mardi, 30 août 2016
Le sociopathe
Il faut, je crois, remonter à ce que les gens de gauche appellent « les heures sombres de l’histoire », (c’est à dire les années trente) pour rencontrer un tel amateurisme. La leçon à en tirer, c’est qu’un homme « normal » ne peut assurer les fonctions de chef d’état sans conduire son pays au désastre. Quatre ans et tout ce que cet idiot trouve à dire dans une moue d'autosatisfaction vaudevillesque, c’est que c’est dur de gouverner et qu’il n’a pas eu de bol. Surréaliste ! Voilà un olibrius qui pour des raisons différentes aura perdu je ne sais combien de ministres (de Cahuzac à Macron en passant par Montebourg, Dufflot, Fabius, Taubira, Hamon,) qui « gouverne » à présent le pays avec son ex et mère de ses enfants, quelques copains de promotion et deux ou trois francs-maçons coagulés au petit clan. Ce serait comique si c’était un épisode des Guignols, or c’est la réalité. On ne peut même pas se réjouir d ‘avoir eu raison avant tout le monde quand on pronostiquait qu’Hollande serait tout juste bon à faire un bon principal de collège ; n’est-il pas en train de transformer la société en cour de récréation, où chacun chacune prétend aux plus hautes charges, propose sa solution face à des questions aussi importantes que la théologie musulmane, l’Islam radical, la crise économique , la déstructuration complète du corps social ? Il est certain que dès le prochain attentat, personne ne parlera plus de Macron. Mais il n’y aura plus ni Euro ni JO pour apaiser les tensions et divertir les masses. Il y aura les primaires des uns et des autres, me direz-vous. De quoi rajouter du ridicule au ridicule. Du moi je au moi je. C'est quand, au fait, l’élection des délégués dans le préau ? La démocratie montre ses limites dans ce peuple infantilisé, dont la vie intellectuelle se borne à la tolérance à manifester face à l'Islam. Une question qu'on croyait réglée depuis lurette au si fier et si vain pays des Droits de l'Homme. Pas besoin d‘être grand clerc pour se dire que ça débouchera soit sur une guerre civile, soit sur une crise de régime. Ce qu’à l’étranger, certains ne verront pas d’un sale œil, hélas.
21:26 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, macron, démission, sociopathe, élections2017, présidentielles, élysée |
lundi, 29 août 2016
L'Islam modéré : un boulevard pour les politiques ?
Jour J pour l'Islam de France, donc. Chevènement, Raffarin, Cazeneuve, tous les frères républicains viscéralement attachés à la laïcité sont sur le pont. Nous aurons bientôt des musulmans sénateurs et académiciens qui nous expliqueront la beauté de la République et la beauté de la France. Sans oublier celle des cinq prières et du ramadan qui font partie de son identité heureuse,vous verrez. La collaboration politique du gratin démocratique français interroge.
L’Islam dit modéré ne serait-il pas une aubaine pour agréger les individus dans une société de masses où règne le libre marché ? il offre juste ce qu’il faut de morale pour huiler les comportements individuels, tout en asservissant les rouages collectifs à une loi politique supérieure parfaitement intériorisée. Allah n’étant pas Père, on y parle assez peu d’amour. Et, grâce à l’effacement de la Croix, jamais de transcendance : Étant mort d'une mauvaise grippe, Mahomet est incapable de racheter le moindre pécheur. Or c’est la transcendance qui rend les gens ingouvernables dans l’immanence. Par ailleurs, sans la Trinité, pas de réconciliation avec le Père possible, et donc, seule règne la charia, une aubaine pour le législateur et les cabinets d'avocats A bien y regarder, les concessions à faire à l’individu y sont faibles, et leur rendement efficace : une bonne machine pour façonner des esclaves libres, en somme. Un discours séduisant pour beaucoup de dirigeants politiques en mal de gouvernance. Ce dont l’occident libéral et déchristianisé a besoin ? On en viendrait presque à remercier le califat de réveiller les amnésiques quant à la face obscure et véritable du Coran... A celui qui me dit, même en souriant (surtout en souriant), que Dieu est unique et n'a jamais engendré, toujours, je répondrai : Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous...
14:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam de france, chevènement, raffarin, cazeneuve, identité heureuse, alain juppé |
samedi, 27 août 2016
La guerre qui vient
Vivre ensemble, identité heureuse … ne sont que des slogans sectaires pour adeptes du développement personnel qui accompagneront les français dans leur lent acheminement vers leur extinction programmée.
Pour la doxa moderne, la Vérité théologique n’existe plus, et le Christ qui promit de la découvrir à la multitude n’est qu’un leader religieux parmi d’autres.
L’Islam a de beaux jours devant lui en Europe. Religion de masses, pour une société de masses.
J’entends des associations musulmanes chougner à propos du retrait des arrêtés anti-burkinis que « le mal était fait ». Comme si, avec l’égorgement d’un prêtre et la mort de centaines d’innocents, il ne l’était pas déjà…
Hormis quelques exceptions, car il y a toujours des exceptions, la classe moyenne française active composée des 25/50 ans est prête à adhérer au programme multiculturel qu’on lui propose. Gens bercés des illusions de la génération Mitterrand, pour qui l’histoire réelle de la France qu’ils connaissent débute en 1945, la religion catholique et le monde gréco-latin sont une abstraction, la civilisation médiévale un temps de ténèbres, le XVIIe siècle une tyrannie, la littérature française un machin parfaitement illisible.
Pour ces gens, le régime démocratique dans lequel on les a empotés, et qui aura dérobé subtilement à la fois l’identité heureuse et le vivre ensemble de leurs ancêtres, est le meilleur des systèmes, parce qu’il est mondialisé, ouvert, multiculturel, athée, démocratique. Même les plus intelligents d’entre eux n’ont plus les moyens – c’est-à-dire le temps, l’environnement et le recul nécessaires – de se figurer à quel point ils ont été dépossédés du plus élémentaire de leur droit, être eux-mêmes sur un territoire.
Il n’est plus grand monde parmi eux pour songer sérieusement, comme le préconisa saint Ignace de Loyola dans ses Exercices Spirituels, au salut de son âme. L’âme d’ailleurs, pour les théoriciens de la cybernétique des années 40, du structuralisme des années 60 comme pour ceux du transhumanisme d’aujourd’hui est presque devenue un gros mot.
Dans la guerre civile qui vient, ils n’auront d’autre choix que de s’organiser eux aussi en clan et en communauté dans leur propre pays, de subir les assauts de la propagande continue d’une religion qui ne se propose que de les détruire, et pour certains mêmes, dans un élan de tolérance qu’ils croiront sublimes, de s’y convertir. Ne sachant plus qui ils sont véritablement, ils n’auront même pas besoin de se renier pour s’adapter, ce qui fut le grand effort de leurs « héroïques » parents et grands-parents.
A ces derniers, les Hollande et les Juppé de l’époque avaient promis qu’ils éviteraient en se déjugeant une nouvelle guerre mondiale. Il suffit pour le comprendre de lire la charte de l’ONU et celle de Vatican II, qu’on croirait rédigée de la même main. Il fallut une dose de naïveté ou de désespoir considérable pour accepter les termes d’un tel contrat, qui faisait tabula rasa du pouvoir des nations et de celui de l’Eglise.
Avec son œcuménisme Vatican II a transformé le catholicisme en auxiliaire de l’ONU dans l’évitement d’un nouveau conflit mondial, en faisant du salut de l’âme une sorte d’entreprise secondaire. Quelle erreur !
De même que le Christ n’était pas venu pour rétablir la royauté en Israël, ne rêvons pas trop : Il ne se déplacera sans doute pas pour sauver nos démocraties corrompues. Seul l’intéresse le salut des âmes.
Il n’aurait pas été très difficile de s’opposer au développement des techniques en se disant qu’elles décupleraient autant le pire que le meilleur chez les humains, et que sans les moyens de neutraliser le pire, mieux valait se passer du meilleur ; avec les mêmes droits accordés à tous inconsidérément, on peut tenir le même raisonnement, qui démontre à quel point la démocratie est un régime ambigu. Mais le marché était trop juteux et on fit taire ceux qui mettaient en garde, d’Ellul à Bernanos, de Bloy à Arendt. Pendant ce temps-là, Satan faisait son chemin.
