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lundi, 11 février 2013

Vulgarité inouïe de François Hollande

Alors que Benoit XVI présente non pas sa démission, comme on a pu le lire sur tant de sites, mais sa renonciation, que le président américain, évoque le rôle crucial que joue l'église catholique aux Etats-Unis et dans le monde en ajoutant : « De la part des Américains partout dans le monde, Michelle et moi-même souhaitons offrir nos remerciements et nos prières à Sa Sainteté le pape Benoît XVI », vulgarité inouïe du « président » français qui déclare comme entre deux portes « je n’ai pas de commentaire particulier sur cette décision qui est éminemment respectable et qui fera que euh un nouveau pape sera choisi mais euh La République salue le pape qui prend cette décision mais elle n’a pas à faire davantage de commentaires sur ce qui appartient d’abord à l’Eglise »

Antipathie devant ce fonctionnaire à bésicles aussi inélégant qu'étroit d'esprit, qui assume si mal le passé éminemment catholique du pays qu’il prétend diriger, rage devant cette culture de l’ENA sans panache, sans noblesse d’âme, sans compréhension du langage symbolique, répulsion profonde devant cette république maçonne, si bêtement autoritaire et stupidement fière de sa propre décomposition.

Ah quelle joie eût-ce été d’entendre, plutôt que la nouvelle de la renonciation de Benoit XVI, celle de la démission de ce clown, quelle tristesse de devoir endurer encore ça durant quatre ans.

19:20 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : renonciation benoitxvi, france, religion, protocole, obama, hollande | | |

dimanche, 10 février 2013

Un homme qui dort

Pour n'accorder que ce qu'elles méritent aux non-couleurs de l'époque, revoir longuement  les noirs et blancs somptueux de Pérec :



vendredi, 08 février 2013

Everest

Nino d’Introna nous a habitués à la finesse d’exécution de ses mises en scène. Avec Everest, sa toute dernière création au TNG, il ne déçoit pas son public.

A l’origine, la commande d’un texte traitant du thème du père, que Nino d’Introna proposa à Stéphane Jaubertie (1). Ce dernier inventa un huis-clos à trois, un père, une mère, un fils. Une famille pauvre, chez qui l’on mange des oignons et des mini-saucisses, où on ne prit jamais le temps d’écouter sa « demande intérieure » ni, « jusqu’au plus loin de nos ancêtres » celui d’ouvrir un livre.

Entre le père qui s’évade régulièrement dans la forêt (« ma cathédrale à ciel ouvert », dit-il) et la mère qui sait ce qu’elle veut (« une chaudière neuve et qui vous change la vie », dit-elle), le fils unique qui grandit est le principal récitant du spectacle (« mes parents n’étaient pas méchants. Ils me faisaient du mal, mais gentiment », dit-il). Toute la mise en scène se construit autour de son point de vue, à travers des variations très subtiles de la taille de ses parents, qui alternativement diminuent et grandissent, par la grâce du théâtre d’ombres et de marionnettes. 

L'action se déroule sur et autour d’une table de cuisine, laquelle s’encombre peu à peu de livres. Car sans dévoiler le fantastique de l’intrigue, on peut dire qu’Everest est avant tout un apologue sur la nécessité de la littérature, « des sommets de la littérature », qui seuls permettent de retrouver dans un univers miniaturisant une taille d’homme et tout ce qu’elle représente métaphoriquement. La figure du père est donc plurielle puisque derrière lui se cachent celles des auteurs de la littérature universelle.

Sur le plateau, derrière un voile qu’animent des jeux de lumière, l’arrière plan, le hors-champ : la chambre nuptiale où le fils rêve de dormir, la salle de bains où la mère va pleurer, la forêt où le père se fait piquer par le serpent, la banque qui refuse de prêter l’argent, la maison du voisin où se déroule l’adultère, l’Everest, enfin, que le fils devra un jour conquérir.

Everest est un pari audacieux qui mêle la légèreté et la cruauté du conte initiatique pour suggérer en creux les menaces qui pèsent sur notre époque. Car le texte de Stéphane Jaubertie, non sans faire courir à la scène le risque d’un pesant didactisme, formule au fil des tableaux de multiples questions : la plus singulière aventure est-elle intérieure ou extérieure ? L’homme se doit-il plus à l’amour ou à la forêt ? Aux autres ou à lui-même ? Est-ce l’homme qui fait l’enfant, ou l’enfant qui fait l’homme ? C’est le talent de Nino d’Introna de créer à partir de ces thèmes généraux des visuels poétiques, avec le souci du détail dans les enchainements et le raffinement de la mise en espace qu’on lui connaît, non sans la précieuse collaboration de Patrick Nejean pour la musique et d’Andrea Abbatangelo pour la lumière.

