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mardi, 07 octobre 2008

Débat de singes

"Le mot ne se négocie pas, il est simplement polysémique" : tel était le commentaire laissé par un anonyme "lexique en folie", à l'occasion de la première publication de ce texte, que je publie à nouveau, influencé (excédé ?) sans doute par ce que j'entends partout (radios - même dans le bus -on n'y échappe pas, c'est la crise, c'est la crise ! ..., TV, presse gratuite...). Si, hélas, les mots se négocient : Ils se vendent et s'achètent comme des putes, et ce depuis longtemps ; cela s'appelle lieux communs ( débités en campagnes de pub, de comm', et campagnes électorales) cela s'appelle rentrée littéraire, bande-annonce de films, clips, et bientôt dans certains cas, conversations du genre je t'aime moi non plus, savez ? ...) Si, hélas, bien sûr que le mot s'est vendu, et ce, je répète depuis longtemps. Ce n'est rien d'autre que ça, ce que de beaux esprits appellent "le déclin de la langue française".  En rapport, sans doute, avec le déclin du signe monétaire. Crise des signes en pays de singes, donc, telle pourrait être la manchette du journal de Solko, ce matin :

Ils n’étaient que signes, et le savaient tous deux :

la lettre et le nombre,

la syntaxe et la monnaie,

la métaphore et le commerce.

Quand la valeur de l’or

Ne s’énonça plus que sur le papier,

Le mot fit remarquer à la monnaie :

Tu n’as fait qu'imiter mon arbitraire;

L'homme, c’est par moi qu’il lui revient de s'exprimer !

 

Sans broncher, la monnaie répondit  :

"Ils sont bien trop nombreux, désormais ,

Pour entendre de ta bouche

Ce qui n’a que du sens :

J’ai moi de la valeur !

Quelles sont tes autres armes ?"

Le mot découvrit alors

L’éclatement sidéral de son être,

La signifiance, à l’infini,

A profusion, silence,parfum, musique,

Pensée, engagement, littérature...

 

Studieuse et très cynique,

La monnaie observait ce gueux tout en sueur.

"Ta parole n’est qu'une ruse,

Ricana-t-elle enfin :

Mon règne est ce qui vaut!"

Que dire, qu'écrire, que rire, depuis ?

Ce qui n’a plus, nulle part, de sens

Mendie sur les affiches un peu de sa valeur !

"C’est moi qui  te possède!"

Déclare,  souverainement prostituée,

Cette monnaie, singe fait signe,

A cette lettre, signe fait singe.

08:39 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : crise, monnaie, actualité, poésie, langue française, poèmes | | |

vendredi, 20 juin 2008

Le prince d'Aquitaine

Dernières nouvelles de Gérard de Nerval...

01:32 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, nerval, père lachaise, poèmes, littérature | | |

vendredi, 15 février 2008

Terrasse technologique

Dansait-il sur une terrasse

Large et dominant la cité technologique

Lui qui, le dernier, embrassa la cathédrale ?

On ne saurait le dire parmi les réseaux

Où galope un reflet d'étincelles

Mais dans les tissus de nos tissus

Et dans les gènes de nos gènes

Nous sentons bien qu'électriques

Le spectre de son baptême

Et le frisson de son argot

Encore villonnement vivants

Sillonnent jusqu'à l'épuisement


Les lignes de nos testaments


poésie,poèmes,villon,solko,cathédrale


08:25 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poèmes, villon, solko, cathédrale | | |

mercredi, 24 octobre 2007

GASTON COUTE

Un noffa8c6302190176ce3019645bdf8001b.jpguveau site sur Gaston Couté présentant la totalité de son œuvre ! Que dire de plus, sinon inviter chacun d'entre vous à vous attarder un peu sur un texte ou un autre de ce poète beauceron anarchiste sur lequel tout et trop a été dit, mais vers lequel on prend toujours plaisir à revenir.