La guerre totale qui vient aura de quoi faire réfléchir les heureux survivants…
22:27 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ellul, bloy, bernanos, guerre nucleaire, guerre moniale, islam, france, arendt, vatican2 |
jeudi, 25 août 2016
La grande contrefaçon de l'Islam modéré
Me demande si tous ces gens qui ont des avis sur la laïcité si divergents savent encore ce qu’elle fut, historiquement parlant. Un imam italien et inculte a créé la polémique en montrant des nonnes sur les plages et en revendiquant le même droit pour les musulmanes. Cet exemple est le résultat consternant du discours dominant amalgamant toutes les religions, répandu par la doxa maçonnique dans la population, et dont les imams se servent à présent pour endormir les gens. Non toutes les religions, de même que toutes les sciences, toutes les philosophies, toutes les politiques ne se valent pas.
Une religieuse en habit qui court sur une plage est habilitée à le faire parce qu’elle n’est pas laïque, justement, et n'a d'autre habit que celui de son ordre. C’est la différence entre le catholicisme qui possède un clergé et l’Islam qui n’en a pas ; Elle est une religieuse, vivant dans un ordre régulier, identifiée comme telle au sein de la population. Toutes les autres femmes chrétiennes sont des laïques et on les a toujours vu adopter des tenues civiles sur les plages.
En axant le débat du burkini sur le corps des femmes, on se trompe de sujet. Car d’un point de vue laïque, c’est clair : toutes les françaises musulmanes comme toutes les françaises qui ne sont pas dans les ordres sont des laïques et ne sont donc pas des religieuses, qu’elles soient croyantes ou non. A moins de se déclarer religieuses autoproclamées. Ce qu’elles font, d’ailleurs : j’en ai entendu une parler dans une chaine d’info, elle ne disait que je : « j’estime, j’ai le droit, je pense, je sens… » C’est comme si j’allais, moi, m’acheter une chasuble pour me baigner en me proclamant catholique. Ce serait le carnaval ; on n’en est, hélas, guère éloignés sans plus même s’en rendre compte, plongés dans ces vaines arguties..
Ces religieuses autoproclamées, militantes ou non d’un islamisme radical, ne sont donc en France que des laïques croyantes qui, pas plus que les femmes d’autres religions, n’ont à revendiquer leur appartenance sur une plage. Elles ne sont pas religieuses. On touche là à la grande ruse, pour ne pas dire la grande contrefaçon, la grande arnaque, de l’Islam modéré. Comme certaines s’autoproclament religieuses, d’autres pourraient demain, et certains l’ont déjà fait, s’autoproclamer djihadistes ou martyrs. Aucune autorité pour en décider, à part le moi souverain. Ah, le moi souverain ! On comprend alors mieux la nature perverse de cet étrange et monstrueux attelage [la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF)] qui est allé chougner auprès du Conseil d’Etat. Le débat évitant la vraie question qui est théologique [une religion sans clergé a-t-elle le droit de dicter sa loi dans les mœurs françaises ?], et s’enlisant dans des questions de droit de l’homme, de corps des femmes, de prétendu racisme et autres fausses questions, les tartuffes risquent de l’emporter. Au passage, on remarquera une fois de plus la pleutrerie du lâche qui tient la présidence et qui, une fois de plus, au lieu de gouverner, donne tout simplement l’air de s’en laver les mains.