 

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© : Cyrille Sabatier

Everest, de Stéphane Jaubertie, mise en scène de Nino D’Introna, avec : Angélique Heller, Cédric Marchal, Gabriel Hermand-Priquet en alternance avec Alain-Serge Porta 
TNG, jusqu’au 22 février.

1     C’est la troisième fois qu’il travaille avec lui, après,  Yaël Tautavel et Jojo au bord du monde

jeudi, 07 février 2013

Rapport sur moi

Grégoire Bouillier est un écrivain attachant. Il a publié chez Allia successivement Rapport sur moi (2002) et L’invité mystère (2004). C’est ce premier texte que Matthieu Crucciani vient de représenter auxthéâtre des Ateliers, en ouverture du festival Sang neuf, qui se prolonge jusqu’au 9 février

« J’ai vécu une enfance heureuse » Ouverture d’un récit, qui se clôt quelques 150 pages plus tard par un « c’est encore heureux », lâché par le narrateur, à qui sa mère vient d’expliquer qu’elle a raté son suicide. Le spectacle est de bout en bout tenu par un Pierre Maillet éblouissant de justesse, de drôlerie et parfois de réserve, pour donner vie à ce texte a priori difficile. Car il s’agit d’un texte autobiographique, dans lequel Grégoire Bouillier raconte sans concession ni pour lui ni pour les siens ce que furent les moments fondateurs de son enfance, et ce qu’il en fit.

Parler longtemps de soi, dans un monde comme le nôtre qui bannit le lyrisme et l’exaltation du moi, n’est possible que sur le registre nuancé de la fausse candeur ou celui de la dérision, et presque sur le ton de l’excuse. Maillet, qui jouait avec bonheur le curé dans l’Entêtement de Spregelburd il y a peu à la Croix-Rousse, manie fort bien ces tonalités, pour raconter les douleurs et les tentatives d'évasion du personnage, ses illusions, ses soumissions et ses déceptions.

Crucciani a retenu les moments nodaux du récit de Bouillier sans céder à la facilité, et on peut l’en remercier. Y compris  les plus difficiles, comme celui où l'écrivain (que fascine Joyce) évoque le personnage d’Homère. « C’était comme si j’offrais mon visage au soleil », lâche alors dans un sourire  le comédien, avant d’expliquer qu’en filigrane, comme un certain Bloom ou un certain auteur de théâtre dans le Mépris de Godard, « les aventures d’Ulysse se révélaient les miennes, non pas identiques mais reprises ». C’est le moment où se délivre à la fois la clé du récit et la clé du spectacle, le moment où « comme le Roi-Soleil entouré des quatre femmes qu’il avait aimé », le personnage se donne presque naïvement comme « un inédit d’Ulysse », faisant de la fiction en tout cas un rempart contre la réalité decevante.

Le fil de la narration est entrecoupé de séquences musicales puisque la scène est en réalité un moment de répétition entre trois musiciens des Klongs, joués par Eléonore Du Bois -Jouy et Mathieu Desbordes, remarquable batteur, qui servent un peu trop souvent de simples  oreilles bienveillantes à Pierre Maillet lorsque ce dernier ne brise pas le quatrième mur en s’adressant directement au public. Là réside la faiblesse de cette mise en scène, qui ne va pas jusque au bout du parti pris proposé en se refusant à établir des rapports significatifs entre les musiciens. Mais elle garde le mérite de restituer fidèlement l’univers singulierement générationnel de Bouillier, et pour cela, le spectacle vaut le déplacement.


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Photos © Jean-Antoine Raveyre

Les Ateliers de Gilles Chavassieux, qui traversent actuellement une passe difficile avec le récent départ de Simon Délétang, proposaient ce spectacle dans le cadre d'un festival consacré à des formes innovantes, qui s'achevera le 9 février, Sang Neuf.  A suivre ici les principaux renseignements sur les autres spectacles. 

mercredi, 06 février 2013

Les enfants de la zone

Cessons donc de dire père et mère. Pénétrons avec nos tripes entières dans  la novlangue orwelienne. C’est la langue du pouvoir, celle des Lumières et du progrès. Ne sommes nous pas gens lumineux, les post-modernes ? Le mot gay qui date de 1970 en fait partie, comme non-voyant et technicienne de surface. Le système en a besoin de techniciennes de surface, tout comme il a besoin des sbires de la PMA. Gays de tous les pays, unissez-vous, et faites les faire en chœur, les enfants du système. En chœur et en éprouvettes. Soyez leurs parents 1, leurs parents 2, 3, 4. N'est-il pas d'ailleurs croustillant de voir David et François,les deux sales gosses de Thatcher et Mitterrand, faire passer la meme loi au meme instant ? Cela devrait clore le bec à tous les fanatiques qui dans l'hexagone affirment que c'est une loi de gogoche, tu vois...

