Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 14 janvier 2021

1963-2021 : L’Amérique en perdition

1963,  Dealey Plaza, Dallas : On vient de dézinguer le président des Etats-Unis. Sur l’écran en noir et blanc, avec une précision clinique, un expert retrace la probable trajectoire de la balle à travers le crâne de l'homme le plus puissant du monde. Fascinant ! Le cuir chevelu en lambeaux et l’os crânien en morceaux… Là où se prenaient toutes les décisions, la cervelle à nu pour de bon… Scalpé ! Sacré nom d'un chien !

Dans la salle à manger, on retient son souffle devant cet écran grésillant où tournent en boucles les mêmes images : Il était midi trente ce 22 novembre. Fascinant, ce cortège solennel qu’on aurait pu croire celui de jeunes mariés, n’était  la pompe des voitures officielles et des motards en procession. Un coup de pétard soudain, une hésitation dans la Lincoln Continental noire qui ne roule qu’à 16 km/h… Un autre, un troisième, le président renversé, la main au visage… l’image de la première dame en Chanel rose à quatre pattes sur le capot, cherchant de l’aide : Le chauffeur écrase l’accélérateur . Giclé d’on ne sait quel chargeur, le souffle rauque qui vient d'aboyer a balayé à la vitesse de Zeus la planète tout entière, et l’homme le plus puissant du monde n’est plus qu’un tas ensanglanté, recroquevillé sur son siège.

Incrédules, les plus âgés plissent le front, que des peurs qu’ils croyaient révolues tourmentent. L'humanité sera-t-elle jamais tranquille ? Toutes les cartes ne sont pas jetées sur la table, c'est évident. Et la cloche d'ignorance sous laquelle on veut que les peuples s'abritent a déjà volé en éclats. Tout n’est pas dit, loin de là. Tout ne le sera pas. Parole de médias. On aura beau écouter la télé. On aura beau lire. On aura beau dire. Il suffit d'avoir compris cela.

La mort par assassinat d’un président américain de quarante-six ans étant plus improbable que celle d’un pape de quatre-vingt-deux ans, même emporté deux mois avant l’ouverture d’un Concile censé couronner son pontificat, et les USA comptant comme on le sait plus de divisions que le Vatican, le « drame de Dallas » effaça de la mémoire collective le cérémonial, pourtant grandiloquent, des funérailles d’Angelo Giuseppe Roncalli, mort quelques mois plus tôt, le 3 juin 1963. En termes de mesure de l’information, pour parler comme Claude Shannon, l’un des premiers théoriciens de la communication, l’une avait plus de valeur que l’autre. Pourtant, un million de personnes avaient défilé devant le cercueil du « bon pape Jean », ce qui ne manqua pas d’être spectaculaire… Le premier pape filmé fut Léon XIII, en 1896. Depuis, Rome aussi, avait su entrer dans cette époque « où l’énorme masse de communication par habitant rencontre un courant toujours plus étroit de communication globale », comme l’écrivit dans Cybernétique et Société le fondateur de la cybernétique, Norbert Wiener. 

« Nous espérons que le concile pourra présenter dans un langage clair et persuasif des solutions efficaces aux nombreux problèmes qui nous confrontent tous et que, plus particulièrement, ses décisions serviront d'une façon significative la cause de la paix et de l'entente internationale. », avait écrit le Président au Souverain Pontife, un an auparavant. L’un et l’autre avaient-ils entrevu que « ce langage clair et persuasif » ne serait bientôt plus ni celui de la liturgie ni celui de l’idéologie, mais le narratif de l’information continue ?

La guerre de la communication qui venait de  commencer durerait et les citoyens devront prendre goût à l’uniformité du monde : Lire les mêmes nouvelles et regarder en rentrant du boulot les mêmes images, en penser la même chose. On entre en mensonge comme on entre en religion : Cela s’appelle le contrôle cybernétique du monde.

