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mardi, 07 décembre 2010

Falsification

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Il paraît qu’Eric Cantona a retiré en cash une partie des sommes accumulées grâce à ses contrats publicitaires avec Bic, L’Oréal, Renault et Nike.  Le site d’information Wansquare annonce qu’il aurait fait virer 750 000 euros – soit un montant tout juste inférieur à la première tranche de l’ISF – de la très sélecte banque Léonardo vers un compte courant plus populo, ouvert à son nom au Crédit Agricole. Il appelle ça « faire la révolution ».

On apprend pendant ce temps que Zidane, la « personnalité préférée des Français » a touché 15 millions d’euros de la famille princière du Qatar pour son coup de pouce apporté à l’obtention de l’organisation du Mondial 2022. 

 

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12:00 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : eric cantona, qatar, mondial, zidane, politique, football | | |

samedi, 23 octobre 2010

Le p'tit bois d'Montout

Il n’y a pas qu’à Bellecour que ça casse : Sur le Montout, il y avait un petit bois de même surface que la place dont on a beaucoup parlé cette semaine.... 

Ce petit bois vient d’être éradiqué, suite à une convention établie entre son propriétaire, la Communauté urbaine de Lyon, et la société foncière du Montout  : L’Olympique lyonnais ayant projeté d'aménager sur cet emplacement son OL Land,  de nombreux sites archéologiques étant basés sur ce secteur, une mise à la disposition temporaire des terrains supportant cette réalisation de diagnostics a été décrétée par monsieur le préfet, pour permettre le diagnostic archéologique qui se déroulera en deux tranches.

Exit, donc, le petit bois, place aux infrastructures : Dans ladite convention, on peut lire que le grand stade « doit être opérationnel en 2013 », qu’il sera de nature « à participer au rayonnement de l’agglomération »,  qu’il collaborera enfin « à l’offre d’intérêt général permettant à la France de disposer dès 2014 de grandes enceintes permettant de participer à l’Euro », and so, and so…

 

 

Au même moment, le futur hôtel de luxe /hôtel-Dieu, destiné à abriter les gracieuses majestés des footballeurs qui viendront disputer les joutes planétaires ainsi que leurs épatantes cours, fermait définitivement ses portes sur des siècles d'histoire. Des infirmières des Hospices Civils en grève (HCL dont le patron est Gérard Collomb), distribuaient  des tracts dans la rue, sur lesquels elles expliquaient qu'on profitait de ce transfert pour leur retirer à partir du 1er janvier 2011 des primes de nuit soudainement jugées non statutaires...

Ni Collomb ni Aulas ne toucheront, certes, à celles des footballeurs...

 

12:50 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : football, ol, lyon, politique, gérard collomb, bois de montout, décines | | |

mercredi, 20 octobre 2010

L'opinion qui n'existe pas.

Dès 8 heures du matin, ça commence par des poubelles en feu non loin de l’Hôtel de Ville. Des rassemblements de « jeunes ». Des passants allant travailler. Des CRS en alerte. Des flics en civils.

Et bien vite, au fur et à mesure que la matinée avance, dégénérescence. Dans les métros qui traversent la presqu’île la même annonce : « A la demande des forces de l’ordre et pour votre sécurité, le métro de s’arrêtera pas aux stations Bellecour, Saint-Jean Guillotière… » Le centre-ville est bloqué… Fumigènes. SMS. Abribus en éclats. Charges de CRS. Les enfants veulent regarder par la fenêtre. Mais on ferme les fenêtres à cause de l’odeur des gaz

Dans les principales artères de la presqu’île (République et Victor Hugo) et les rues adjacentes, sous la surveillance des nombreuses  caméras, ça galope, ça castagne, ça flambe, ça pille : voitures et motos retournées, incendiées, vitrines brisées, boutiques pillées.

Aux fenêtres et balcons des immeubles des riverains éberlués filment  photographient, la banlieue hard en train de faire ses courses. Des images pour you tube.

Les commerçants les plus sages ont déjà abattu leurs rideaux de fer, la Fnac ses grilles; les bijoutiers rangé toute leur camelote.

