lundi, 11 octobre 2010
La Chaussure au milieu de la route
Après son roman le Coffret, Stéphane Beau publie aux éditions Durand-Peyroles un recueil de nouvelles au titre alléchant : car enfin, que peut bien faire une chaussure au milieu de la route ? C'est ce que se demandera tout être sensé, dans l'attente de pouvoir découvrir les onze nouvelles de cet ensemble sous titré Variations solipsistes. En attendant, justement, de pouvoir vous en dire plus, je vous livre la quatrième de couverture :
Onze nouvelles, onze variations autour d’un même thème : le solipsisme, défini comme étant le constat que, quoi qu’ils fassent, disent ou pensent, les hommes sont condamnés à être de perpétuels étrangers : aussi bien vis-à-vis des autres que d’eux-mêmes. Onze histoires, donc, mettant en scène des individus enfermés en eux-mêmes, ne parvenant plus à différencier leurs rêves et la réalité, leurs illusions et leurs désillusions, la raison et la folie… Onze destins confrontés à l’absurde et saisis au moment où ils atteignent leur point de rupture. Certains des héros des nouvelles rassemblées dans La Chaussure au milieu de la route trouveront une échappatoire. D’autres se briseront ou sombreront dans la folie… Onze histoires simples, directes, sans effets de style, qui se lisent d’une seule traite, mais qui laissent dans la bouche un goût amer et auxquelles on songe et resonge encore longtemps après avoir tourné la dernière page…
Le volume coûte 14 € et peut être commandé directement auprès des éditions Durand-Peyroles, ou en envoyant un mail ICI, pour celles et ceux qui souhaiteraient recevoir un exemplaire dédicacé.
05:47 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : stéphane beau, littérature, actualité, nouvelles, durand-peyroles |
samedi, 09 octobre 2010
Front commun contre OL Land
A l’heure où l’Olympique lyonnais est en pleine crise (les supporters ne cessant de demander la démission de Claude Puel) et en plein grand écart (l’équipe est, avec 9 pts, première de son groupe en ligue des Champions mais 17ème et première non relégable en championnat), Jean Michel Aulas, son insatiable président, a écrit à l’ensemble des députés pour leur assurer que « le projet de Grand Stade n'est ni de droite, ni de gauche ». En s’adressant aussi aux parlementaires, les députés Philippe Meunier (UMP) et André Gerin (PC) viennent d'y répondre par une missive commune en date du 7 octobre dont je reproduis la photo. Un tel front commun est suffisamment rare pour être cité.
Les Français, notent-ils "sont écoeurés par le foot business et tous ses excès qui n'en finissent plus".Tous deux dénoncent l'investissement public versé pour cette infrastructure : 300 millions d'euros selon eux, 180 millions selon le Grand Lyon et OL Land. Et la charge est dure : « 300 millions d'euros pour financer la réalisation d'une enceinte sportive privée pour les seuls intérêts des actionnaires de cette société, qui permettraient de dégager autant de cash pour régler les commissions délirantes liées aux transferts de joueurs et payer des salaires supérieurs à 400.000 euros par mois ». Et ce « à un moment où des efforts sont demandés aux Français pour faire face au déficit et à la dette publique ». Les deux députés plébiscitent la solution, plus raisonnable à leurs yeux, d'agrandir le stade de Gerland qui, rappellent-ils, a déjà "bénéficié de 214 millions de francs d'investissement pour accueillir la coupe du monde en 1998". Ce projet, soulignent-ils enfin, n'est en effet "ni de gauche ni de droite", mais il "vise à satisfaire les intérêts de quelques-uns".
Dont, on le sait, l'actuel maire de Lyon Gérard Collomb...
