie et de Jean, voilà que l’homme sans Dieu tente à présent de comparer la grandeur de ses actes à la grandeur de la Crucifixion ! Pauvre Nietzsche ! Pauvre homme sans Dieu qui tourne le dos à la filiation adoptive, sans la considérer davantage ! Ne voit-il pas qu’à cet endroit même où chaque mortel manque à accomplir son œuvre, en Sa Passion, Sa Charité, Sa Divinité, Christ, Lui, paracheva la Sienne, pour les siècles des siècles ?

Quant au sophisme final, luciférien au possible, « Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement ? » ne sonne-t-il pas tel un assentiment étonnamment soumis à la proposition du Satan de la Genèse : « Vous serez comme des dieux » ? … Non, il n’eut rien de « fröhliche », ce triste savoir du surhomme, pas davantage que celui de cet « esprit absolu », par lesquels s’ouvrit et se ferma ce siècle, jetant la peine au cœur de l’homme sans Dieu pour des générations, en leur fermant l’accès au Ciel...  Seigneur, ayez pitié… Seigneur, ayez pitié de l’homme sans Dieu…

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[1] Bien avant Renan, Hegel a publié une Vie de Jésus envisagée sous un jour purement historique et gommant avec méticulosité tout aspect surnaturel. Elle commence par cette profession de foi maçonnique : « La raison pure, qui ne saurait être bornée, est la divinité elle-même ».

dimanche, 19 mai 2019

Obeissance

L’obéissance au Seigneur n’est pas soumission, elle est filiation.

Cela suppose de ne pas se tromper quant à Sa nature.

Tout sacrifice fait au Père, qui n’est pas celui de son Fils devant son autel, conduit à l’orgueil et par conséquent déplait au Père

Qu’une goutte de rosée parait fragile lorsque, déposée à l’aube sur la brindille, les premières lueurs se reflètent sur elle !  Cette goutte, cependant, comprend dans sa joie d’être au monde qu’elle est de même nature que le soleil qui, déjà, sollicite son évaporation. Elle se convertit à sa puissance, dans la part la plus intime de ses molécules, de son essence, de sa prière

Quelle absurdité de croire qu’être de même nature implique une même forme et une même identité, un grand Tout, une même personne !

Quelle erreur, aussi de croire à l’autonomie de la goutte d’eau et de ses molécules !

 Et qu’il est grand, Yahvé, le Père, le dieu des Armées, et qu’il est grand Son Fils égorgé dont à la messe, nous, Chrétiens célébrons le sacrifice !

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit

Bon et saint dimanche à tous !

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13:44 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, islam, bouddhisme | | |

lundi, 06 mai 2019

Enseignements et Vérité

Mahomet t'enseignera la soumission à sa loi, et sans doute y trouveras-tu de quoi t'enorgueillir et l'exalter, conquérir et satisfaire les instincts de domination qui veillent en toi, car sa puissance sur la terre est grande, et son pouvoir d'illusion aussi, en apparence. Bouddha t'enseignera à te détacher de ton ego et à conquérir une sérénité intérieure inaltérable en toute occasion, et sans doute trouveras-tu de quoi t'enorgueillir et t'apaiser, satisfaire ce besoin de sagesse qui réclame en toi son dû également, car la puissance de Bouddha sur terre est grande , et son pouvoir d'illusion aussi, en apparence. Il existe bien d'autres maîtres issus de l'Orient millénaire, capables de t'enseigner la dévotion envers de nombreuses énergies exclusivement venues du sol, dont tu sens qu'elles te parcourent et t'appellent. Et sans doute trouveras-tu auprès d'eux de quoi éprouver et acquérir toutes sortes de pouvoirs sexuels ou spirituels et combler ton besoin d'idolatrerie, car leur puissance sur terre est grande, également, et leur pouvoir d'illusion aussi. Ta raison seule te suffira-t-elle à combler les attentes que la puissante société des hommes créé, entretient, nourrit et ne satisfait jamais en toi ? Essaie et vois : la raison permet de comprendre bien des choses, de déjouer les fanatismes et la supersition ainsi que les grossières erreurs de raisonnement qui illusionnent les esprits faibles, mais elle ne suffit pas à éveiller véritablement l'espérance et ignore surtout toute forme de réelle charité. Elle n'est pas un rempart contre l'orgueil, et pas non plus contre l'idolatrie...