Avant les images de la conquête de la lune en 1969, celles, orchestrées par Jacky Kennedy et retransmises dans 26 pays, des funérailles du président assassiné, constituent pour l’information un moment-clé de son adoubement mondial par l’opinion : Recouvert du drapeau étoilé, le cercueil du président assassiné est exposé au centre de la rotonde sous le dôme du Capitole, sur le catafalque noir où fut naguère déposé celui de Lincoln. Le baiser d’adieu que la veuve agenouillée au milieu des officiels dépose sur sa paroi, le salut militaire de l’orphelin, dont le bras est bien trop court pour le poids de l’héritage, la flamme allumée dans le cimetière militaire d’Arlington, voilà qui s’imprime dans les têtes aussi bien qu’un slogan...

La mort de Kennedy éclipsa celle, ce même 22 novembre, du romancier Aldous Huxley, emporté par un cancer à la gorge. L’ épouse de ce dernier raconte qu’il exigea par écrit, avant de mourir, une injection par voie intramusculaire de LSD 100 µg, et qu’il partit ainsi dans un état de méditation et de béatitude extatique qu’elle identifie comme « un état de complet amour ». Le LSD en lieu et place des derniers sacrements : Sur son lit d’hôpital à Los Angeles, Huxley inaugurait l’avènement du New Age, comme l’assassinat de Kennedy celui de la communication de masses et la mort de Jean XXIII la mise en place d’une liturgie en rupture avec des siècles de tradition.

*

*        *

Du fameux auteur du Meilleur des Mondes, on retient souvent une  phrase de la préface de 1946: « Un État totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. » Huxley, comme Orwell, connaissait, assurément les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique. Tous deux avaient perçu quel rôle l’information et la communication joueraient dans l’établissement de cet « amour de la servitude ». Dans « Les voix de la rigidité », le dernier chapitre de son livre, Cybernétique et Société paru en 1952, Wiener avait tenté une comparaison osée entre l’ordre des Jésuites et le Parti Communiste. Ils  se ressemblent jusque dans les moindres détails de leur attitude et de leur organisation, écrit-il : « La prétention de posséder les Clés du Royaume du Ciel et de la terre ou, en d’autres termes de posséder seul les clés du salut est une prétention totalitaire qui se trouve toujours dans une obligation de se fonder sur une logique fermée ». À rebours, il pensait que la communication et l’information, censées selon lui éclairer le peuple grâce à l’essor des machines intelligentes, s’inscrivent par opposition dans « une logique ouverte », celle de la lutte contre le nazisme et le stalinisme. La défiance à l’égard du dictateur humain, le transfert de l'homme vivant et de son cerveau faillible à l'ordinateur infaillible, tels étaient les ingrédients de la religion cybernétique que porta ensuite le Collège Invisible des théoriciens de Palo Alto.

Quelque soixante plus tard, face aux images tragi-comiques d’un Capitole placé de nouveau au centre du show planétaire, la démocratie algorithmique révèle ses limites et le roi-cybernétique est nu. Gates, Zuckerberg et leurs affidés monstrueusement avortés du croisement de Gandhi, Luther King et John Lennon sont devenus des ogres intolérants et fanatiques, au service de vieillards comme Biden et Pelosi qui ne dépassent que de peu l’épaisseur de personnages d’Harry Potter. La chasse au « dictateur Trump », à l’occasion d’une sorte de pantomime dégradée, ferait presque passer ce dernier pour un martyr de « l’humaine condition », comme aurait dit Montaigne. Devant l’éradication successive de toutes les souverainetés (les dieux, les rois, les prêtres, les nobles, les peuples et à présent, les hommes), les gens ordinaires, otages de la machine à gouverner devenue machine à confiner s’interrogent : Plus le système entend les persuader que tout leur appartient (votre météo, votre soirée, votre programme, votre opinion, votre banque, votre assurance, votre vaccin…) plus ils se sentent dépossédés du monde. Ce n’est pas le moindre paradoxe de ce monde libre américain en perdition, qui n’a peut-être pas su voir à temps en l’assassinat de Kennedy l’élément déclencheur de sa ruine à venir.

