Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 12 septembre 2012

Sans titre

 

IMG00588-20120809-1719.jpg

 

Les plus belles journées de l’été  finissant

On bosse depuis quelques jours seulement 

Le long d’un quai te découvre flânant

Tu rêves d’une poésie facile qui  t’emporterait

Loin des mots du présent par cette Saône allant

Le courant leste jusqu’à la mer

 

La misère, te dis-tu, la misère

Comme le gras, le gras, le sale, le sale, la misère

Cache la misère

Que de silence, de lenteur en ce fleuve, cette rivière

Sa courbe aussi efficace qu’ordinaire

Le long des quais leur voyage à tous en ces ans

 

Tel aussi file sous ce ciel ouvert

Ton pas de déjà-venu le long du sentier vert

Ta rage fonce comme RER

Jusqu’à l’amphi bondé chaque siège était cher

Et l’avenir ardent

Or quel démon guette encore ce tournant ?

06:47 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | | |

lundi, 10 septembre 2012

Années trente

annees-trente-sourcils-L-XtHyNm.jpeg

A quoi ressembleront les années trente ? 

22:44 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : années trente | | |

samedi, 08 septembre 2012

Entre gens normaux

Arnault fuit la Hollande par la Belgique : itinéraire d'un vilain patron français. On va se retrouver bientôt entre gens normaux, des pauvres égaux et satisfaits. Tout ça promet d'être culturellement gai et enrichissant pour tous. Un humble citoyen de Sa Majesté, Paul Mc Cartney vient, paraît-il, d'être décoré de la Légion d'honneur. On ne sait pas trop pourquoi aujourd'hui, pas de concert annoncé, pas de nouveau disque en vue. 

Hollande a-t-il réalisé qu'il a été élu ? Avec la persévérance du pauvre type traumatisé, il continue à se déterminer par rapport à un Sarkozy que tout le monde a déjà oublié, comme s'il était en campagne infinie. Il demande encore du temps pour trouver son style. A l'âge qu'il a, ça craint. Le vide. Comme si les Français lui demandait du style...  Quelques journalistes tentent de nous intéresser à la vie privée de cette pomme déjà dégonflée en publiant les aventures de Ségolène et Valérie. Bien content de ne pas avoir voté pour lui.

Tout ça fait penser que la Belgique, pour y revenir, a tenu des mois sans gouvernement.  Une manière de leçon donnée au Nord par le Nord.


20:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : arnault, politique, france, belgique | | |

lundi, 03 septembre 2012

Moon K.O par pneumonie

Le révérend Moon est mort d’une pneumonie. On peut considérer que c’est une bonne nouvelle, puisque ça fait un escroc nonagénaire de moins sur Terre. En même temps, des milliers de disciples (qui le considéraient comme leur Vrai Parent) en pleurs sont tout prêts à adorer sa sacrée dépouille en son mausolée. Si l’homme est enfin out, le guru, lui, subsiste. Enfants de Dieu, Témoins de Jéhovah, Hare Krishna, Moon furent, dans les années soixante-dix, les principaux prédateurs sectaires à fleurir en toute liberté alors que de multiples discours mondialisant se faisaient entendre ça et là. « Le monde, chantait Graeme Allwright , se prépare à un grand changement », tandis que les Beatles donnaient benoitement dans la méditation transcendantale du  Maharishi Mahesh Yogi. Des sectes d’inspiration bouddhistes, hindous, christiques pullulaient à chaque coin de rues ; celles qui n’ont pas très vite fait faillite sont devenus des PME prospères, voire des trusts internationaux, tel celui de Moon, le milliardaire qui a avalé ce jour son extrait de naissance.

Il parait difficile d’expliquer à un adolescent d’aujourd’hui, confronté à un discours vieux de quarante balais sur la crise et à ses effets ravageurs tant sur l’économie que sur la vie de l’esprit au sens le plus large du terme, comment de tels imposteurs ont pu s’imposer à une population pourtant cultivée. Habilement, tous ont su surfer sur un vide spirituel béant à l’époque, provoqué à la fois par une Eglise catholique vidée de son substrat par Vatican II, une idéologie républicaine peinant déjà à trouver ses marques face aux désordres du monde,  des idéologies comme le communisme à bout de souffle. Et même si le phénomène sectaire s’est en quelque sorte banalisé depuis, il a diffusé dans la société un certain état d’esprit que les marchands du libéralisme n’ont pas manqué d’exploiter : celui du « développement personnel », notamment, constitué d’une certaine abdication de la mémoire devant le culte de l’instant, un renoncement profond au collectif au profit du culte de soi, un laxisme matiné de permissivité face à tout ce qui relève de la tradition. Cet esprit sectaire a contribué à créer un monde sans émerveillement ni ressentiment, un monde à la spiritualité molle et diversifiée, quand elle n'est pas absente ou usurpée, où des individus, faciles à abuser sont déclarer tout-puissants et égaux entre eux, quand jamais ils n’auront été livrés aussi démunis aux feux de la propagande et de la manipulation. Moon est mort, oui. Pas son sale esprit, ni le terreau funeste, les terres destructurées sur lesquels il essaima. 

