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mardi, 11 juin 2013

Le Mans, 11 juin 55


La vie, la mort. La vitesse, l'accident. Le commencement du monde moderne et de ses paradoxes. Le tragique et le dérisoire. Le sportif et le fait divers. Fangio et Levegh.Le voyeurisme et l'exploit. L'inconscience et la compassion. L'horreur et l'oubli. 

06:49 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fangio, levegh, mercedes, 24heures du mans | | |

dimanche, 09 juin 2013

Un futur maire pour Lyon ?

Tout le monde donnait gagnant Georges Fenech et c’est finalement l’ancien député Michel Havard qui a remporté la primaire UMP lyonnaise pour les municipales, beaucoup moins médiatisée que la parisienne. Gérard Collomb aurait souhaité pour plusieurs raisons affronter le premier : d’une part parce que Fenech est un candidat plus droitier ; d’autre part parce qu’il était parachuté de l'extérieur quand Havard a grandi à Lyon. Or la prime au lyonnais est une vieille tradition ici. Avec Havard – un inconnu sur le plan national – Collomb a senti que ce serait sans doute plus compliqué d’emporter un troisième mandat, surtout par les temps qui courent. La campagne se jouera donc au centre, ce qui laissera sans doute de la place aux deux extrêmes pour faire émerger des listes au 1er tour. Mais Lyon étant ce qu’elle est, mon petit doigt me dit qu’à l’arrivée, Michel Havard a de sérieuses chances d’en devenir le futur maire. Mon petit doigt me dit aussi que Gérard Collomb n'a pas fini, dans les mois qui viennent, de critiquer la politique gouvernementale.

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Ce qui est drôle, c’est que tous les autres candidats du premier tour, Nora Berra, qui n’avait réuni que 9%, Emmanuel Hamelin qui en avait réuni 14% s’étaient désistés pour son concurrent Georges Fenech qui en avait, lui, rassemblé 35%. Ce dernier avait même le soutien de l’ancien maire Michel Noir. On regardera de loin tous ces braves gens se ranger derrière le plus jeune poulain qui a triomphé des combines d'appareil, à moins qu’ils aient décidé de lui savonner la planche, ce qui en politique est toujours possible, mais vu le contexte national, guère probable. 

23:33 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : michel havard, lyon, politique, municipales | | |

samedi, 08 juin 2013

Spirou au Grand Orient

On ignore à ce jour qui a profané la cathédrale Saint-Pierre de Nantes : croix gammées, statuettes de Femen, figurants de la manif pour tous avec des moustaches d'Hitler…. Il semble que les confusions entretenues par un certain nombre de déclarations récentes, en premier lieu celles de Pierre Bergé, assimilant les opposants au mariage gay à des extrémismes haineux, aient trouvé leur écho chez certains déséquilibrés.

Le préfet de Loire Atlantique a condamné l’acte au nom de la responsabilité de l’Etat dans la protection du patrimoine historique (sic). Le petit Valls, si prompt à monter au créneau, n’a toujours rien dit. Trop occupé sans doute à  « hausser le ton » contre les nombreux maires refusant de marier des gays. 45% des Français, d’après un sondage récent, pense qu’il ferait un excellent premier ministre. Avec sa gueule de Spirou au Grand Orient, c’est vrai qu’il ferait un bon groom. L’entendra-t-on quand même condamner l’acte au 20 heures,d'autant plus que la porte de celle de Limoges a été, pour sa part, taguée de cette inscription : [droit canonique = sharia] ? Rien n'est moins sûr. Le petit groom sait ce qu'il fait. 

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Pour ma part, j’ai compris que les quatre ans que ce pauvre pays doit encore passer sous la direction de ce président pour lequel je me réjouis jour après jour de n’avoir pas voté tant il me semblait faux d’instinct, vont être plus clivants et plus destructeurs que jamais pour le pays, puisque cette équipe n’a qu’une seule arme pour rester au pouvoir : semer la division et divertir des enjeux vitaux, au risque de lui faire courir la pire des violences.

