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vendredi, 07 juin 2013

Fred Perry, les soldes et la récup

On sait que Fred Perry, vainqueur à Roland Garros en 1935, a lancé une marque de vêtements destinés au tennis, dont bien sûr des polos (version english de Lacoste). Ces derniers furent prisés par JFK en son temps, par de nombreux acteurs, rois et people des années soixante. Il devint en même temps l’article fétiche des mods, une branche de la contre culture urbaine londonienne dont les skins s’inspirèrent par la suite. Dans les années 80, les skins se sont scindés en trois, un groupe s’orientant vers « l’extrême droite », un autre vers « l’extrême-gauche », un troisième restant fidèle à la tradition de l’apolitisme. Tous ont continué à affectionner la marque, les dirigeants proposant des micro-signes de reconnaissance sur les manches pour se distinguer les uns des autres. Comme à l'université. Dans les années 80, le marketing tisse  alors des liens étroits avec les revendications identitaires politiques, ce qui explique la rencontre dans des ventes privées de jeunes appartenant à des extrêmes opposés.

Clément Méric, le militant antifas qui  a été mortellement blessé lors d'une bagarre à la sortie de l’une d’entre elles, mercredi 5 juin, avait 18 ans. Il étudiait à Sciences Po. Ses agresseurs skinheads avaient à peu près le même âge ; on saura peut-être un jour où ils étudiaient (ou n’étudiaient pas). Même âge à peu près qu'Alexandre, le jeune français converti à l'islamisme, dont on nous a dit qu'il était discret, poli et à la recherche de lui-mêmen avant d'attaquer un militaire au cutter à la Defense. Lui, il porte des capuches. Et étudia aussi forcément quelque part.

Des jeux de provocations qui tournent mal en pleine partie de shopping, et des partis politiques prétendument responsables dirigés par des Mélenchon ou Désir ravivent aussitôt les appels à manifester. Vieux réflexes, qui nous renvoient à une génération de sexagénaires pour qui la politique n’est pas seulement une affaire de polos, mais aussi de propagande idéologique. Le sénile milliardaire Bergé qui n’en rate pas une dans sa détestation du catholicisme explique que si tout le monde avait sagement accepté la loi qu'il a vendu au gouvernement, tout cela ne serait pas arrivé. Quant à l’inénarrable Vallaud-Belkacem elle ne se géne plus pour déclarer que c’est la faute des journalistes ,qui relaient « les discours de haine de l’extrême droite » et les enjoint à « ne pas leur donner  plus d’audience que de raison ». Hollande, Ayrault et toute la clique annoncent déjà qu'ils préféreront dissoudre que résoudre... 

Pour finir et selon eux, si des millions de gens ont défilé contre le mariage gay, les journalistes auraient dû n’en rien dire, si le chômage, la démagogie, la crise et leur  incompétence politique face à de multiples opposants de tous bords font exploser les revendications identitaires en tous genres (y compris islamistes) dans la rue, il ne faut pas en parler non plus. 

Bref. La variante que ces gens ont trouvé au « Moi ou le Chaos » de De Gaulle, c’est «Moi ou la Haine». Plus que jamais risibles. 

Les responsables de la violence ont toujours les mains propres, vieil adage qui se confirme. Et ça c'est moins drôle.

Surtout pour ceux qui se sont fait piégés et restent sur le carreau, militaires, footeux, antifas, skinheads, ou autres à venir, car avec de tels arguments, il ne faut pas réver, il y en aura d'autres.

En attendant Pierre Mauroy vient de mourir. Le dernier service qu'il rend à ses copains : Un bon coup de diversion médiatique, le temps de respirer un peu en déposant des gerbes sur les écrans. La finale de Roland Garros qui rapplique aussi devrait leur faire du bien. Triste époque.

 

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Fred Perry (1909-1995)

11:13 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fred perry, antifas, clément méric, france, politique, vallaud-belkacem, pierre mauroy | | |