22:48 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : andré gérin, philippe meunier, politique, jean michel aulas, ol, claude puel, ps, pc, ump, ol land, décines, société, football |
vendredi, 08 octobre 2010
La décennie qui vient
La première décennie du XXIème siècle est en train de s’achever sous nos yeux. Encore neuf comme celle-ci, et youp la boum, on change à nouveau de siècle ! Il est certain que passer de 2099 à 2100 fera moins de baroufle que passer de 1999 à 2000. Les enfants qui naissent à présent seront alors nonagénaires et avec le recul, pourront avoir un avis plus pertinent que nous autres qui ne seront plus sur le siècle qui se sera écoulé.
Quand me revient à l'esprit tout ce qui s’écrivait jadis (jadis, c’est désormais le vingtième siècle) à propos de cet an 2000, lequel tient désormais du naguère, j’ai tendance à penser que ce fut much ado about nothing. Et cela ne m’invite guère à faire des pronostics (enthousiastes ou catastrophiques) sur l’an 2100. Il est certain, comme l’affirma Montaigne en des temps désormais antiques, qu’« au plus élevé trône du monde si ne sommes assis que sur notre cul ». Voilà bien la seule chose dont on peut être certain qu’elle demeurera sûre.
Le très médiatique attentat du World Trade Center qui a ouvert la première décennie du nouveau siècle aurait, disent certains, été un événement suffisant pour signer notre entrée collective dans un nouveau monde. Sur le plan politique, sur le plan économique comme sur le plan culturel, cette première décennie n’aura été pour moi qu’une simple décennie de transition. On sent que c’est durant celle qui vient que vont se cristalliser les affirmations décisives qui structureront le monde de demain. La question de l’Europe, celle de la crise et sa gestion par les alternances de gouvernements socio-libéraux, la culture du numérique : voilà par exemple trois sujets-chantiers dont bien malin qui pourra prédire le futur.
Si je me tourne vers les derniers siècles, je peux m’amuser à dresser quelques constats :
1715 : fin du règne de Louis XIV et, ipso facto du siècle précédent marqué par l’absolutisme et le classicisme.
1815 : Chute définitive de l’Empire et retour des Bourbons sur le trône : les espoirs suscités par la Révolution sont bel et bien remisés dans les cartons de l’Histoire et le XVIIIème siècle s’achève dans les balbutiements de la Révolution industrielle qui permet à une bourgeoisie autoritaire d'assurer un pouvoir plein de morgue.
1914 : Une catastrophe sans précédent met brutalement fin au positivisme béat d’une Belle Epoque paradoxale. La Der des der, suivie bientôt par sa seconde, sera l’acte fondateur de la SDN et de tous les organismes à vocation de gouvernance planétaire.
Quid, alors, des années centrales 2010/2020 à venir, et comment envisager le véritable commencement du XXIème siècle ?
19:34 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, actualité, france, europe, société, culture |
mercredi, 06 octobre 2010
Clavel, qui s'en va
«La ville était loin, perdue derrière un écran incolore qui éloignait tout, aussi bien les couleurs que ce bruit infernal qui est la respiration même d’un monde impossible ».
Bernard Clavel (1923-2010), Le voyage du père - 1969.
07:58 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, bernard clavel, lyon, romans |
mardi, 05 octobre 2010
Démultiplicateur de progrès
On sait que la couleur n’est qu’une illusion d’optique. Que chaque couleur n’est qu’un amalgame d’intensités et de fréquences lumineuses captées par la fovéa et recomposées par le cerveau. On a beau se dire que la plupart des surfaces absorbent certaines longueurs d’ondes et ne réfléchissent que les autres, l’impression spontanée de couleurs posées vraiment là, sur chaque forme, cependant, demeure. Et cela, tout particulièrement l’automne. Car les couleurs, l’automne plus que toute autre, est leur saison.
Cela fait des années, pareillement, que je vois (contre ce que je sais) le soleil se lever, parvenir au zénith à midi « dans son char de feu » (de plus en plus pollué), puis le soir se glisser sous l’édredon tel un roi dans son Versailles vaporeux. A midi, il n’y a pas de réveil à cela, puisque mes yeux l’ont vu tourner. Mais revenons aux couleurs.
