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mardi, 29 mars 2016

Résurrection 2

Ressentant en mon cœur une soif d’absolu, de paix, de dépassement incessant de toutes limites, et pour tout dire une véritable soif d’éternité, j’ai longtemps cherché parmi les normes terrestres ainsi que parmi les entorses à ces normes des manières de la combler. En dresser ici la liste serait fastidieux, inutile et douloureux tant je me suis confronté et parfois heurté en vain à toutes sortes d’êtres, d’idées, de comportements et de règles, animé par un désespoir de l’âme qui me fit à l’époque porter aux nues aussi bien Hölderlin que Dostoievsky, Céline que Lautréamont : disons que de la simple sensation à l’autosuggestion idéologique affirmée, j’ai épuisé beaucoup de chimères avant d’en revenir à ce que me soufflait à l’oreille raison la plus simple, et la plus nue : une telle soif d’éternité ne se pourrait étancher au sein de ce qui est mortel : inutile d’en quêter l’apaisement dans les choses de la vie finie, ce n’est donc qu’en passant par la mort que cette soif trouverait son apaisement. Facile à penser, me direz-vous, mais terrible à ressentir : Je vous l’accorde.

La vie chrétienne a cela d’antimoderne qu’elle s’éprouve telle une attente, me disais-je samedi soir au terme de la vigile de Pâques, alors que les diacres dévoilaient toutes les statues des draps violets qui les avaient recouvertes durant tout le temps de la Passion. Car le Christ est déjà ressuscité, que je ne suis toujours pas mort. Il est bien de ce point de vue l’alpha et l’Omega de toute vie spirituelle, comme le soleil est le commencement et la fin de toute journée, « avant que le monde fût »[1], celui qu’on ne cessera d’attendre et d’espérer. Je peux certes, en attendant de mourir tout à fait, commencer à mourir à moi-même, comme l’enseigne la vie de tous les saints. J’entre alors assurément dans un conflit avec le monde, conflit dont je me retrouve le seul à connaître toute la profondeur et tous les enjeux. Pour aller au Christ, écrivait Claudel, il y a le chemin de ce qui est clair et le chemin de ce qui est obscur, de ce qui direct et de ce qui est indirect, de ce qui est simple et de ce qui est nombreux, entremêlé, le chemin de la grâce, autrement dit, et celui du péché[2]. La proposition demeure avant tout romanesque, spectaculaire. Mourir à soi-même est un chemin quotidien qui manifeste moins de panache et consiste à laisser agir chaque jour la rencontre avec le Ressuscité, dans l’espoir de lui plaire.

Or l’idée qu’il nous faille passer par la mort pour être absolument comblé de joie est bel et bien à rebours de tout ce que cette époque, qui par toute la planète s’ingénie à effacer toute trace de nuit, préconise. On mesure alors tout ce qu’elle contient de luciférien. A cet effort de mourir à soi-même elle oppose en effet toutes les activités du développement personnel qui, pour peu qu’on les observe de près, ne sont rien moins que la recherche effrénée d’une solution dans toutes sortes d’activité, à l’endroit même par conséquent où demeure le problème.

A l’humilité qui plait à Dieu, l’époque oppose le culte de la prouesse, de la réussite, de la performance. A la liberté que donne Dieu, elle substitue un assistanat sous condition, à la palette des choix fondamentaux, la soumission à la gamme superficielle de ses options. A la vérité, elle oppose son exact contraire.

Car en nous immergeant dans le constant déni de notre propre mort, cette société luciférienne, dans son ensemble, nous contraint sans cesse au mensonge sur notre propre nature. Niant notre mortalité, comment s’étonner que nous ne parvenions plus, dès lors, à nous confesser pécheurs ? Il nous faut trop souvent, hélas, la perte d’un être cher pour découvrir toute l’immensité de ce déni que le diable qui, niant le péché, nie aussi la mort, a gravé en nous. Ou que, sur notre propre corps, nous découvrions un matin la trace palpable d’un nouveau pas vers notre vieillissement, imperceptible d’ordinaire. Nous comprenons alors que pour être heureux du lent acheminement vers la mort qu’est notre existence physique, il nous faudrait accepter déjà en notre corps la présence du cadavre qu’il deviendra un jour :  telle est la leçon de Lazare (revenu à la vie, et non ressuscité), tel est aussi celui du memento mori de la Genèse. Ce cadavre qu’on maquille, aseptise, cache, brûle, occulte témoigne pour le plus profond de nous-même que « poussière, tu redeviendras poussière… ». Le premier travail de la société luciférienne est ainsi d’occulter de nous la conscience de notre condition réelle sans quoi nul bonheur n’est possible :  oui, le premier mensonge par lequel cette société nous lie au mensonge qu’est son mode de vie est bien le déni de la mort. C’est ce mensonge là que la Résurrection du Christ, fruit de sa Passion, vient profondément déranger.