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Tu le vois, il y a une multitude d'enseignements, pourtant ne peut subsister qu'une seule Vérité. Le Christ seul est capable de t'enseigner l'adoration réelle de Dieu, qui prend racine dans ton coeur véritablement vivant, ton âme véritablement éveillée, ta raison absolument instruite, parce qu'Il est à la fois Vrai Dieu et Vrai Homme. C'est le travail des faux-prophètes de sans cesse obscurcir, interferer, simuler et dans tous les cas chercher à détruire l'Eglise et l'Evangile du Christ, de répandre en toutes occasions leurs cultures de l'erreur, de la frustration, de  la mort. Christ, qui est Vrai Dieu et Vrai homme les laissent agir, car ils sont comme toi des créatures libres : mais parce que, précisément, tu es aussi une créature libre, il te laisse choisir entre leurs commandements et les Siens qui sont aussi ceux de Dieu, et si tu t'adresse à Lui en vérité, il te montre, il t'enseigne, il te guide dans l'Esprit saint, car Il a vraiment vaincu la mort, Il est vraiment réssuscité.

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L'Église du Pater Noster fut établie, à Jérusalem-Est sur le mont de l'Ascension, à l'endroit même où Jésus enseigna la prière du Notre Père à ses disciples. Dans son cloître ombragé, 62 panneaux en mosaïque portent la prière catholique univezrselle en 62 langues différentes, de l’araméen au japonais en passant par le gaélique écossais.Ci dessus la prière en français et en polonais.

11:24 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mahomet, bouddha, christ, religion | | |

mercredi, 17 avril 2019

Notre Dieu est au Ciel et Il fait ce qu'Il veut

Comme beaucoup de gens sensés, je doute que la forêt de chênes séculaires composant la charpente de Notre-Dame ait pu ainsi s’embraser sans quelque aide maléfique : il en est des forêts de cathédrale comme des forêts corses : attentat islamiste ? spéculateurs immobiliers internationaux ? complot du gouvernement ?  Tandis que le président exerce son cynisme au jeu du petit père de la nation, le filiforme premier ministre annonce déjà le lancement d’un « concours international d’architecture sur la reconstruction de la flèche » de Notre-Dame, détruite dans l’incendie. On peut s’étonner, comme le fit un petit curé de province anonyme, de cet « activisme effréné qui les a saisis là où le Roi David aurait couvert des semaines durant sa face de cendres, là où l’Empereur de Chine se serait astreint à trois jours de bains d’eau lustrale. Ceux qui nous gouvernent ne se sont-ils pas demandés quelle main les avait frappés ? Sont-ils à ce point orgueilleux que même la catastrophe la plus inattendue ne puisse prendre à leurs yeux la figure d’un présage ? » Ce dont je suis sûr, c’est que quelle que soit la main criminelle qui a agi, elle n'a n’a pu le faire sans le consentement de mon Dieu qui, comme le proclame le psaume 115 chanté à chaque vêpre du dimanche : « est au ciel et fait ce qu’il veut »

Et ce qu'Il fait, Il le fait bien : les reliques sacrées ont été sauvées (couronne d'épines, tunique de saint Louis) le corps du bâtiment médiéval a été préservé. La flèche de Violet-Leduc n'était qu'une restauration et n'avait rien en soi de sacré : elle a été perdue, est-ce une telle affaire ? Demeure de la cathédrale l'essentiel, ce qui est véritablement consacré à Dieu et à sa liturgie. Le reste ... 

Pendant bon nombre d'années, il n'y aura donc plus de cérémonies modernistes à Notre Dame, ni de conférences, ni de touristes en promenades culturelles... Tant mieux. Le temps que la France, je l'espère, retrouve ses esprits. Le temps que les Français perçoivent la nécessité pour eux de revenir à la liturgie millénaire et sacrée de la sainte messe traditionnelle, qui seule témoigne de la beauté de l’Église du Christ, de l'Eternité de son Père, ainsi que de la force et de la vérité de l'Esprit Saint.