JFK salute.jpg

01:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kennedy, trump, capitole, jean xxiii, aldous huxley | | |

dimanche, 10 janvier 2021

Décidément, cette fameuse liberté d'expression ...

Emmanuel Macron vint il y a peu défendre 'la liberté d'expression" de manière grandiloquente dans la Cour de la Sorbonne. Cette dernière a connu bien des pantomimes  carnavalesques depuis sa fondation au XIIIe siècle, mais n'a jamais vu un dirigeant de la France réduire la culture française d'une manière quelque peu galimatieuse dans le contexte dramatique de ce moment, au simple droit au blasphème : "Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent." La culture française se réduirait-elle à ça, d'après cet homme à courte vue ? Avoir le droit d'insulter une religion au nom d'un principe laïc réduit à l'insulte et à la haine de l'autre ? 
 
Non, bien sûr ! Souvenons-nous que ce gaillard arrogant, soumis à ceux à qui il doit sa carrière, a affirmé en meeting à Lyon qu' il n'y a pas une culture française, mais qu'il y a une culture en France et qu'elle est diverse. Macron n'est qu'un concentré de Tartuffe et de Trissotin, et son règne n'est qu'un carnaval.
 
Donald Trump, lui, en parla à la tribune de l'ONU, en 2019, avec un souci plus manifeste de l'étendre à l'expression de la libre opinion : “Une société libre ne peut permettre aux géants des médias sociaux de faire taire la voix du peuple”
 
Les gens qui ont les yeux ouverts et que l'idéologie n'aveugle pas peuvent en toute liberté d'esprit juger de quel côté se trouve la caricature : Trump ou Macron ?
 
On dirait que le président français, qui soutint les Démocrates américains et leur candidat du sous-sol au point de faire des leçons à la planète entière en pleine nuit durant le grand show du Capitole, a du mal à envisager la libre parole comme autre chose qu'une caricature de la parole : c'est d'ailleurs ce qu'il a soutenu dans son discours ridicule au "professeur" à propos du droit à la caricature. Ce type, Macron, n'est qu'une caricature. Quel appauvrissement général, que ce mandat présidentiel que nous traversons... Et dans ce monde où le vrai n'est qu'un moment du faux, et la réalité sans cesse inversée, celui que tout le monde traite de pitre parle de bon sens. Ecoutez-le :
 

14:04 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump, macron, capitole | | |

mardi, 09 juin 2020

Les idolatres

Ce sont les mêmes, les mêmes, toujours qui incitaient, après le Bataclan, leurs fidèles à porter gerbes et couronnes pour honorer la dérision d’une simple allégorie républicaine, transformant en un sanctuaire/dépotoir nauséeux une célèbre place de Paris ; les mêmes qui vous invitaient chaque soir, pendant qu’ils vous tenaient à leur merci devant leurs litanies des morts il y a peu, à « communier » dans le vide, en applaudissant à heure fixe à vos fenêtres et balcons ; les mêmes qui maintenant souhaitent que vous vous agenouilliez en repentance devant le vide, toujours, le vide de l’absence, le vide de l’homme, le vide de l’Idole, leur vide…

Ne tombons pas dans leur piège : nous vivons de la présence réelle. La question n’est pas de savoir s’il faut ou non s ‘agenouiller, la question est de savoir devant qui nous devons nous agenouiller. Car s’agenouiller, c’est rester debout, non sur ses pieds, mais sur ses genoux, tout en se faisant plus petit devant ce qu’on reconnait plus grand que soi : le sacrifice du Christ sur la Croix, par exemple. Le Fils s’est agenouillé devant le Père et le Père devant le Fils…

C’est pourquoi ces agenouillements de repentance ne sont pas incongrus, scandaleux : ils sont blasphématoires. Ils sont comme ces « #prayfor » dont les réseaux sociaux furent inondés : ils ne disent pas quel dieu ils idolâtrent. Mais nous qui savons qu’ils ne sont que des caricatures,  nous ne nous agenouillerons que devant Dieu.