Car de morale ou religieuse, la question est devenue entretemps existentielle : Niant notre mortalité, nous nions aussi toutes les traces du péché originel et donc toutes les possibilités de Rédemption. Nous devenons des infirmes, pour ne pas dire des damnés, nous nous excluons du cœur même de la Trinité. Nous tournons le dos au Christ qui, au moment d’accepter sa mort, pria ainsi son père pour lui-même, ses disciples, pour la communauté des croyants : « Père l’heure est venue, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie (…) La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean – 17, 1-3)

Au christianisme, donc, cette société luciférienne oppose sa propre religion falsifiée, celle d’un humanisme sans Dieu. Les vertus y deviennent des valeurs. La charité envers le prochain se mue en respect pour la personne, et l’on appréciera le saisissant passage du concret à l’abstrait. La fraternité, qui va de soi pour tout chrétien, si l’on se souvient que le Christ lui-même a porté son Père aux Gentils, aux Païens, aux non-Juifs, se mue en un antiracisme lui aussi devenu un prétexte creux pour sacraliser l’homme – quelle que soit sa couleur ou sa différence, qui passe au second plan. La tolérance envers toutes les minorités – puisqu’ils sont hommes, ils sont forcément parfaits –  tient du même mimétisme, relève de la même soupe. Le credo magique de cette nouvelle religion d’état étant l’amour [il y avait une pensée unique, voilà que s’impose à nous le sentiment unique], ceux qui résistent, protestent ou s’opposent sont forcément des semeurs de haine. Quant à l’ordre, n’étant plus inspiré ni maintenu par le Père, il l’est par César et ses caricatures. Dès lors, de divin, il devient dictatorial. Un stade de France cerné de tireurs d’élite censés intervenir en cas d’attentats pour sécuriser des spectateurs venus voir des footballeurs et sollicitant eux-mêmes la fouille au corps pour entrer dans l’arène, c’est quelque chose comme le Colisée, vous l’avouerez, mais en pire. En bien pire, l'Empire…

Le Christ est-il encore parmi nous ?

(A suivre…)

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[1] Jean – 17, 4

[2] Voir le monologue du jésuite dans la première scène de la première journée du Soulier de Satin,

19:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stade de france, attentats, christ, religion, littérature | | |

lundi, 28 mars 2016

Résurrection

Asad Shah, 40 ans, musulman pratiquant écossais originaire du Pakistan, a été roué de coups sur un trottoir devant sa boutique, le jeudi 24 mars dernier, jeudi saint. Il est mort à son arrivée à l’hôpital. Il venait de poster sur facebook un message dans lequel il souhaitait de joyeuses fêtes de Pâques à « sa communauté chrétienne bien aimée ». Le quartier le présente comme un modèle de tolérance, et plus de 90 000 euros viennent d’être récoltés sur un site afin de venir en aide à sa famille. Selon un témoin, cité par la presse britannique, deux agresseurs l’ont piétiné alors qu’il était à terre et, vendredi après-midi, un homme de 32 ans, présenté comme musulman, a été interpellé. On ne sait si Asad Shah a payé sa tolérance à l’égard des chrétiens. Dans le climat actuel, on peut cependant l’imaginer.