En attendant, les grandes fortunes françaises, l'état maçonnique, les intérêts privés et les gens attachés à leur patrimoine national « se mobilisent pour Notre-Dame » : ce n’est certes pas très catholique d’entendre certaines de leurs motivations (rouvrir la cathédrale pour les Jeux Olympiques, sauver une certaine image de Paris, satisfaire la curiosité des touristes, retrouver "notre" fierté). Ce que l’humain possède de plus aveuglé, c’est-à-dire l’amour du profit, de l’argent, de la reconnaissance, s’y exprime sous couvert du bien – ce qui est en réalité le pire ! Tout cœur aimant le Christ a le droit de juger cela détestable. Mgr Patrick Chauvet, recteur archiprêtre de la basilique cathédrale Notre-Dame, vient de déclarer : « Je vais devenir un prêtre-bâtisseur », ce qui est de mauvais augure quand on sait ce que représente le « dieu bâtisseur » dans la Bible et qu’on est un tantinet versé dans la symbolique maçonnique et son luciferisme.

Un catholique ne peut que se fier en Jésus-Christ seul : Sur l’Église des fidèles, l'enfer ne prévaudra pas.

Plutôt que de « reconstruire » une cathédrale pour les touristes, il vaudrait bien mieux songer à  construire des fidèles : si l’éducation nationale, par exemple, introduisait dans les écoles primaires des cours de théologie catholique, plutôt que de laïcité maçonnique, dans lesquels on expliquerait aux enfants de toutes les confessions religieuses que si la nature de Dieu est bien d’être Une, à la fois éternelle, juste et miséricordieuse, ce Dieu unique s’est réellement manifesté dans l’Histoire sous la forme de trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit, et qu’Il est vain de Le prier sans Le connaître, tel que le Verbe (sa Connaissance parfaite, son Fils) l’a révélé.  Enseigner autrement dit la Vérité. Je rêve ?  La France qui a construit Notre-Dame savait ce mystère, celle qui parle de la reconstruire l’a oublié. Elle ne peut donc – à moins de renaître à son baptême -  cette France là que construire autre chose : un temple maçonnique à la gloire d’Olympie… Mieux vaudrait alors que dans les ruines de Notre-Dame poussent ronces et vignes-vierges, et que la nature, sous la croix, y reprenne tous ses droits…

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14:55 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notre-dame, macron, christianisme | | |

samedi, 23 mars 2019

Syrie, Du chaos à l'espérance

Terribles, navrantes, glaçantes, les images sur l’écran de cette guerre… Comme celles de toutes les guerres, me direz-vous : huit années que cela dure, en Syrie. Des démagogues cherchent à nous faire croire dorénavant que Daech est vaincu : Mais si le califat physique l’est en effet, ce n’est pas la fin du califat tout court. La fureur islamique, ramasse-miettes de toutes les rancœurs et de toutes les manipulations politiciennes, a encore de beaux jours devant elle. Aussi certains Chrétiens d’Orient commencent à se demander quel sens possède encore leur combat contre l’islamisme, face à une opinion publique occidentale dont l’arrogance les ignore.
Les Chrétiens sont certes le sel de la terre, mais à quoi bon continuer de mourir pour des chiites ou des sunnites, se disent-ils, quand un monde occidental vassalisé par l’idéologie démocratique considère que la religion qui a le plus grand nombre d’adeptes – même fanatisés – doit in fine l’emporter… Le film Syrie, du chaos à l’espérance » nous fait comprendre la haine viscérale que ces Musulmans à qui le Coran explique que le Christ n’a jamais été crucifié éprouvent pour la Croix, au point de vouloir que disparaissent de la surface de la terre toutes traces du Christianisme, de ses monuments, de ses fils et de ses filles. Le film « Du chaos à l’espérance » retrace avec lucidité la posture intenable de ces habitants historiques de la Syrie, terre sainte et berceau du christianisme s’il en est, pris en otages dans une lutte fratricide entre musulmans et qui combattent, héroïques malgré notre insouciance et notre irresponsabilité.
Égoïsme, individualisme, manque de charité, oubli du Christ : Pourquoi sommes-nous si indifférents au sort de nos frères d’Orient ? Nous souffrons d’une sorte d’idéologie pacifique tètée dès les bancs de l’école, née d’un Plus jamais ça certes compréhensible au sortir de la seconde guerre mondiale, mais qui depuis s’est compromis à trop de râteliers salis et s’est teintée de trop de lâchetés déguisées en idéaux : une collègue devant qui je plaidais la cause des Chrétiens d’Orient au lycée eut un geste d’humeur et une moue devant moi : « Oh, les Chrétiens d’Orient … ! »
Inhumaine et d’un autre monde parait toute guerre à un pacifiste post-moderne, qu'il soit islamo-gauchiste ou catholique attiédi et bien-pensant. D’un monde arriéré, d’un monde d’avant sa naissance et d’avant « le progrès », d’un monde hérétique d’avant « l’amour » et le dialogue des peuples sous la bannière du libéralisme omnipotent. L’Ukraine, la Syrie, c’est loin, dans l’espace comme dans le temps, en effet… Et rien, semble-t-il, ne peut ébranler l’inconscience aveugle, l’individualisme torride, l’égoïsme indécrottable et le manque de charité de ces foules occidentales en permanence diverties et conditionnées au pire par les médias tout-puissants.
On peut cependant se procurer ce cri d’alerte et cet appel à l’intelligence des cœurs que représente le film Syrie, Du chaos à l'espérance sur le site de SOS Chrétiens d'Orient : se le procurer, le faire connaître et l'offrir autour de soi afin que le plus grand nombre comprenne à quel point il nous concerne tous en vérité.
 

