mardi, 18 septembre 2007
Tiens, voilà du Boutin !
Le réaménagement de la place Bellecour ne prévoyait pourtant que le remplacement des anciens marronniers (qu'on dit malades) par des tilleuls, afin de rendre à la place son allure du bon vieux temps. Au lieu de ça - et avec, on l'imagine, la bénédiction de la mairie et de son locataire socialiste -, la place Bellecour se métamorphose en ministère du logement ! Elle devient au vu et au su de tous, le squat de la ministre du logement et de son staff décontracté. Mââme Boutin, tout droit débarquée de Paris avec sa lampe-empire et le portrait de son président, campe, tel un ouvrier en bâtiment, dans une cabane ALGECO et bosse dur, dans l'incognito très people de la foule des passants qui s'entrecroisent en se demandant ce qu'elle fout là.
On a parlé beaucoup des frais occasionnés (250.000 euros !) pour une opération qui rappelle, versus officiel, celle des Don Quichotte de l'hiver dernier. On a moins parlé de la surveillance et de la sécurité policière que le badaud découvre, étonné, pour le moins : Traverser la place relève de la gageure, d'ailleurs on n'en a même plus envie tant pullulent les uniformes. Mais de la gueule de qui se fout-on, franchement ? Le citoyen contribuable devrait-il s'en réjouir ? Tiens, je me demande, plutôt, si je ne vais pas aller à mon tour camper un de ces jours sur la place Bellecour, histoire d'exposer moi-aussi ma bobine aux caméras et rencontrer quelques éminences du Régime.
Autrefois, il y avait à Bellecour, une célèbre voiture aux chèvres qui, pour quelques sous, baladait les gosses autour du cheval de bronze. Aujourd'hui, il y a la Boutin qui ballade les caméras autour de sa personne. Et derrière les caméras les gosses que nous sommes. Un peu plus en arrière, le général de Castellane, Gouverneur de Lyon, venait y promener son bedon et passer sa revue militaire hebdomadaire sous le Second Empire. Ainsi, la place Bellecour a toujours été le lieu privilégié des parades de propagande. En quatorze, c'est là qu'on exposait les chars d'assaut capturés au front, afin de rassurer l'Arrière. Aujourd'hui, Sarkozy délègue Boutin pour y assurer sa communication sociale et rassurer les foules : « Tiens, voilà du Boutin ! Voilà du Boutin ! PoPoPoPoôôômmm ! »
L'enterrement de Jacques Martin a lieu jeudi; on peut donc imaginer que la zélée ministre du logement, qui n'aura qu'à traverser le pont pour se rendre à la primatiale, viendra se fendre d'un coup de goupillon à la mémoire du héros défunt. On peut imaginer aussi que quelques officiels ayant fait le déplacement en profiteront pour aller la visiter dans ses éphémères mais très médiatiques baraquements forains.
17:00 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, lyon, boutin, actualité, sarkozy, société, logement |
samedi, 15 septembre 2007
Jacques a dit
La canonisation des people : voila une nouvelle invention médiatique, un genre nouveau qui relève de celui de la téléréalité funéraire ; l'Elysée est peut-être (ou peut-être pas) en deuil... En tout cas, dans une chambre du Grand Hôtel de Biarritz, un ex-membre de la nombreuse & recomposée famille présidentielle vient de rendre ce qui lui restait d'âme. Jacques a dit « je me tire », en début du septennat de son ex, une bien étrange première dame de France, il est vrai. Quant à Nicolas qui, depuis qu'il préside les destinées du pays ne rechigne pas à se rendre aux enterrements, fera-t-il cette fois-ci le déplacement ? Question que tout le monde se pose, n'est-ce pas ?
