mercredi, 27 janvier 2010
Adam Chmielowski
La toile, qui représente un dénommé Sygietynski est du peintre Adam Chmielowski, de Cracovie (1845-1916). Ce dernier réalisa une oeuvre picturale assez importante, avant de fonder la Congrégation des Frères et Sœurs du Tiers-Ordre de Saint-François, servants et servantes des pauvres à Cracovie en Pologne. Il prit alors le nom de religion de Frère Albert.
Le jeune auteur dramatique Karol Józef Wojtyła écrivit une pièce qui retrace son destin (Frère de notre Dieu). Pièce assez longue, assez complexe, qui met en scène l'itinéraire qui porta le peintre « de la colère à l’amour ». Devenu pape, Jean Paul II béatifia son personnage le 22 juin 1983, ce que peu d'auteurs dramatiques eurent l'occasion de faire, il faut bien l'avouer. Il le cannonisa ensuite, le 12 novembre 1989. Voici un extrait du discours de Jean Paul II prononcé à cette occasion :
« J'ai plaisir à rappeler la fascination spirituelle qu'a exercée dans l'histoire de ma vocation la figure du saint Frère Alberto, Adam Chmielowski, - tel était son nom - qui n'était pas prêtre. Frère Alberto était un peintre de grand talent et d'une grande culture. Or, à un certain moment de sa vie, il rompit avec l'art, car il comprit que Dieu l'appelait à des devoirs bien plus importants. Il vint à Cracovie pour se faire pauvre parmi les pauvres, se donnant lui-même pour servir les déshérités. J'ai trouvé en lui un appui spirituel particulier et un exemple lorsque je me suis éloigné de la littérature et du théâtre, pour faire le choix radical de la vocation au sacerdoce. Par la suite, l'une de mes joies les plus grandes a été de l'élever aux honneurs des autels comme, auparavant, celle de lui consacrer une pièce de théâtre: Frère de notre Dieu »
Ci-dessus, une autre toile d'Adam Chmielowski, Ecce Homo
20:54 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : adam chmielowski, peinture, karol wojtyla, sygietynski |
dimanche, 27 septembre 2009
L'usine, la cathédrale, le bordel
C’était il y a déjà un siècle. L’usine et les paysages qu’elle façonnait étonnaient encore le monde, et spécialement les artistes. Fasciné par « la cité maudite tuant toute végétation », Pierre Combet-Descombes mentionnait dans ses notes « les paysages malades de Saint-Fons, la statue rouge symbolisant l’usine de mort », « les fumées jaunes qui enveloppent les maisons et absorbent l’air »...
Le fer et le feu : Tel est le titre du triptyque qui naîtra de ces premières impressions déjà présentes dans les cahiers du peintre en 1909. Trois huiles sur toiles de 0,92 x 0,65.
L'histoire aidant, l’usine sera bien vite associée dans son imaginaire à la guerre, son outillage et ses « moyens de morts » (gaz asphyxiants notamment). L'usine sera la Cité Maudite.
L’usine, note Combet-Descombes en 1919, est « un lieu à sensations extrêmes, toxiques. » Avec ses « fumées en mouvement, sa vapeur en champignon, ses nuées sans couleurs », c’est une « cathédrale luxuriante où se lisent la beauté et la malédiction du monde moderne ».
Toute sa vie il restera stupéfié par ces paysages industriels. En 1925, Combet Descombes note un projet de décoration pour une Bourse du Travail : « L’usine maudite, l’usine rouge, inspirée par le thème de la métallurgie, cause de guerre ». En 1928, à propos du film, « Gueules Noires », il insiste sur « l’intensité photogénique de la machine, de tout l’outillage colossal d’une ville d’acier, et sur la féérie des fumées et des flammes ». Trente ans plus tard, en 1959, une inscription portée sur des chemises contenant d’anciens croquis : « Usines à revoir » : Le peintre y pense toujours.