 

Derrière les façades des immeubles haussmanniens, chez les avocats, chez les notaires, chez les médecins, dans les restaurants, les banques, la vie normale se poursuit.  Ce sont des univers qui se frôlent sans même humer leurs couleurs respectives. Etrangeté totale de ce centre ville où la journée de chacun se déroule : le quotidien le plus banal pour certains, la scène d’émeute pour d’autres, en un même scénario au surréalisme vain, dans ce quartier quadrillé et à présent survolé d’hélicoptères, sur ces trottoirs sillonnées de loubards, de passants, de CRS, de lycéens. On ferme un accès. Puis un autre. Pendant ce temps, la manif a poursuivi sa route et s’est dispersé. On ne sait trop où la conscience politique des uns et des autres s’est fourvoyé. Pendant ce temps, l’OL d’Aulas se prépare à jouer sa qualification pour les huitièmes de la Champions's league à Gerland, non loin de là. Du sérieux, ça. « Benfica dans la révolution française » a titré A Bola, l’Equipe des portugais. On y lit que le match n'est pour l'instant pas remis en cause dans « une cité en feu et en sang ». C’est certes très hyperbolique : et c’est aussi en partie vrai. Du moins pour le feu. Dans la presse, aussi, deux mondes se croisent, se juxtaposent et, in fine, s’annulent. L’humanité, lyrique jusqu’au grotesque, car dans la société du spectacle, le lyrisme appliqué à l'info devient à son image,  titrait l’autre jour « la force du peuple ». Demain, gouvernement et syndicats continueront à s’étriper pour savoir de quelle côté les soixante pour cent d'approbation ou de désapprobation del’opinion publique pour ce mouvement va basculer... Cette fameuse opinion publique, dont Bourdieu a dit un jour -s'en rappeler est-il encore possible  ?- qu’elle n’existe pas...

 

08:59 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : casseurs, manifs, lyon, politique, france, société, retraites, football, opinion publique | | |

samedi, 09 octobre 2010

Front commun contre OL Land

A l’heure où l’Olympique lyonnais est en pleine crise (les supporters ne cessant de demander la démission de Claude Puel) et en plein grand écart (l’équipe est, avec 9 pts, première de son groupe en ligue des Champions mais 17ème et première non relégable en championnat), Jean Michel Aulas, son insatiable président, a écrit à l’ensemble des députés pour leur assurer que « le projet de Grand Stade n'est ni de droite, ni de gauche ». En s’adressant aussi aux parlementaires, les députés Philippe Meunier (UMP) et André Gerin (PC) viennent d'y répondre par une missive commune en date du 7 octobre dont je reproduis la photo. Un tel front commun est suffisamment rare pour être cité.

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Les Français, notent-ils "sont écoeurés par le foot business et tous ses excès qui n'en finissent plus".Tous deux dénoncent l'investissement public versé pour cette infrastructure : 300 millions d'euros selon eux, 180 millions selon le Grand Lyon et OL Land. Et la charge est dure : « 300 millions d'euros pour financer la réalisation d'une enceinte sportive privée pour les seuls intérêts des actionnaires de cette société, qui permettraient de dégager autant de cash pour régler les commissions délirantes liées aux transferts de joueurs et payer des salaires supérieurs à 400.000 euros par mois ». Et ce « à un moment où des efforts sont demandés aux Français pour faire face au déficit et à la dette publique ». Les deux députés plébiscitent la solution, plus raisonnable à leurs yeux, d'agrandir le stade de Gerland qui, rappellent-ils, a déjà "bénéficié de 214 millions de francs d'investissement pour accueillir la coupe du monde en 1998". Ce projet, soulignent-ils enfin, n'est en effet "ni de gauche ni de droite", mais il "vise à satisfaire les intérêts de quelques-uns".

Dont, on le sait, l'actuel maire de Lyon Gérard Collomb...

 

vendredi, 09 juillet 2010

Le monde est foot

Un mondial n’est pas achevé que le logo du prochain (2014), qui sera organisé au Brésil, est déjà dévoilé ; le marketing sportif est un feuilleton sans fin, dont les politiques de tout pays se saisissent à pleines mains pour faire le leur. En présentant l’objet hier à Johannesburg, le président Lula a ainsi expliqué qu’il représentait « les talents des Brésiliens, leur goût du travail, les couleurs du pays ». Jaune et verte comme le drapeau brésilien, en effet, deux mains s’enlacent jusqu’à profiler la silhouette du trophée, avec 2014 écrit dessus en rouge. Le sang du peuple ? Le lyrisme de Lula n’a pas été jusque là. Une future victoire de son pays ? Il en est convaincu  Voyez comment les mains se saisissent du trophée, jusqu'à le former à partir du seul vide :

