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mardi, 16 juin 2015

Compatibles ?

Pour le maçon Manuel Valls, la France et l’Islam seraient donc pleinement compatibles. On est si habitué à écouter ses âneries qu'on pourrait à la limite ne pas s'arrêter sur celle-ci. Pourtant une affirmation aussi péremptoire demande qu’on la considère quelques minutes.

L’Islam ? Valls souhaite, « en faire jaillir au grand jour ce qu’en est la réalité ». Manuel, le grand mage de l’esprit du 11 janvier veut-il connaître la réalité de l’Islam ? Il n'a qu'à écouter Dalil Boubakeur, président sortant du Conseil français du culte musulman, qui s’empresse alors de la lui dévoiler en déclarant qu’il serait envisageable de transformer « les églises abandonnées » en mosquées… La France de 2015, sous le président Hollande…. Triste, sordide déclin. Délitement.

 « C'est le même Dieu, », ose donc affirmer l’impayable Boubakeur devant le déiste Valls, balayant d’un revers de main  la Trinité, la Passion, et des siècles de théologie autrement plus subtile et raffinée, que ce genre de slogan pour décérébrés républicains. Ignorant, pour le coup, des siècles d'histoire et de culture. Car de deux choses l’une : soit le Dieu de l’Islam et Celui du Christianisme sont les mêmes, et le Christ étant mort pour la conversion des pécheurs pénitents, tous les musulmans de France n’ont plus qu’à se convertir pour rencontrer leur propre Dieu et être justifiés. Soit Il n’est pas le même, et dans ce cas-là, Valls et ses sbires sont encore en train de mentir et devraient de toute urgence relire les épitres de Paul, celle « aux Musulmans » restant bien sûr à déduire de toutes celles adressées aux Romains, Ephésiens et autres Galates. « Vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la Grâce » dit l’Apôtre ; et il leur explique que le vieil homme, celui qui n'a que la Loi, a été crucifié avec Lui. Oui, crucifié, afin d'être justifié.

Selon cette logique, qui est la logique du christianisme, déclarer identiques des lieux où se célèbre l’Eucharistie et d'autres lieux où se revendique la pré-éminence de la Loi qui lui est antérieure, comparer les deux comme des lieux où se célèbreraient deux mêmes rites, cela relève donc du pur blasphème.

Or « ce sont des rites qui sont voisins et fraternels », rajoute Boubakeur, énonçant une scandaleuse contre-vérité théologique. Car il n’y a rien de voisin ni de fraternel dans une religion qui nie totalement depuis des siècles ce qui fait l’essence et la raison d’être de l’autre, à savoir la Passion et la Divinité du Christ. Ce qui n’empêche évidemment pas chrétiens et musulmans de s’aimer fraternellement dans leur humanité, mais cela ne peut s'étendre au domaine religieux sans tomber dans la pure hérésie, ce que Valls, Boubakeur et tous les réformateurs zélés au plus haut de l’Etat (comme peut-être dans certains cas au sommet de l'Église) font mine d’ ignorer, ce qui constitue un aveu.

Et, rajoute Boubakeur, «  Je pense que musulmans et chrétiens peuvent coexister et vivre ensemble ». Curieuse conception du vivre ensemble que celle qui consiste à se substituer à, et qu’on voit à l’œuvre dans d’autres parties du monde.

 

La question que tout cela pose crument à chaque Français est finalement celle de sa propre apostasie : à chacun de se demander s’il est prêt à abandonner purement et simplement la religion de ses pères. Sinon, il peut toujours retourner aux églises, et la question de savoir si elles peuvent ou non être légalement et publiquement transformées en mosquées ne se posera plus.

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mercredi, 22 avril 2015

La terre de la Croix

Le premier ministre Valls (1) explique que les « terroristes » ciblent « la France, pour nous diviser ». Non. Les « djihadistes » visent « « les Juifs et les Chrétiens »  de France et d’ailleurs, essentiellement d’ailleurs pour l’instant, comme en témoignent les décapitations atroces des Chrétiens coptes en Lybie et éthiopiens la semaine dernière. Quiconque a vu les vidéos de ces décapitations de Chrétiens sur des plages africaines a entendu la déclaration de guerre de ces fous du Prophète, adressée, couteaux brandis,  à la « Terre de la Croix ». Telle est la propagande islamiste, rien de plus et rien de moins que cela. 

En Orient, quand les églises sont visées, tous les gens vont à la messe le dimanche suivant, afin de montrer qu'ils ne sont nullement impressionnés et qu'ils n'ont pas peur.  

(1) Ce soir, Valls a corrigé son jugement, affirmant "que s'en prendre à une église, c'est s'en prendre à l'essence de la France".  Ce qui pour moi signifie que ce n'est pas à l'Etat de protéger les églises : mettre un militaire devant chaque église, c'est aberrant. C'est tout simplement à vous, à moi, à ceux qu'on appelle les laïcs, d'y faire corps...