21:38 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : burkini, islam, conseil d'état, musulmanes, ccif, ldh |
Angelus & Burkini
C’est le pape Urbain II qui demanda en 1095, durant le Concile de Clermont, que matin et soir, les cloches des églises de France soient tintées afin que prières fussent faites à la Vierge Marie, pour le succès de la première croisade dite des pauvres gens. Pourquoi à la Vierge Marie ? Pourquoi l’Angélus ? Parce qu’il s’agissait de célébrer haut et fort l’Annonciation de l’Incarnation par l’Ange Gabriel à Marie. L’Angélus, prière pour la conversion des musulmans, ce n’est rien moins qu’un Ave Maria avec ces paroles intercalées :
L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie,
R. Et elle conçut du Saint-Esprit.
Voici la Servante du Seigneur,
R. Qu’il me soit fait selon votre parole.
Et le Verbe s’est fait chair
R. Et il a habité parmi nous.
Telle était la réponse du pape et celle de l’Eglise à cette sourate 112, dite du dogme pur, qui professe : « Il est Allah Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui. » Les rédacteurs musulmans de ce verset l’ont placé, comme le reste du Coran, dans la bouche de Djibril, le Gabriel de l’Annonciation, ce qui non seulement nie l'Annonciation mais aussi la Trinité, telle que l'apôtre Jean la définit dans sa première lettre :« Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu ; et quiconque aime celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. » [1 lettre, 5-1] « car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit ; et ces trois sont un. » [1 lettre, V-7]
Rédigée 7 siècles après la crucifixion, la sourate 112 tire un trait violent et méprisant sur le sacrifice de l’Agneau, et prend le contrepied absolu du Notre Père en affirmant :
- que Dieu est unique, et non pas Trine (« Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »)
- qu’on doit l’implorer pour ce que nous désirons, et non pas ce qu’Il désire (« Que ta volonté soit faite »)
- qu’il ne possède ni les qualités du Père (Il n’a jamais engendré) ni celle du Fils (il n’a pas été engendré).
Comment, dès lors, ce Dieu Unique peut-il aimer, chérir, pardonner, racheter ? Comment un monde heureux peut-il naître de sa loi ?
Une véritable rémission des péchés, œuvre du Saint Esprit et non pas produit d'un simple sacrifice animal, n’est par ailleurs possible que parce qu’un Père, au nom du sang versé par un Fils, et par l’opération du Saint-Esprit (de l’acceptation, en soi, et malgré tout ce que notre nature possède de mauvais, d’incomplet, d’un esprit sanctifiant) pardonne au pécheur. On dit qu’Allah est miséricordieux : mais alors comment pardonne-t-il au musulman pécheur, en l’absence de ce lien de charité authentique et incarnée par le Christ en croix, fils engendré du Père ?
Je veux bien qu’il existe un Islam modéré, mais qu’on m’explique ce que cet Islam modéré fait de ces propos radicaux… Le Christ, face à la pureté du dogme offrit au monde la pureté de l’Incarnation et, en donnant le Notre Père, nous a initié à bien plus qu’une simple sourate, puisque « nul ne connaît ce qu’est le Fils, sauf le Père, ni ce qu’est le Père, sauf le Fils » (Luc, 10 22). Chesterton, ce joyeux théologien britannique résume magnifiquement cela dans Orthodoxie (1)
« Car pour nous, trinitaires (si je peux le dire avec respect), pour nous Dieu lui-même est une société. C'est en vérité un mystère insondable de la théologie, et même si j'étais assez bon théologien pour en parler directement, il ne serait pas opportun de le faire ici. Qu'il suffise de dire ici que cette triple énigme est aussi réconfortante que le vin, et aussi accueillante qu'un foyer anglais; cette chose qui bouleverse l'intelligence apaise complètement le cœur. Mais du désert, des régions arides et des soleils terrifiants viennent les enfants cruels du Dieu solitaire. Les véritables unitariens, cimeterre en main, ont laissé derrière eux le monde désert. Car il n'est pas bon pour Dieu d'être seul. »
Le Coran conspue sans cesse la Trinité : « Ne dites pas Trois. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant »
Ce sera meilleur pour vous ? Qu’est-ce à dire ? On dirait le langage du serpent ! « Nous jetterons bientôt l’épouvante dans le cœur des idolâtres pour avoir associé Dieu à des divinités qui n’ont été nanties d’aucun pouvoir de sa part », ajoute-t-il. Le Feu sera leur refuge. Quel mauvais séjour que celui des injustes » ou encore : « Vous en trouverez d'autres qui cherchent à avoir votre confiance, et en même temps la confiance de leur propre tribu. Toutes les fois qu'on les pousse vers l'Association, (l'idolâtrie) ils y retombent en masse. (Par conséquent,) s'ils ne restent pas neutres à votre égard, ne vous offrent pas la paix et ne retiennent pas leurs mains (de vous combattre), alors saisissez-les et tuez-les où que vous les trouviez. Contre ceux-ci, nous vous avons donné autorité manifeste.» (1)
Personnellement et sans jeux de mots, je ne me voile plus la face. La théologie islamique est viscéralement anti-chrétienne et on nous endort avec ces polémiques sur le burkini. Le problème n'est pas le burkini, c'est l'Islam lui-même. L'inconséquence théologique des dirigeants politiques, spécialement des dirigeants de gauche, est gravissime. Les grandes idées sur les Droits de l'Homme, la démocratie qui en découle, sont prises à leur propre piège : entendre Plennel défendre le voile ou Vallaud Belkacem (ministre de l'éducation nationale) soupçonner de racisme les maires qui prennent des arrêtés de bon sens ( la rhétorique des collégiens maghrébins dans toutes les cités devient la rhétorique ministérielle - on croit rêver) témoigne de l'échec radical de ces gens. Ces gens sont des guignols. Face à la théocratie musulmane, la laïcité est une idée creuse. A ceux qui nous disent que Dieu est unique et n'a jamais engendré, on ne peut que répondre : le Verbe s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous...
[1] Coran, Sourate 4, verset 171, sourate 3, verset 151 et sourate 4,verset 91
16:48 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, angélus, urbain ii, chesterton, gabriel, annonciation, vallaud belkacem |
lundi, 22 août 2016
Dans un monde de moins en moins lyrique
Le monde s'éteint à chaque fois que meurt un artiste. Daniela Dessi a été emportée samedi soir par un cancer foudroyant. Que restera-t-il de nous tous, quand les derniers lyriques, qu'ils soient chanteurs ou poètes, prêtres ou mystiques, auront les uns après les autres cessé d'en exprimer l'âme ? Demeureront les cyniques et les comiques, les démagogues et les sportifs, les militants et les terroristes, les milliardaires et les migrants. Demeureront les statistiques et les grilles de lecture, les portiques de sécurité et les attentats, les campagnes électorales et les rassemblements pour la justice, les queues dans les magasins et les files d'attente devant les stades. Parce que tout est affaire de goût, que notre siècle a perdu le bon, et que le lyrisme pur ne sied pas aux cultures de masse. La joie sans réserve d'être en Dieu ne s'y éprouve pas davantage que le chagrin sans fond de l'avoir perdu, n'y demeure donc plus rien à dire et de fait plus rien à chanter. On ne pourra donc qu'écouter encore et encore ce qui fut :
00:39 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : daniela dessi, soprano, art lyrique, cancer. |
dimanche, 21 août 2016
Anna Maria Taïgi
Dirait-on pas qu’elle s’apprête à entrouvrir les lèvres, à cligner du cil et à nous regarder, le visage ceint depuis si longtemps de sa coiffe ample et blanche ? A frémir d’une narine et se mettre à respirer de nouveau ? Anna Maria Taigi est morte en juin 1837, dans son appartement romain non loin de l’église santa Maria in Via Lata, alors que Daguerre avait découvert la photographie depuis deux ans tout rond et qu’il n’avait pas encore déposé son brevet. Certes, elle ignorait tout de ce procédé qui s’apprêtait par étapes à envahir le monde jusqu’à y façonner des mœurs dont, de prophétie en prophétie, elle devinait toute la malignité à venir. Et tandis que je prenais ces clichés d’elle, seul dans la petite chapelle, j’aurais presque éprouvé le sentiment de violer son époque du bout de la mienne, si le calme et la sérénité qui entourent la chasse dans laquelle la tertiaire déchaussée de l’Ordre de la Sainte-Trinité attend la Résurrection n’étaient tels que je me sentis autorisé. Non loin se chantait une messe en corse, et les voix de basses qui montaient du chœur d'hommes paraissaient vouloir la bercer.