A Lahore, pays d'origine d'Asad Shah, c’est bel et bien des chrétiens que visa un attentat sanglant en plein jour de Pâques. Or, parmi les 72 victimes, on aurait dégagé aussi de nombreux musulmans. Il se trouve donc un chercheur du CNRS pour vous expliquer qu'au Pakistan les premières victimes du terrorisme anti-chrétien sont statistiquement toujours des musulmans puisqu'ils représentent la majeure partie de la population et se trouvent aussi là lorsqu'explosent les bombes. Sales chrétiens, qui font que les musulmans se déchirent entre eux, semble dire Jean Luc Racine : « Quand des chrétiens pakistanais sont accusés de blasphème,  ce qui peut mener à la peine de mort, il y a toujours un écho international. Mais, là aussi, quand on regarde les chiffres, on se rend compte que les principales cibles de cette loi, qu’il est très périlleux de contester, sont des musulmans parce qu’elle sert à régler des comptes entre voisins qui ne s’aiment pas. » Les musulmans victimes des musulmans : Retour à Glasgow, donc.

Il n'empêche que la manière dont ce brave chercheur du CNRS minore scandaleusement la gravité de la haine contre les chrétiens dans le monde musulman interpelle, tout comme sa curieuse façon d'oublier dans la foulée de sa brillante analyse de rappeler que les terroristes, eux, se revendiquent toujours du dieu unique de l'Islam pour perpétuer leurs crimes.

Je veux bien admettre avec lui que les premières victimes de l'Islam sont les musulmans, puisque leur religion taillée à coups de serpes leur interdit la connaissance de la sainte Trinité, l'accès à la vision béatifique, et qu'elle les condamne à survivre dans une perpétuelle soumission à la charria. Il reste qu'au Pakistan comme ailleurs, c'est contre la Croix que ces islamistes venus de tous horizons lancent leurs odieux anathèmes et leurs bombes criminelles.

Rien de nouveau depuis la Résurrection du Christ, lorsque le Sanhédrin interdisait à Jean et Pierre de parler de Jésus au peuple, les menaçant de mort et les jetant régulièrement en prison. Rien de nouveau depuis la lapidation d'Étienne. Le Christ ressuscité demeure « ce signe sur lequel on discutera » (Luc – 2,34). Car un monde qui nie la mort aussi stupidement que le nôtre n’aime pas qu’on la vainque éternellement, et d’une aussi brillante façon...

(A suivre)

 

19:37 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : glasgow, asad shah, islamisme, lahore, jean luc racine | | |

vendredi, 25 mars 2016

Retour à Bron (3)

Je découvre dans la presse que l'islamisation de la Tunisie procèderait de l'arrivée au pouvoir d'Ennahda en 2011. Cela me rappelle les âneries que les ministres et journalistes jettent du matin au soir en pâture à l'opinion en France, en expliquant, main sur le cœur, qu'Islam et République sont compatibles. Or, si Ennahda a pu arriver jusqu’au pouvoir, c'est que l'islamisation de la société tunisienne s’était déjà produite depuis longtemps, favorisée par des politiques de tolérance plus que douteuses. Idem, hélas avec la société française. Songer que Sapin s’en prend à la Belgique qui aurait laissé croitre des Molenbeeck en son sein : Le culot et l’incurie de ces gens donnent des frissons ! 

A titre de témoignage, ces photos de l'église Saint Etienne à Bron, où un cardinal mort depuis (qu'on n'hésitera bientôt plus à traiter de pédophile, au train où va la propagande), m'a solennellement confirmé. A l'époque, je trouvais déjà que si la France n'avait plus que de telles horreurs en béton à consacrer à Dieu, il devait y avoir un lézard quelque part. Comment imaginer alors un mal si profond ?



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Le rideau de fer a chu sur l'église de ma confirmation qui ressemble à un entrepôt désaffecté des pays de l’Est

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Une pancarte de fort mauvais augure, sur le mur du côté droit de l'église. Le « grand remplacement » aurait-t-il en catimini commencé ? Faut-il attendre qu’un parti musulman se présente à la présidentielle pour évoquer tous les risques que l’islamisation de la société opérée par la gauche au pouvoir fait courir au pays ?

