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vendredi, 19 février 2010

Les anonymes de la Banque de France

C’est essentiellement en temps de guerre que la Banque de France, à l’image de la mère Patrie, eut recours dans son imagerie à des figures populaires anonymes. Encore que quelques inconnus, comme le Forgeron de Luc Olivier Merson & le Jeune Paysan de Robert Poughéon, purent à leur tour devenir les éléments d'une propagande d'Etat dont s'emplirent les poches des gens durant de longues décennies en temps de paix. Mais c’est plus  rare : à ces périodes moins turbulentes, la patrie reconnaissante préférait associer la figure des grands hommes.

La monnaie actuelle, du moins celle qui a cours dans la « zone (quelle appellation !) euro », ne présente même plus d’anonymes sur ses vignettes. Elle ignore les hommes et les femmes, qui ne comptent plus pour elle, et qui, de fait, le plus souvent, l'ignorent également : monnaie comme jetons. Les hommes sont désormais bien trop nombreux pour prétendre au moindre souvenir : hommes, comme jetons.  

C’est la monnaie de l’après-humanisme, celle des grands ensembles où l’on se méfie, des aéroports où l’on passe, des écrans pullulant partout pour enfoncer dans l’esprit de peuples acculturés, qui ne connaissent quasiment plus du passé de leurs pays respectifs que quelques événements et grands principes tronqués, les noms de stars et de starlettes aussi interchangeables qu’insipides, dont demain se hâtera de foutre le souvenir à la poubelle.

L’euro est une monnaie de consommation, laide, graphique et sécurisée. De mon point de vue, il faut être fou pour la collectionner. Cette monnaie n’aura jamais d’histoire véritable, comme en eurent les monnaies historiques : franc, lire, mark et pesetas.

Cela dit, il ya bien des gens pour collectionner des autographes de footballeurs et des capsules de sodas…

 

 

- Sur les quais

- Les jupons de Minerve

- Le faucheur sans peur et sans reproche

- Le forgeron et la fortune

- L'Oeil du Berger

- Gueule Noire

- Un billet pour les bretons

- Jeune Paysan

12:31 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : billets français, zone euro, littérature, anciens francs | | |

Commentaires

Toutes les monnaies sont répugnantes et deviennent les maîtresses du déséquilibre. La monnaie est sale, elle affame les pauvres qui crèvent sous ses ordures, quand les autres se payent des cercueils en or ou se torchent avec des dollars, yens, roubles, livres et, comment on appelle le franc suisse ? sous les yeux j'ai le plus petit billet, il y a Le Corbusier dessus, j'en ai un autre qui a Sophie Taeuber-Arp, tiens je ne la connaissais pas, je ne vais pas au-delà, car ma retraite ressemble à Waterloo...Revenons à l'Euro...qui a dit que l'ennui naît de l'uniformité...et comment se fait-il que le pays le plus colonialiste (livre sterling) garde ses petits paradis et gère avec le gros guerrier (dollars)...l'économie du monde et tous les moutons qui suivent, car peu se révoltent hélas souvent faute de moyens, mais aussi par manque de volonté, voire simplement par peur de se faire exterminer par les dictatures.
Depuis plus de 40ans j'ai le même rêve il s'appelle Troc !
Je ne collectionnerai pas des capsules de coca-cola ou des emballages de thé; et évidemment pas de Rolex.

Écrit par : Sylvaine | samedi, 20 février 2010

@ Sylvaine : C'est que la monnaie n'est intéressante à regarder que lorsqu'elle est sortie de ces réseaux d'échange, qu'elle n'est plus une valeur ni un bien, mais juste une image, un signe, qu'elle est démonétisée.

Écrit par : solko | samedi, 20 février 2010

Numéro 2 de la nouvelle série de « Livr’arbitres », la revue littéraire non-conformiste.
Dossier central : « Autour de Béraud » (Francis Bergeron, Anne Brassié…)
Mais aussi :
- Entrevue avec Olivier Maulin
- L’actualité littéraire
- Témoignages et récits de voyage
- Nouvelles
…etc.

http://livr-arbitres.over-blog.com/

« Livr’arbitres »
36 bis, rue Balard
75015 Paris

Écrit par : Plast | samedi, 20 février 2010

Ce que vous dites de l'euro est d'une justesse terrifiante.

Dans son livre FADO, Andrzej Stasiuk évoquant le billet rouge de cent zlotys, au verso duquel on voyait une usine, écrit ceci :
"C'est le billet dont je me souviens le mieux, parce que mon père travaillait alors à l'usine. Pendant toutes les années soixante, il a rapporté des liasses de ces billets rouges pour les donner à ma mère. Mon esprit d'enfant s'imaginait que l'usine rémunérait son travail avec des images d'elle-même."

Écrit par : Michèle | samedi, 20 février 2010

Les commentaires sont fermés.