Je regardais ses pieds. Je l’imaginais trottinant au bras de Dominique le long du Corso pour rejoindre les deux chambrettes et la cuisine que le prince Chigi leur avait concédé à l'occasion de leur mariage en son palais à l’angle de la place Colonna. Une histoire purement romaine. Elle à qui la Vierge avait annoncé : « Il est nécessaire que chacun se persuade, connaissant ta vie, qu’il est possible de servir Dieu dans tous les états et toutes les conditions », elle qui était née la même année que Napoléon, je l’imaginais, ce 24 mai 1814, s’écriant « Jésus-Christ est entré dans Jérusalem » au passage de Pie VII, de retour en ce somptueux Quirinal dans lequel le général Radet était venu l’arrêter quelque cinq années plus tôt, au nom d'un empereur à présent déchu. Chateaubriand retrace dans ses Mémoires l’épisode :
« A l’heure attendue, le général Radet pénétra dans la cour du Quirinal par la grande entrée ; le général Siry, qui s’était glissé dans le palais, lui en ouvrit en dedans les portes. Le général monte aux appartements : arrivé à la salle des sanctifications, il y trouve la garde suisse, forte de quarante hommes ; elle ne fit aucune résistance, ayant reçu l’ordre de s’abstenir : le pape ne voulait avoir devant lui que Dieu.
Les fenêtres du palais donnant sur la rue qui va à la porte Pia avaient été brisées à coups de hache. Le pape, levé à la hâte, se tenait en rochet et en mosette dans la salle des audiences ordinaires avec le général Pacca, le cardinal Despuig, quelques prélats et des employés de la secrétairerie. Il était assis devant une table entre les deux cardinaux ; Radet entre ; on reste de part et d’autre en silence. Radet pâle et déconcerté prit enfin la parole : il déclara à Pie VII qu’il doit renoncer à la souveraineté temporelle de Rome et que si Sa Sainteté refuse d’obéir, il a ordre de le conduire au général Mollis.
Le pape répondit que si les serments de fidélité obligeaient Radet d’obéir aux injonctions de Bonaparte, à plus forte raison, lui, Pie VII, devait tenir les serments qu’il avait fait en recevant la tiare ; il ne pouvait ni céder ni abandonner le domaine de l’Eglise qui ne lui appartenait pas, et dont il n’était que l’administrateur.
Le pape ayant demandé s’il devait partir seul : « Votre Sainteté », répondit le général, « peut emmener avec elle son ministre ». Pacca courut se revêtir dans une chambre voisine de ses habits de cardinal.
Lorsque Pacca revint, il trouva son auguste maître déjà entre les mains des sbires et des gendarmes qui le forçaient à descendre les escaliers sur les débris des portes jetées à terre… Dans la cour du Quirinal, le pape avait rencontré les Napolitains, ses oppresseurs ; il les bénit ainsi que la ville : cette bénédiction apostolique se mêlant à tout, dans le malheur comme dans la prospérité, donne un caractère particulier aux événements de la vie de ces rois pontifes qui ne ressemblent point aux autres rois » (1)
Depuis le 10 juillet 1865, vingt-huit ans après son décès, la dépouille secrètement souriante d'Anna Maria Taïgi repose donc en saint Chrysogone, au bas du jadis populeux Trastevere, non loin du jadis fougueux Tibre. Ces corps de saints incorruptibles, que l’Eglise conserve un peu partout en ses chapelles éparses, on en oublierait qu’ils sont cadavres tant l’inspiration qu’ils délivrent porte en son sein un air de de calme et de lumière. Le 30 mai 1920, le jour de la Sainte Trinité, l’humble femme du peuple, femme de maison, mère de famille et tertiaire déchaussée, avait été solennellement béatifiée par Benoit XV, au lendemain d’un carnage atroce, dont elle avait prophétisé les grandes lignes. Les chants corses accompagnent son attente. Elle en prophétisa d'autres, qui ne sont pas encore venus. C’est étrange, comme elle porte en ses traits à la fois tout le détail de ce qui fit son époque, et quelque chose d’autre, qui ne passe pas. On tarde dans cette chapelle. On hésite à la quitter.
Cela s’appelle un goût de l’Eternel. Car de son temps comme du nôtre, c'est bien Lui dirait-on que son âme, où qu'elle soit, est en train de contempler.