La propagande d'État est telle qu'en parlant ainsi, on risque de passer pour un dangereux provocateur. Ils ont inventé ce concept d'incitation à la haine, comme si eux-mêmes invitaient à l'amour, alors que nous ne faisons qu'inciter à la raison en constatant les méfaits de leur politique et en dénonçant les amalgames dont eux-mêmes se rendent coupables en proclamant que tout se vaut. Non tout ne se vaut pas : sur le plan théologique, qu'ils me prouvent par exemple que la Passion et le sacrifice du Christ valent les rodomontades de Mahomet. Alors seulement je commencerais à accorder quelque crédit à leurs sophismes, et quelque légitimité à leur gouvernement.

 

mercredi, 23 mars 2016

Retour à Bron (2)

Comme midi avait sonné, je suis rentré dans la brasserie de la place, encore presque vide. Au plat du jour, tête de veau sauce gribiche  : du facile à mâcher qui tombait bien, en raison de sérieux ennuis dentaires qui m'assaillent en ce moment. Accompagnée d'une fillette de gaillac, ça irait. Autre point fort de l'endroit, pas de télé gueularde suspendue dans un coin. En face de moi, une photo de Doisneau représentant Prévert attablé dans un coin du Luxembourg, dirait-on, un chien noir à ses pieds. Prévert, c'est curieux, je pensais à lui pas plus tard que ce matin. Je me disais  :  "Notre Père qui êtes aux cieux, restez- y ..., faut-il être con pour penser des trucs pareils." Me fait penser au type qui se noit, submergé et fier de l'être et lance à des gens qui tentent de le tirer de là  : "la paix, les gars, foutez-moi la paix..." Mais tout à été dit à ce sujet, pas nécessaire d'y revenir. Prévert croule en paix. Je n'ai pour ma part jamais pris ce gars pour un poète, ni le petit œuf, ni rappelle-toi Barbara, ni surtout ces inventaires gratuits. Prévert, c'est le commencement de la poésie pour tous, de la langue d'instituteur ; c'est le commencement désastreux de la fin. Mais bon. Il fait beau dehors, la tête de veau est tendre et bien cuite et je ne suis pas à Bron pour parler Prévert....

L'école un peu plus loin. La où justement on m'entretenait jadis de Prévert, sans vraiment me convaincre. Pas trop bougée en apparence, jusqu'au pré vert qui servait et sert toujours de terrain de sport à ses côtés. En apparence seulement, au su des programmes qu'on y suit depuis que 40 ans de réformes destructrices se sont engouffrées sous son toit. Bien changée l'école, au vu de ces mères voilées se dispersant alentour, une fois leur marmaille confiée aux bons soins de la République. La République est bonne mère pour Allah, décidément ! Faut bien être adepte du hollandisme déclinant pour imaginer un seul instant que l'Islam lui rendra la monnaie de sa pièce... Tout ça tient, n'en déplaise aux illusionnistes de la gauche maçonnique, du « grand remplacement » cher à Renaud Camus. Qu'aurait fait ma mère face à une telle situation ? Trop démunie pour m'inscrire dans le privé... On en revient sans cesse au même et sordide levier de manipulation des peuples dans laquelle une certaine gauche prétendument morale et scandaleusement donneuse de leçons excelle.

J'approche justement de Bron Terraillon, terrains de jeux de l'illustre Benzema, qui furent miens jadis. Comme quoi en ces banlieues socialistes mieux vaut collaborer avec le système en apprenant à taper dans un ballon qu'à tenter de le contester en apprenant à manier la plume. Zemmour à raison : Sur les boîtes aux lettres de l'immeuble aujourd'hui rénové où vécut ma mere, rares sont désormais les Dupont et les Martin. Une impression désagréable, de dépossession se saisit de moi. Par une fenêtre,  les vociférations d'une télé : en pleine semaine sainte, on ne parle encore que de l'état islamique.  Et tous ces idiots qui font mine de n'y voir que du feu... Je ne sais si Allah est grand. Mais je le trouve particulièrement envahissant. 