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samedi, 26 janvier 2019

Saint Polycarpe à Lyon

« Les portes de l’enfer ne prévaudront contre elle ». Les coups de canons lancés des Brotteaux contre la façade de l’église Saint Polycarpe à Lyon par les troupes de la Convention en 1793 illustrent avec éloquence la sentence du Christ : la façade élevée par l'architecte Toussaint Loyer, disciple de Soufflot, demeure, malgré les déprédations visibles sur les pilastres.

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À l’intérieur, un bois peint de la fin du XVIIIe siècle représente un saint Polycarpe stylisé dans le gout de ce siècle, qui porte au cou l’étole de l’évêque et à la main la palme du martyre. De ce saint qui vécut auprès de l’apôtre Jean à Éphèse après son séjour à Patmos, ne demeure essentiellement que le témoignage de son disciple Irénée, premier évêque de Lyon. On en garde plusieurs images : celle d’un farouche ennemi des hérésies en ce premier siècle du christianisme où elles pullulent ; celle d’un évêque influent et respecté ; celle d’un martyr témoin du Christ et de l’Esprit Saint

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I Polycarpe et l’hérésie

Vers 190, Irénée de Lyon écrivit une lettre à l’un de ses amis d’enfance, Florinus, tombé dans l’erreur gnostique afin de lui rappeler quelques souvenirs de leur commune jeunesse à Smyrne : « Je t’ai vu, quand j’étais encore enfant, dans l’Asie inférieure, où tu brillais alors par ton emploi à la cour, je t’ai vu près de Polycarpe, cherchant à acquérir son estime. Je me souviens mieux de ces temps-là que de ce qui est arrivé depuis, car ce que nous avons appris dans l’enfance croît dans l’âme, s’identifie avec elle : si bien que je pourrais dire l’endroit où le bienheureux Polycarpe s’asseyait pour causer, sa démarche, sa physionomie, sa façon de vivre, les traits de son corps, sa manière d’entretenir l’assistance, comment il racontait la familiarité qu’il avait eue avec Jean et les autres qui avaient vu le Seigneur. Et ce qu’il leur avait entendu dire sur le Seigneur et sur ses miracles et sur sa doctrine. Polycarpe le rapportait comme l’ayant reçu des témoins oculaires du Verbe de Vie, le tout conforme aux Écritures. » Il rapporte alors l’aversion de l’évêque Polycarpe pour l’hérésie ; « Je puis témoigner en face de Dieu que si ce presbytre bienheureux et apostolique avait entendu quelque chose de semblable à ce que tu dis, Florinus], il aurait poussé des cris et se serait bouché les oreilles, en disant, selon qu’il était accoutumé : « O Dieu bon, pour quel temps m’as-tu réservé, pour que je supporte cela ? » Et il se serait enfui du lieu dans lequel, assis ou debout, il aurait entendu de telles paroles.