[1] Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe.
00:50 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : anna maria taïgi, saint chrysogone, napoléon, pie vii, chateaubriand, littérature, rome, christianisme |
lundi, 15 août 2016
Les deux François
Le pape François est le successeur de Pierre. François Hollande n’est que le successeur de Nicolas Sarkozy. Cela fait, il faut l’avouer, une grande différence. Et le successeur de François sera le successeur de Pierre. Tandis que le successeur de Hollande ne sera que le successeur de Hollande [qui, je l’espère de tout cœur, ne sera jamais le successeur de soi-même].
Qu’est-ce que Hollande, qui se proclame athée à hue et à dia malgré son baptême à la cathédrale de Rouen, à l’endroit même où fut célébrée la messe du père Hamel, va mendier à Rome ? Qu’ira-t-il chercher à saint Louis des Français, auprès de Jeanne d’Arc et de saint Louis, lui dont la première phrase du clip de campagne proclamait honteusement que « l’âme de la France » c’était l’égalité, comme si le pays était né avec sa Révolution et que saint Louis était, je ne sais pas moi, un chinois. A propos, ce goujat ferait bien de passer par Latran qu’il n’a toujours honoré d’aucune visite alors qu’il en est chanoine d’honneur…Histoire de ne pas semer la pagaille avec son service de sécurité uniquement dans le centre historique de Rome...
Des voix pour 2017, murmurent certains. Il est vrai qu’on n’aura jamais vu tant de politiques à des messes qu’aujourd’hui. Juppé s’est même fendu d’une messe à Lourdes. « Être ici est pour moi l’occasion de redire mon soutien et ma solidarité aux chrétiens si durement éprouvés ces derniers temps », a-t-il confié. « Le sang-froid dont ils ont fait preuve m’impressionne beaucoup. Je suis admiratif de voir leur capacité à garder la tête froide et à se rassembler » Comme si aller à la messe était une question de sang-froid ! Un peu comme retourner aux terrasses après le Bataclan, monsieur le maire ? Allons, allons, vous témoignez d’une connaissance de la spiritualité digne de Hollande. Nous sommes vraiment dirigés par des imbéciles, près à n’importe quoi pour grappiller de la « sympathie » et, croient-ils, des voix, auprès de ceux qu’ils prennent ouvertement pour des imbéciles…
En tout cas cette visite n’est guère rassurante au vu des nouvelles d'Italie concernant et les migrants et les terroristes. Pour François pape, le seul terrorisme, c’est le dieu argent. De quoi s’entendre avec François président dont l’ennemi est la finance. Ces banalités énoncées, ces arguments demeurent un peu courts, car ceux qui ont égorgé le père Hamel ne l’ont pas fait contre une rançon, et ce n’est pas la haute finance qui a rédigé le Coran.(1) Par conséquent, malgré la violence intrinsèque au monde économique, il doit y en avoir une autre, liée à l’Islam, sur laquelle le pape devrait un peu réfléchir. Certains prétendent qu'il agit ainsi par prudence, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu et provoquer de nouveaux attentats. Combien de morts parmi les Chrétiens d'Orient lui faut-il ? D’ailleurs, beaucoup de catholiques quelque peu endormis par Vatican II se réveillent aujourd’hui. Sans aller chercher les sourates les plus fanatiques du Coran, ils découvrent par exemple que dans l’ouverture de leur prière quotidienne (Al-Fātiha), les musulmans modérés récitent cinq fois par jour (et ce dès l’enfance) que les Chrétiens sont des égarés, et que les Juifs ont encouru la colère de Dieu…
Benoit XVI, qui savait remettre plus justement à leur place leur théologie ambiguë, parlait en catholique. Le pape argentin, lui, fait de la politique globale. Est-ce lui que le sournois président français visait en évoquant « la capacité des responsables religieux à proposer des réponses, à faire face au mal, et à trouver des mots pour rassembler, bien au-delà des catholiques » ?
Il est à craindre que ces deux François-là, qui sont des militants du « vivre ensemble » à courte vue ne s'entendent pour mettre sur pied un discours commun afin d'endormir tout le monde.