Le fait est que le Petit Rapporteur fit se gondoler une France qui en avait bien besoin en 1974. Giscard d'Estaing (dixit Le Monde) aurait salué alors en cette émission "le journal le plus amusant de France". Desproges et Collaro qui y sévissaient avec leur boss (déjà un peu ventripotent) distillaient un vent de délire salutaire sur des midis dominicaux pas toujours bien enchantés. De là à regretter, admirer, célébrer, vénérer... Un animateur-producteur, dont la carrière s'est finie en caca-boudin dans l'Ecole des fans n'est plus. Soit. Que cela nous permette aussi de rappeler à quel point les années soixante-dix furent avant tout celles du commencement de la merde télévisuelle tous azimuts. Jacques Martin, mais aussi Guy Lux, Bernard Pivot (tiens, un autre lyonnais), Drucker, tant d'autres qui auront chacun dans son domaine contribuer à peopoliser, neutraliser, et finalement, avec leurs nombreux clones et héritiers, gogoliser un peuple tout entier scotché à son écran. Tout cela contre une tradition culturelle face à laquelle ils avaient, sans doute, une revanche à prendre. Mythifier cette période d'inanité intellectuelle relève de l'imposture. C'est entre autres depuis plusieurs années le boulot de la Star'Ac qui, si tout ça continue, deviendra une Académie Française à soi tout seul. D'ormesson n'a qu'à bien se tenir, qui ferait un joli Immortel dans une ferme des animaux relookée en ferme des célébrités. .
La canonisation des people, comme celle d'ailleurs des politiques (Saint Barre, Saint Messmer...), c'est le prolongement frelaté d'une espèce d'Apocalypse culturelle, laquelle entérine définitivement la défaite de la pensée : Songez que les célébrités du baby boom n'ont pas encore vraiment commencé à claquer ! songez donc à la cohorte d'ex présidents, d'ex-premières dames de France, d'ex-premiers ministres, d'ex speakerines, de comédiens-comédiennes, de chanteurs-chanteuses, de présentateurs-présentatrices du 20 heures, de grands reporters qu'il va falloir regretter, et sortez vos mouchoirs pour le quart d'heure de condoléances qu'on leur doit à chacun, si ! si !, nous pauvres téléspectateurs qui leur devons tant et tant... Le quart d'heure funéraire, conséquence inévitable de ce qu'Andy Warhol appelait le « quart d'heure de celébrité »...
Après cela, jacques Martin reposera dans le cimetière de la Guillotière, dont la femme du gardien prit – véridique- pour amant le fameux truand Jules Bonnot…
Cecilia & ses filles, primatiale Saint-Jean, Lyon
11:30 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cimetière de la guillotière, cecilia sarkozy, jacques martin. |
vendredi, 07 septembre 2007
Yasmina en quête de marguerites...
« Ce qui m'interésse, c'est de contempler un homme qui veut concurrencer la fuite du temps ». Eh bé! Rien que ça, Yasmina ! Profitant du récent boom de la littérature people ou de la littérature politique, bref, de l'avènement de la non-littérature, la Réza a flairé un bon coup éditorial. Un coup dans le genre d'Art, mais en encore plus démago, par ce que susceptible de toucher le grand public, c'est à dire l'ensemble des GFrançais qui ont voté ou n'ont pas voté pour le Sarko nouveau qui vient d'arriver. Il faut croire que parier sur la connerie des gens, c'est après tout un bon placement puisque ça marche ! Le Monde des livres, évidemment, qui depuis déjà bon nombre de rentrées n'a plus honte de rien, suit l'aventure de près. Et publie chaque semaine, avec un satisfecit ragoutant, la progression fulgurante de la miss, au box-office de la rentrée.