On aurait tort de les prendre pour des imbéciles, ils ne sont pas tombés de la dernière averse. Ce sont des spécialistes de l’ingénierie sociale, des experts de la propagande, des professionnels de la société du spectacle. Ils ont du pognon. Ils sont bien organisés. Ils tiennent les médias. Le nombre de morts immolés à leurs causes prétendument pacifiques depuis deux siècles dépasse ce que nous pouvons imaginer. Sans compter le cortège abominable des enfants avortés par leur volonté, des embryons congelés par leurs soins.

Avant de vous initier à leurs rites incantatoires, ils vous ont appris à déserter la véritable liturgie, à ne plus aimer vos églises, à ne plus vous agenouiller devant l’autel du Père ni la Croix du Fils, à ne plus pleurer en compagnie du Christ – seul vrai Dieu et vrai Homme, et à préférer leurs manifestes aux saintes Écritures.  Ils occupent vos journaux, vos écrans, vos esprits. Ils sont la contrefaçon en guerre contre l’original, le mensonge contre la vérité, l’absence contre la présence, la mort contre la vie

Toujours, il y a toujours eu Caïn et Abel, Ismaël et Isaac, Pharaon et Moïse, le Sanhédrin et Jésus-Christ, Ève et Marie, la terre et le Ciel… Rien de bien neuf, sinon que nous entrons dans une phase finale. Nous en connaissons la fin, grâce au divin Jean de Patmos, nous savons l’heureuse issue :Après la pantomime des gueux, le châtiment de Babylone. Après les rondes idolâtres, le règne du Sacré-Cœur : Alors je l’avoue, j’ai parfois presque envie de leur dire : «Ce que vous faites, faites le vite »…  

830433-repu.png

4420dcecafbaa5744b67fb2c2a32afa216de7c54.jpg

bagnolet-10.jpg

68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f53316249626a4b636f4a574832413d3d2d3134382e31343631366334643736376261313938383231313932303337303533.jpg

une-personne-brandit-une-affichette-je-suis-charlie-lors-de-la-marche-republicaine-organisee-en-hommage-aux-victimes-le-11-janvier-2015-a-paris_5193017.jpg

21659895.jpg

mercredi, 25 janvier 2017

Palamas, Tsipras, Trump, etc...

Athènes : « Avec la haine de classe, peut-on encore lire sur le socle de la statue de Kostís Palamas (1859-1943), poète, écrivain et dramaturge, et c’est pour la énième fois que sa mémoire est ainsi vandalisée de la sorte. » C’est Panagiotis Grigoriou qui rapporte le fait dans son blog Greek Crisis. « Dans la plus grande indifférence des passants, rajoute-t-il, hormis celle de deux retraités dont il rapporte les propos : “Quelle honte, Palamas est notre poète national, surtout durant la première moitié du XXe siècle. Ce n’est pas de la haine de classe comme le prétendent ces idiots, c’est de la haine du pays et autant de sa culture qu’il s’agit. De la haine de toute culture je crois plutôt pour être exact”. »

kostís palamas,panagiotis grigoriou,greek crisis,grèce,syrisa,tsipras,mélenchon,primaires,ps,présidentielle,littérature,poésie,europe,politique,frédéric mistral,lgbt,soros,trump,populisme,clinton,maison blanche

Athènes, statue taguée de Palamas, Greek Crisis, janvier 2017

La question dépasse de très loin la mémoire de Kostis Palamas, dont les biographies officielles ne retiennent le plus souvent que la composition de l’hymne olympique, et qui tombera cette année dans le domaine public. Il fut le traducteur de l’Hymne pour la Grèce de Frédéric Mistral en 1897. Je n’ai pas lu toute son œuvre (les Chants de ma   patrie, le Dodécalogue du Tsigane la Flûte du roi, la Mort d'un Pallicare), mais quelques textes seulement, dont celui-ci :