Il va donc falloir, devant les conséquences inéluctables des tentatives de récupération et des faux débats semés par ces gens, devant l’accroissement du chômage et l’amplitude de la crise dont ils sont les complices historiques, devant aussi l'appauvrissement culturel qu'ils incarnent, garder, plus que jamais la tête froide pour rester républicain face à une telle mascarade. Je trouve pour ma part cet état de fait tellement attristant que je ne vois, pour ne pas céder moi-même à un engagement dans une opposition politique qui me répugne autant que me répugne le président Hollande, qu'un engagement dans la littérature. Je ne sais combien de gens liront le roman dans l'écriture duquel je suis plongé depuis février, et qui me procure les joies, les peines, les vertiges et les crampes d'un chantier incessant. Pas beaucoup sans doute. Je peine cependant pour qu'ils se sentent alors lavés de toutes ces turpitudes du présent, et heureux dans leur lecture. C'est comme ça, vous le croirez ou non, que je traverse ces temps délétères.

17:40 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : france, cathédrale de nantes, spirou, manuel valls, littérature | | |

vendredi, 07 juin 2013

Fred Perry, les soldes et la récup

On sait que Fred Perry, vainqueur à Roland Garros en 1935, a lancé une marque de vêtements destinés au tennis, dont bien sûr des polos (version english de Lacoste). Ces derniers furent prisés par JFK en son temps, par de nombreux acteurs, rois et people des années soixante. Il devint en même temps l’article fétiche des mods, une branche de la contre culture urbaine londonienne dont les skins s’inspirèrent par la suite. Dans les années 80, les skins se sont scindés en trois, un groupe s’orientant vers « l’extrême droite », un autre vers « l’extrême-gauche », un troisième restant fidèle à la tradition de l’apolitisme. Tous ont continué à affectionner la marque, les dirigeants proposant des micro-signes de reconnaissance sur les manches pour se distinguer les uns des autres. Comme à l'université. Dans les années 80, le marketing tisse  alors des liens étroits avec les revendications identitaires politiques, ce qui explique la rencontre dans des ventes privées de jeunes appartenant à des extrêmes opposés.

Clément Méric, le militant antifas qui  a été mortellement blessé lors d'une bagarre à la sortie de l’une d’entre elles, mercredi 5 juin, avait 18 ans. Il étudiait à Sciences Po. Ses agresseurs skinheads avaient à peu près le même âge ; on saura peut-être un jour où ils étudiaient (ou n’étudiaient pas). Même âge à peu près qu'Alexandre, le jeune français converti à l'islamisme, dont on nous a dit qu'il était discret, poli et à la recherche de lui-mêmen avant d'attaquer un militaire au cutter à la Defense. Lui, il porte des capuches. Et étudia aussi forcément quelque part.

Des jeux de provocations qui tournent mal en pleine partie de shopping, et des partis politiques prétendument responsables dirigés par des Mélenchon ou Désir ravivent aussitôt les appels à manifester. Vieux réflexes, qui nous renvoient à une génération de sexagénaires pour qui la politique n’est pas seulement une affaire de polos, mais aussi de propagande idéologique. Le sénile milliardaire Bergé qui n’en rate pas une dans sa détestation du catholicisme explique que si tout le monde avait sagement accepté la loi qu'il a vendu au gouvernement, tout cela ne serait pas arrivé. Quant à l’inénarrable Vallaud-Belkacem elle ne se géne plus pour déclarer que c’est la faute des journalistes ,qui relaient « les discours de haine de l’extrême droite » et les enjoint à « ne pas leur donner  plus d’audience que de raison ». Hollande, Ayrault et toute la clique annoncent déjà qu'ils préféreront dissoudre que résoudre... 

Pour finir et selon eux, si des millions de gens ont défilé contre le mariage gay, les journalistes auraient dû n’en rien dire, si le chômage, la démagogie, la crise et leur  incompétence politique face à de multiples opposants de tous bords font exploser les revendications identitaires en tous genres (y compris islamistes) dans la rue, il ne faut pas en parler non plus. 