A suivre

 

15:16 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bron, prévert, littérature, doisneau, renaud camus, benzema, zemmour | | |

mardi, 22 mars 2016

Retour à Bron

Le hasard m'a reconduit en saint-Saint-Denis de Bron, l'église où j'ai reçu la première communion. J'avais oublié la formidable rusticité du lieu. Loin de Saint-Ignace à Rome ou même de Saint-Denis en Croix-rousse ! Sobriété d'une croix en fer forgé noir, dont se contente le Christ, à laquelle est accrochée une branche de rameaux verte. Quelques jonquilles sur l'autel et sur le sol un vase de genets. Les bancs sont en bois clair. Où se sont dispersés celles et ceux qui à mes côtés portèrent, chacun en aube blanche également leur cierge jusqu'à l'autel, ce jour-là ? Et leurs proches qui occupaient ces bancs ?  Pour quelques mois encore, guère plus, on lisait encore la messe en latin. Grands-parents, parents, parrain, marraine, tous sont partis, quel étrange ballet que cette vie. Dans l'église déserte d'hommes demeure un grand calme que strient du dehors quelques notes aiguës d'oiseaux.

Mon âme attend le Seigneur, dit-on dans le De Profundis, « plus sûrement qu'un veilleur attend l'aurore » Ce qui veut dire que nous devons être plus certains de l'amour du Christ et de sa Résurrection que de l'existence de cette lumière matérielle qui tombe de ces vitraux transparents. Nous devons être plus assurés de la vie surnaturelle  que de la naturelle. Les chants d'oiseaux passeront. Cette église charmante dont tout a coup la colombe du vitrail jaune du fond me revient à l'esprit tandis que je la regarde, si bien que je me sais plus si je la contemple du point jadis ou du point de maintenant, cette église de Bron passera à son tour. Le sacrifice du Christ demeurera éternellement, peut-être pas dans la mémoire de tous, mais du moins dans celle de quelques-uns qui suffiront à constituer une multitude . Ce surnaturel prépondérant, c'est aussi lui que nous acclamons quand nous chantons avec Thomas d'Aquin dans son Tantum ergo, « que la foi supplée à l'insuffisance des sens»...

D'ici, comme tout ce qui se passe actuellement à Bruxelles paraît lointain ! Irréel  ! Je le sais, bien sûr, j'en suis informé, c'est tout. Je l'ai appris de ce smartphone sur lequel je compose ce texte. Familières, les cloches de Saint-Denis sonnent douze, tout comme autrefois. Et le joyeux carillon se met en branle. C'est le moment de publier ce billet...

(à suivre)

 

dimanche, 20 mars 2016

Des Rameaux

 

« L'âme que Dieu veut exposer aux regards du monde doit se préparer à être martyre du monde. Et si elle ne veut pas mourir à lui, il saura bien l'abattre sous ses coups. (...) Il faut plus de courage à une âme qui n'est pas encore sans défauts, pour suivre le chemin de la perfection que pour endurer un prompt martyre. »

Il ne suffit que de quelques lignes de Thérèse d'Avila, tracées en ce si lointain XVIe siècle, pour mesurer combien tout s'est métamorphosé et rien pourtant n'a changé. Tout s'est métamorphosé, car la notion de « perfection » comme celle de « martyre » n'éveillent plus dans l'esprit de nos contemporains ce qu'elles éveillaient dans celui de ceux de Thérèse. L'opinion, dans la critique qu'elle peut adresser au catholicisme, est toujours aussi hargneuse. Mais elle est de moins en moins rigoureuse. Le catholicisme et l'athéisme, en tant que le second était la négation du premier, procédaient au fond d'une même culture. Aujourd'hui, ce qui se dresse devant l'Église est bien plus quelque chose qui l'ignore que quelque chose qui la nie. Le péché, le pardon, le salut, la damnation, la Trinité, Satan lui-même, en quoi cela parle- t-il à la plupart des détracteurs du primat des Gaules qui l'accusent d'avoir commis une faute juridique ou morale ? Personne ne soulève les questions de la justice ou de la miséricorde divine dans la presse, ni celles de la destinée des âmes, de la nécessité ou non de la foi, du statut de la grâce, parce que de cela, l'opinion se moque. Pas plus qu'elle ne s'intéresse- ce serait le rôle de la littérature-  à la complexité des êtres et au degré comme aux causes de leur implication dans le « mal » et le « scandale » -  deux autres termes aussi désuets que surannés dans le monde des Bisournous indignés. On a au fond le sentiment que tout est affaire d'image écornée et de perte de crédibilité dans les esprits, comme si là seulement se jouait la spiritualité de l'époque.