L'aube, le soir ou la nuit, on sait que c'est comme ça que ça s'appelle : manière de dire que Sarko-Reza (autre variante du couple Sarko-Dati), cet étrange attelage, il n'a jamais une minute pour lui, quoi : l'existence, c'est boulot, boulot, boulot... En véritables pros qu'ils sont, l'un de la politique-comm', l'autre de la littérature-comm'. 192 pages de littéraire, donc, (forcément littéraire, aurait dit Marguerite Duras, illustre devancière de Yasmina dans ce genre d'entreprise qui consiste à légitimer le quelconque, du footballeur Platini au joggeur Sarkozy) durant lesquelles la Reza guette le regard plat, le détail insipide, voulant sans doute faire "un livre sur rien". Seulement voilà, ça fait lurette que n'est pas Flaubert qui veut. "C'est une étreinte que j'ai vue mille fois", dit-elle à propos de l'étreinte Clavier / Sarkozy... Son livre, c'est un livre qu'on a lu mille fois, quelque chose comme le carré vide qui a trôné au centre de la campagne électorale, qui trône au centre de notre époque. Le style de Reza, puisqu'il parait que ce récit ne tient que sur le style, c'est comme la cravate de Stéphane Bern dans un talk-show, voyez, ça défrise pas grand chose et c'est triste à mourir :
« Metteur en scène de cette superproduction, Teresa Cremisi, toute-puissante directrice littéraire de Flammarion. Pas question que les « épreuves » circulent auprès des journalistes politiques et des critiques. Faire circuler le livre l’aurait défloré et aurait abîmé son caractère littéraire, explique-t-elle. Les anecdotes auraient été éparpillées et les gens auraient eu le sentiment d’avoir déjà lu le livre. »
Pas d’interviews, sauf une seule avec Le Nouvel Observateur. Pas de photos non plus. Leçon élémentaire de teasing : moins on montre, plus le désir grandit. Bien sûr, la stratégie échoue : fuites ou double jeu, Le Point a décortiqué l’ouvrage malgré l’embargo et des extraits copiés-collés ont fleuri un peu partout. L’éditeur habituel de la dramaturge, Richard Ducousset, directeur d’Albin Michel et coéditeur de L’Aube…, est un peu désabusé. « Même si c’était un mauvais livre, le succès serait là. C’est significatif de notre époque », déplore-t-il. Alors que les tirages habituels de Reza oscillent entre 50 000 et 80 000 exemplaires pour un roman et entre 20 000 et 30 000 pour une pièce, son nouvel ouvrage devrait rapidement devenir un best-seller." (Jean-Sébastien Stehli -L’Express)
Significatif de notre époque, en effet. Que faire ? Pendant ce temps-là, les Bleus de l'équipe de France ont déjà leur portrait dans le Figaro Littéraire. Je conseille à Yasmina d'ouvrir l'enquête dans les vestiaires où se cache peut-être son futur best-seller. Faute d'y trouver l'inspiration, elle y savourera du muscle et de la sueur, de quoi concurrencer la Duras en termes de forcément sublime ! ... Et puis, avec les nombreuses disparitions d'Immortels ces derniers temps, il y a des fauteuils à prendre à l'Académie. Elle peut, en continuant à ce train là, espérer marcher sur les traces d'une autre Marguerite. Mais Yourcenar, en ces temps-là, il est vrai, c'était une autre pointure, un autre calibre, une autre classe.
10:20 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, sarkozy, société, actualité, littérature, connerie |
vendredi, 10 août 2007
QU'IL VIVE !
Article publié dans L'Esprit canut du mois de juin 2007
Selon un vieil adage qui souligne qu’en toute chose, il convient de préférer l’original à la copie, nous poursuivons notre défense des visites de l’atelier MATTELON, seul atelier croix-roussien rescapé du XIXème siècle puisque la bâtisse qui l’héberge date de 1841. C’est en 1878 que Mr Milan, son propriétaire, la rehausse afin d’installer plusieurs métiers à bras dans un espace adapté. Lequel, par conséquent, alignera fièrement l’an prochain ses cent trente printemps, tandis que son métier le plus ancien aura connu rien moins que la révolution de 1830 et la romantique bataille d’Hernani.
En 1947, Georges Mattelon, le successeur de Mr Milan, organise les premières visites, parmi lesquelles l’élégant Graham Green. Le syndicat d’initiative de l’époque était alors demandeur pour élaborer une collaboration public/ privé, dans laquelle il trouvait son intérêt et qui a perduré jusqu’au décès de monsieur Mattelon. Le livre d’or que nous montre sa veuve s’ouvre en 1956, par une photo dédicacée du président Herriot. « Emerveillement, plaisir, habileté du goût français, splendeur… » Venus de Grèce, de Madagascar, de Tahiti, du Togo, du Brésil, les hommages pleuvent… « Il ne faudrait surtout pas que ce genre d’industrie disparaisse car alors la gloire de Lyon et de la France disparaîtrait », souligne, parmi tant d’autres, Monique Duval, journaliste à L’Evénement du Québec en 1957.