22:37 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pierre combet-descombes, ziniars, hauts fourneaux de chasse, peinture |
samedi, 05 septembre 2009
Jean-Jacques de BOISSIEU
Jean-Jacques de BOISSIEU est né à Lyon en 1736. Son père est un médecin originaire du Forez. L’un de ses ancêtres, Jean de Boissieu, fut secrétaire des Commandements de la reine Marguerite de Valois. Ses parents le destinent à la magistrature, mais lui s’intéresse très tôt à l’Art. Ils se décident alors à le placer sous la direction du peintre Frontier. Le jeune Jean-Jacques fait des progrès rapides et acquiert une grande habileté dans l’imitation des paysagistes hollandais Ruysdaël, Wynants, van de Velde, Karel Dujardin… Sur cette première gravure ci-dessus l'ancien pont de la Guillotière, identifiable avec sa tour de garde,et ses arches ; derrière les remous du Rhône, on voit la façade de l'Hôtel Dieu que Soufflot vient d'achever. En arrière-plan, le mont Fourvière sur lequel se devine le modeste clocher de l'ancienne chapelle.
On le retrouve ensuite à Paris, de 1761 à 1764. Il s'y lie avec divers artistes, dont Vernet, Soufflet, Greuze. Hélas une allergie maladive à l'huile altère sa santé et il doit renoncer à cette technique. C'est la raison pour laquelle il se spécialise dès cette époque dans l'eau-forte. En 1758, il publie à Paris six feuilles de croquis à l'eau-forte sous le titre de Livre de Griffonnements inventés et gravés par de Boissieu. Pour parfaire sa technique, il voyage en Bourgogne puis part en Italie avec le duc de La Rochefoucauld et rencontre des graveurs, dont J.G.Wille. Il en revient avec de multiples eaux-fortes, dessins aux crayons (mine de plomb, sanguine, pierre noire), lavis, représentants des monuments, des paysages campagnards, des intérieurs de fermes et quelques portraits. Dans la collection de l’institut Stade à Francfort sur le Main, on dénombre environ 140 pièces. Ci dessous, le Pont de pierre, gravure de 1799.
Revenu à Lyon, l'aquafortiste poursuit son œuvre artistique avec grand succès : Goethe collectionne ses œuvres, le frère du roi de Prusse vient visiter son atelier, il est reçu à l'Académie de Lyon (1780). Il réalise également quelques planches pour l’Encyclopédie de Diderot.
Tout en habitant Lyon, il acquiert la charge de conseiller du Roi en 1771, trésorier de France au bureau des Finances, et en 1773 épouse Anne Roch de Valous, d'une famille consulaire lyonnaise.
Pendant la Révolution, il est protégé par le peintre Louis David et ses cuivres sont placés « sous la sauvegarde de la loi ». En 1802, il est nommé membre de la commission administrative du Conservatoire des Arts. Il séjourna alors dans son château de Cruzol.
Jean-Jacques de Boissieu est maire de la commune de Lentilly dans le Rhône de 1806 jusqu’à sa mort, le 1er mars 1810.
Ci-dessus, l'autoportrait de l'artiste, ci-dessous, une scène représentant des paysans du Charollais
12:29 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : gravure, peinture, lyon, jean-jacques de boissieu, pont de la guillotière, soufflot |
lundi, 18 mai 2009
L'automne
On se sait pas trop comment la nommer, paraît-il. Grippe porcine, mexicaine, nord américaine...