[Ρόδου    Mοσκοβόλημα   

 Eφέτος άγρια μ' έδειρεν η βαρυχειμωνιά
που μ' έπιασε χωρίς φωτιά και μ' ηύρε χωρίς νιάτα,
κι ώρα την ώρα πρόσμενα να σωριαστώ βαριά
στη χιονισμένη στράτα.

Mα χτες καθώς με θάρρεψε το γέλιο του Mαρτιού
και τράβηξα να ξαναβρώ τ' αρχαία τα μονοπάτια,
στο πρώτο μοσκοβόλημα ενός ρόδου μακρινού
μού δάκρισαν τα μάτια.

Parfum de rose.

Cette année l'hiver rigoureux s'est sauvagement abattu sur moi

qui m'a pris sans foyer et me trouva sans jeunesse,
et d'heure en heure j'attendais de lourdement tomber
sur la route enneigée.

Mais hier quand le rire de mars m'a enhardi
et que j'ai filé pour retrouver les anciens sentiers,
au premier parfum d'une rose lointaine
j'ai eu les larmes aux yeux.

Mais ce genre de faits, en apparence insignifiants, m’explique, me révèle une fois de plus pour quelle raison je suis viscéralement anti-européen, pourquoi je ne pourrais jamais voter à la présidentielle pour un candidat soutenant de près ou de loin et de toute sa langue de bois ce projet européen suicidaire, cette Europe mortifère.

Car l’Europe que j’aime, celle dont je suis fier, c’est l’Europe des nations. C’est en réalité celle-ci qui seule conserve la mémoire collective de chaque pays, la Grèce comme la France, l’Irlande comme la Pologne, le Portugal comme la Lettonie. Cela fait des années que je le répète, cette construction européenne est un désastre culturel. Que des jeunes prétendument révolutionnaires confondent mémoire nationale et conscience de classe en est un exemple.  La Grèce de Syriza que Tsipras a vendue à une certaine élite de bobos mondialisés, son homologue Mélenchon n’en parle plus guère. Et pour cause : elle qui ne fut qu’une voiture balai de l’ordre européen que Tsipras a feint de honnir (comme Mélenchon et la gauche française islamophile feindront de le honnir durant la campagne qui vient ) est en train de crever à petits feux, du chômage, de la grippe, de la paupérisation généralisée  et de cette nouvelle ignorance née du sabotage des cultures nationales et religieuses partout en Europe. Je ne suis pas de cette France qui avale sa cravate parce que Trump le populiste retire toute mention des LGBT du site de la Maison Blanche, et s’intéresse à la primaire des boys-scouts socialistes, le Pasok de demain, comme si leur sort en dépendait. Et devant la confusion générale que ce régime parrainé par les Clinton, Soros et autres Brezinski sème partout, je ne peux qu’occuper cette place que l’histoire de mon pays m'assigne : celle d'un identitaire avéré, partisan de la nation, non d'un ordre mondial chimérique, et d'un homme catholique, sensible à l'universalité du Christ et à la Charité, non à son adaptation forcenée aux temps actuels frelatés .

kostís palamas,panagiotis grigoriou,greek crisis,grèce,syrisa,tsipras,mélenchon,primaires,ps,présidentielle,littérature,poésie,europe,politique,frédéric mistral,lgbt,soros,trump,populisme,clinton,maison blanche

 Georges Roilos, Le Parnasse grec,  (v. 1919) : à droite Provelengios  lisant un poème, devant, de gauche à droite, Stratigis, Drosinis, Polemis, Palamas (au centre, accoudé) et Souris .