Cette impression, donc, que la couleur est sur les objets comme une couche indélébile, impression confortée par des siècles d’illusion figurative, les impressionnistes l’ont, à leur façon, fait voler en éclat, le temps d’une création. Je regarde ainsi ce paysage automnal d’Auguste Ravier, une huile sur panneau, coucher de soleil sur l'étang, une œuvre modeste, comme on dit, et je songe qu’elle est néanmoins plus juste que ce que vit –ou crut voir – le peintre, qu’elle est certes comme un balbutiement de la rétine jetée sur le carton par un pinceau qui, du monde, ne sut guère plus que je n’en saurai jamais, mais que pourtant, de cet homme mort à moi qui le serai bientôt, elle transmet quelque chose de ce que nous étions, sommes, serons : et si modeste soit-elle, elle multiplie à l’infini sa valeur.
Il est donc très clair que le peintre, comme le poète, s'il est démultiplicateur de progrès, ne l'est pour lui-même et quelques-uns, et par instants fugaces, par fragments, et jamais de manière acquise. Révélateur d'illusions, faudrait-il dire, et à ce titre seulement, démultiplicateur de progrès.
Progrès : terme que j'abhorre de plus en plus.
19:17 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : auguste ravier, peinture, morestel, art, poésie, littérature, progrès |
lundi, 04 octobre 2010
Le bel octobre
La poussière des hommes n’y peut mais :
Qui file à l’hiver tel aujourd’hui,
Il n’est de prince que le bel octobre.
Goût, dans les rues, presque muet
Du bruissement et des traces obscurcies
Du jour, dans le vouloir de son pas.
Là, tel le palais, cathédrale,
La feuille s’éprouve, médiévale,
Chute ou Passion, elle ne sait
Dès lors qu’au vent, déclinant,
Siffle la fin de sa partie,
Virevoltante puis décomposée.
Elle, seule actualité,
Rages, rumeurs, cris n’y peuvent mais,
Angoisses ni trépignements :
Il n’est de prince que ce bel octobre.
05:12 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : automne, littérature, poésie |
dimanche, 03 octobre 2010
Au secours, la gauche revient
Quand je surprends Fabius à la télé, disant qu’il ne comprend pas pourquoi les gens ne se révoltent pas davantage…
Ou Carole Bouquet, qui va réciter du Antonin Artaud sur une scène parisienne, avant de rejoindre ses vignes et ses tableaux, en Italie, faire des leçons de citoyenneté …
Je me dis : « au secours, la gauche revient… »
En même temps, que la droite passe m'indiffère complètement : comme s'il n'y avait plus rien dans le politique, qu'un spectacle sans piment aucun. Plus même un sujet de conversation : simplement, de promotion.
Sur tous ces clowns, ministres, présidentiables, patrons des syndicats, « artistes engagés », il faudrait pouvoir définitivement fermer les yeux, tirer la chasse…
Tout redeviendrait affaire de sommeil…
C'est l'automne non loin d'ici, partout ailleurs. Saison de feu : une toile de Ravier, où plonger le regard.
14:13 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auguste ravier, politique, automne, laurent fabius, carole bouquet |
vendredi, 01 octobre 2010
L'obèse défunte
A un collectionneur, rencontré par hasard : « cela fait longtemps que je ne vous ai pas croisé en salle des ventes...
Lui : -Que voulez-vous, chez moi, les planchers craquent... »
Cela n'a rien à voir (quoique ...) , mais j'ai trouvé ça très drôle : lu sur le net qu'une girondine de 63 ans et de 130 kilos s'était vu refuser l'incinération dans les différents crématoriums de la région bordelaise sur le motif d'une trop forte corpulence. Sa fille a dû pousser jusqu'à Toulouse (!) pour trouver un crématorium assez large pour laisser passer l'obèse défunte. Elle songe, évidemment, à porter plainte pour discrimination (les cabinets d'avocats ont de beaux jours devant eux) ...
21:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crématorium, abondance, obésité, culture, consommation, france, société |