dimanche, 02 mai 2010
Sacré, le maillot bleu ?
Qu’elle était belle, Esmeralda, lorsqu’elle dansait avec sa chèvre, qu’il était romantique, Quasimodo, lorsqu’il sonnait les cloches de Notre-Dame. Mais là, ils ne font plus rêver personne. Même le président de la Fédération française de football (FFF), Jean-Pierre Escalettes, estime que l'affaire de prostitution qui éclabousse Franck Ribéry et d'autres joueurs de l'équipe de France est regrettable.
« Mais, nuance-t-il, cela existe dans tous les milieux, pas seulement celui du football »… Ah ! Moi qui avais cru comprendre que le foot, c’était mieux qu’ailleurs (« que du bonheur » !), les valeurs, le sport, la compétition, lalala … D’ailleurs, Rama Yade a affirmé que le maillot des Bleus, c’est sacré. Rien que ça… Quitte à être sacrilège, on se demande alors pourquoi le mec qui s’est torché avec le drapeau français à la Fnac de Nice ne s’est pas plutôt essuyé le cul avec ce maillot-là.
Si au moins cette histoire post moderne entre une Belle version pute de luxe et une Bête version Bayern de Munich pouvait définitivement mettre un terme à tout le bourrage de crâne de cette ridicule ère Zizou, ouverte un soir de juillet 98, ça serait, me dis-je, toujours ça de gagné…
Mais j’en doute fort. Cette année, Paris aura eu sa coupe, Marseille son championnat, Lyon sa demi-finale… Et tout va pour le mieux dans le Royaume de France… Comme a dit un chef de l'enquête, «On ne bouge pas avant la Coupe du Monde», avant d'ajouter «la fille reconnaît qu'elle ne leur a jamais dit qu'elle était mineure. De plus, sur les photographies d'elle à 16 ans, elle parait bien plus âgée. […] Et comme elle le dit, Benzema n'avait que 18 ans. Il n'y a pas urgence. Il n'est pas utile d'aller très vite. Les conséquences peuvent être trop lourdes.»
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08:45 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : ribéry, escalettes, rama yade, football, actualité, maillot bleu, politique |
Commentaires
J'ai pensé la même chose quand j'ai entendu Rama Yade dire "le maillot bleu, c'est sacré!!", en direct live dans mon salon le fer à repasser à la main...si on reste dans le registre de l'idôlatrie démagogique on entend ce qu'on entend certes, mais non ça ne tourne pas rond du tout!!
Écrit par : Marie-Hélène | dimanche, 02 mai 2010
@ Marie-Hélène : J'espère que vous n'avez pas, du coup, "brûlé" le maillot...
Écrit par : solko | dimanche, 02 mai 2010
Panem et circenses. Le maillot, bleu ou d'une autre couleur, a visiblement de grandes poches!
Écrit par : calystee | dimanche, 02 mai 2010
Le fond de l'affaire sans me sidérer me laisse plus désabusé que je n'étais, car je n'imaginais pas que nous avions au(x) pouvoir(s) d'aussi belles et fières crevures affichées (on doit dire "décomplexées" je crois). Dont acte.
Reste que je n'aurais pas rebondi, si vous me permettez Solko, sur le physique de "bête" de Ribery (oh pour le peu que je l'ai entendu causer dans le poste, un fameux bêta au pays des bêtas courant derrière la balle, par contre, assurément).
Mais le physique, appuyer ainsi sur la cicatrice, je ne trouve ni pertinent ni classe. Peut-être suis-je aussi trop bon...
Écrit par : tanguy | mardi, 04 mai 2010
@ Tanguy : Avec un mec comme ça ! Pour sûr, vous êtes trop bon !
Écrit par : solko | mercredi, 05 mai 2010
Un mec comme ça ou un autre, vous savez Solko où peuvent mener les lois d'exception. Ce n'est que le pouvoir des mots, c'est déjà un pouvoir...
Enfin, l'important est tout de même l'état de déréliction auquel nous renvoie cette assertion abjecte du maillot bleu sacré. C'est le titre de votre billet, cela ne m'a pas échappé! On a le sacré qu'on mérite, au fond. Pour notre époque c'est donc le foot, la messe a l'air dite.
Écrit par : tanguy | mercredi, 05 mai 2010
@ Tanguy ! Mais de quelle loi d'exception me parlez-vous Tanguy ? Et de quel pouvoir des mots, franchement ? Le pouvoir des mots, face au pouvoir des images, des euros, des medias...
Vous plaisantez ?
Écrit par : Solko | mercredi, 05 mai 2010
Mais d'attaquer le physique d'un tel parce que c'est un plouc de terrain de foot multimilliardaire! Le pouvoir des mots existe, sinon pourquoi écrire? Que l'audience d'un blog - même le vôtre qui n'est certes pas le moins passant - soit infinitésimale en regard des médias, des images, des euros, je n'en doute pas. Mais si petite soit-elle, n'est ce pas le sceau même du pouvoir de nos pauvres mots?
Si nous devions réfléchir en termes statistiques, ne faudrait-il pas vouer au pilon, l'œuvre de tant d'auteurs que vous chérissez? Joyce, Proust, Béraud... Que reste t-il d'une finale d'il y a seulement quinze ans? Rien. Le pouvoir des images que vous dénoncez est celui de l'immédiateté même si cette immédiateté est lourde de conséquences à long et très long termes, celui des mots est plus lent à s'installer mais dépasse un peu le seuil de nos existences.
Reste qu'il s'agit ici d'un blogue, mais il dispose d'un certain crédit qui est le vôtre. Solko étant un lieu dédié aussi à la polémique, je ne pouvais rester tout à fait muet...
Quoiqu'il en soit, je vous souhaite bon courage face au sinistre non météorologique des copies pré-estivales de l'an de grâce 2010!
Écrit par : tanguy | mercredi, 05 mai 2010
@ Tanguy :
Oh si les mots avaient réellement même un infime pouvoir, alors il faudrait qu'un dieu le démultiplie encore et encore, ce pouvoir, afin de jeter à bas l'emprise que ces quelques hommmes ont sur l'esprit de millions d'autres. Et qu'importe les blessures d'orgueil infligées par quelques mots à cette poignée d'hommes, à supposer qu'ils les lisent jamais et que des mots aient le pouvoir de les blesser (ce dont je doute encore, ami, même si j'accepte volontiers votre contradiction).
Écrit par : solko | mercredi, 05 mai 2010
- Solko:
Certes cher Solko, je n'imagine pas un pouvoir temporel en l'occurrence. Pas à l'échelle de temps du cirque politique. Mais peut-être cela participe-t-il d'un équilibre intime du monde...
Mais je dois être encore un peu rêveur. Et pourtant si ces mots transportent d'ici jusqu'à Lyon une amicale chaleur, qui sait?
A bientôt et surtout j'espère que vos travaux avancent et vont continuer d'avancer malgré les échéances lycéennes qui vous sollicitent.
Amitié,
Tanguy
Écrit par : tanguy | vendredi, 07 mai 2010
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