Que reste-t-il de cette collaboration aujourd’hui ? La municipalité en exercice a décidé de la suspendre pour des raisons de sécurité et de concentrer ses efforts sur d’autres lieux. Ces derniers ont probablement leur intérêt. Mais ils ne possèdent ni le charme ni l’authenticité de l’atelier de 1878 - authenticité avec laquelle monsieur Jacques Mattelon et sa mère n’ont pas l’intention de transiger : s’il est possible, disent-ils, d’installer une porte coupe-feu et de repenser l’installation électrique, il n’est nullement question de toucher aux tomettes du sol ni aux murs. De fait, cet atelier « dans son jus », qui a traversé tant de décennies, demeure un joyau unique au monde. Une sorte de France ou de Concorde de la canuserie qu’il faut préserver vaille que vaille, car pas un seul lieu recomposé, quelque sécurisé qu’il soit, ne saurait lui être comparé. Et comme monsieur Jacques Mattelon le répète avec humour : un atelier de 1878 peut-il être aux normes de 2007 ? Ce dernier a beau être inscrit au Patrimoine (« lequel n’est pas très généreux puisqu’il refuse de payer l’assurance », précise madame Mattelon), il semble que la présente équipe municipale n’ait jamais eu véritablement l’intention de le sauver mais qu’elle ait trouvé dans ces raisons de sécurité un prude cache-sexe et un pratique alibi pour se débarrasser de ses responsabilités :
« J’ai essayé de toutes mes forces de maintenir la tradition là où elle est née, disait son mari en 1963. Il me semblait que le bistenclaque ne pouvait pas tout à fait mourir à Lyon. Qu’il y aurait toujours de belles choses à faire avec lui, qui ne pourraient naître que des doigts de fée d’un canut, au fond d’un atelier aveugle et inconfortable. Maintenant, j’ai perdu la foi. Le canut à bras est devenu un objet de musée »
Un objet de musée ? Encore faudrait-il qu’un véritable lieu, digne de ce nom, voie le jour à la Croix Rousse, qui puisse in fine intégrer à sa visite un précieux détour par le survivant insolite qu’est l’atelier Mattelon.
16:25 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, politique, soierie, canuts, soie |
dimanche, 05 août 2007
En cage à MONACO
On entre chez le Prince par un parking à étages souterrains, étages ordinaire, paring sombre et pollué. Comme ça, le touriste de Noisy-le-Sec n'est pas dépaysé à l'instant où il quitte son automobile pour emprunter ascendeurs ou escalators, guidé par des hôtesses munies de pancartes en formes de tête de Mickey. Bien l'bonjour. En famille, on arrive enfin à l'air libre. C'est qu'on est en vacances, imbécile parmi des centaines de milliers d'imbéciles ! Enfin, libre, à l'air libre, avec du temps libre ... Libre d'aller du Musée Océanographique au Palais, en passant par la Cathédrale et en faisant le détour par le parc empli de ces magnifiques cactus, qui domine "ce toit tranquille où marchent les colombes...". Pardon, un instant, je me suis cru à Sète. Au cimetière marin, pour tout dire. Bévue ! Ici, ce n'est pas Sète. Il y a la même vue, certes, "la mer, la mer, toujours recommencée..." Mais comme "récompense après une pensée...", on est prié d'aller voir ailleurs.
Car en guise de bienvenue, une plaque commémorative salue la mémoire de "l'hôte fidèle de Monaco" (si! si!), le suisse Ernest Guglielminetti "propagateur infatigable (ça ne s'invente pas) du goudronnage des routes, qui réalisa sur cette avenue en mars 1902 la première application du procédé" Je n'ai jamais vu autant de drapeaux et d'écrans plats que dans la cathédrale de la Principauté. Beaucoup de belles œuvres, assurément. Les portables numérisent jusqu'à plus soif les dalles de Rainier et de Grace, preuve que si un culte véritable existe en ce lieu, ce n'est ni celui de l'Art, ni celui de la Beauté, ni celui de Grace ou du Prince, ni même celui de l'Eucharistie, mais bien celui du Tourisme et de tous les euros qu'il fait tomber dans les caisses....