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Un autre, qui avait déjà les yeux rivés vers 2014, et qui fait une drôle de tête, c’est Bruno Souza, le gardien et capitaine de Flamengo, le club le plus populaire au Brésil. Il vient de déclarer aux policiers qui l’ont arrêté que son espoir de disputer cette Coupe 2014 risquait d’être en effet bien terminé. Pas très adroit, alors qu’il est mis en examen dans l’affaire du meurtre de son ancienne petite amie, une certaine Eliza Samudio, dont le corps aurait été découpé en morceaux et partiellement donné à manger à des chiens, rien de moins. On sent se profiler à l’horizon une saga médiatique de l'effet le plus gore, devant laquelle les partouzes, coups de boule, injures et autres maladresses de communication des Bleus repris en mains par Blanc risquent de passer pour du bien pâle amateurisme de banlieue franchouillarde. « Nous allons organiser la meilleure Coupe du monde jamais montrée à la terre », a claironné l’innénarrable Lula, en rajoutant que le Mondial serait organisé « dans la transparence ; toutes les dépenses publiques seront consultables sur internet » Diable !

En attendant, le poulpe Paul, qui a réalisé dans son aquarium teuton un sans-fautes dans les pronostics, reçoit, paraît-il, des lettres de menaces des supporters de toutes les équipes éliminées. A commencer par la sienne, celle d'Allemagne. Il vient d’annoncer à l'instant que les espagnols seront les prochains champions du monde. Le sieur Zapatero, pour faire bonne figure, lui promet une protection rapprochée, en cas d’attentats…

Pendant ce temps, Nicolas…

15:43 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lula, bruno souza, eliza samudio, poulpe paul, football, mondial, actualité | | |

lundi, 21 juin 2010

Le foot, c'est méta-fort

Les politiques qui ont fait du foot une métaphore de la société française en 98 voient donc enfin cette métaphore leur retomber dessus par un coup de boomerang  salutaire.  Pas seulement la métaphore du très démagogique slogan black-blanc-beur, mais aussi celles qui structurent tout un lexique comme celui du coaching universel qui était censé incarner la relation d’entreprise instaurée dorénavant du haut en bas de la société, du « tu fais une erreur et ça se paye cash » débité par les joueurs sans cervelle à longueur d’écrans, du « c’est que du bonheur » pour célébrer l’argent dans lequel on nageait à profusion, la notoriété acquise grâce à quelques bons ballons.

S’il est des footeux qui espèrent que ce sera l’occasion d’un formidable coup de balai, aussi bien dans l’Equipe de France que dans la fédération, chez les agents, les clubs, les entraîneurs… j’ai peur qu’ils soient bien optimistes : il y a trop à balayer, et puis avec quoi balayer, et qui tiendra le balai ? Sans compter la surface : la mesure-t-on ? Du vestiaire à la loge et de la loge au palais, le terrain est pour le coup bien trop vaste pour des petites mains. Et trop symbolique. C’est bien dommage.

 Au moins que ce spectacle grotesque soit l’occasion de rappeler quelques vérités historiques : si la France est une nation de footeux, elle ne l’est que depuis trois générations. Au mieux, une mode, donc. Occupation de gentlemen, le football anglais fut introduit dans le pays au début du XXème siècle : c’est bien peu, pour faire une tradition. En 1931, pas plus de 145 000 joueurs.  Pas grand-chose, à côté de la boxe, de la pétanque  ou du cyclisme. Ou même de l’intérêt des Français pour le tennis. Dernière remarque : C’est la presse qui a contribué à faire du foot un spectacle de masse en France ; suivie par les entreprises qui perçurent bien vite le potentiel publicitaire du nouvel arrivant. C’est la presse qui est en train de tordre le cou à l’imposture actuelle : le foot, quand même, c’est méta-fort.

A lire aussi :

- On se traite d'enculé et on recommence

- Que du bonheur

- Sacré, le maillot bleu ?

- L'ère du foot

- OL-Bayern

- Le foot et le cul

 

 

10:16 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : football, politique, france, coupe du monde, histoire, société, mondial | | |

dimanche, 20 juin 2010

On se traite d'enculé et on recommence

Cela ressemble tellement à ce que disent partout des collégiens, fils de pauvres : « y’a pas de mal, m’s’ieur, circulez ya rien à voir »… Sauf que là, c'est des adultes, milliardaires...