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13:43 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, attentats, églises, france, djihadisme, politique | | |

mercredi, 15 août 2007

PRIMATIALE

 1. Dans sa Dédicace de la cathédrale de Lyon, Sidoine Apollinaire ( Vème siècle) a sans doute composé les lignes dont l’autorité demeure définitive sur la cathédrale Saint-Jean-le- Baptiste de Lyon :  « La forêt de pierres couvre une espace médian : Ici la colline résonne, là la Saône renvoie l’écho ; d’un côté se réfléchit le bruit du piéton, du cavalier et du conducteur de chars grinçants, de l’autre le chœur des rameurs courbés élève vers le Christ le chant rythmé de la rivière, tandis que les rives répondent en écho alléluia. Chante, chante ainsi, matelot ou voyageur, car c’est ici le lieu où tous doivent se rendre, le lieu où se trouve la route qui mène au salut ».  Les vaguelettes de la Saône ne viennent plus lécher son chevet, sur le quai Romain Roland strié de voitures. Pourtant son emplacement, entre la colline (désormais coiffée de la basilique) et la Saône , (toujours limpide malgré la pollution) son implantation entre ce qui passe et ce qui demeure, bref, son existence reste toujours aussi stratégiquement symbolique. Et l’axe que constitue la primatiale avec la basilique demeure un repère pour tout le monde à Lyon, qu’on soit autochtone ou nouveau-venu, athée ou croyant. .

2. « D’un geste d’épouvante, Salomé repousse la terrifiante vision qui la cloue, immobiles sur les pointes ; ses yeux se dilatent, sa main étreint convulsivement sa gorge (…) Sous les traits ardents échappés de la tête du Précurseur, toutes les b3b5885acd7e062c575e048999954edd.jpgfacettes de joailleries s’embrasent ; les pierres s’animent, dessinent les corps de la femme en traits incandescents ; la piquent au cou, aux bras, aux jambes, de points de feu, vermeils comme des charbons, violets comme des jets de gaz, bleus comme des flammes d’alcool, blancs comme des rayons d’astre. L’horrible tête flamboie, saignant toujours, mettant des caillots de pourpre sombre aux pointes de la barbe et des cheveux… »  La description de l’aquarelle de Gustave Moreau L’apparition par Huysmans dans A Rebours (1884), sept ans après Flaubert (Hérodias- 1877), vingt ans après Mallarmé (Hérodiade -1864) : (« Et ma tête surgie / Solitaire vigie / Dans les vols triomphaux / De cette faux »), consacre une figure presque païenne de Jean-Baptiste, à travers l’épisode de Salomé et de la décollation. Une figure on ne peut plus fin de siècle, décadente… Et pourtant, là encore, bien qu’il soit réduit à son seul chef, Jean Baptiste, encore, désigne, pointe,  montre, comme si c était, là, de toute éternité sa mission : « Celui-là n’était pas la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière » (Jean, Prologue)

 

3. La dédicace de la primatiale à Jean-Baptiste a, paraît-il, toujours étonné les historiens. Il semble pourtant que le culte du Précurseur n’était pas rare à Lyon puisque, d’après J.F.Reynaud (Lugdunum Christianum, DAF, Paris, 1998), l’église de Saint Irénée lui a été également primitivement dédiée. A l’entrée du chœur sur le côté droit, le marbre du patron 095efff2e1da8322c095e18f0ffd091a.jpgdate de 1780. C’est l’œuvre d’un certain Barthélémy Blaise (Lyon, 1738 – Paris,1819), un petit maître responsable également, quatre années plus tôt, du Saint-Etienne qui lui fait pendant à gauche. L’abside actuelle date du XIIème siècle ; la façade du XVème. La chapelle des Bourbons, malgré la laideur des vitraux bleus placés en remplacement de ceux qui se sont effondrés lorsque les nazis ont bombardé le pont Tilsitt en 1944, demeure la partie la plus illustre de l’édifice. Celle où les souvenirs perpétués jusqu’à nous par les chroniques (de multiples conciles, dont le plus célèbre reste celui de 1274, en présence de Thomas d’Aquin et de Bonaventure, concile qui réunit provisoirement les églises d’Orient et Occident, exposition de la dépouille mortelle de Saint Louis de retour de Tunis en 170, mariage de Henri IV avec Marie de Médicis en1600 ), celle où la mémoire et l’imaginaire peuvent le mieux prendre corps parmi la pénombre.