Bref. La variante que ces gens ont trouvé au « Moi ou le Chaos » de De Gaulle, c’est «Moi ou la Haine». Plus que jamais risibles. 

Les responsables de la violence ont toujours les mains propres, vieil adage qui se confirme. Et ça c'est moins drôle.

Surtout pour ceux qui se sont fait piégés et restent sur le carreau, militaires, footeux, antifas, skinheads, ou autres à venir, car avec de tels arguments, il ne faut pas réver, il y en aura d'autres.

En attendant Pierre Mauroy vient de mourir. Le dernier service qu'il rend à ses copains : Un bon coup de diversion médiatique, le temps de respirer un peu en déposant des gerbes sur les écrans. La finale de Roland Garros qui rapplique aussi devrait leur faire du bien. Triste époque.

 

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Fred Perry (1909-1995)

11:13 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fred perry, antifas, clément méric, france, politique, vallaud-belkacem, pierre mauroy | | |

mercredi, 05 juin 2013

Le corbeau qui a refusé de chanter

 Etrange histoire. C'est presque mieux encore de la regarder en coupant le son


Stefen Wilson - Le corbeau qui a refusé de chanter 

13:10 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : stefen wilson, animation, graphisme | | |

lundi, 03 juin 2013

La recherche

 Le domaine importe peu, c'est le chercheur qui compte. Jacqueline de Romilly aurait très bien pu énoncer ce lieu commun. Il devient d'ailleurs de plus en plus vrai. Si, dans la Grèce antique, le champ d'exploration était encore large, aujourd'hui, avec le nombre de travaux publiés ou non qui s'empilent dans les bibliothèques, et tandis que le marché contrôle le champ de la recherche pour l'instrumentaliser dès qu'il le peut, que peut-on, en tant qu'individu, espérer découvrir ? De quelle utilité pour autrui peut-on se prévaloir ?  L'objet d'étude n'est plus en soi une raison suffisante de passer des heures, des semaines, des mois de sa vie dans un travail. Le bien commun, la cause de l'humanité plus trop non plus semble-t-il. Mais la construction de soi, oui. L'exploration de ses capacités intellectuelles réelles, de ses limites éprouvées, de ses repères efficients, oui. A l'heure où l'objet s'accumule, le sujet n'a jamais été si précieux.

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07:52 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jacqueline de romilly, recherche | | |

samedi, 01 juin 2013

Magazines

Des femmes avec des coupes au carré, blondes ou brunes, jeunes ou vieilles, éthiopiennes, japonaises ou finlandaises, dans le cercle du magazine on s’en fout dorénavant, encloses, toutes taillées au carré. Des hommes aux cheveux ras, petits ou grands, malingres ou baraqués, marocains, danois, français, dans le cercle du magazine, on s’en fout tout autant, encadrés, rasés. Tous, hommes et femmes, comme des Amours mal grandis, et pressés les uns contre les autres dans le champ clos du papier glacé, vue aérienne sur de la viande au carré, de la viande rasée.

Autour un cercle rose inachevé, dessous le nom de la marque, en didones effilées

La première fois qu’il s’était fait couper les cheveux si ras, elle lui avait passé la langue sur la nuque, elle l’avait léché jusqu’au sommet du crane si doucement en l’appelant son petit facho qu’il en avait remisé toutes ses théories d’antan, sentant son gland s’émoustiller rien qu’au frisson humide et chaud sensible sur une zone érogène qu’il n’avait jamais pu soupçonner jusqu’alors, à cause de ces putains de cheveux trop longs qu’il fallait porter à l’époque.

La première fois qu’elle s’était fait couper au carré, il lui avait trouvé une vraie gueule de salope. Rien qu’à l’entendre le lui dire comme ça, si spontanément, gueule de salope, elle avait mouillé dans son string et tellement pris la tremblote aux cannes qu’elle avait prétexté la fatigue pour se jeter sur le sofa. Alors, ils avaient pénétré l’enclos vert, non loin de la mare, au pied de la colline.

Il tourna la page. La marque de quoi, au fait ? 


18:16 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, littérature | | |