C'est dans ce contexte que débute cette semaine : heureux celles et ceux pour qui elle sera vraiment semaine sainte !

19:28 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | | |

mercredi, 16 mars 2016

Pédophile, pédophile, vous avez dit pédophile ?

Quand on entend le premier ministre et désormais la ministre franco-marocaine de l’éducation nationale appeler, sans la moindre courtoisie, un cardinal à « prendre ses responsabilités», on se demande, une fois de plus, ce qui demeure de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, quelle haute opinion ces piètres gens se font de leur personne et de leur fonction, quelle conception même ils se font de la France et de sa riche histoire.
Quand on entend des journalistes répéter à l’envi qu’un prêtre est pédophile pour des attouchements sur un garçon de seize ans, alors que la pédophilie a été définie par l’UNESCO comme une relation sexuelle avec un enfant de moins de 13 ans et que l’état lui-même a fixé la « majorité sexuelle » à 15 ans et favorise la distribution de préservatifs dans les établissements scolaires, on est en droit de s’interroger sur le sens d’un tel lynchage politico-médiatique, surtout quand le nom du prêtre est cité en toutes lettres sans le moindre respect de la présomption d’innocence (NDRL : on prend parfois, pour évoquer des terroristes avérés le soin d’utiliser des pseudos) et que le nom de l’accusateur (travaillant au ministère de l’intérieur) demeure, lui, un pseudo. Quand se mêle à la diffamation des allusions au fait que ce prêtre est aussi royaliste, (quel rapport – est-ce un délit ?) on s’interroge sur l'éthique des fouille-merde de tous plateaux, de tous canards et de tous ministères…
Quand on entend, sur le modèle des associations de consommateurs ou antiracistes, le président de La Parole Libérée, grisé par son rôle soudain de leader d’opinion mettre en cause « une dizaine de prêtres dont certains sont décédés » puis, du haut de sa présidence, dicter au pape lui même ce qu’il doit faire («afficher de façon claire la tolérance zéro »), je me dis que le problème principal de ce pays n’est pas la pédophilie, qui, Dieu merci, reste minoritaire autant dans l’Eglise que dans l’Education Nationale, mais cette parole de tous libérée, justement, ce règne de l’opinion, ce déferlement de petits moi qui fait du consommateur versatile et inculte à la fois un idiot utile et un despote enténébré.

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Je ressens un dégoût sans illusion devant l’attitude de ces politiques à l’égard de l’Eglise comme d’ailleurs à l’égard du peuple, un mépris sans borne devant ces medias serviles, une aversion profonde pour cette société.
Dégoût et mépris devant ce spécimen d’homme sans Dieu, sans foi ni espérance ni charité, qui ne pense plus qu’à travers des valeurs et des règlements, qui fait de l’instant sa demeure d’illusion, de la doxa son Evangile, de la consommation sa seule religion. Oui c’est le règne de la Bête, et il n’est pas anodin que le chiffre de celle-ci soit le 666, chiffre qui ignore le septième jour, celui auquel Dieu a donné l’ordre à l'homme de se reposer, et qu’une loi sociétale, encore une, souhaite atomiser.

samedi, 12 mars 2016

Maike, Norma, Flavia, Naïna, Kumiko,Aline et tant d'autres...

 

Lorsque Hillary et Alain seront élus, l’une présidente des  USA et l’autre de notre malheureux hexagone, ils pourront se claquer de nouveau la bise durant les « sommets » qu’on continuera à organiser pour les dirigeants du monde, comme en 1996, lorsque l’une était femme d’un président et l’autre premier ministre de l’autre. Ce qui aurait vraiment de l’allure, en fait, ce serait de présenter Bernadette plutôt qu’Alain à l’Elysée 2017, histoire que nos féministes franchouillardes ne soient pas de reste face à la Tante Sam. Mais bon. La France court derrière, nous dit-on, elle est en retard, toujours, sur le grand frère américain.

En 1996, donc, le G8 n’était encore qu’un G7 et les enflures internationales s’étaient retrouvées à Lyon durant le beau mois de juin. A l’occasion, ce machin hideux avait été posé sur l’herbe dans un coin du Parc de la Tête d’Or à Lyon. Une lointaine inspiration soviétique, dans cet hymne en bronze à la gestion bilderbergerisée de nos affaires et de nos esprits et de notre pognon.

