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vendredi, 07 septembre 2007

Yasmina en quête de marguerites...

« Ce qui m'interésse, c'est de contempler un homme qui veut concurrencer la fuite du temps ». Eh bé! Rien que ça, Yasmina ! Profitant du récent boom de la littérature people ou de la littérature politique, bref, de l'avènement de la non-littérature, la Réza a flairé un bon coup éditorial. Un coup dans le genre d'Art, mais en encore plus démago, par ce que susceptible de toucher le grand public, c'est à dire l'ensemble des GFrançais qui ont voté ou n'ont pas voté pour le Sarko nouveau qui vient d'arriver. Il faut croire que parier sur la connerie des gens, c'est après tout un bon placement puisque ça marche ! Le Monde des livres, évidemment, qui depuis déjà bon nombre de rentrées n'a plus honte de rien, suit l'aventure de près. Et publie chaque semaine, avec un satisfecit ragoutant, la progression fulgurante de la miss, au box-office de la rentrée.

L'aube, le soir ou la nuit, on sait que c'est comme ça que ça s'appelle : manière de dire que Sarko-Reza (autre variante du coupleba78875aeb8e77c9eacc1b1d1638725a.jpg Sarko-Dati), cet étrange attelage, il n'a jamais une minute pour lui, quoi : l'existence, c'est boulot, boulot, boulot... En véritables pros qu'ils sont, l'un de la politique-comm', l'autre de la littérature-comm'. 192 pages de littéraire, donc, (forcément littéraire, aurait dit Marguerite Duras, illustre devancière de Yasmina dans ce genre d'entreprise qui consiste à légitimer le quelconque, du footballeur Platini au joggeur Sarkozy) durant lesquelles la Reza guette le regard plat, le détail insipide, voulant sans doute faire "un livre sur rien". Seulement voilà, ça fait lurette que n'est pas Flaubert qui veut. "C'est une étreinte que j'ai vue mille fois", dit-elle à propos de l'étreinte Clavier / Sarkozy... Son livre, c'est un livre qu'on a lu mille fois, quelque chose comme le carré vide qui a trôné au centre de la campagne électorale, qui trône au centre de notre époque. Le style de Reza, puisqu'il parait que ce récit ne tient que sur le style, c'est comme la cravate de Stéphane Bern dans un talk-show, voyez, ça défrise pas grand chose et c'est triste à mourir :

« Metteur en scène de cette superproduction, Teresa Cremisi, toute-puissante directrice littéraire de Flammarion. Pas question que les « épreuves » circulent auprès des journalistes politiques et des critiques.  Faire circuler le livre l’aurait défloré et aurait abîmé son caractère littéraire, explique-t-elle. Les anecdotes auraient été éparpillées et les gens auraient eu le sentiment d’avoir déjà lu le livre. »

Pas d’interviews, sauf une seule avec Le Nouvel Observateur. Pas de photos non plus. Leçon élémentaire de teasing : moins on montre, plus le désir grandit. Bien sûr, la stratégie échoue : fuites ou double jeu, Le Point a décortiqué l’ouvrage malgré l’embargo et des extraits copiés-collés ont fleuri un peu partout. L’éditeur habituel de la dramaturge, Richard Ducousset, directeur d’Albin Michel et coéditeur de L’Aube…, est un peu désabusé. « Même si c’était un mauvais livre, le succès serait là. C’est significatif de notre époque », déplore-t-il. Alors que les tirages habituels de Reza oscillent entre 50 000 et 80 000 exemplaires pour un roman et entre 20 000 et 30 000 pour une pièce, son nouvel ouvrage devrait rapidement devenir un best-seller." (Jean-Sébastien Stehli -L’Express)

Significatif de notre époque, en effet. Que faire ? Pendant ce temps-là, les Bleus de l'équipe de France ont déjà leur portrait dans le Figaro Littéraire. Je conseille à Yasmina d'ouvrir l'enquête dans les vestiaires où se cache peut-être son futur best-seller. Faute d'y trouver l'inspiration, elle y savourera du muscle et de la sueur, de quoi concurrencer la Duras en termes de forcément sublime ! ... Et puis, avec les nombreuses disparitions d'Immortels ces derniers temps, il y a des fauteuils à prendre à l'Académie. Elle peut, en continuant à ce train là, espérer marcher sur les traces d'une autre Marguerite. Mais Yourcenar, en ces temps-là, il est vrai, c'était une autre pointure, un autre calibre, une autre classe.

 

10:20 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, sarkozy, société, actualité, littérature, connerie | | |

Commentaires

Cher maître, chapeau. Votre hommage in extremis à Marguerite Yourcenar me va droit au coeur. Constatation : ce n'est pas parce que Yasmina et Yourcenar commencent par la même lettre qu'elles ont une place égale dans les lettres... (Jeu de mot facile, oui, je sais.) Bon, Réza est nulle, on le sait depuis belle lurette. Pourtant, elle est sur certaines listes de bac. C'est-y pas un signe, ça ?....

Écrit par : Porky | vendredi, 07 septembre 2007

Yasmin' Art de la propagande. Un pseudo art ou produit de super marché qui permet d'empocher un max de blé, isnt'it ?
On peut lui reconnaître toutefois l'art et la manière de savoir y faire pour que la supercherie tourne au gros lot.

Écrit par : Melina | samedi, 08 septembre 2007

Yasmin' Art de la propagande. Un pseudo art ou produit de super marché qui permet d'empocher un max de blé, isnt'it ?
On peut lui reconnaître toutefois l'art et la manière de savoir y faire pour que la supercherie tourne au gros lot.

Écrit par : Melina | samedi, 08 septembre 2007

Bien d'accord avec vos propos, cher Solko, en particulier sur la "com'", qui pose ses pattes sales sur tout ce qui pourrait sembler receler l'ombre d'un vrai contenu, d'un art authentique. La publicité au service du pouvoir : ça s'appelle "Propaganda Staffel". Et Goebbels n'est pas loin.

Écrit par : sakaviande | vendredi, 14 septembre 2007

Alors, on devient fainéant ? Et le 13 septembre, alors ? Oh que Léon Bloy ne va pas être content ! Et une autre non plus...

Écrit par : Porky bus | vendredi, 14 septembre 2007

pas grand chose à dire

indifférence totale

Écrit par : L N | samedi, 22 septembre 2007

Les commentaires sont fermés.