Un tourisme de masse, comme partout ailleurs, - me direz-vous ! Certes. Monaco n'est qu'un lieu banal, standard, une pause parmi d'autres dans le pèlerinage désenchanté des touristes. En Bretagne on fait les phares, dans le Nord, il parait qu'on fait les mines, ici, on se fait le prince, d'une certaine façon. C'est peut-être là que le bât blesse : chez les Grimaldi, tout est commerce de Grimaldi. Et où qu'on se trouve, on se sent chez quelqu'un (Ah! Ces visages de Grace en bannières, qui pendouillent à chaque carrefour !). Ici, plus qu'ailleurs, le tourisme et le commerce sont subtilement manigancés, orchestrés autour d'une exhibition somme toute bourgeoise et grossière...
Une véritable entreprise, ce putain de Rocher ! Ici, le touriste n'est même plus au centre du monde, il est le centre du monde : des poissons phosphorescents et colorés, venus du fond des fosses sous-marines, le contemplent, en casquette à visière et panta-court, d'un œil morne. Des uniformes et des bonnets comme chez la Reine ou chez le Pape, des gardes-centons font la parade, à heures fixes, pour ses gosses. Bref, tout un environnement -aussi bien naturel que culturel- exporté du monde entier, photographié avidement. On s'en retourne par le même parking enfumé et puant, aussi benêt qu'à l'arrivée, en suivant des pancartes à têtes de Mickeys, quelques euros en moins dans le porte-monnaie. Mais bon. Dans un espace rétréci, dans une durée limitée, on se dit une fois de plus que le spectre de la fin des libertés rôde vraiment sur le monde, sur la société des loisirs, ainsi organisée. Car « l'imagination, comme certains animaux sauvages, ne se reproduit pas en captivité » (Orwell, "Où meurt la littérature", Essais)
15:35 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : tourisme, musée, monaco, société, contemporain, grimaldi |
mardi, 31 juillet 2007
Sale temps pour les tréteaux
Après avoir décliné avec véhémence sa nomination au Collège de France, Ariane Mnouchkine est revenue sur sa décision (Le Monde, 28 07 2007) et déclare ne pas vouloir faire de caprice auprès de gens qu'elle aime et admire" L'égérie de la gauche bobo-momifiée, on s'en souvient, n'en fit pas, non plus, pour lâcher les intermittents du spectacle en juillet 2004, lorsqu'un bras de fer opposait ces derniers avec le pouvoir politique de droite en Avignon. La fille à papa du théâtre du Soleil, aujourd'hui mémé gâteuse au quartier latin a-t-elle voulu nous faire croire qu'elle avait soudain retrouvé du courage politique ? Elle qui, à l'abri des milliards de son père Alexandre, vomissait jadis l'Institution sous couvert d'Odéon, ne crache plus longtemps dessus sous couvert de Collège de France !
C'est vrai que le bouddhisme aide à se détacher de tous les faux semblants de ce bas monde ! Finalement, l'ardente "metteuse en scène" de Cixous et le brûlant soutien de Ségolène devrait se réjouir de la victoire écrasante de Sarkozy : Au moins ne prendra-t-on pas sa nomination comme un renvoi d'ascenseur entre Précieuses Ridicules. Son seul souci étant qu'on ne la prenne pas, non plus, pour un ralliement à Sarko, dame Trissotine précise :"Je me sens instrumentalisée par la Présidence de la République, et je ne l'accepte pas"!!!!!