 

4MARGERITE DE NAVARRE (1492-1549) : Simplicité d’une vieille qui présenta une chandelle ardente à Saint-Jean de Lyon et l’attacha contre le front d’un soldat qui dormait en un sépulcre. (Heptaméron, nouvelle 65)

c7ada8d45f261f1edd3bf9ddecb58285.jpg"En l’église Saint-Jean de Lyon y a une chapelle fort obscure et, dedans, un sépulcre fait de pierre à grands personnages élevés comme le vif : et sont à l’entour du sépulcre plusieurs hommes d’armes couchés. Un jour, un soudard se promenant dans l’église au temps d’été qu’il fait grand chaud, lui prit envie de dormir. Et regardant cette chapelle obscure et fraîche, pensa d’aller garder le sépulcre en dormant comme les autres, auprès desquels il se coucha.  Or advint-il qu’une bonne vieille fort dévote arriva au plus fort de son sommeil et, après qu’elle eut dit ses dévotions, tenant une chandelle ardente en sa main, la voulut attacher au sépulcre. Et trouvant le plus près d’icelui cet homme endormi, la lui voulut mettre au front, pensant qu’il fût de pierre. Mais la cire ne put tenir contre la chair. La bonne dame, qui pensait que ce fût à cause de la froidure de l’image, lui va mettre le feu contre le front pour y faire tenir sa bougie. Mais l’image, qui n’était pas insensible, commença à crier, dont la bonne femme eut si grand peur que, comme tout hors de sens, se prit à crier miracle, tant que tous ceux qui étaient dedans l’église coururent, les uns à sonner les cloches, les autres à voir miracle. Et la bonne femme les mena voir l’image qui était remuée ; qui donna occasion à plusieurs de rire, mais les plusieurs ne s’en pouvaient contenter, car ils avaient bien délibéré de faire valoir ce sépulcre et en tirer autant d’argent que du crucifix qui est sur le pupitre, lequel l’on dit avoir parlé. Mais la comédie prit fin pour la connaissance de la sottise de la bonne femme."

 

5. Emile Baumann, ami lyonnais de Léon Bloy, à propos de la primatiale, dans Lyon et le Lyonnais :

« Quand l'office est achevé et la foule partie, je me plais à circuler un moment le long des nefs et du transept. La chapelle du Saint Sacrement, à droite, très obscure, où la lampe suspend comme une ampoule de sang embrasé est dominée au fond par un vitrail : la Vierge en manteau bleu sombre soutient sur ses genoux son Fils mort, entre deux anges qui s'inclinent, deux anges aux ailes d'argent, aux robes d'émail. Je ne sais pourquoi, détachée sur le fond noir de la chapelle, cette image d'un coloris assez lourd, me paraît, plus que nulle autre semblable, envelopper un mystère douloureux comme si, derrière elle, le monde était une nuit sans étoile. »

 

6.Ma prière à Jean le Baptiste :

 Jean-Baptiste ! O grand saint, maintiens toujours en vie ma jeunesse, ma vitalité et ma virilité spirituelles, mon désir d’entreprendre, de vaincre et d'être heureux. Ce qui est destructeur pour mes proches et pour moi, en mon cœur ou en ma pensée, ôte-le. Fais de moi un constant arbre de vie. Protège mon baptême que tout menace, en ruisseau comme en lumière, saint Jean-Précurseur. Amen. »

 

09:20 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, lyon, religion, tourisme, eglises, saint | | |

mercredi, 18 juillet 2007

CHAPELLE DE FOURVIERE

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Depuis lundi, la chapelle de Fourvière est fermée pour plusieurs mois, en raison de travaux qu'on nous dit nécessaires. Occasion de toucher deux mots dans ce blog de ce sanctuaire historique et merveilleux, toujours accueillant, toujours fervent, lieu magique en nos temps, car réservé à la seule prière et non aux canonnades touristiques des portables et des numériques qui flashent et crépitent dans trop d'églises, hélas ! J'ai vu des touristes prêts à photographier littéralement n'importe quoi, que ce soit dans la basilique ou dans la primatiale à Lyon, comme à l'intérieur de Notre Dame de Paris ou du Sacré Cœur. Encore qu'au Sacré Cœur montmartrois règne un « service d'ordre » efficace et méritant contre cette espèce de folie de l'immanence profane.

 

Mais dans la chapelle de Fourvière, la Vierge à l'Enfant, dite miraculeuse,  en bois noir peint, qui date du début du XVIIème siècle, emplit de sa seule présence et de son majestueux silence toute les boiseries de l'autel. Elle demeurera donc, pendant plusieurs mois, invisible, tandis que l'autre statue de la Vierge, celle dite du Bon Conseil sera, parait-il, transférée dans la crypte. Quant à celle de Fabisch, elle continuera évidemment de trôner au centre des feux d'artifices et des nuits de juillet, tandis que les travaux se dérouleront juste en dessous. Solko et bien d'autres attendront donc avec impatience la ré-ouverture de la chapelle de Fourvière, lieu d'histoire, de culture, de mémoire et de religion, prévue pour le 8 décembre 2007.

 

18:10 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lyon, christianisme, églises, église, fourvière | | |