Ce que proclament Evra, le capitaine (« c’est la faute du traitre !»), Escalettes, le président qui déplore – tout en commençant à comprendre que ça devrait quand même lui coûter son poste («Il y a des vestiaires, des choses s'y passent, des déceptions, des clashes, il y en aura, ce n'est pas exceptionnel, mais parce que c'est l'équipe de France, c'est une affaire d'État»), Ribéry le pauvre ch’ti balafré (lui, il ne dit plus « c’est que du bonheur », mais « c’est que des problèmes » …), et même Domenech, l’entraîneur offensé qui pourtant minimise : «cette affaire devient importante lorsqu'elle fait la Une d'un journal, avant, elle relève simplement de la vie interne »… bref, ce qu’ils disent tous, comme après le coup de boule de l’autre abruti du dernier Mondial, c’est ça, la même chose que ce que disent les élèves quand ils s’insultent : « y'a pas de mal, m's'ieur… »

Spectacle ridicule, assurément. Consternant, évidemment. Mais prévisible, ô combien ! Ce qui est drôle, et ô combien révélateur, dans cette débauche de pognon balancé par la fenêtre, c’est que les plus emmerdés, dans cette affaire, sont les politiques (de gauche comme de droite) qui depuis 98 nous bassinent avec la « culture foot », « l’éducation à la citoyenneté par le sport », « la France du foot » et autres vraies conneries qui servaient bien leur projet purement libéral.

Aujourd’hui, le roi foot est nu. Piteuse image. Et bon débarras. 

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12:52 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : anelka, football, politique, coupe du monde, société, actualité | | |

samedi, 19 juin 2010

De l'amitié en société libérale

Pour se développer, fleurir et tenir bon entre les hommes, l’amitié véritable a besoin de se nourrir d’un sentiment minimal d’égalité entre eux. C’est pourquoi elle a pu s’éprouver longuement dans des situations transitoires où cette illusion d’égalité était à même de se faire ressentir avec le plus de justesse : l’école, l’armée, le séminaire. Le maquis (celui dont René Char parle dans ses feuillets d’Hypnos) offre sans doute la situation la plus propice à la souveraineté de l’amitié, parce que le sentiment d'égalité le plus extrême s'y fait ressentir. Les aléas de vie et de fortune, la situation devant la mort et les risques encourus au quotidien n’y sont pas simplement un facteur de rapprochement, mais bien plus un révélateur de l’égalité des conditions sans quoi il n’est point, entre les hommes, d’amitié possible. C’est ainsi que Char, à propos d’Emile Cavagni, parle de frère d’action : « Je l’aimais sans effusion, sans pesanteur inutile. Inébranlement. », dit-il.  Mais à plusieurs reprises, le poète évoque avec appréhension et lucidité l’après (n° 65 et 65) et la perte du « trésor commun », une fois venue la Libération.

Pour le reste, Char a magnifiquement défini le ressenti propice à l’amitié en liant ce sentiment à celui de sympathie, mais aussi à la nécessité de servir et même d’œuvrer ensemble : « Cet homme autour duquel tourbillonnera un moment ma sympathie compte parce que son empressement à servir coïncide avec tout un halo favorable et mes projets à son égard. Dépêchons-nous d’œuvrer ensemble avant que ce qui nous fait converger l’un vers l’autre ne tourne inexplicablement à l’hostile » (n° 196)

La société libérale prive les hommes de cette œuvre commune, en les dressant au contraire les uns contre les autres dans des projets singuliers. Elle n’a de cesse, par ailleurs, de rendre criantes les inégalités de sorts et de fortunes entre les membres qui la composent. C’est pourquoi l’amitié véritable y est en son sein impraticable ou souvent très douloureuse. Tout juste peut-on parler de camaraderie, en évoquant quelques similitudes de goûts ou de tempéraments, quelques intérêts communs un bref instant partagés. Ou de collégialité lorsqu’au travail, des êtres qui ne se sont pas choisis et se trouvent placés face à l’affrontement de tâches quotidiennes similaires, ressentent quelques bribes, quelques aspects de la nécessaire entente entre les hommes. Le sentiment d’appartenance à un clan se trouve alors partiellement légitimé, de façon éphémère. Un concept ambigu d’équipe se fait jour. Encore faut-il, pour que ce concept fonctionne, qu’un semblant d’égalité de traitements entre les membres de cette équipe soit identifié par tous. Ce qui, dans la société libérale, est de plus en plus difficile à faire, entre hommes et femmes, jeunes et vieux, héritiers et non-héritiers, diplômés de telle ou telle école… Si les pools de brancardiers fonctionnent mieux que les dreamteams de certaines entreprises, sans doute est-ce parce que les écarts de salaires y sont moins importants. Ne parlons pas de ce que certains continuent à nommer fort hasardeusement l’Equipe de France de foot.

