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lundi, 29 octobre 2018

Malheur du peuple grec

De retour d'Athènes : A deux pas du Parthénon, Monastiraki est un quartier aujourd'hui révélateur de la crise désolante que traverse la Grèce : saleté, misère, pickpockets, tags, ghettoïsation de certaines rues emplies de migrants, églises fermées en raison des vols, animaux errants, égouts bouchés... Les Grecs souffrent, et cela se ressent. Tristesse.

Que faire ? Que dire ? Dans mon roman La Queue, j'écrivais en 2014: "Chaque jour qui passe comme un mauvais linceul sur la sublime et idéale patrie d'Hypérion, voile les suicides en série de ses fils. La boucler ? Comment donc ? L'Europe a cessé pour de bon d'être l'Europe. On n'y est plus français, allemand, italien, grec ou espagnol. Partout, on n'y est plus que riche ou pauvre, consommateur ou consumé"

 

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photo Panagiotis GRIGORIOU - Greek Crisis

Les consumés, ce sont eux, les pauvres d'Athènes; pendant que les républicains français favorisent l'implantation de l'Islam en entretenant des familles entières de musulmans ici, là-bas des Grecs orthodoxes, nos frères en Christ, pleurent et mendient sur les trottoirs de leur propre capitale, noyés dans la foule indifférente. Cynisme et veulerie républicaine. Ce qui flanque la honte, partout, ce sont les consommateurs, ces touristes de toutes les nationalités qui déambulent, smartphone à la main, et photographient les ruines de l'Athènes antique sans s'arrêter sur celle des temps présents, si criarde, si glaçante, si visible et si absente de leurs guides du routard et autres lectures du dimanche.

Lire ici le billet du blog Greek Crisis, qui depuis 8 ans raconte ce lent et morbide enlisement dans la crise.

14:25 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monastiraki, athènes, grèce, hypérion, greek crisis | | |

mercredi, 25 janvier 2017

Palamas, Tsipras, Trump, etc...

Athènes : « Avec la haine de classe, peut-on encore lire sur le socle de la statue de Kostís Palamas (1859-1943), poète, écrivain et dramaturge, et c’est pour la énième fois que sa mémoire est ainsi vandalisée de la sorte. » C’est Panagiotis Grigoriou qui rapporte le fait dans son blog Greek Crisis. « Dans la plus grande indifférence des passants, rajoute-t-il, hormis celle de deux retraités dont il rapporte les propos : “Quelle honte, Palamas est notre poète national, surtout durant la première moitié du XXe siècle. Ce n’est pas de la haine de classe comme le prétendent ces idiots, c’est de la haine du pays et autant de sa culture qu’il s’agit. De la haine de toute culture je crois plutôt pour être exact”. »

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Athènes, statue taguée de Palamas, Greek Crisis, janvier 2017

La question dépasse de très loin la mémoire de Kostis Palamas, dont les biographies officielles ne retiennent le plus souvent que la composition de l’hymne olympique, et qui tombera cette année dans le domaine public. Il fut le traducteur de l’Hymne pour la Grèce de Frédéric Mistral en 1897. Je n’ai pas lu toute son œuvre (les Chants de ma   patrie, le Dodécalogue du Tsigane la Flûte du roi, la Mort d'un Pallicare), mais quelques textes seulement, dont celui-ci :

[Ρόδου    Mοσκοβόλημα   

 Eφέτος άγρια μ' έδειρεν η βαρυχειμωνιά
που μ' έπιασε χωρίς φωτιά και μ' ηύρε χωρίς νιάτα,
κι ώρα την ώρα πρόσμενα να σωριαστώ βαριά
στη χιονισμένη στράτα.

Mα χτες καθώς με θάρρεψε το γέλιο του Mαρτιού
και τράβηξα να ξαναβρώ τ' αρχαία τα μονοπάτια,
στο πρώτο μοσκοβόλημα ενός ρόδου μακρινού
μού δάκρισαν τα μάτια.

Parfum de rose.