 

moon,sectes,actualité


21:23 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : moon, sectes, actualité | | |

dimanche, 02 septembre 2012

De la normale anormalité et de l'anormale normalité de l'Eloge gallimardeux

Fnac de Lyon Part-Dieu, vers 18h30 : survol rapide des livres en piles, quelques vendeuses plaisantent.  Pardon mesdemoiselles, le dernier Millet dont tout le monde parle ?… « En rupture, monsieur, en rupture de stock, l’Eloge littéraire d’Anders Breivik ». Escalator du dessus, Decitre :  tu apprends là que l’ouvrage déjà sulfureux est en réimpression.

Comme l’a ahané Antoine Gallimard, « la liberté d’expression personnelle ne gène pas son travail d’éditeur ». Un truisme, ça. Derrière lequel miroite la préservation de la poule aux œufs d’or. Car enfin si un éditeur, aujourd’hui, c’est un type qui sait vendre, alors Antoine en est un excellent. La preuve : allez vous enquérir du fameux Eloge en librairie, vous allez voir.

Tout ça finit par interroger sur l’air du temps de ce pays « normal » dans lequel presque tout le monde parait-il aurait perdu le moral, et  dans lequel Millet serait un soudain « anormal » (c’est vrai, ça, faire l’éloge d’Anders Breivik au lendemain de son procès tsss !)…

S’interroger sur tous ces éditeurs normaux qui se donnent le droit d’éditer des auteurs anormaux, tout en désavouant leurs anormales idées entre deux réimpressions. Et sur tous ces gens normaux lecteurs de livres anormaux dont bien sûr l’auteur et le contenu leur paraissent ignobles mais visiblement pas la lecture. Le plus comique demeurant la réaction des bons collègues de la maison : Annie Ernaux ou Tahar Ben Jalloun sont normalement indignés, était-ce autrement possible ?

On notera pour finir la courageuse réaction d’Alexis Jenni, lequel doit à Millet son Goncourt de l’an passé, et qui a déjà tout compris d’une carrière normale en république des Lettres hollandaise : « Les choses sont claires, je comprends ce qu’il dit, mais je ne suis pas de son avis ». Prochain roman normal, garanti...

richard millet,éloge littéraire d'Anders Breivik,gallimard,alexis jenni,littérature


samedi, 01 septembre 2012

La clé

 De toutes leurs habitudes, ils constataient que l’une des plus difficiles à « faire passer », comme disent les faiseuses d’anges, c’était celle de conserver des objets dans des tiroirs, des placards, voire des recoins plus extravagants, pour le cas où…

Ils s’étaient dit que, dans la société du tout jetable, cela tenait peut être du reflexe familial, un résidu du comportement des grand-mères de l’ancien temps programmées pour recycler jusqu’à la croute des fromages émiettées pour des oiseaux sur le rebord de la fenêtre, et conserver leurs voiles de mariées sur le dernier rayon de hautes armoires aux senteurs de romarin.

Eux, en quelques décennies et avec l’insouciance du pas de marelle, ils étaient passés d’un temps où l’usage des choses fondait des coutumes à un autre où il faisait tourner le commerce en brassant du folklore. Et parmi ces objets conservés sans qu’on sache pourquoi, le plus remarquable restait la clé.

Les clés de tous les anciens appartements qu’ils avaient tour à tour habités au fil de leurs déménagements intempestifs dus à une vie professionnelle fort agitée - clés dont les locataires postérieurs avaient probablement changé les serrures - reposaient tels de poétiques trophées au fond d’un aquarium au centre du salon.

Des clés qui n’ouvraient plus rien et qu’ils n’osaient cependant jeter, parce qu’ils se murmuraient au fond d’eux-mêmes qu’elles demeuraient les objets les plus poétiques de leur traversée de l’ennui en ce bas monde, de leur existence aussi incomprise qu’incompréhensible à l’heure de fermer les yeux. 

littérature,poésie


09:55 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, poésie | | |