samedi, 12 novembre 2016

De Niro à Ferrazzano, Sting au Bataclan

Robert de Niro est déprimé. Celui qu'il avait traité d'idiot, de roquet, d'artiste de merde, d'escroc et de porc et à qui il voulait flanquer son poing dans la figure est devenu entre temps président des États Unis.  Plutôt que de s'interroger sur son absence de flair politique, De Niro déprime.Pas de quoi déprimer, à moins de craindre les représailles. Dans un formidable geste de résistance  (à quoi ? Trump n'est toujours pas rentré en fonction et n'a pas pris encore une seule décision ?) il invite les quelques milliers de manifestants à poursuivre leur rassemblement not my président à New York . Sans se mêler à eux, bien entendu. Le film qu'il présente s'appelle The Comedian, quelle ironie du sort. 

La gauche caviar ne comprend pas que ses électeurs puissent lui préférer la droite arrogante. C'est comme ça. La gauche caviar croit dorénavant non plus avoir le monopole du cœur (comme du temps de Giscard) mais, ce qui est pire, le monopole de la culture. Ne riez pas : de la culture... Cela fait de ses représentants des Philaminte et des Trissotin du plus haut comique, quand on voit ce que, en terme de culture,la gauche a à proposer. Emile Zola plutôt que Bernanos ou Léon Bloy, Boris Vian et Simone de Beauvoir plutôt que Bossuet et Charles Péguy... mais je devrais dire dorénavant Laurent Ruquier plutôt que Finkielkraut car on n'arrête plus le progrès ... Quelle misère !

Bref, de Niro est malheureux, pauvre chou. Il songe à quitter les Etats Unis tant l'idée de passer un mandat sous Trump semble lui être insupportable. J'espère que tout Hollywood ne va pas débarquer chez nous. Les réfugiés artistiques, en quelque sorte, les exilés intellectuels. Quel bel acte de résistance face au nouveau pouvoir que la fuite, et quel mépris pour ceux qu'il appelle à manifester et qui n'auront pas, eux, le moyen de changer de vie du jour au lendemain en prenant leur billet pour des terres non fascistes .«Si, après la déception (de l'élection) de Trump, il veut venir se réfugier ici, il est le bienvenu», a déclaré le maire de Ferrazzano, Antonio Cerio. Ferrazzano est la ville de naissance de l'héroïque de Niro. J'ai cru comprendre que Ferrazzano se trouve dans une région centrale en Italie, où les tremblements de terre ne se bornent pas à des postures médiatiques. A Paris, pendant ce temps là, le milliardaire Sting, adepte du tantrisme et de la méditation transcendantale, lutte courageusement contre l'Islam radical en chantant au Bataclan. Il y ramène la vie, nous dit-on, rien de moins... Il n'y a pas à dire, nos stars sont courageuses et nous aussi. The show must go on, tel est leur Évangile à tous. 

Ceux qui aiment l'occident décadent peuvent dormir tranquille, ils ont encore de longues soirées devant eux à refaire ce monde qui s'enfonce inexorablement dans sa nuit. A travers ses artistes et ses politiques, cette société malade et dépourvue de toute vision extérieure à elle-même  ne survit que par la reconduction incessante de son propre auto-sacramental. Les contraires qui composent cette société ne s'affrontent plus, ils s'annihilent mutuellement. De leur dialectique ne surgit plus aucune énergie, mais de la répétition mortifère. Les échanges d'opinion policées ne sont plus des débats. Voyez cette France morte de trouille, prête à ouvrir les cuisses devant un Juppé sur le retour comme à un aigle salvateur. Cette société ne sera donc victime que d'elle-même. Au terme de son propre essoufflement, elle crèvera comme un chien malade. Non, les politiques qui la confortent, les artistes qui la glorifient, ne méritent pas notre respect. Ils ne méritent pas non plus notre haine. Mais le mépris est aussi un droit de l'homme. A leur insu, la gauche caviar et la droite arrogante rendent aux pauvres qui les regardent s'enfoncer toutes deux dans la mort cette conscience de classe, laquelle demeure seule garante de leur identité. On appelle cette profonde duperie démocratie. Gardons comme un bien précieux le droit ultime d'en rire. Et Dieu reconnaîtra ou non les siens. 