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Outre Clinton et Chirac, s’y serrèrent la pogne Ryutaro Hashimoto pour le Japon, Helmut Kohl pour l’Allemagne, John Major pour la Grande Bretagne, Romano Prodi pour l’Italie et Jean Chrétien pour le Canada, avant d’aller manger au MAC (Musée d’Art contemporain) un repas préparé par Bocuse en personne.

Il faudrait retrouver toutes les dames de ces braves humanistes en costards pour établir le casting du vrai renouveau, parmi le gratin démocratique mondial. Nul doute que nous pénétrerions ainsi avec plus d’ardeur encore, avec un vrai élan, dans la géopolitique complexe de ce  XXIe siècle.

Depuis ce beau sommet lyonnais, mesdames Kumiko Hashimoto et Maike Kohl-Richter eurent l’heur de devenir veuves. La politique étant plus gratifiante que le bridge ou la tapisserie, elles auraient tout intérêt à y investir quelques neurones. Quant à Norma Major, Flavia Prodi, Aline Chainé-Chrétien, toutes à peu près conscrites de Bernadette, elles viendraient avec enthousiasme compléter ce club de mamies décomplexées haut de gamme… Et vous verriez alors comme on ne ferait qu’une bouchée de la crise, du terrorisme islamiste, du réchauffement climatique et de tous ces plaisants dossiers brûlants que les gouvernants se refilent de mandats en mandats.

En 96, la Russie, c’est vrai, manquait à l’appel et Boris n’eut pas le plaisir de goûter la soupe VGE de Popaul puisqu’elle ne rejoignit le club très fermé qu’un an plus tard. Qu’importe ! Naïna, la jolie veuve d’Elstine, qui remplacerait avantageusement ce vieux macho de Poutine sur les photos officielles, ferait toujours l’affaire ! Vous imaginez Juppé, entourée de toutes ces affriolantes collèges, le « meilleur d’entre nous », toujours « droit dans ses bottes » ?  C’est Isabelle, toute femme digitale qu’elle prétend être, qui n’aurait qu’à bien se tenir…

 

13:53 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : g7lyon, paul bocuse, chirac, clinton, hashimoto, prodi, chrétien, major, elstine, mac lyon, politique, primaires, france | | |

mercredi, 09 mars 2016

Saints de France et Chrétiens d'Orient

Je prie le front terni par la honte

Pour ces Chrétiens réchappés de la nuit

De l’Orient lâchement islamisé.

Marie, souriante au cœur, vive au bonheur,

Marie, ne permets pas qu’ils tombent.

 

Comble leur soif, leur faim sur les routes,

Apaise leur sommeil dans les camps.

Par l’onction que ton Fils reçut à Béthanie,

Par le cri qu’il poussa sur la Croix

Marie, ne permets pas qu’ils meurent

 

Et Vous, Saints du propre de  France,

Sainte Bernadette de Soubirous, saint Géry de Cambrai,

Saint Sulpice de Bourges et saint Nizier de Lyon,

Saint Julien du Mans et saint Hugues de Cluny,

Saint Roch de Montpellier et saint Germain d’Auxerre,

Saint Séverin de Paris et sainte Louise de Marillac,

Sainte Germaine de Pibrac et sainte Colette d’Amiens,

Saint Jean François Régis, apôtre du Velay,

Saint Martial de Limoges, apôtre d’Aquitaine,

Saint Frézal du Gévaudan, sainte Thérèse Couderc,

 

Sainte Jeanne Jugan de Cancale,

Saint Jean Vincent de Paul, aumônier des galères,

Saint Jean Baptiste de la Salle, saint Rémi de Reims,

Saint Léon de Carentan, sainte Geneviève de Nanterre,

Sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney,

Saint Denis et ses compagnons,

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort,

Tous les Saints de Louis le Prudhomme  à Jeanne la Pucelle,

Réveillez ce pays vide de sens de son apostasie.

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08:21 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chrétiens d'orient, france, littérature, poésie | | |