Cette année l'hiver rigoureux s'est sauvagement abattu sur moi

qui m'a pris sans foyer et me trouva sans jeunesse,
et d'heure en heure j'attendais de lourdement tomber
sur la route enneigée.

Mais hier quand le rire de mars m'a enhardi
et que j'ai filé pour retrouver les anciens sentiers,
au premier parfum d'une rose lointaine
j'ai eu les larmes aux yeux.

Mais ce genre de faits, en apparence insignifiants, m’explique, me révèle une fois de plus pour quelle raison je suis viscéralement anti-européen, pourquoi je ne pourrais jamais voter à la présidentielle pour un candidat soutenant de près ou de loin et de toute sa langue de bois ce projet européen suicidaire, cette Europe mortifère.

Car l’Europe que j’aime, celle dont je suis fier, c’est l’Europe des nations. C’est en réalité celle-ci qui seule conserve la mémoire collective de chaque pays, la Grèce comme la France, l’Irlande comme la Pologne, le Portugal comme la Lettonie. Cela fait des années que je le répète, cette construction européenne est un désastre culturel. Que des jeunes prétendument révolutionnaires confondent mémoire nationale et conscience de classe en est un exemple.  La Grèce de Syriza que Tsipras a vendue à une certaine élite de bobos mondialisés, son homologue Mélenchon n’en parle plus guère. Et pour cause : elle qui ne fut qu’une voiture balai de l’ordre européen que Tsipras a feint de honnir (comme Mélenchon et la gauche française islamophile feindront de le honnir durant la campagne qui vient ) est en train de crever à petits feux, du chômage, de la grippe, de la paupérisation généralisée  et de cette nouvelle ignorance née du sabotage des cultures nationales et religieuses partout en Europe. Je ne suis pas de cette France qui avale sa cravate parce que Trump le populiste retire toute mention des LGBT du site de la Maison Blanche, et s’intéresse à la primaire des boys-scouts socialistes, le Pasok de demain, comme si leur sort en dépendait. Et devant la confusion générale que ce régime parrainé par les Clinton, Soros et autres Brezinski sème partout, je ne peux qu’occuper cette place que l’histoire de mon pays m'assigne : celle d'un identitaire avéré, partisan de la nation, non d'un ordre mondial chimérique, et d'un homme catholique, sensible à l'universalité du Christ et à la Charité, non à son adaptation forcenée aux temps actuels frelatés .

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 Georges Roilos, Le Parnasse grec,  (v. 1919) : à droite Provelengios  lisant un poème, devant, de gauche à droite, Stratigis, Drosinis, Polemis, Palamas (au centre, accoudé) et Souris .

jeudi, 11 avril 2013

La morale inversée

La morale inversée qui sévit actuellement en France me donne une sorte de nausée et de progressive indifférence aux événements qui s’y passent. C’est peut-être pas plus mal : occasion de se retourner vers la littérature et la fiction avec plus de constance. Le réel, tel que ce qu’on appelle dorénavant « le sociétal » (mot comme mort à l'oreille) le produit, est d’une insignifiance aussi terrible que désolante. Dégoût profond pour les hommes gris qui détruisent ce pays. Des terroristes de chambres, de loges et de salons, des hommes et des femmes, surtout, sans aucune originalité. Des hommes de l'acceptation. Terrifiants.

On procède à une sorte de liquidation de la pensée et de la parole qui deviennent inquiétantes, à force de surenchère. J'aimerais pas être dans leur peau, ça non ! Pendant ce temps, les effets de la crise sont de plus en plus visibles, sensibles, et tout cela semble aller de fait, être normal.

Je lis tous les jours Greek CrisisJe me demande comment on peut encore croire à la construction européenne, la soutenir autrement que par un cynisme aguerri. Je me demande vraiment comment on peut être socialiste autrement que pour la convention. Dans cette société médiocre où il y a de moins en moins de choses à raconter, reste l'écriture de soi à soi, trempée dans sa viande, sa colère, sa propre peine et sa propre joie. Une forme non diluée dans tout ça, qui attend sur un quai. Vanité qui s'interroge.

06:47 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : socialisme, europe, écriture, littérature, greek crisis, air du temps | | |