Pour leur bonheur futur, faites sur le berceau des enfants de la zone le ménage parmi tous ces vieux mots discriminants. Et que le numérique ardent règne sur vos ébats. La langue de Molière pue trop le fascisme des temps odieux. Ne parlons pas de celle de Rabelais, dont la gaité ordurière est désormais inaudible aux oreilles procédurières des enfants de la zone...

06:38 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (8) | | |

mardi, 05 février 2013

Père

Le chemin vers la dissémination lui semblait encore long

Tant la poussière, les crachats, s’accrochaient aux talons

Il parcourut d’un regard fier la rondeur des collines

Que striait jusqu'au soleil le tracé droit de sa route

 

Tu les retrouveras, songea-t-il,

Ta femme,

Ton fils,

Ton travail,

Ta maison,

Ta lignée,

Ta race.

 

Lorsqu’il s’étendit contre le fer,

Il ressentit la douceur de l’édredon

Imprégnant toute sa chair

Son sexe comme au premier éjaculat

Se fit poignard, immense de chaleur

Et brûlant de lumière.

 

Il ne parvint à rien contenir

De la joie limpide qui flambait

De violence natale.

 

Un monde né d’un tel coup de reins

Qui pourra le démembrer, se dit-il,

Des votes de l’assemblée sénile

Ou des fioles folles des laboratoires marchands?

 

Alors, éclat de bonheur

Ivre et comme fondu de durée,

Il terrassa d'un geste le travestissement odieux de leur monde

En répandant ces mots.


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04:19 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, pma, père | | |

samedi, 02 février 2013

Le jeunot

Des fois, tu détestes tellement les parois lépreuses de cette société dans laquelle un égalitarisme sorti de ses gonds a laminé toute l’originalité du monde, le talent, le génie, pour le livrer au sentiment sordide et revanchard des copies, tu te dis qu’il serait mieux d’en finir, et vite, vite.

Sauter, comme le fit un étudiant l’autre jour, du toit d’un centre commercial hip hop dans lequel des millions d’imbéciles viendront au fil du temps consommer de la merde solitaire en plein air. Se foutre sous les essieux d’un TGV lancé sur ses rails, pas davantage qu’une chiure de mouche sur un pare-brise, en somme, tu te dis.

Ce président, t’as plus envie de voir sa gueule de sale con d’arriviste se farcir comme une outre du malheur du monde pour grimper de trois points dans les sondages. Ces pauvres de plus en plus nombreux, tu supportes plus leurs doigts qui se tendent sur la place, et ces faux débats, tous ces mensonges alignés en vertu sur tous les quotidiens. Leur couper l’herbe sous le pied, si tu pouvais. Tu supportes plus la morale qu’ils te font en se gavant comme des porcs.

Ils ont tué l’aventure. Ils ont pillé la vérité. Ils ont piétiné la liberté. Ils ont vieilli la jeunesse. Outrageusement. Passer le cou dans l’anse du câble, quitter ce monde où seuls triomphent les trompeurs, qu’est-ce qui te retient ?

C’est plus l’utilité qui te retient, les cimetières en sont remplis comme on dit, hein ! Non plus l’envie, même ça, ils ont fini par le fracasser contre les parois de la routine, quel tournis, quel tournis !  Parfois tu te sens si inconscient du bonheur que tu dors, tu dors, jusqu’à retrouver l’alcôve où il s’est tapi ton bonheur, recroquevillé sous les coups.

Ce qui te retient, c’est un reste d’amour et d’amitié pour quelques-uns qui te sont chers, très peu dans cette humanité faisandée. Un demeurant de chrétienté, aussi. Un goût sauvage pour ce qui n’existe qu’en toi. Christ au secours, tu dis. Marie, ma bien-aimée, tu souris.

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Juan Gris, par Modigliani

Tu continueras donc à survivre en te faisant étroit comme une sole en plein cœur de leurs mots décharnés, de leurs actes criminels. De plus en plus âgé, tu resteras à ta façon le jeunot parmi les vieux, comme quand tu te sentais vieux jadis, des siècles sur le dos parmi ceux qui se disaient du même âge que ta pomme, les jeunots.

18:59 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (4) | | |

vendredi, 01 février 2013

Conférence sur Francis Popy

Si les Croix-Roussiens connaissent le parc Popy, la plupart ignorent que Francis Popy fut un compositeur de la Belle Epoque qui connut son heure de gloire, avec notamment l’une des valses qui furent jouées lors du naufrage du Titanic, Sphinx.

Né au 7 place commandant Arnaud, le 1 juillet 1874, Popy fait donc partie du patrimoine musical de Lyon, avec également de multiples pièces pour piano, dont une polka des petits minets dont le titre est comme resté dans son jus. Le 20 février prochain, L’Esprit Canut propose une conférence sur ce compositeur oublié qui porta beau la moustache, et dont tous les spectateurs du film de James Cameron entendirent quelques notes. Faites passer le mot, et venez nombreux (toutes les infos sur l'affiche, cliquez pour agrandir)

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