 Dans les préliminaires du Livre III de son Contre les Hérésies, le même Irénée évoquer les circonstances de sa rencontre avec Polycarpe :

« Mais on peut nommer également Polycarpe. Non seulement il fut disciple des apôtres et vécut avec beaucoup de gens qui avaient vu le Seigneur, mais c'est encore par des apôtres qu'il fut établi, pour l'Asie, comme évêque dans l'Église de Smyrne. Nous-même l'avons vu dans notre prime jeunesse — car il vécut longtemps et c'est dans une vieillesse avancée que, après avoir rendu un glorieux et très éclatant témoignage, il sortit de cette vie—. Or il enseigna toujours la doctrine qu'il avait apprise des apôtres, doctrine qui est aussi celle que l'Église transmet et qui est la seule vraie. C'est ce dont témoignent toutes les Églises d'Asie et ceux qui jusqu'à ce jour ont succédé à Polycarpe, qui était un témoin de la vérité autrement digne de foi et sûr que Valentin, Marcion et tous les autres tenants d'opinions fausses. Venu à Rome sous Anicet, il détourna des hérétiques susdits un grand nombre de personnes et les ramena à l'Église de Dieu, en proclamant qu'il n'avait reçu des apôtres qu'une seule et unique vérité, celle-là même qui était transmise par l'Église. Certains l'ont entendu raconter que Jean, le disciple du Seigneur, étant allé aux bains à Éphèse, aperçut Cérinthe à l'intérieur ; il bondit alors hors des thermes sans s'être baigné, en s'écriant : « Sauvons-nous, de peur que les thermes ne s'écroulent, car à l'intérieur se trouve Cérinthe, l'ennemi de la vérité ! » Et Polycarpe lui-même, à Marcion qui l'abordait un jour et lui disait : « Reconnais-nous », « Je te reconnais, répondit-il, pour le premier-né de Satan ». Si grande était la circonspection des apôtres et de leurs disciples, qu'ils allaient jusqu'à refuser de communier, même en paroles, avec l'un de ces hommes qui falsifiaient la vérité. Comme le dit également Paul : « L'hérétique, après un premier et un deuxième avertissement, rejette-le, sachant qu'un tel homme est perverti et qu'en péchant il est lui-même l'auteur de sa condamnation ». Il existe aussi une très importante lettre de Polycarpe écrite aux Philippiens, où ceux qui le veulent et qui ont le souci de leur salut peuvent apprendre et le trait distinctif de sa foi et la prédication de la vérité. Ajoutons enfin que l'Église d'Éphèse, fondée par Paul et où Jean demeura jusqu'à l'époque de Trajan, est aussi un témoin véridique de la Tradition des apôtres. »

II Un évêque influent :

  1. Polycarpe et le pape Anicet :

Le voyage de Polycarpe à Rome qu’évoque Irénée s’était déroulé sous le pontificat d’Anicet (154-165). Il s’agissait d’une question concernant la date de la Paque.  Tandis que les églises d’Asie, fidèles à la tradition, célébrait la Paque le 14e jour de Nisan, quel que soit le jour de la semaine, celle de Rome la célébrait toujours un dimanche. Bien que la question entre le pontife et l’évêque ne trouvât alors pas de solution, les deux s’étaient quittés en paix, comme le raconte Irénée dans une lettre au pape Victor citée par Eusèbe :

« Le bienheureux Polycarpe ayant fait un séjour à Rome sous Anicet, ils eurent l’un avec l’autre d’autres divergences sans importance, mais ils firent aussitôt la paix, et sur ce chapitre ils ne se disputèrent pas entre eux. En effet, Anicet ne pouvait persuader Polycarpe de ne pas observer ce que, avec Jean, le disciple de Notre-Seigneur, et les autres apôtres avec qui il avait vécu, il avait toujours observé ; et Polycarpe de son côté ne persuada pas Anicet de garder l’observance ; car il disait qu’il fallait retenir la coutume des presbytres antérieurs à lui. Et les autres choses étant ainsi, ils communièrent l’un avec l’autre, et à l’église, Anicet céda l’Eucharistie à Polycarpe, évidemment par déférence ; ils se séparèrent l’un de l’autre dans la paix ; et dans toute l’Église on avait la paix, qu’on observât ou non le quatorzième jour. »