 

 sting,bataclan,ferrazzano,robert de niro,the comeian,trump,not my président,amérique,juppé,laurent ruquier,france,culture

mercredi, 09 novembre 2016

Trump président.

Incroyable de voir ces « démocrates » américains traiter les électeurs de Trump de racistes non diplômés, de petits blancs idiots, l’air enfariné, comme s’ils détenaient EUX SEULS la vérité, la bonté, l’esprit, le cœur, l'intelligence. Ne parlons pas de ces idiots de  journalistes français, la mine défaite, stupéfaits de voir les sondages une fois de plus déjugés, comme si cette élection les touchait eux directement, comme si Hillary devait être  leur présidente, comme si « un tremblement de terre » (dixit l’un d’entre eux) était prêt à les engloutir. Ils devraient tous se réjouir.  Le monde vient de passer à côté du risque de guerre nucléaire le plus avéré depuis longtemps. Bonne nouvelle pour la France et l’Europe, donc .Bonne nouvelle pour l’Europe elle-même, dont la Russie, contre laquelle la mère Ubu se dressait vindicative, fait partie. Tout cela devrait faire réfléchir les Hollande, Juppé, Macron et autres connaisseurs du peuple. Ils ne sont pas le monde et c'est parfait ainsi. Merci et bravo Trump.

president trump.jpg

 

 

06:11 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : amérique, états-unis, trump, président, poutine, europe, russie, france, démocratie | | |

mercredi, 02 mars 2016

L'Europe sans dimanche

La France s’apprête donc à célébrer la gigantesque et très putassière foire de l’Euro. Pendant ce temps-là, les Grecs continuent à s’enfoncer dans le cauchemar que leur impose Bruxelles. Sur son blog, Panagiotis Grigoriou rapporte et traduit les propos de Stélios Kouloglou sur le site d’information dont il a été l’initiateur : « Ce mois de mars réserve à la Grèce une apocalypse comme jamais... depuis la fin de la dictature des Colonels. Le plan connu des conclaves européistes consiste à faire de la Grèce le dépotoir des âmes migrantes. Très cyniquement, tout le temps nécessaire a été gagné par l’Europe du Nord pour ainsi préparer … sa fermeture. »

Le peuple grec se retrouve obligé de « prendre soin des migrants, pour ne pas les laisser mourir, comment voulez-vous faire autrement » ? L'Europe, disent-ils… C’est une vipère... Il y aura bien des âmes sensibles de la gauche hexagonale nantie et, par voie de conséquence, décérébrée, pour traiter de populistes la majorité des Grecs qui ne veulent pas que ces «âmes indésirables» issues «de l’altérité difficile du monde musulman» s’installent durablement chez eux. On les comprend. Notre blogueur poursuit : «Alexis Tsipras... et ses Syrizistes accomplis, croient pouvoir encore maîtriser la situation, ils pensent peut-être qu’il sera bientôt possible de « vendre » aux Grecs l’ultime transformation de leur pays en zone... à la limite administrée, contre une hypothétique diminution du fardeau de la dette, lorsque tout le monde sait en Grèce que la dette, tout comme d’ailleurs l’euro, sont (autant) des armes de destruction massive en usage contre leur pays, contre leur mode de vie, en détruisant leur existence économique, voire, leur propre vie.»

Il n’y a pas que Tsipras qui joue ainsi au Monopoly avec la vie des gens. Tsipras se fait en réalité l’écho des politiciens internationaux dont il est devenu, comme l’idiot de l’Elysée, le valet de pied patenté. On dirait, décidément, que la  forfaiture est une spécialité des dirigeants de gauche.

