vendredi, 08 octobre 2010
La décennie qui vient
La première décennie du XXIème siècle est en train de s’achever sous nos yeux. Encore neuf comme celle-ci, et youp la boum, on change à nouveau de siècle ! Il est certain que passer de 2099 à 2100 fera moins de baroufle que passer de 1999 à 2000. Les enfants qui naissent à présent seront alors nonagénaires et avec le recul, pourront avoir un avis plus pertinent que nous autres qui ne seront plus sur le siècle qui se sera écoulé.
Quand me revient à l'esprit tout ce qui s’écrivait jadis (jadis, c’est désormais le vingtième siècle) à propos de cet an 2000, lequel tient désormais du naguère, j’ai tendance à penser que ce fut much ado about nothing. Et cela ne m’invite guère à faire des pronostics (enthousiastes ou catastrophiques) sur l’an 2100. Il est certain, comme l’affirma Montaigne en des temps désormais antiques, qu’« au plus élevé trône du monde si ne sommes assis que sur notre cul ». Voilà bien la seule chose dont on peut être certain qu’elle demeurera sûre.
Le très médiatique attentat du World Trade Center qui a ouvert la première décennie du nouveau siècle aurait, disent certains, été un événement suffisant pour signer notre entrée collective dans un nouveau monde. Sur le plan politique, sur le plan économique comme sur le plan culturel, cette première décennie n’aura été pour moi qu’une simple décennie de transition. On sent que c’est durant celle qui vient que vont se cristalliser les affirmations décisives qui structureront le monde de demain. La question de l’Europe, celle de la crise et sa gestion par les alternances de gouvernements socio-libéraux, la culture du numérique : voilà par exemple trois sujets-chantiers dont bien malin qui pourra prédire le futur.
Si je me tourne vers les derniers siècles, je peux m’amuser à dresser quelques constats :
1715 : fin du règne de Louis XIV et, ipso facto du siècle précédent marqué par l’absolutisme et le classicisme.
1815 : Chute définitive de l’Empire et retour des Bourbons sur le trône : les espoirs suscités par la Révolution sont bel et bien remisés dans les cartons de l’Histoire et le XVIIIème siècle s’achève dans les balbutiements de la Révolution industrielle qui permet à une bourgeoisie autoritaire d'assurer un pouvoir plein de morgue.
1914 : Une catastrophe sans précédent met brutalement fin au positivisme béat d’une Belle Epoque paradoxale. La Der des der, suivie bientôt par sa seconde, sera l’acte fondateur de la SDN et de tous les organismes à vocation de gouvernance planétaire.
Quid, alors, des années centrales 2010/2020 à venir, et comment envisager le véritable commencement du XXIème siècle ?
19:34 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, actualité, france, europe, société, culture |
Commentaires
Cette photo d'enfants qui tirent les ficelles sans vraiment en avoir conscience est d'une naïveté roublarde qui la rend inquiétante et précieuse, un moment captivant d'un spectacle qui nous échappe, une vision de l'histoire qui évoque l'impossibilité de voir simultanément manipulés et montreurs. Merci.
Pouvez-vous me dire d'où vient cette photo qui est aussi un morceau de complicité enfantine?
Écrit par : Lola | vendredi, 08 octobre 2010
...Il me semble que ce ne sont pas des enfants...
Écrit par : Sophie | vendredi, 08 octobre 2010
Sans doute verrons-nous la tranche la plus aisée de la bourgeoisie s'enrichir de belle manière (autrement dit de manière scandaleuse). Quand on entend que DSK est la seule alternative possible à Sakozy, on se dit que l'idéal des révolutions est bien loin.
Écrit par : Feuilly | vendredi, 08 octobre 2010
@ Lola : Ce sont des marionnettistes pris en contre-plongée dans un théâtre des années cinquante. En effet la force de ce cliché c'est qu'on ne voit pas les marionnettes qu'ils manipulent.Ni ceux pour qui ils les manipulent. Ni en effet ceux qui les manipulent. Merci de votre appréciation.
Écrit par : solko | samedi, 09 octobre 2010
@ Sophie : On dira, pour mettre tout le monde d'accord que les marionnettistes ont garde des coeurs d'enfants.
Écrit par : solko | samedi, 09 octobre 2010
@ Feuilly : EN même temps, on peut se dire que c'est l'idéal des révolutions qui nous a conduits là...
Écrit par : solko | samedi, 09 octobre 2010
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