Jusqu'au prochain attentat...
Casse la croix, couverture de l'organe de communication de Daesh, août 2016
(1) Encore que certains princes saoudiens y trouvent un solide allié à leurs revenus
21:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois hollande, pape françois, terrorisme, vatican, saint-louis-des-français, rome, alain juppé, lourdes, père hamel |
mercredi, 10 août 2016
Les carmélites d'Alep
Les forces terrestres syriennes, appuyées par des avions russes, mènent à Alep les combats de l’ultime chance pour mettre en déroute les terroristes de l’EI ; ces derniers auraient perdu en moins d'une semaine plus de 1.000 de leurs combattants, sept chars, huit véhicules blindés, 29 pièces d'artillerie et 85 voitures dotés d’armes montées.
Les frappes aériennes russes ont beau cibler les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI (Daech), au Front al-Nosra, récemment rebaptisé Front Fatah al-Cham, et à d'autres groupes terroristes, les civils ne sont pas à l’abri de dégâts collatéraux.
« La situation est compliquée, et les nouvelles sont souvent contradictoires entre elles. La seule vérité que nous connaissions est qu’ici, les gens souffrent et meurent ». explique Sœur Anne-Françoise, religieuse française des Carmélites déchaussées d’Alep, dans un appel à l’Aide à l’Eglise en détresse. Le Carmel, qui compte quatre contemplatives syriennes et deux françaises, se trouve dans la cité universitaire, en banlieue d’Alep, une zone durement touchée par les combats. « Quand l’armée tente d’empêcher l’opposition et les autres groupes d’entrer dans la ville, les bombardements sont vraiment proches de nous. Dieu Merci, ils ne nous ont pas encore touchées, mais nous entendons constamment les bombes au-dessus de nos têtes » raconte-t-elle à l’AED. Les religieuses accueillent chez elles quelques familles de réfugiés dans un immeuble adjacent à leur Carmel, et en soutiennent d’autres avec le peu de ressources dont elles disposent. « Maintenant, ici à Alep, il ne reste que les plus pauvres. Beaucoup de chrétiens ont fui la ville au cours de ces années de guerre. Nous sommes sans eau, sans électricité, et les combats continuent sans cesse. Qui voudrait revenir dans ces conditions ? ».
En 2011, la ville d’Alep comptait plus de 160.000 chrétiens, selon un rapport que Sœur Anne-Françoise doit confier à l’AED prochainement. Il n’en resterait à peine 40.000 aujourd’hui. Il est à souhaiter que les forces syriennes et russes viennent à bout des islamistes le plus vite possible afin d’éviter la possible entrée de combattants salafistes et djihadistes dans les quartiers de la ville habités par les chrétiens ».
Pendant ce temps, Julian Assange, fondateur de Wikileaks, dévoile différents documents au sujet d’Hillary Clinton qui montrent comment elle a utilisé la Libye pour fournir des armes aux djihadistes en Syrie lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. « Les liens entre l’Arabie Saoudite et Hillary Clinton, entre l’Arabie Saoudite et Clinton Foundation sont très étroits. Il se peut même que l’Arabie Saoudite soit le plus gros donateur de cette fondation. Regardez donc quelle politique en matière d’exportations d’armements était menée par Mme Clinton quand elle était secrétaire d’État durant le premier mandat Obama », a également déclaré M.Assange à la chaîne RT qui propose différents extraits sous-titrés en français de cet entretien. La candidate démocrate, qui se traîne d’autres casseroles, ne trouve rien d’autre à faire pendant ce temps que de soutenir la première athlète musulmane voilée américaine des JO. Et vous savez dans quel sport ? Le sabre ! Tout un symbole. Mais chut. Il ne faut pas parler trop fort,paraît-il, de l'Islam conquérant.
Ibtihaj Muhammad, sabreuse voilée, à la Maison Blanche en compagnie du copain d'Hillary
Les carmélites d'Alep, qui ne portent pas de sabre mais risquent d'être égorgées au cas où
20:18 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : alep, daech, carmélites, hillary clinton, ibtihaj muhammad |