mercredi, 06 février 2013
Les enfants de la zone
Cessons donc de dire père et mère. Pénétrons avec nos tripes entières dans la novlangue orwelienne. C’est la langue du pouvoir, celle des Lumières et du progrès. Ne sommes nous pas gens lumineux, les post-modernes ? Le mot gay qui date de 1970 en fait partie, comme non-voyant et technicienne de surface. Le système en a besoin de techniciennes de surface, tout comme il a besoin des sbires de la PMA. Gays de tous les pays, unissez-vous, et faites les faire en chœur, les enfants du système. En chœur et en éprouvettes. Soyez leurs parents 1, leurs parents 2, 3, 4. N'est-il pas d'ailleurs croustillant de voir David et François,les deux sales gosses de Thatcher et Mitterrand, faire passer la meme loi au meme instant ? Cela devrait clore le bec à tous les fanatiques qui dans l'hexagone affirment que c'est une loi de gogoche, tu vois...
Pour leur bonheur futur, faites sur le berceau des enfants de la zone le ménage parmi tous ces vieux mots discriminants. Et que le numérique ardent règne sur vos ébats. La langue de Molière pue trop le fascisme des temps odieux. Ne parlons pas de celle de Rabelais, dont la gaité ordurière est désormais inaudible aux oreilles procédurières des enfants de la zone...
06:38 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (8) |
Commentaires
Ah, Thatcher : une très grande dame politique!
Écrit par : Jérémie S. | mercredi, 06 février 2013
Quid de la langue maternelle ?
Mais c'est odieux !
Ce sera donc : langue 1, langue, 2 langue 3 et qu'on ne nous parle pas la langue 0 qui laissera coi tout un chacun (du pingouin au bidule en passant par Tartampion à trucmuche via untel au pante...).
Écrit par : Marie-Hélène | mercredi, 06 février 2013
Personne en cessera jamais de dire "père" et "mère" !
Pourquoi dites-vous que le mot "gay" relève de la novlangue ? Il n'est dans mon esprit attaché à aucune sorte d'atténuation (comme "non-voyant") ou de transformation (comme "technicien de surface") et je l'emploie au même titre que "homosexuel" ou autres synonymes.
Où est passé votre optimisme et votre rire ?
Je veux croire en l'avenir, et je ne pense pas que le mariage gay, homo, pour tous, soit un obstacle.
Écrit par : Benoit | jeudi, 07 février 2013
Il faut relire le long chapitre consacré à la novlangue dans 1984. Iln'y a pas que l'atténuation ou la transformation qui président à la création de cette langue de domination.
Le but de la novlangue est de remplacer l'ancilangue. Il y a de multiples moyens de créer des nouveaux mots, comme l'utilisation de préfixes (non, in) ou de suffixes (able isme).
Il y a aussi l'implantation de termes génériques susceptibles d'appartenir à plusieurs classes grammaticales (interchangeabilité des parties du discours, dit Orwell). Ces mots permettent au pouvoir politique "d'imposer une attitude mentale voulue aux personnes qui les employaient" et d'exercer un contrôle linguistique
. Ces mots sont généralement courts
Si tu regardes de près, tu verras que le mot gay fonctionne ainsi :nom, adjectif (une parade gay), générique afin de désigner une communauté sociologique sur laquelle on prend le pouvoir dans un but politicien.
Les mots black et beur procèdent de la même logique manipulatoire. Ils remplacent aussi des mots de l'ancilangue qui n'avaient pas cette connotation sociétale.
Mon rire ? Je ne l'ai pas perdu. Mais je ne ris pas de tout.
Et ça ne me fait pas rire de voir d'entendre des députés qui se prennent pour des académiciens légiférer sur l'emploi de mots aussi structurants que père et mère. Je pourrais finir par rire de leurs conneries, si je ne voyais pas clairement que ceux qui firent l'euro (mot typiquement novlangue) et le marché du troisième âge (itou) mirent aussi en boite les blacks, les beurs, les gays et moi avec (nouveau réac ? facho ?) et se servent d'eux pour imposer leurs normes de bien pensance et leur "soft dictature" (je persiste. Regardes y bien au lieu de ne voir que la face immergée de l'iceberg, prétendument belle à regarder)
Écrit par : solko | jeudi, 07 février 2013
Je rajoute que ce mot, comme les autres, apparut en 1970, alors que se mettaient sur pieds les modes de gouvernance socio-libéraux actuels (loi Pompidou et Trilatérale en 73) et qu'il comporte cette connotation pseudo positive qui caractérise tous les termes du novlangue, face à ceux, dorénavant bannis, de l'ancilangue.
Écrit par : solko | jeudi, 07 février 2013
On dit les homosexuels, les noirs, les nègres si on utilise l'ancien terme aujourd'hui péjoratif, les français, les anglais, les bretons, les beaux, les moches, les Peaux-Rouges, les petits, les grands, les vieux, les jeunes, etc... Où est la différence (si ce n'est dans l'apparition récente du mot "gay") ? Une population est nommé d'après ce qu'elle est, ce qui la qualifie !
Écrit par : Benoit | jeudi, 07 février 2013
Relis Orwell, et le long chapitre sur le passage de l'ancilangue au novlangue dans 1984. Ce n'est pas à toi que je vais apprendre que les mots ont des connotations.
Écrit par : solko | jeudi, 07 février 2013
*nommée
Écrit par : Benoit | jeudi, 07 février 2013
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