  1. La lettre de Polycarpe aux Philippiens

Rédigé en grec, c’est le seul écrit de Polycarpe attesté qui demeure. L’épître est une exhortation quatorze chapitres, jointe aux lettres d’Ignace d’Antioche qu’il envoie aux Philippiens qui en ont exprimé le désir. Elle appartient au genre parénétique et comporte de nombreux emprunts, tant à saint Clément de Rome qu’à la première épître de Pierre ou celle de Paul aux mêmes Philippiens. Après avoir donné quelques conseils aux fidèles, aux diacres, aux jeunes gens, aux vierges et aux presbytes, il s’adresse à l’ensemble de la communauté, qu’il met en garde contre le docétisme :  « Quiconque  ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un antichrist ; et celui qui ne confesse pas le témoignage de la Croix vient du diable ; et celui qui détourne les paroles du Seigneur selon ses propres désirs et ne reconnaît ni résurrection ni jugement, celui-là est premier-né de Satan. C'est pourquoi abandonnons la vanité des foules et les enseignements mensongers pour revenir à la parole qui nous a été transmise dès le commencement ; restons sobres pour pouvoir prier, persévérons dans les jeûnes, supplions dans nos prières le Dieu qui voit tout de ne pas nous induire en tentation, car, le Seigneur l'a dit, l'esprit est prompt, mais la chair est faible. »

Polycarpe fait également allusion à un scandale de l’Église de Philippes, celui du presbytre Valens et de sa femme : « J'ai été bien peiné au sujet de Valens — qui avait été quelque temps presbytre chez vous —, de voir qu'il méconnaît à ce point la charge qui lui avait été donnée. Je vous avertis donc de vous abstenir de l'avarice et d'être chastes et vrais. Abstenez-vous de tout mal. Celui qui ne peut pas se diriger lui-même en ceci, comment peut-il y exhorter les autres ? Si quelqu'un ne s'abstient pas de l'avarice, il se laissera souiller par l'idolâtrie, et sera compté parmi les païens qui ignorent le jugement du Seigneur, ou ignorons-nous que les saints jugeront le monde, comme l'enseigne Paul? Pour moi, je n'ai rien remarqué ou entendu dire de tel à votre sujet, vous chez qui a travaillé le bienheureux Paul, vous qui êtes au commencement de sa lettre. C'est de vous en effet qu'il se glorifie devant toutes les Églises qui, seules alors, connaissaient Dieu, nous autres nous ne le connaissions pas encore. Ainsi donc, frères, je suis bien peiné pour lui et pour son épouse ; veuille le Seigneur leur donner un vrai repentir. Soyez donc très modérés vous aussi en ceci, et ne les regardez pas comme des ennemis ; mais ramenez-les comme des membres souffrants et égarés, pour sauver votre corps tout en- tier. Ce faisant, vous vous faites grandir vous-mêmes. »

III Le martyre de Polycarpe 

Polycarpe de Smyrne souffrit le martyre le second jour du mois de Xanthice, sept jours avant les calendes de mars, le jour du grand sabbat, à la huitième heure. Il fut fait prisonnier par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles.  D’après les calculs, cette date pourrait être, soit le 23 février 155, soit le 22 février 156.  La Prière de Saint Polycarpe de Smyrne « Seigneur, Dieu tout-puissant, je Te bénis ! » demeure le passage le plus connu de la lettre que l'église de Smyrne adressa à celle de Philoménium pour le retracer.

« Seigneur, Dieu tout-puissant, Père de ton enfant bien-aimé, Jésus-Christ, par qui nous avons reçu la connaissance de ton Nom, Dieu des anges, des puissances, de toute la création et de toute la race des justes qui vivent en Ta présence : Je Te bénis pour m'avoir jugé digne de ce jour et de cette heure, de prendre part au nombre de tes Martyrs, au calice de ton Christ, pour la résurrection de la vie éternelle de l'âme et du corps, dans l'incorruptibilité de l'Esprit-Saint. Avec Eux, puissé-je être admis aujourd'hui en Ta présence comme un sacrifice gras et agréable, comme Tu l'avais préparé et manifesté d'avance, comme Tu l'as réalisé, Dieu sans mensonge et véritable. Et c'est pourquoi pour toutes choses je Te loue, je Te bénis, je Te glorifie, par le grand Prêtre éternel et céleste Jésus-Christ, ton enfant bien-aimé, par qui soit la gloire à Toi avec Lui et l'Esprit-Saint maintenant et dans les siècles à venir. Amen. »

polycarpe,lyon

Eglise saint Polycarpe, le maître choeur

 

 

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