06:10 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : grippe porcine, arcimboldo, peinture, actualité, société, grippe mexicaine |
jeudi, 09 avril 2009
Le lavement des pieds
Autre tableau du musée de Dijon (au passage, je vous signale que l’entrée en est gratuite – c’est suffisamment rare pour être salué), ce Lavement de pieds de Peter-Paul Rubens. Au début, je ne voulais pas croire que la toile était de Rubens : Le livre ouverts entre deux torches allumées, les poses des personnages, leurs mains surtout, un petit côté Frédérick Lemaître chez certains (la pose de l’apôtre au-dessus de Pierre…) , bref, cela me semblait un peu trop romantique. Et puis après je me suis dit que Rubens ou pas, y’avait qu’à ignorer ce que disait le carton... Je suis si peu spécialiste en la matière. Et donc j’ai regardé. Et la scène s’est animée. Les trois bougies se sont mises à vaciller, à se répondre. Comme les disciples. En fait, c’est fou le vacarme qu’il y a dans ce tableau quand on le regarde de près. Il y a autant de bruit qu’il y avait de silence dans celui qui précède (Le Glas). Oui, les couleurs de Rubens font du boucan. Et l’espace est petit. Un faux geste, et on se retrouve hors du tableau. Judas, évidemment, l’a quitté déjà. Danger que signale le vent. Car cela a beau être un intérieur, la scène (Cène) pascale est traversée de vent. Regardez les torches. Sur la nappe blanche va se répandre du sang. Du moins est-ce ce qu’annonce le Livre ouvert, là-haut. Et au-delà du sang, de l'huile, le génie du christianisme.
00:11 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : rubens, musée de dijon, peinture, lavement des pieds, religion, paques, semaine pascale |
mercredi, 08 avril 2009
Le Glas
Il attend…. Il attend pour sonner le glas, qu’au bas, tout le monde ait pris sa place autour de la fosse. Il regarde la mort et sait qu’elle triomphera de tout. Dimanche après-midi, je suis resté longtemps devant ce tableau de Louis Galliac, intitulé Le Glas. Il se trouve au musée des Beaux Arts de Dijon. Il y a dans ce tableau (la rêverie de cet homme devant le précipice et l’enterrement, ses sabots usés, la corde au-dessus de lui) quelque chose de dangereux. Quelque chose aussi d’apaisé : La campagne au loin, les deux mains presque en prière, les veines de son cou où bat le sang, les traits de ce visage de paysan, rugueux et las, mais finalement, soumis à sa condition. Louis Galliac (1849-1934) n’est pas un grand maître, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant je suis resté longtemps devant sa toile (1891) à rêver, tout simplement. A rêver
C’est la première fois que je mettais les pieds au musée des Beaux arts de Dijon.
Beaucoup de fort jolies œuvres, ma foi.
01:45 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : louis galliac, musée de dijon, le glas, ducs de bourgogne, peinture, religion, mort, société, réalisme |
samedi, 21 mars 2009
Au café
10:55 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : fumer, mater, brasserie, cafés, société, peinture |
mercredi, 04 mars 2009
Un modi à l'éventail
Clin d'oeil à Modi, à Livourne, à Giovanni Fattori, au Bateau Lavoir, à la Coupole de Montparnasse, au mont Parnasse, à la cité Falguière, à Montmartre, à Jeanne Hébuterne, à la Bohème la vraie, au salon d'automne, à Leopold Zborowski, à l'hôtel de la Madeleine, à la salle des peintres Fauves, à Souza Cardoso, aux yeux en amandes, aux masques primitifs et aux longs cous, à la galerie Paul Guillaume, à l'hôpital de la Charité, à Foujita, à Soutine, à Cendrars et à Osterline, à la galerie Berthe Weill, au 216 boulevard Raspail, à la rue de la Grande Chaumière... Clin d'oeil à Modi, à Livourne, à Giovanni Fattori, au Bateau Lavoir, à la Coupole de Montparnasse, au mont Parnasse, à la cité Falguière, à Jeanne Hébuterne... Et puis aussi à l'éventail, à ses bruissements d'humeurs et de soie.
06:03 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : modigliani, peinture |
dimanche, 01 mars 2009
Le mois de saint-Joseph
Joseph, dernier des patriarches, premier des saints.
Mars, mois du premier mimosa et du printemps prochain.
Joseph, patron de la bonne mort & des âmes perdues
Mars, dieu de la guerre et père du désir :
Bienvenue en Mars, le mois de Saint-Joseph
George de La Tour : "L’apparition de l’ange à saint Joseph", appelé également
"Le songe de saint Joseph".
01:10 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : saint-joseph, peinture, la tour, christianisme |