L'ego surdimensionné d'Ariane n'a vraiment d'égal que sa fatuité. Et son hypocrisie frôle ici celle des vieillards moliéresques, dont elle ne doit plus beaucoup être capable de rire. Comme il est loin le temps de la coopérative ouvrière et de la Cartoucherie de Vincennes, Ariane ! Et à quand, sur les traces de Marguerite, un fauteuil à l'Académie, auprès de Jean d'Ormesson ? Il paraît que plusieurs sont vacants. Pour moi, je me demande avec Molière ce qu'une femme aussi savante que toi pourra bien enseigner au Collège de France : La recette des nouilles asiatiques ou l'art d'enc... son public ? On attend la Leçon Inaugurale avec impatience pour en décider.
11:40 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, contemporain, société, politique, littérature, actualité |
jeudi, 21 juin 2007
Fête de la musique
Un million de participants annoncés, dix millions de spectateurs, vingt-sixième édition aujourd'hui... A New York, Jack Lang envolé là-bas pour vendre son concept festif s'est, paraît-il, fait jeter par le maire qui n'avait "pas le temps de le recevoir". Les Américains seraient-ils intelligents ? Retour sur une promenade de l'an dernier dans les rues de Lyon le 22 juin à l'aube :
"A cinq heures trente, les lampadaires s'éteignent. Alcooliques, cas psys, cas sociaux, tous se retirent, enfin... Un quart d'heure plus tard, les hommes en jaune commencent à ratisser la place, les trottoirs, les rues qu'ont désertés les oiseaux. Bouteille après bouteille, canette après canette, débris après débris. Cliquetis des verres dans le ballet des balais en acier. Le jour se lève. Il ne reste que quelques minutes avant que le citoyen lambda ne passe par ces lieux-là. Quand la ville a chié toute une nuit...
Début d'une sinistre promenade : Entre l'Hôtel de Ville de Mansart et l'Opéra de Chenavard, on dirait une tornade : papiers gras, canettes cabossées, bouteilles fracassées, des pizzas à moitié bouffées, renversées dans des flaques de pisse et des mares de vomi, au milieu des détritus, des mégots, emballages et autres saloperies gluantes, glissantes, un tapis d'ordures que les hommes jaunes chassent au jet d'eau sous les yeux de quelques matinaux hagards. Alignées comme des quilles devant les vitrines et sur les marches, cadavres de bouteille (triomphe de la vodka et de la bière): une heure pour faire disparaître tout cela. Ah! On lit dans le journal que la fête de la musique a été une réussite. Hier matin, ma femme qui est musicienne m'a dit :
- c'est aujourd'hui la fête de la merde!
Ma femme avait raison. A sept heures du matin, il ne reste plus aucune trace de leurs déjections."
Mon Dieu, cette année, faites qu'il pleuve...
07:55 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête, musique, lyon |
mercredi, 21 juin 2006
Fête de la merde
A cinq heures trente, les lampadaires s'éteignent. Alcooliques, cas psys, cas sociaux, tous se retirent, enfin... Un quart d'heure plus tard, les hommes en jaune commencent à ratisser la place, les trottoirs, les rues qu'ont désertés les oiseaux. Bouteille après bouteille, canette après canette, débris après débris. Cliquetis des verres dans le ballet des balais en acier. Le jour se lève. Il ne reste que quelques minutes avant que le citoyen lambda ne passe par ces lieux-là. Quand la ville a chié toute une nuit...
Début d'une sinistre promenade : Entre l'Hôtel de Ville de Mansart et l'Opéra de Chenavard, on dirait une tornade : papiers gras, canettes cabossées, bouteilles fracassées, des pizzas à moitié bouffées, renversées dans des flaques de pisse et des mares de vomi, au milieu des détritus, des mégots, emballages et autres saloperies gluantes, glissantes, un tapis d'ordures que les hommes jaunes chassent au jet d'eau sous les yeux de quelques matinaux hagards. Alignées comme des quilles devant les vitrines et sur les marches, cadavres de bouteille (triomphe de la vodka et de la bière): une heure pour faire disparaître tout cela. Ah! On lit dans le journal que la fête de la musique a été une réussite. Hier matin, ma femme qui est musicienne m'a dit : « c'est aujourd'hui la fête de la merde! ». Ma femme avait raison. A sept heures du matin, il ne reste plus aucune trace de leurs déjections.
08:00 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête, musique, lyon |