Reste ce que bien des gens appellent leurs amis : J’entendais dans la rue l’autre jour une mère expliquer à son enfant que les Untel étaient leurs amis, qu’ils avaient été témoins à leur mariage et vice-versa, et qu’ils avaient souvent partagé ensemble des locations d’été. Ce qui tient lieu d’amitié, c’est ici l’adéquation commune à la même classe sociale (quelle qu’elle soit) et ce n'est qu'une affaire d'habitus, comme disait Bourdieu.  Ainsi se fréquente-t-on, du haut en bas de l’échelle sociale, entre gens du même monde et qui partagent les mêmes opinions, c'est-à-dire bien souvent, les opinions de personne.  

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17:36 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : amitié, politique, football, libéralisme, société, l'équipe | | |

lundi, 07 juin 2010

Un dimanche ordinaire

Ce matin, sur la place, sont arrivées une trentaine de personnes. Certaines en maillots bleus. Des hommes, des femmes, entre trente et cinquante ans. Ils ont investi le lieu comme si c’était la cour d’un camping à Palavas les Flots : des glacières, deux barbecue, des sacs, des pliants et leurs foutus jeux de boules. Eux, elles. Comme si c’était chez eux. A une heure de l’après midi, ils ont commencé à enfumer tout le coin avec leur saloperie de fumée puante. Nous avons appelé la police nationale qui nous a dit qu’elle avait d’autres chats à fouetter. Le type au standard m’a donné le numéro de la municipale. Quand j’ai appelé, un répondeur m’a redirigé sur un service, enfin. Une voix.

J’ai expliqué au policier municipal que deux barbecues empuantissaient la place tandis qu’une trentaine de beaufs commençaient à jouer aux boules en gueulant : « on est des champions… On est champions… » Quand ils seraient avinés, ou plutôt abierés, ça allait devenir quoi ? Le type m’a dit qu’une voiture allait passer.

Un peu plus tard, en effet, une voiture de la police municipale est arrivée. Ils sont allés voir les types. Ils leur ont causé quelques instants.

Un peu plus tard, dix minutes à peine, toujours de la fumée. Nouvel appel. Mais cette fois-ci, lorsque la police arrive, c’est pour nous demander de descendre les rejoindre. Nous leur expliquons la situation. Les policiers municipaux nous expliquent qu’ils leur ont demandé d’éteindre leur barbecue, que ça devait prendre un quart d’heure. Ça ne fume plus, à présent. Nous comprenons qu’ils ne veulent pas se déplacer à nouveau pour ça.

Le barbecue en effet est éteint. Ils commencent à jouer aux boules. A hurler à chaque « but ». Gros rires gras. C’est la culture foot, m’a dit un jour quelqu’un. A chaque fois que tu marques, tu gueules. Tu gueules parce que tu jouis. C’est comme ça. Et ça promet.  Pourvu que les autres cons, là-bas, se ramassent au plus vite une bonne branlée. Rama Yade a proféré quelque chose de sensé à propos de cette foutue « culture foot ». Elle a  jugé indécent (il serait temps !) le choix d'un hôtel de luxe pour héberger les Bleus pendant la première phase de la Coupe du monde. Pour une fois qu’un membre de ce gouvernement disait quelque chose de décent, justement, il fallut bien qu’un autre le rabrouât. C’est venu de l’inénarrable Roselyne Bachelot, qui a fait la leçon à sa jeune collègue. Entre temps, vers quinze heures, il a plu. Fort. La place s’est vidée. Ouf. Les beaufs se sont barrés dans un café.

Une heure plus tard, les revoilà. Ils ont gueulé comme des veaux, comme s’ils étaient chez eux sur cette place. Espace public, espace privé… Ils ont gueulé, braillé, vociféré trois bonnes heures. Je préfère n’en rien dire de plus, de ces humains-là. Et de ces humaines, également. Pas un sexe pour racheter l'autre. Quel avenir, pour l'homme... Tous viennent de partir. Laissant des empilements de canettes, des sacs poubelles, des détritus. Il flotte à nouveau. Merci, la pluie. Si les noctambules n’en rajoutent pas tout à l’heure, les employés municipaux se chargeront de déblayer toute cette merde. Eux sont payés. C'est comme ça qu'il faut penser de nos jours. C'est pour ça que je parle d'alcoolisme municipalement organisé, et d'abrutissement étatiquement entretenu. Les employés municipaux, dans l'histoire : des domestiques, rien de plus. Qu'est-ce que vous croyez ? Les citoyens ? Des vieux cons. Un dimanche ordinaire. Vivement l’hiver.

 

 

08:06 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : société, football, rama yade, nuisance, barbecue, politique | | |