 

Aux Etats-Unis, une autre foire électorale passionne les éditoriaux et les chroniqueurs. Le peuple, je n’en sais rien, n’étant pas sur place. Il y a quand même quelque chose d’effarant à songer que les deux partis de cette prétendue démocratie qui possède l’armée la plus puissante du monde et tire les plus grosses ficelles de la géopolitique internationale, ne sont foutus  de placer face à face que deux septuagénaires pour emporter sa présidence en bout de course. Un vieux macho teint pourri par l’argent, une vieille féministe refaite pourrie par le pouvoir. Si j'étais citoyen américain entre vingt et cinquante ans – Dieu m’en garde ! –  c’est l’abstention assurée, que faire d’autre ?

Entendre tous les journaleux diplômés des écrans français vanter le système de propagande par contrôle de l'électeur que représentent les primaires demeure d’autant plus déconcertant. Quand on voit ce qui est sorti de celles de gauche, et qu’on devine ce qui sortira de celles de droite… Un septuagénaire viré sans perte ni fracas du pouvoir en … 1995.

Le modèle américain, qui servit de patron pour créer cette zone libérale et liberticide qui détruit peu à peu l’Europe des Nations est à bout de course, sans jus. Après le désastre hexagonal initié par les dirigeants français de ces quarante dernières années, il va falloir reconstruire une Europe des Nations pacifiée. Comment ? En s’arrimant solidement aux sources de l’Europe.

Panagiotis Grigoriou,grèce,bruxelles,athènes,tsipras,syriza,primaires,trump,clinton,usa,

Rome, donc.

Une touriste qui en revient m’expliquait (sans trouver cela choquant outre mesure) que devant chaque église stationnait dorénavant un militaire. Pas étonnant. Le pape François et, derrière lui, la chrétienté tout entière, demeurent la cible numéro Un des islamistes radicaux que nous avons complaisamment formés et armés. Nous. Les électeurs de Sarkozy et de Hollande, citoyens de la zone, qui nous apprêtons dans une même inconscience à célébrer l’Euro. Pas de quoi être fiers, vraiment. Pas de quoi. Un peuple cultivé ?

J’essayais d’expliquer à un cercle de profs, tout à l’heure, que ce qu’ils appellent encore la culture française n’est plus la culture française. La culture française, comme la culture italienne, grecque, et autre, ne survit dans ce magma néolibéral planétaire, que sous la forme de quelques produits momifiés, distillés au compte goutte dans des programmes scolaires pour lycéens, des séries télévisées pour adultes et des festivals d’été pour retraités. Ce qu’ils appellent la culture française, en réalité, c’est la part que prennent, dans la construction de cette culture mondialisée dominante, les « artistes » estampillés français, un peu comme les fromages ont leur AOC. Dujardin, Dany Boom et autres Debouzze. Mais aussi Enard et Angot, si l’on se tourne du côté de ce qu’on appelle l’esprit. Quand vous commencez à expliquer que ces gens ne sont nullement représentatifs de la culture française, nullement, mais de l’entreprise « culture monde » qui, après l’avoir totalement sabotée, cherche à la réduire définitivement au silence, ils vous regardent avec des yeux de moutons. A croire qu’on les a décérébrés. Possible, d’ailleurs…

« Un suicide tous les deux jours », vous leur dites alors, excédé. Sans doute comprennent-ils mieux la débâcle des paysans que celle des lettrés ! C’est pourtant fondamentalement la même : Le politiquement acceptable, les blockbusters  et la théorie des genres sont à la culture ce que les grandes surfaces, les marchés mondiaux et les pesticides sont à l’agriculture. La fin. L’extinction, dans cette culture de la Bête, pour paraphraser saint Jean, l'homme sans dieu, dont le chiffre fétiche (666) ignore le repos, la pensée, la prière et donc l’amour, parce qu’il ignore le Seigneur et son divin septième jour, le dimanche.