Il faut, à vrai dire, lire Couté à voix haute pour l'apprécier à sa juste mesure. Se le mettre en bouche, vraiment, comme du bon vin. Au sens propre : L'ARTICULER...  Voici, pour s'entraîner, en guise d'apéro :

LE CHRIST EN BOIS

 Bon guieu ! la sal'commune ! ... A c'souèr,
Parsounne a voulu m'ar'cevouér
Pou' que j'me gîte et que j'me cache
Dans la paille, à couté d'ses vaches,
Et, c'est poure ren qu' j'ai tiré
L'cordon d'sounnette à ton curé
Et qu'j'ai cougné cheu tes déviotes :
Les cell's qui berdouill'nt des pat'nôt'es
Pour aller dans ton Paradis...
S'ment pas un quignon d'pain rassis
A m'fourrer en travars d'la goule...
I's l'gard'nt pour jiter à leu's poules ;
Et, c'est pour çà qu'j'attends v'ni d'main
Au bas d'toué, su' l'rabôrd du ch'min,
En haut du talus, sous l'vent d'bise, .
                            Qu'ébranl' les grands bras d'ta crouéx grise...
                            Abrrrr ! ... qu'i' pinc' fort el' salaud !
                            E j'sens mon nez qui fond en ieau
                            Et tous mes memb'ers qui guerdillent,
                            Et mon cul g'lé sous mes penilles ;
                            Mais, tu t'en fous, toué, qu'i' fass' frouéd :
                            T'as l'cul, t'as l'coeur, t'as tout en boués !

Hé l' Christ ! T'entends-t-y mes boyaux
Chanter la chanson des moignieaux
Qui d'mand'nt à picoter queuqu'chose ?
Hé l' Christ ! T'entends-t-y que j'te cause
Et qu'j'te dis qu'j'ai-z-eun' faim d'voleux ?
Tell'ment qu'si, par devant nous deux,
I' passait queuqu'un su' la route,
Pour un méyion coumm' pour eun' croùte,
I' m' sembl' que j'f'rais un mauvais coup ! ...
Tout ça, c'est ben, mais c'est point tout ;
Après, ça s'rait en Cour d'assises
Que j'te r'trouv'rais ; et, quoué que j'dise
 Les idée's qu'ça dounne et l'effet
Qu'ça produit d' pas avouer bouffé,
                                Les jug's i's vourin ren entend'e,
                                Car c'est des gâs qui sont pas tend'es
                                Pour les ceuss' qu'a pas d' position ;
                                l's n'me rat'rin pas, les cochons !
                                Et tu s'rais pus cochon qu'mes juges,
                                Toué qui m'v'oués vent' creux et sans r'fuge,
                                Tu f'rais pas eun' démarch' pour moué :
                                T'as l'vent', t'as l'coeur, t'as tout en bois !

L'aut'e, el'vrai Christ ! el'bon j'teux d'sôrts
Qu'était si bon qu'il en est mort,
M'trouvant guerdillant à c'tte place,
M'aurait dit : " Couch' su'ma paillasse ! ... "
Et, m'voyant coumm'ça querver d'faim,
l'm'aurait dit : " Coup'-toué du pain !
Gn'en a du tout frés dans ma huche,
Pendant que j'vas t'tirer eun'cruche
De vin nouvieau à mon poinson  ;
T'as drouét coumm' tout l'monde au gueul'ton
Pisque l'souleil fait pour tout l'monde
V'ni du grain d'blé la mouésson blonde
Et la vendange des sâs tortus... "
Si, condamné, i' m'avait vu,
                                  Il aurait dit aux jug's : " Mes fréres,
                                  Qu'il y fout' don' la premier' pierre
                                   C'ti d'vous qui n'a jamais fauté ! ... "
                                  Mais, toué qu'les curés ont planté
                                  Et qui trôn' cheu les gens d'justice,
                                  T'es ren ! ..., qu'un mann' quin au sarvice
                                  Des rich's qui t'mett'nt au coin d'leu's biens
                                  Pour fair' peur aux moignieaux du ch'min
                                  Que j'soumm's... Et, pour ça, qu'la bis' grande
                                  T'foute à bas... Christ ed' contrebande,
                                  Christ ed'l'Eglis ! Christ ed' la Loué,
                                   Qu'as tout, d'partout, qu'as tout en boués ! ...

06:25 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poèmes, poésie, écriture, culture, gaston couté | | |